Longtemps, quand on parlait d'agriculture, on imaginait généralement de grands champs uniformes, une seule plante à perte de vue. Ce type de culture, appelé la monoculture, a dominé pendant des décennies, surtout dans les pays industrialisés. Mais aujourd'hui, on voit de plus en plus d'agriculteurs revenir à des méthodes plus futées et plus anciennes : les cultures associées. L'idée est toute simple : cultiver différentes espèces ensemble pour qu'elles puissent se rendre service. Et franchement, ça marche plutôt bien !
Les paysans anciens n'avaient pas attendu les experts en agronomie pour comprendre que certaines plantes poussent mieux ensemble. Par exemple, les Amérindiens cultivaient déjà le maïs avec des haricots et des courges, ce qu'on appelle maintenant les « trois sœurs ». Aujourd'hui, les chercheurs apportent des preuves solides sur ce que nos ancêtres savaient déjà instinctivement : associer des cultures améliore significativement la biodiversité agricole.
Pourquoi est-ce si important de parler biodiversité ? Parce qu'en créant des champs qui ressemblent un peu moins à des usines et un peu plus à des écosystèmes naturels, on augmente le nombre de plantes, d'insectes bénéfiques, d'oiseaux et même de vers de terre dans les champs. Résultat : une agriculture plus forte, moins fragile face aux maladies, qui consomme nettement moins de pesticides et d'engrais chimiques.
La pratique des cultures associées fait donc forcément du bien à la planète, aux sols et aux animaux, mais également aux agriculteurs eux-mêmes. Qui n'aurait pas envie d'économiser tout en favorisant la présence d'insectes sympas comme les coccinelles (grandes dévoreuses de pucerons !) ou des pollinisateurs indispensables comme les abeilles ? Bref, loin d'être seulement une mode ou une nostalgie du passé, la culture associée montre que prendre soin de l'environnement et produire efficacement ne sont pas incompatibles. C'est même tout l'inverse.
Augmentation de la biodiversité observée dans les systèmes agricoles utilisant des cultures associées par rapport aux monocultures.
Réduction moyenne de l'utilisation des pesticides dans les exploitations agricoles pratiquant les cultures associées.
Diminution des maladies fongiques constatée grâce à la rotation de cultures et aux associations de cultures.
Augmentation de la production agricole globale obtenue par l'adoption de pratiques de cultures associées.
La culture associée, c'est le fait de cultiver ensemble plusieurs espèces végétales sur une même parcelle afin d'utiliser au mieux leurs interactions naturelles. L'idée principale est qu'en vivant côte à côte, les plantes vont se rendre service plutôt que se concurrencer, créant ainsi une alliance productive. Typiquement, ça inclut une plante principale, comme une céréale, associée à une légumineuse capable de fixer l'azote atmosphérique, ce qui enrichit naturellement le sol. On essaie aussi souvent des combinaisons spécifiques pour repousser des ravageurs : par exemple, planter du basilic près des tomates écarte certains insectes nuisibles grâce à ses propriétés répulsives. L'intérêt concret est bien sûr une amélioration de la productivité sans recours massif aux intrants chimiques. On parle parfois également de cultures pièges, comme utiliser des capucines près des choux : ces fleurs attirent les pucerons et protègent ainsi les choux des infestations massives. Finalement, c'est une technique issue directement de méthodes ancestrales mais remise au goût du jour grâce à de nouvelles recherches scientifiques permettant de vraiment optimiser ces associations au cas par cas.
Les cultures associées ne datent pas d'hier, loin de là. Dès l’Antiquité, les premiers agriculteurs en Amérique latine avaient adopté la fameuse méthode des « trois sœurs », combinant maïs, haricot et courge sur un même terrain. Le maïs fournissait aux haricots une tige solide sur laquelle grimper, les haricots enrichissaient le sol en azote grâce à leurs nodules racinaires, et les courges couvraient le sol, limitant ainsi les mauvaises herbes et réduisant l'évaporation d'eau. Un joli modèle de coopération végétale, quoi.
Pendant ce temps-là, en Asie, notamment en Chine, les paysans exploitaient dès la dynastie Tang (VIIe-Xe siècle), la combinaison du riz avec des fougères aquatiques fixatrices d'azote telles qu’Azolla, pour doper la fertilité naturelle des rizières sans avoir recours à d'autres engrais. Ce procédé leur permettait même de doubler leur rendement sur des parcelles modestes.
En Europe, on retrouve aussi ce réflexe dès le Moyen Âge : associer des arbres fruitiers aux céréales ou aux pâturages est une pratique courante appelée agroforesterie. Les arbres fournissent fruits et ombrage pour le bétail tout en protégeant les cultures des intempéries violentes.
Ces méthodes traditionnelles tombent un peu en désuétude au XXe siècle avec l'apparition massive de la mécanisation agricole et l'introduction massive des produits chimiques. Mais depuis les années 1980, avec la prise de conscience environnementale, les anciennes pratiques refont surface un peu partout. Aujourd’hui, elles inspirent largement l'approche de la permaculture et de l'agriculture bio, remises au goût du jour grâce à une meilleure compréhension scientifique de leurs bienfaits.
La monoculture, en gros, c’est cultiver une seule plante sur une grande surface, genre uniquement du maïs ou seulement du blé sur toute une parcelle. Le problème, c’est que ça réduit grave la diversité biologique et ça attire souvent plein de parasites qui adorent ces grands buffets uniformes. En face, les cultures associées, c’est totalement autre chose : plusieurs espèces plantées côte à côte sur la même surface. Et ça change tout. Déjà, ça provoque une concurrence saine et complémentaire pour le soleil, l’eau et les nutriments du sol, donc aucun végétal ne domine tout seul. Ensuite, ça permet à des plantes différentes de s’entraider naturellement : on parle par exemple de légumineuses comme la fève ou la lentille qui fixent l’azote de l’air dans le sol, aidant ainsi les céréales autour à mieux pousser sans besoin de tonnes d’engrais chimiques.
Autre truc cool : les cultures associées boostent de façon significative la présence d’insectes utiles, genre pollinisateurs ou prédateurs naturels des ravageurs. Avec une monoculture classique, les pesticides finissent souvent par s’imposer comme la seule solution face aux nuisibles. Tandis qu’en associant intelligemment les plantes, on réduit naturellement le risque d’infestations massives, et du coup, beaucoup moins de traitements chimiques nécessaires.
Enfin, si on creuse (littéralement !) sous le sol, là aussi c’est vachement différent : la polyculture favorise une activité microbienne diversifiée qui améliore franchement sa structure et sa fertilité sur la durée, alors que les monocultures l’appauvrissent généralement à force de répétition intensive.
En clair, la vraie grosse différence, c’est que la monoculture vise directement la productivité à court terme mais sacrifie la biodiversité au passage, alors que les cultures associées jouent le jeu de l’équilibre naturel pour mieux produire sur la durée, limitant les intrants chimiques et respectant davantage l’environnement.
Culture Associée | Bienfaits sur la Biodiversité | Plante Partenaire | Avantages Agronomiques |
---|---|---|---|
Maïs | Augmentation des auxiliaires de culture | Haricot | Fixation de l’azote améliorant la structure du sol |
Tomate | Contrôle naturel des ravageurs | Basilic | Amélioration du goût et répulsion des insectes nuisibles |
Carotte | Diversification des microorganismes du sol | Poireau | Protection mutuelle contre les maladies spécifiques |
Pomme de terre | Favorise les insectes pollinisateurs | Capucine | Distraction des insectes nuisibles comme les pucerons |
Associer céréales et légumineuses sur une même parcelle permet surtout une chouette complémentarité : les légumineuses (fèves, lentilles, pois-chiches) ont la capacité unique de fixer naturellement l'azote atmosphérique grâce à leurs nodules racinaires remplis de bactéries symbiotiques (Rhizobium). En gros, elles fertilisent gratuitement le sol et les céréales voisines en profitent largement. Résultat concret : les rendements en céréales (blé, orge, maïs) augmentent en moyenne de 15 à 30% selon les études et les contextes agricoles.
Autre truc sympa : les deux familles de plantes occupent différemment l'espace et utilisent des ressources complémentaires (lumière, eau, nutriments), limitant ainsi leur concurrence directe. Exemple concret réussi : en Afrique de l'Ouest, associer du mil ou du sorgho au niébé (Vigna unguiculata) fait grimper la productivité agricole jusqu'à 35 à 45 % par rapport à une culture en monoculture classique. En Europe aussi, l'association de blé tendre avec des pois fourragers gagne du terrain ; elle réduit de 20 % le besoin d'engrais azoté chimique, un vrai bonus écologique et économique.
Enfin, cette pratique réduit directement les risques liés aux maladies et ravageurs spécifiques : quand un insecte débarque, il est moins susceptible de se propager rapidement face à une parcelle diversifiée. De quoi économiser au passage sur les traitements chimiques.
Planter certains légumes à côté d'aromates bien choisis permet de protéger naturellement les cultures contre certains parasites précis. Par exemple, associer des pieds de tomates au basilic réduit les attaques d'insectes nuisibles comme la mouche blanche, grâce à l'action répulsive des huiles essentielles libérées par le basilic. La carotte, quant à elle, s'allie parfaitement avec la ciboulette ou le romarin pour éloigner la mouche de la carotte (Psila rosae), insecte redoutable et difficile à éliminer autrement. L’aneth attire des insectes auxiliaires comme la coccinelle, qui dévorent les pucerons attaquant les laitues ou les concombres voisins. La menthe, grâce à son odeur forte et tenace, perturbe quant à elle l'odorat de plusieurs ravageurs dont les fourmis, les altises et même certains types de pucerons. D'autres associations comme celle du persil avec les asperges favorisent une meilleure saveur des légumes cultivés en leur compagnie, phénomène lié aux échanges chimiques subtils entre racines à travers le sol. Ces interactions végétales précises augmentent la productivité globale et limitent naturellement l'utilisation de traitements chimiques au potager.
Le principe est simple : au lieu d'attaquer directement les cultures, certains ravageurs préfèrent parfois une plante spécifique qu'ils adorent. Une sorte d'aimant à insectes… mais sacrifiable. Le colza, par exemple, attire fortement les altises, ces petits coléoptères friands de jeunes pousses brassicacées. Si tu plantes du colza en bordure d'un champ de choux, il capte l'attention des bestioles, limitant sérieusement leurs dégâts sur la culture principale.
À l'inverse, certaines plantes repoussent activement les nuisibles. La tanaisie est championne dans cette catégorie : son odeur puissante éloigne pucerons, mouches de la carotte et même fourmis. En entremêlant quelques pieds parmi les cultures sensibles, l'effet barrières est radical.
Le souci officinal (Calendula officinalis), lui, joue deux rôles : attirer les pucerons loin des légumes voisins et accueillir en parallèle une foule d'auxiliaires bénéfiques, comme les syrphes dont les larves dévorent ces mêmes pucerons. Une stratégie deux-en-un plutôt efficace.
Autre exemple vraiment malin : certains agriculteurs introduisent des rangées d'avoine près des vignes pour piéger la cicadelle verte, insecte vecteur de maladies de la vigne comme la flavescence dorée. Le résultat est concret : moins de traitements chimiques nécessaires sur les cépages concernés.
Attention tout de même : les plantes pièges doivent être surveillées de près, car si elles accumulent les nuisibles, elles peuvent finir par devenir un foyer d'infestation. L'idéal, c'est de les récolter ou de les éliminer régulièrement pour ne pas aggraver le problème. C'est une pratique précise, qui nécessite un suivi régulier, mais l'efficacité est au rendez-vous lorsque tout est fait soigneusement.
L'utilisation judicieuse de ces plantes protectrices ou attractives assure un équilibre dynamique dans l'écosystème cultivé, tout en limitant l'emploi des produits phytosanitaires. Bonus : un paysage agricole plus varié et vachement plus sympa à regarder !
Au Mexique, le traditionnel système de culture en milpa combine intelligemment le maïs, les haricots et les courges. Le maïs sert de treillis naturel aux haricots grimpants, qui fixent en échange l'azote dans le sol, nourrissant les plantes voisines. Les larges feuilles des courges, elles, font office de couverture vivante, limitant les mauvaises herbes et gardant l'humidité du sol plus longtemps.
En Afrique subsaharienne, la polyculture mil–niébé est très répandue. Le niébé (une légumineuse résistante à la sécheresse) améliore directement la fertilité des sols, tandis que la culture de mil bénéficie de cette fertilité boostée pour mieux résister aux conditions sèches.
Direction l'Asie, au Japon précisément, avec la polyculture du riz et du canard : c'est le système aigamo. Pendant que les plants de riz grandissent tranquillement dans les rizières, les canards barbotent joyeusement entre les rangées en mangeant insectes, limaces et autres ravageurs potentiels. En prime, ils aèrent le sol en pataugeant, donnant plus d'oxygène aux racines des plantes. Pas mal comme système !
Dans les régions méditerranéennes comme la Provence, il n’est pas rare de voir des vergers d’oliviers associés à des plantes aromatiques (romarin, thym). Ces dernières attirent des pollinisateurs et repoussent naturellement certains parasites des oliviers.
Enfin, en Inde, la combinaison traditionnelle du cocotier, du poivre noir et des bananiers dans le Kerala offre un modèle efficace : chaque plante occupe un étage végétal différent. Résultat : optimisation de l'espace, amélioration de la productivité globale et enrichissement de la biodiversité environnante.
Réduction des gaz à effet de serre (GES) émise par les sols agricoles pratiquant les cultures associées comparé aux monocultures intensives.
Pratique amérindienne traditionnelle des 'trois sœurs' (association de maïs, haricot et courge). Cette technique optimise l'espace, la fertilité du sol et limite naturellement les nuisibles.
Publication des travaux de Franklin Hiram King sur l'agriculture traditionnelle asiatique, mettant en avant des systèmes ingénieux de cultures associées et de rotations culturales pour améliorer la fertilité des sols.
Publication des premières études scientifiques modernes sur les bénéfices de l'association céréales-légumineuses en Allemagne par le botaniste Richard Hansen.
Les Nations-Unies adoptent officiellement le concept d'agroécologie, soulignant l'intérêt croissant pour des pratiques agricoles comme les cultures associées pour une agriculture durable et respectueuse de l'environnement.
Le sommet de la Terre à Rio place officiellement la biodiversité comme priorité mondiale et encourage les pratiques agricoles alternatives, incluant les cultures associées, pour protéger la biodiversité agricole et la sécurité alimentaire.
Rapport international IAASTD (Évaluation internationale des connaissances, des sciences et des technologies agricoles pour le développement) recommande explicitement les cultures associées et l'agroécologie pour améliorer la biodiversité agricole mondiale.
L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) publie un rapport majeur encourageant l'adoption à grande échelle de cultures associées et systèmes polyculturaux pour restaurer la biodiversité et renforcer la résilience climatique des agro-écosystèmes.
Associer différentes plantes au sein d'une même parcelle permet de cultiver une variété nettement plus large d'espèces qu'en monoculture classique. Par exemple, quand on plante haricots grimpants, maïs et courges ensemble (une pratique très connue appelée les trois sœurs en Amérique latine), on valorise trois espèces radicalement distinctes simultanément sur une petite superficie. Un autre exemple frappant est l'association entre céréales telles que le blé ancien ou le seigle et des légumineuses comme la vesce ou la lentille. Ça permet d’introduire des espèces moins communes et des variétés oubliées qui ont du mal à se développer seules en monoculture.
Avec ce système, une ferme peut cultiver jusqu'à 30 à 50 % d'espèces végétales différentes supplémentaires sur une même parcelle comparativement à la monoculture. À échelle mondiale, ça aide à préserver des cultures locales et anciennes souvent négligées par le système agricole moderne et ultra-spécialisé. Ces espèces moins courantes servent aussi souvent de protection pour des espèces rares et menacées, en leur offrant un habitat complémentaire, proche de leur environnement naturel initial.
Ça marche super bien en Argentine, où différentes variétés anciennes de pommes de terre andines, quasiment disparues à cause du tout intensif, sont revenues durablement grâce à des systèmes intégrés de polyculture. Idem en Afrique de l'Ouest, où l'association entre mil, niébé et arachide a permis de remettre au goût du jour des variétés locales quasiment perdues, et d'en assurer à nouveau une culture pérenne.
Les cultures associées fonctionnent un peu comme une sorte de refuge pour les insectes utiles aux cultures agricoles. Certaines combinaisons végétales permettent en effet d'abriter et de nourrir ces insectes bénéfiques qui, à leur tour, assurent une régulation naturelle des nuisibles.
Par exemple, associer des ombellifères (famille qui comprend par exemple carotte, fenouil ou aneth) attire spécifiquement des insectes auxiliaires comme les syrphes, dont les larves consomment activement les pucerons. De la même manière, combiner des capucines à vos légumes produira davantage de nectar, ce qui entraîne une hausse sensible du nombre de coccinelles et d'abeilles sauvages dans vos plantations. En clair, vos insectes alliés trouvent directement sur place tout ce dont ils ont besoin.
Les cultures associées permettent aussi d'améliorer considérablement les habitats disponibles pour la reproduction et la ponte de ces insectes utiles. Par exemple, certains coléoptères ou guêpes parasitoïdes très utiles à l'agriculture préfèrent nettement s’installer dans des parcelles où plusieurs espèces poussent côte à côte, leur garantissant couverture végétale et diversité alimentaire. Moins il y a d'effort nécessaire à ces insectes pour trouver nourriture et refuge, plus leur nombre augmente naturellement au fil des saisons.
Des études montrent aussi que ce mode de culture stabilise davantage ces populations sur la durée, en évitant les fluctuations brutales observées dans les monocultures traitées chimiquement. C’est donc une méthode douce mais fiable pour que ces insectes alliés reviennent durablement dans les parcelles agricoles et y prolifèrent. Une solution gagnante à tous les coups : moins coûteuse, plus stable, et surtout beaucoup plus respectueuse de la biodiversité locale.
Les cultures associées attirent une diversité de pollinisateurs comme les abeilles solitaires, les bourdons, les syrphes ou même certains papillons spécifiques. Exemple concret : semer du trèfle à proximité ou entre les plants de légumes attire efficacement les bourdons qui assurent une pollinisation optimale des cultures maraîchères voisines, comme les tomates ou les courgettes. Autre exemple actionnable : le mélange en bordure du potager de plantes à fleurs riches en pollen comme la bourrache ou la phacélie, qui booste fortement les visites régulières des abeilles sauvages et des syrphes. Bonus intéressant : les syrphes sont aussi de redoutables larves prédatrices de pucerons ! Une étude récente montre même qu'une diversité florale augmentée par ces associations végétales améliore parfois la productivité des cultures de plus de 20 à 30%, en raison d'une meilleure pollinisation. Concrètement, varier les floraisons à proximité directe des cultures, en privilégiant des associations stratégiques, donne vite des résultats tangibles pour attirer et retenir des pollinisateurs diversifiés tout au long de la saison.
Associer certaines plantes peut attirer de véritables gardes du corps naturels contre les ravageurs. Par exemple, la présence de fleurs comme la phacélie, la bourrache ou même le sarrasin attire des insectes bénéfiques comme les syrphes ou les chrysopes, dont les larves dévorent littéralement les pucerons. Poser quelques hôtels à insectes à proximité de ces associations végétales peut booster l'installation rapide de ces auxiliaires. Autre astuce super pratique : une haie composée d'espèces variées comme le sureau, l'aubépine ou l'églantier abrite naturellement des oiseaux insectivores tels que les mésanges ou les rouge-gorges, capables à eux seuls de réguler plus de 70 % des insectes ravageurs sur une parcelle familiale. En bref, avec les bonnes associations végétales, on a un écosystème entier qui se met en place et travaille discrètement pour nous.
Le saviez-vous ?
Selon des études récentes, les exploitations agricoles adoptant des associations végétales diversifiées accueillent jusqu'à deux fois plus d'espèces de pollinisateurs que celles en monoculture classique.
Les pratiques de cultures associées permettent de réduire l'utilisation des pesticides de près de 50 % dans certains cas, en favorisant naturellement les prédateurs naturels des nuisibles.
La technique ancestrale amérindienne dite des « trois sœurs » associe maïs, haricot et courge pour tirer pleinement parti des bénéfices complémentaires de ces cultures : fixation d'azote, limitation des mauvaises herbes et meilleure gestion de l'eau.
Associer certaines cultures peut aussi améliorer considérablement la fertilité du sol ; par exemple, introduire des légumineuses comme les lentilles ou les pois peut fixer naturellement jusqu'à 100 kg d'azote par hectare chaque année.
Les légumineuses, comme les fèves, lentilles ou trèfle, bossent main dans la main avec des bactéries sympas appelées rhizobiums. Ces micro-organismes nichent dans les racines des plantes et captent directement l'azote présent en abondance dans l'air, un azote que les cultures classiques ne savent pas récupérer toutes seules. Elles fournissent ensuite gentiment cet azote directement à leurs plantes hôtes, sous forme assimilable d'ammonium. Un vrai coup de pouce pour nourrir le sol en profondeur, sans avoir à recourir à des engrais chimiques azotés polluants.
Pour te donner une idée concrète, une culture associant du maïs à des haricots grimpants, par exemple, augmente la disponibilité d'azote du sol jusqu'à 30 à 50 kg par hectare et par an grâce à ces dernières. C'est loin d'être négligeable.
Cette fixation biologique de l'azote permet une réduction significative, parfois même totale, du recours à l'azote minéral chimique, responsable notamment des pollutions des nappes phréatiques. À long terme, ça limite grave les dégâts environnementaux liés à l'agriculture conventionnelle, comme les émissions de protoxyde d'azote (N₂O), puissant gaz à effet de serre. Cultiver intelligemment avec ces plantes économise du fric et préserve la planète—c'est du gagnant-gagnant.
Quand tu mélanges plusieurs variétés de plantes ensemble dans un même champ, elles développent des systèmes racinaires complémentaires. Résultat pratique immédiat : meilleure aération du sol et capacité augmentée à retenir l'eau. Du coup, ça limite le lessivage des nutriments pendant les pluies fortes et favorise leur disponibilité à long terme.
Ces associations végétales stimulent l'activité de nombreux micro-organismes utiles, comme les champignons mycorhiziens. Ces champignons construisent une sorte de réseau souterrain reliant les racines entre elles pour échanger eau, minéraux et nutriments. En gros, ils jouent aux facteurs et distribuent efficacement les nutriments d'une plante à une autre, selon les besoins. Une étude montre que des associations céréales-légumineuses augmentent, par exemple, jusqu'à 30 % l'activité biologique des sols par rapport à une monoculture.
Autre avantage concret : la diversité racinaire aide à augmenter l'abondance de vers de terre, les véritables architectes du sol. Les vers creusent des tunnels qui structurent durablement le sol, facilitent la pénétration des racines et boostent l'infiltration de l'eau.
Les plantes compagnes produisent également une variété de substances nommées exsudats racinaires (glucides, acides aminés, vitamines) dont raffolent les bactéries bénéfiques du sol. Ces bactéries dynamisent la minéralisation de la matière organique et enrichissent ainsi la fertilité naturelle du terrain. Certaines études affirment même qu'un sol en polyculture contient jusqu'à deux ou trois fois plus de microbes bénéfiques qu'un sol cultivé en monoculture intensive.
Bref, cultiver plusieurs plantes ensemble, c'est comme organiser une gigantesque fête sous tes pieds, où chaque invité (champignons, bactéries, vers de terre, racines) apporte son propre bénéfice au sol.
Quantité moyenne de CO2 séquestrée par hectare de terre cultivée en agroforesterie, une forme de culture associée.
Augmentation de l'efficacité de l'utilisation de l'eau dans les systèmes agricoles adoptant des pratiques de cultures associées par rapport aux monocultures.
Réduction de l'érosion des sols constatée dans les exploitations agricoles pratiquant des cultures associées.
Nombre de petits exploitants bénéficiant des revenus plus stables grâce aux systèmes de cultures associées soutenus par des initiatives gouvernementales.
Augmentation de la résilience des écosystèmes agricoles face aux changements climatiques grâce à la diversification des cultures et aux associations de plantes.
Associations de cultures | Effet sur la biodiversité | Bienfaits observés |
---|---|---|
Maïs, haricots grimpants et courge | Augmentation des espèces végétales et animales | Les haricots fixent l'azote, bénéfique pour le maïs, et la courge offre un couvert végétal limitant les mauvaises herbes. |
Carottes et oignons | Réduction des ravageurs spécifiques | L'odeur des oignons dissuade les parasites de la carotte et inversement, réduisant le besoin en pesticides. |
Tomates et basilic | Amélioration de la santé des plantes | Le basilic peut repousser certains insectes nuisibles et attirer des pollinisateurs utiles pour les tomates. |
Quand on combine certaines plantes dans nos parcelles, elles se protègent mutuellement, c'est un peu comme un bouclier végétal. Par exemple, planter de l'ail à proximité des fraisiers réduit efficacement la pourriture grise (Botrytis cinerea) grâce aux composés soufrés libérés, qui empêchent le champignon pathogène de se développer.
Associer les céréales et les légumineuses limite aussi certaines maladies racinaires comme la fusariose. Ça marche parce que les racines sécrètent des substances différentes, chacune freinant le développement des maladies spécifiques à l'autre culture.
Autre exemple sympa : la combinaison tomates-basilic. Ça sent bon, oui, mais surtout, ce duo réduit nettement les attaques d'oïdium et d'autres maladies cryptogamiques sur les tomates, grâce aux huiles essentielles dégagées par le basilic.
Un fait étonnant, c'est que les plantes associées créent aussi une barrière physique contre les spores des champignons pathogènes. Les spores, qui se propagent par le vent ou l'eau, ont du mal à passer d'une plante malade à une plante saine quand il y a une bonne diversité végétale.
Une étude en Suisse a démontré que l'association de trèfle souterrain dans des vignes réduit drastiquement l'incidence du mildiou en perturbant la dispersion des spores au sol.
De nombreuses associations végétales diminuent la nécessité de traiter chimiquement les cultures, réduisant l'utilisation des fongicides de plus de 40 % dans certains cas. Ce n'est pas rien ! Ça montre bien l'intérêt écologique de ces pratiques.
Associer certaines plantes entre elles, c’est avant tout rétablir les équilibres naturels au jardin et au champ. Certaines associations végétales attirent des insectes prédateurs, véritables gardiens qui régulent efficacement la présence des ravageurs. Par exemple, laisser s'épanouir les ombellifères (carotte en fleur, fenouil, coriandre) attire des insectes bénéfiques comme les syrphes ou les chrysopes, grands consommateurs de pucerons.
D’autres plantes, comme le souci ou la capucine, ont un effet répulsif direct ou agissent comme pièges, perturbant les ravageurs courants (aleurodes, pucerons). La lavande placée près de rosiers diminue significativement les attaques de pucerons grâce à sa capacité à brouiller leur système olfactif.
Le contrôle biologique naturel permet également de protéger le sol des invasions d’organismes pathogènes. En intégrant certaines plantes comme la moutarde blanche ou le radis fourrager, on réduit de façon concrète la multiplication de nématodes nuisibles — parasites du sol responsables de maladies racinaires sur pommes de terre ou tomates. Certaines pratiques agricoles intelligentes, associant spécifiquement des espèces végétales pour optimiser ces équilibres, permettent parfois de diminuer jusqu’à 60 à 90 % le recours aux produits phytosanitaires classiques. Un résultat réellement impressionnant qui bénéficie directement à la biodiversité et à la rentabilité des cultures.
Associer différentes plantes ensemble permet de booster la résistance naturelle du jardin ou des champs. Certaines variétés végétales jouent un rôle de répulsifs naturels contre des insectes ravageurs précis, limitant directement leur présence. Par exemple, planter des œillets d'Inde près des tomates agit efficacement contre les nématodes, ces petits vers parasites du sol. Les agriculteurs qui pratiquent ces approches signalent régulièrement une réduction allant de 40 à 60 % dans leur recours aux pesticides chimiques. Ça, c’est concret.
Certains végétaux, appelés plantes pièges, attirent les insectes nuisibles loin des cultures principales, comme les capucines qui détournent les pucerons. Résultat : un besoin réduit de traitements, puisque les ennemis naturels (coccinelles, chrysopes, syrphes) font le ménage tout seuls. Une étude de l'INRAE révèle aussi que le mélange céréales-légumineuses diminue clairement la diffusion de maladies fongiques. Autrement dit, la prévention ici vaut mieux que la guérison chimique. Moins de pesticides signifie aussi un risque réduit de résidus chimiques dans les produits finaux, bénéfique pour notre santé et l’environnement.
Une culture associée qui tourne bien booste les échanges de nutriments entre plantes, réduisant naturellement leur appétit pour les engrais chimiques. Par exemple, les légumineuses comme les pois chiches ou les haricots sont champions pour capturer l'azote de l’air et le transmettre au sol grâce à leurs symbioses avec certaines bactéries (fixation biologique). Résultat : leur voisine – disons, une céréale comme le blé – trouve directement l'azote nécessaire sans avoir besoin d'un engrais chimique azoté classique. Et ce n'est pas rien, puisque cela peut réduire jusqu’à 30 à 50 % les doses habituelles d'engrais chimiques.
Autre point concret : certaines associations végétales, comme le trèfle blanc et le maïs, créent une couverture permanente du sol. Cette couverture maintient l'humidité, limite l'érosion, stimule la faune du sol (comme les fameux vers de terre) et dope l'activité des micro-organismes, véritables usines biologiques produisant naturellement des nutriments pour les plantes.
On observe aussi que certaines plantes spécialisées, les fameux "engrais verts", comme la phacélie ou la moutarde, lorsqu'elles sont associées ou mises en rotation, libèrent en se décomposant de grandes quantités de minéraux indispensables (potassium, phosphore), réduisant fortement le besoin de compléments minéraux industriels.
Des essais menés par l'INRAE montrent clairement que les parcelles en culture associée durable exigent bien moins d'intrants chimiques, atteignant parfois des baisses allant jusqu'à 60 % des dépenses en fertilisants par rapport à des parcelles monospécifiques. Bref, une économie d’argent substantielle pour les agriculteurs, doublée d’un joli geste pour la planète. Pas mal, non ?
Absolument ! Même un très petit espace peut bénéficier de la technique de cultures associées. Par exemple, des herbes aromatiques associées aux légumes sur un balcon peuvent améliorer un rendement végétal tout en réduisant le recours à des produits chimiques.
Les cultures associées, en augmentant la diversité florale, attirent davantage de pollinisateurs tels que les abeilles ou les bourdons. Ceci contribue à améliorer le rendement et la qualité des récoltes tout en protégeant ces insectes essentiels.
Pas forcément. Si les cultures associées demandent parfois une bonne planification initiale, elles peuvent réduire la charge de travail à terme en diminuant naturellement les ravageurs, les mauvaises herbes et les maladies.
Parmi les associations bénéfiques courantes, on trouve les tomates et le basilic, les carottes et les oignons, les courges avec les haricots grimpants ainsi que les céréales associées aux légumineuses pour un enrichissement naturel du sol.
Les cultures associées aident à réduire l'érosion des sols grâce à leurs systèmes racinaires complémentaires, qui structurent et protègent la terre. De plus, une couverture végétale dense limite le ruissellement et favorise une meilleure infiltration de l'eau.
En attirant les prédateurs naturels des nuisibles ou en employant des végétaux répulsifs comme les œillets d'Inde, les cultures associées diminuent naturellement les populations d'insectes nuisibles et limitent ainsi l'usage des pesticides.
La pratique exige une certaine connaissance et expérience sur les affinités ou incompatibilités végétales. Une mauvaise association peut effectivement causer une baisse de rendement ou favoriser le développement d'insectes nuisibles.
Oui, de nombreuses études scientifiques ont démontré que les systèmes de cultures associées peuvent significativement augmenter la biodiversité, améliorer la santé des sols, optimiser les rendements agricoles sur le long terme et réduire les intrants chimiques.
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Question 1/5