Émissions moyennes évitées par jour hebdomadaire de télétravail, par employé en France
Émissions additionnelles moyennes dues à la consommation énergétique domestique d'un jour hebdomadaire de télétravail
Part des émissions mondiales de gaz à effet de serre attribuée au secteur numérique en 2025 selon une estimation
Émissions moyennes générées par une heure de visioconférence
Le télétravail a explosé ces dernières années, surtout depuis la pandémie de Covid-19 : en France, par exemple, la pratique du télétravail régulier est passée de 3 % à près de 20 % entre 2017 et 2021 selon l'ADEME. Si bosser de chez soi offre clairement des avantages au quotidien comme moins de temps perdu dans les embouteillages ou une meilleure souplesse horaire, c'est aussi devenu un enjeu important côté environnemental.
D'un côté, c'est sûr que moins de voitures sur la route, ça veut dire moins de CO2 rejeté dans l'atmosphère. Transporter chaque jour des millions de travailleurs vers des bureaux situés dans de grandes villes, ça génère énormément de pollution. Et en réduisant ces trajets quotidiens, le télétravail pourrait vraiment aider à alléger notre impact carbone global.
Mais attention, ce n'est pas si simple : rester chez soi toute la journée entraîne aussi des émissions supplémentaires. La consommation d'énergie (chauffage, climatisation, électricité) augmente à domicile, et on utilise bien plus d'équipements numériques, du portable à l'ordinateur en passant par les visioconférences permanentes. Tout ça pèse sur notre empreinte carbone individuelle, et ce n'est pas forcément négligeable.
Sans oublier que le numérique, loin d'être immatériel, a son propre impact écologique : data centers, serveurs, streaming vidéo... Ces infrastructures consomment énormément d'énergie, souvent d'origine fossile, selon Greenpeace.
Il est aussi important de garder en tête l'effet rebond : en bossant moins souvent au bureau, certains pourraient être tentés de multiplier d'autres déplacements (loisirs, courses à différents endroits, escapades plus fréquentes). Résultat, une partie des émissions économisées pourrait être annulée par ces comportements.
Bref, télétravailler peut clairement aider la planète, mais il faut bien analyser tous les aspects pour ne pas juste déplacer le problème ailleurs. L'objectif, c'est d'avoir une vue d'ensemble pour comprendre quand et comment le télétravail est réellement bénéfique pour le climat.
Concrètement, quand on calcule un bilan carbone, on prend en compte toutes les émissions directes (combustion d'énergie fossile par exemple) mais aussi indirectes (consommation électrique, déplacements des salariés, fabrication de matériel, gestion des déchets...). On tient compte aussi bien de ce qui provient directement de la boîte ou de l'activité étudiée (scope 1), de l'énergie qu'elle consomme (scope 2), que de toutes les émissions en amont et en aval (scope 3).
Le résultat final se présente sous forme d'une quantité d'émissions exprimée en tonnes d’équivalent CO2 (tCO2e). Le but ? Identifier clairement où se situent les points chauds d'émissions, histoire de cibler efficacement les actions à mener pour réduire son impact climatique. Au-delà du chiffre brut, un bilan carbone permet surtout de prendre conscience concrètement de l'empreinte environnementale d'une activité donnée.
Pour calculer concrètement les émissions liées au télétravail, on utilise souvent la méthode du facteur d'émission, un chiffre qui dit combien de CO₂ est rejeté pour une activité précise, genre un trajet en voiture ou une heure passée sur son ordinateur portable. On multiplie ce facteur par l'activité elle-même (par exemple, le nombre d'heures en visioconférence, la consommation électrique supplémentaire à la maison ou les kilomètres de trajets évités), et hop, on obtient une estimation des émissions générées ou économisées.
Par exemple, l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) propose des bases de données avec des valeurs moyennes de facteurs d'émission en fonction des sources d'énergie (gaz, électricité nucléaire ou renouvelable). Ça permet de calculer précisément combien de CO₂ on génère en chauffant son appart ou en rechargeant son ordi chez soi.
Un autre truc intéressant, c'est l'analyse de cycle de vie (ACV). Ça prend en compte toutes les étapes : fabrication de l'ordi, émissions pendant l'utilisation (électricité consommée, serveurs distants utilisés) et gestion des déchets électroniques. Là, c'est plus poussé, ça permet de vraiment comprendre l'impact global et indirect du télétravail sur l'environnement.
Enfin, certains organismes utilisent des sondages ou enquêtes auprès des télétravailleurs pour déterminer les changements réels dans leurs habitudes : consommation énergétique à la maison, nouveaux trajets générés (courses, loisirs), fréquence d'achat de nouveaux équipements numériques. Ça permet d'éviter les approximations et d'avoir des données réalistes qui collent à la vie quotidienne des gens.
Aspect | Impact positif (réduction) | Impact négatif (augmentation) | Explication complémentaire |
---|---|---|---|
Transport domicile-travail | Diminution jusqu'à 69% des émissions dues au transport quotidien (ADEME, 2020) | - | Moins de déplacements en voiture individuelle ou en transports collectifs |
Consommation énergétique à domicile | - | Hausse estimée de 7 à 20% selon les logements (Carbone 4, 2020) | Hausse due à l’utilisation plus fréquente du chauffage, climatisation et des équipements informatiques personnels |
Usage des outils numériques (visioconférences, cloud) | - | Légère augmentation estimée d’environ 2 à 5% des émissions numériques globales (The Shift Project, 2021) | Augmentation liée à la multiplication des réunions virtuelles et à l’usage accru de services en ligne |
Un trajet domicile-travail moyen en voiture individuelle en France représente environ 25 km aller-retour par jour. Sachant qu'une voiture moyenne émet environ 120g de CO2 par kilomètre, ça fait vite grimper la facture carbone : quasiment 3 kg de CO2 rejetés chaque jour de boulot, rien que pour aller et revenir du bureau.
Sur une année, en bossant environ 220 jours, ça revient à plus de 650 kg de CO2 par travailleur. C'est énorme, surtout quand on sait que pour respecter l'Accord de Paris, chacun devrait viser autour de 2 tonnes de CO2 par an au total (toutes activités confondues). Donc, laisser sa voiture au garage ne serait-ce que deux ou trois jours par semaine grâce au télétravail peut vite faire une différence significative côté climat.
En pratique, remplacer la voiture thermique classique par du télétravail à mi-temps permettrait d'éviter facilement 300 kg à 350 kg de CO2 par an et par travailleur. Typiquement, c'est équivalent à la quantité de carbone absorbée en un an par une quinzaine d'arbres adultes. Pas négligeable !
Quand les gens passent au télétravail, la fréquentation des transports en commun baisse nettement. On pourrait penser que ça réduit les émissions globales, mais en fait, le bénéfice réel dépend beaucoup du type de transports collectifs utilisés habituellement. Par exemple, sur des lignes de train ou tram déjà très fréquentées, diminuer le nombre de passagers a peu d'effet positif sur les émissions, puisque ces véhicules roulent quand même, souvent avec la même fréquence. En revanche, dans le cas de bus diesel ou de navettes peu fréquentées, moins de passagers peut conduire à réduire la fréquence ou supprimer certaines lignes, là oui, la réduction des émissions de CO₂ devient plus palpable.
Autre chose intéressante : les modes de déplacement alternatifs, comme le vélo ou la trottinette électrique, profitent du développement du télétravail. Quand ils ne sont plus obligés d'aller au bureau tous les jours, davantage de travailleurs envisagent ces solutions comme une option réaliste pour les trajets occasionnels. Résultat concret, dans certaines grandes villes (comme Paris ou Lyon), la demande pour les infrastructures cyclables a explosé dès que le télétravail s'est généralisé. C’est donc une opportunité à saisir pour les politiques publiques : encourager l’usage de ces moyens alternatifs pour les déplacements ponctuels liés au travail, même lorsque le télétravail est généralisé.
En clair, pour maximiser la réduction d’émissions grâce au télétravail, il faut aussi agir pour maintenir ou renforcer l’attractivité des transports collectifs sur les trajets toujours nécessaires, tout en facilitant le recours à des modes doux pour les déplacements ponctuels.
Le télétravail permet concrètement de réduire la consommation d'énergie au bureau, surtout quand une grosse partie des équipes bosse à distance au même moment. Par exemple, une étude de l'ADEME indique qu'un bâtiment tertiaire peut consommer jusqu'à 50 % d'énergie en moins lorsque le télétravail est bien organisé, notamment grâce à la baisse de l'éclairage, du chauffage ou de la climatisation des locaux. Moins de gens présents au bureau, c'est aussi moins de matériel de bureau activé, ordinateurs, imprimantes ou machines à café qui tournent pour rien. Pour rendre cette économie encore plus importante, certaines entreprises mettent en place des politiques précises : regrouper les salariés dans un espace restreint les jours où peu d'entre eux viennent sur site, programmer automatiquement l'arrêt du chauffage en dehors des heures de présence réelle, ou installer des éclairages intelligents qui s'éteignent tout seuls en cas d'absence. Ces actions toutes simples peuvent diviser par deux les factures énergétiques, et donc réduire sensiblement les émissions de CO2 liées au fonctionnement quotidien des bureaux.
Avec l'essor du télétravail, de nombreuses entreprises réévaluent leurs besoins en bureaux physiques et limitent les projets de construction ou d'extension. Ça permet d'éviter le gaspillage de ressources béton, acier et autres matériaux dont la production est très énergivore. Par exemple, des sociétés comme Twitter, Facebook ou Shopify ont réduit drastiquement leurs surfaces de bureaux disponibles, optant souvent pour des espaces plus petits et flexibles, voire complètement virtuels.
Cette diminution du besoin immobilier a un effet domino intéressant : moins de construction neuve, c'est aussi préserver davantage d'espaces naturels et limiter l'artificialisation des sols, un enjeu majeur pour la biodiversité. Et côté ville, ça offre la possibilité de reconvertir des bâtiments existants en logements ou espaces collaboratifs plutôt que de construire à neuf.
Du point de vue environnemental, éviter la construction d'un bâtiment de bureaux classique peut économiser entre 400 et 1000 kg eq CO2 par m² construit selon l'ADEME. Alors clairement, réduire le besoin en immobilier professionnel est un levier concret et efficace pour alléger le bilan carbone global, à condition évidemment d'accompagner cette approche d'une gestion intelligente des bâtiments existants.
Hausse estimée de la consommation d'électricité résidentielle liée au télétravail en France durant l'année 2020
Première crise pétrolière mondiale, sensibilisant pour la première fois largement les entreprises et les particuliers à la nécessité d'économiser l'énergie et limitant les déplacements.
Signature du protocole de Kyoto, premier accord international majeur visant à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Lancement par l'ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie, France) de la méthode Bilan Carbone®, outil destiné à mesurer les émissions de gaz à effet de serre.
Adoption de l'Accord de Paris sur le climat lors de la COP21, fixant des objectifs internationaux pour limiter le réchauffement climatique.
Pandémie mondiale de COVID-19 entraînant une adoption massive du télétravail à travers le monde.
Publication par l'ADEME d'une étude approfondie évaluant l'impact environnemental du télétravail et proposant des recommandations pour sa mise en œuvre responsable.
Publication du rapport du Shift Project intitulé 'Déployer la sobriété numérique', mettant en lumière les effets environnementaux indirects liés à la numérisation accrue du travail.
Le passage en télétravail modifie ton utilisation du chauffage et de la clim à la maison, et l'impact sur ton bilan carbone peut être loin d'être négligeable. Plusieurs études montrent que lorsqu'on bosse chez soi, la consommation énergétique individuelle grimpe vite, surtout en hiver ou en été extrême. Par exemple, l'ADEME souligne qu'en hiver, augmenter la température de ton logement d'un seul degré fait bondir ta consommation d'énergie d'environ 7%. Donc si auparavant tu baissais ton chauffage la journée en allant au bureau, tu perds maintenant cette économie. Pareil pour l'été, faire tourner la clim toute la journée chez toi représente vite une hausse importante de ta consommation électrique, surtout si ton logement n'est pas suffisamment isolé.
Mais pas de panique, il y a quelques astuces à adopter : régler ton thermostat à maximum 19°C en hiver et éviter de chauffer les pièces vides permet de limiter la casse. En été, ferme tout simplement tes volets aux heures chaudes et utilise plutôt un ventilateur basse consommation qu'une grosse clim énergivore. Selon les estimations de l'ADEME, adopter ces gestes simples peut facilement réduire jusqu'à 20% la facture énergétique liée au chauffage et à la climatisation pendant le télétravail.
Bosser à la maison, ça augmente forcément la conso électrique au quotidien. En moyenne, selon l'ADEME, une journée de télétravail en France génère environ 1 à 3 kWh d'électricité supplémentaire par rapport à une journée de boulot au bureau. Ça paraît peu, mais mis bout à bout sur l'année, ça pèse !
Pour limiter la note côté climat (et portefeuille), quelques réflexes simples mais efficaces :
Ces gestes tout bêtes ne révolutionnent pas ton quotidien, mais cumulés, ils rendent ton télétravail nettement plus respectueux de l'environnement.
Quand on regarde la pollution liée au télétravail, on pense souvent à l'énergie consommée en restant à la maison, mais on oublie facilement l'impact énorme de nos appareils électroniques. Par exemple, fabriquer un ordinateur portable génère en moyenne entre 200 et 350 kg de CO₂, sans compter l'eau et les ressources minérales nécessaires. Rien que produire une tablette ou un smartphone, ça mobilise plusieurs dizaines de matières premières rares comme le cobalt, le lithium ou les terres rares, extraites principalement en Chine ou en République Démocratique du Congo dans des conditions environnementales et sociales souvent très problématiques.
Ce qui est intéressant, c'est que près de 70 à 80 % de l'empreinte carbone totale d'un appareil électronique vient de sa fabrication, pas tellement de son utilisation quotidienne. Ça veut dire qu'au lieu de remplacer fréquemment ton matériel, tu ferais mieux de le garder aussi longtemps que possible pour réduire ton impact.
Justement, prolonger la durée de vie d'un ordinateur portable de 3 à 6 ans peut diminuer son impact environnemental global d'environ 30 à 50 %. Concrètement, choisir des modèles facilement réparables et évolutifs, comme ceux proposés par la marque Framework ou Fairphone pour les smartphones, c'est déjà une bonne idée. Et quand c'est vraiment fini, il faut absolument opter pour le recyclage ou le reconditionnement : ça permet de récupérer des matériaux précieux et d'éviter les déchets électroniques, qui représentent environ 50 millions de tonnes par an dans le monde, soit le poids de 5 000 Tours Eiffel. Pas anodin !
Télétravailler, c'est utiliser davantage d'appareils électroniques persos comme les ordinateurs portables, les tablettes ou les smartphones. Sauf que ces appareils ne vivent pas éternellement, et quand on les remplace, ça génère des déchets électroniques, appelés aussi DEEE (Déchets d'Équipements Électriques et Électroniques). Chaque année, on produit dans le monde plus de 53 millions de tonnes de ces déchets, et ce chiffre grimpe chaque année de 2 à 3 %.
Le problème ? Ces déchets contiennent des substances toxiques comme le plomb, le mercure ou le cadmium, ainsi que des métaux rares précieux (or, argent, lithium, palladium). Si on ne les recycle pas correctement, ils peuvent polluer les sols, l'eau et même l'air. Le hic, c'est que selon l'ONU, seulement 17 % des déchets électroniques sont correctement recyclés à l'échelle mondiale.
Déjà, prolonger la vie de nos appareils : mise à jour logicielle régulière, maintenance préventive, batterie changée plutôt que de remplacer le smartphone entier, etc. Quand on n'en veut plus, si l'appareil fonctionne encore, autant le revendre ou le donner plutôt que de le jeter. Des initiatives comme Emmaüs Connect, l’association ENVIE ou encore les ressourceries permettent de remettre les appareils sur pied ou d'en recycler correctement les composants.
Enfin, pour le matériel vraiment en fin de vie, il y a des filières de recyclage spécialisées. En France par exemple, les magasins vendant de l'électronique sont obligés de reprendre gratuitement et sans achat nécessaire les petits appareils hors d’usage (c’est la règle du 1 pour 0). En revanche, pour les gros appareils, c’est souvent la règle du 1 pour 1 (tu achètes un nouvel appareil, le magasin doit reprendre ton ancien gratuitement).
Télétravail ou non, être vigilant à bien gérer la fin de vie de nos appareils électroniques est super important pour limiter l'impact environnemental global.
Le saviez-vous ?
Selon l'ADEME, en France, les trajets domicile-travail représentent près de 30 % des déplacements quotidiens des particuliers et sont responsables de 12 % des émissions nationales de CO₂ liées aux transports.
Un seul email avec pièce jointe génère en moyenne 50 grammes de CO₂, équivalent à l'émission d'une ampoule basse consommation allumée pendant environ 4 heures. Limiter les envois d'emails inutiles contribue donc à réduire l'empreinte carbone du numérique.
Les data centers, indispensables à l'activité numérique en télétravail, consomment environ 1 à 3 % de l'électricité mondiale. Si Internet était un pays, il serait le troisième consommateur mondial d'électricité, derrière la Chine et les États-Unis.
Le chauffage individuel des logements en télétravail peut augmenter la consommation énergétique. Baisser son chauffage de seulement 1°C permet de réduire la consommation d'énergie d'environ 7 % sur une année complète.
Les data centers consomment énormément d'énergie, principalement à cause de deux choses : l'alimentation des serveurs et leur refroidissement. Rien qu'en France, les centres de données représentaient environ 3 à 4 % de la consommation totale d'électricité en 2020. À l'échelle mondiale, leur consommation énergétique dépasse celle de certains pays de taille moyenne, comme l'Argentine ou les Pays-Bas.
Une bonne partie de cette énergie part dans le refroidissement, car les serveurs chauffent vite. Certains géants du numérique (comme Google et Microsoft) cherchent donc des solutions, du genre installer leurs serveurs dans des régions froides pour limiter la climatisation. Microsoft expérimente même des data centers sous-marins, immergés dans l'eau froide pour réduire leur impact environnemental.
Autre piste intéressante : l'efficacité énergétique, mesurée par un indicateur précis, le PUE (Power Usage Effectiveness). Plus ce chiffre est faible, mieux c'est : un PUE proche de 1 signifie que quasi toute l'électricité consommée alimente directement les serveurs, sans gaspillage pour la clim ou la ventilation. Aujourd'hui, les data centers récents et performants affichent souvent un PUE inférieur à 1,2, mais d'autres, moins récents, peuvent monter à 2 voire 2,5, ce qui montre bien la marge de progression disponible.
Enfin, certains centres de données utilisent maintenant des sources d'énergie renouvelables (solaire, éolienne, hydraulique) pour minimiser leur empreinte carbone. L'idée, c'est de rendre ces énormes consommateurs d'électricité moins nocifs pour la planète. La localisation géographique et le choix énergétique des data centers jouent donc un rôle déterminant dans leur bilan carbone global.
Quand tu fais une heure de visioconférence en haute définition, ça génère en moyenne entre 150 et 1000 grammes équivalent CO2. Ça dépend surtout de la résolution vidéo, du nombre de participants ou encore du type d'appareil que tu utilises. Par exemple, activer ta caméra augmente le flux de données et fait grimper ta consommation d'énergie ; sans caméra, tu peux réduire jusqu'à 96 % les émissions générées.
Le streaming vidéo aussi est énergivore. Regarder une heure de vidéo en ligne, genre séries ou vidéos YouTube en haute définition, équivaut environ à 360 grammes d'émissions de CO2. Et plus tu montes en qualité (4K par exemple), plus l'impact environnemental explose, quasiment multiplié par quatre par rapport à une résolution standard.
L'essentiel de l'impact vient surtout des data centers et des réseaux qui traitent et diffusent la vidéo. Les serveurs consomment beaucoup d'électricité, notamment pour refroidir leurs machines qui chauffent en permanence. Même si certains géants du numérique commencent à s'engager vers des sources d'énergie renouvelables, aujourd'hui encore une bonne partie de cette énergie provient du charbon, du gaz ou d'autres énergies fossiles.
Un petit geste malin pour alléger ton empreinte carbone : baisser la résolution vidéo (passer de HD à SD), privilégier l'audio quand la vidéo n'est pas indispensable, ou simplement limiter le nombre de participants en vidéo lors de tes réunions. Ça paraît petit, mais multiplié par les millions d'utilisateurs quotidiens, l'effet écologique devient vite intéressant !
Stocker nos données dans le cloud, ça semble hyper pratique et écologique, mais dans les faits, ça pose de vrais soucis environnementaux. Derrière ces clouds, il y a d'énormes data centers, des bâtiments remplis de milliers de serveurs allumés en permanence. Ces centres consomment énormément d'énergie : à l'échelle mondiale, ils représenteraient environ 1 à 2 % de la consommation électrique totale, selon l'Agence Internationale de l'Énergie. Une grosse partie de cette électricité vient encore du charbon ou du gaz naturel, notamment dans certains pays où sont hébergés ces serveurs.
Le refroidissement de ces serveurs est aussi un vrai défi écologique. Pour éviter que les machines chauffent trop, on utilise des systèmes de climatisation très gourmands en énergie. Certaines entreprises cherchent à s'installer dans des régions froides, comme l'Islande ou la Scandinavie, afin d'utiliser l'air ambiant ou même l'eau froide naturellement disponible pour refroidir leurs centres. Cela diminue un peu l'impact, mais le problème global reste.
Autre élément à garder en tête : la redondance des données. Par sécurité, nos fichiers sont souvent sauvegardés plusieurs fois, sur différents serveurs situés parfois dans plusieurs pays. Ça rassure, mais ça multiplie la consommation et donc les émissions que ça engendre.
Enfin, le stockage illimité ou la conservation inutile de données qu'on consulte rarement (voire jamais !) aggrave encore le problème. Le simple fait de garder des mails vieux de 5 ans ou des fichiers non utilisés participe à saturer inutilement ces serveurs et à augmenter leur consommation d'énergie. Faire un peu de tri dans ses données, ça peut donc être une petite action utile pour la planète.
Facteur par lequel l'impact environnemental d'un équipement électronique est supérieur à celui de sa consommation électrique sur sa durée de vie
Temps moyen économisé quotidiennement dans les déplacements par les salariés français grâce au télétravail
Part des salariés français pratiquant le télétravail au moins occasionnellement en 2021
Quantité mondiale de déchets électroniques générée en 2019
Durée moyenne d'utilisation d'un ordinateur portable en France avant remplacement ou mise au rebut
Facteur étudié | Télétravail | Travail en présentiel | Impact carbone |
---|---|---|---|
Transport domicile-travail | Aucun déplacement nécessaire | Déplacements quotidiens (voiture, transports en commun) | Diminution nette des émissions liées au transport |
Consommation énergétique résidentielle | Hausse due au chauffage, éclairage et appareils électroniques personnels | Réduite, la consommation énergétique ayant lieu principalement au bureau | Augmentation modérée des émissions domestiques |
Infrastructure numérique et centres de données | Utilisation accrue des vidéoconférences et des réseaux internet | Moindre sollicitation numérique, davantage d'interactions directes | Hausse indirecte des émissions dues aux infrastructures numériques |
Le télétravail, même s'il limite les trajets domicile-bureau, peut paradoxalement favoriser d'autres déplacements, qu'on appelle parfois l'effet rebond des mobilités. En restant chez eux, certains télétravailleurs vont multiplier les petites sorties locales, que ce soit pour un café, un achat de proximité ou une promenade détente. Une enquête de l'ADEME menée en France en 2020 révèle par exemple que les télétravailleurs réalisent davantage de trajets courts pour des achats ou loisirs, d'environ 1,6 déplacement supplémentaire par semaine par rapport au travail en présentiel. Ces trajets en voiture individuelle, même courts, peuvent vite cumuler en termes d’émissions de CO₂, surtout si la fréquence augmente nettement. À côté de ça, il est bon de noter que certains déplacements alternatifs, comme marcher ou prendre le vélo pour une pause, restent neutres ou presque sur le bilan carbone. Tout dépend donc du mode de transport choisi et du comportement individuel. Certaines recherches montrent aussi que des travailleurs en télétravail profitent plus souvent de leur flexibilité pour faire des escapades loisirs ponctuelles avec leur véhicule personnel ou des déplacements vers des commerces éloignés ou centres commerciaux périphériques, augmentant ainsi leurs émissions globales dues aux transports personnels. Derrière l’apparente simplicité du télétravail comme solution écologique évidente, il faut donc considérer ces micro-déplacements supplémentaires qui, cumulés, peuvent partiellement compenser les économies de carbone réalisées grâce à la réduction des trajets domicile-bureau.
Le télétravail permet de bosser loin du bureau, et beaucoup en profitent pour déménager vers des régions plus calmes, moins chères ou simplement plus agréables à vivre. Mais attention, cette tendance au déménagement génère parfois un effet "boomerang" : plus on s'éloigne de son lieu de travail habituel, plus on risque d'effectuer des trajets longue distance ponctuels quand il faut retourner au bureau pour des réunions importantes ou des événements professionnels précis.
Une étude menée par l'ADEME (Agence de la transition écologique) pointe justement ce phénomène : bosser à distance pousse parfois les salariés à choisir des lieux de vie éloignés, qui augmentent nettement les trajets exceptionnels réalisés en voiture ou en avion. Or, un seul trajet aller-retour en avion entre Marseille et Paris peut représenter environ 150 kg d'équivalent CO₂, soit presque autant que les émissions annuelles d'un réfrigérateur récent ! Ça fait vite grimper le bilan carbone individuel.
À grande échelle, ces déplacements occasionnels peuvent réduire une partie des économies d’émissions réalisées grâce à la réduction des trajets du quotidien. La dispersion géographique liée au télétravail peut donc partiellement annuler les bénéfices environnementaux obtenus sur le court terme. Pour éviter que ces déplacements exceptionnels ne viennent gâcher les efforts quotidiens, les entreprises ont intérêt à bien réfléchir à leur politique de télétravail : favoriser les transports ferroviaires plutôt que l'avion, optimiser la fréquence des déplacements professionnels et même encourager les réunions hybrides ou 100% numériques lorsque c'est possible. Sinon, la bonne intention du télétravail risque de perdre une partie de son intérêt écologique.
Tu peux trouver des exemples intéressants en France ou ailleurs sur la question du télétravail. Une étude menée par l'ADEME en France en 2020 montre qu'une journée de télétravail par semaine permettrait en moyenne d'éviter environ 271 kg de CO2 par employé par an. Aux Pays-Bas, une analyse réalisée par l'institut CE Delft indique même qu'augmenter le télétravail pourrait réduire jusqu'à 3 millions de tonnes de CO2 par an à l'échelle nationale.
Mais attention, ce n'est pas toujours aussi clair et positif ! Une étude britannique publiée par Carbon Trust révèle qu'en hiver, un télétravailleur qui chauffe son domicile toute la journée pourrait générer davantage d'émissions que s'il allait travailler au bureau chauffé collectivement. Par exemple, si tu chauffes ton logement de manière intensive (autour de 20-22°C toute la journée), les gains écologiques liés à l'absence de déplacements peuvent être totalement annulés.
Aux États-Unis, une analyse de l'université de Californie montre aussi une réalité contrastée : les bénéfices de la réduction des trajets en voiture sont réels, mais l'augmentation de l'utilisation du numérique (visioconférences, cloud, streaming) compense en partie ces gains. Résultat : le télétravail réduit souvent l'impact carbone total, mais moins que ce qu'on imagine au départ.
Ces exemples prouvent que le bilan carbone du télétravail dépend fortement du contexte, des pratiques individuelles (chauffage, équipements numériques), mais aussi des modes de transport utilisés initialement et du mix énergétique local. Autrement dit, pas de réponse universelle claire : chaque cas mérite d'être examiné précisément avant de tirer des conclusions.
Pas systématiquement. Le télétravail permet généralement de réduire les émissions liées aux déplacements quotidiens domicile-bureau, mais il entraîne aussi une augmentation de la consommation domestique d'énergie et d'équipements numériques. Le bilan carbone réel dépend des habitudes individuelles, des infrastructures domestiques et de la gestion des ressources numériques utilisées.
Les principaux postes d'émissions liés au télétravail comprennent l'énergie consommée pour chauffer ou climatiser les logements individuels, l'électricité nécessaire au fonctionnement des équipements informatiques personnels, ainsi que les impacts environnementaux liés à la fabrication, au transport et au traitement en fin de vie des appareils électroniques utilisés et des infrastructures numériques telles que les data centers.
Pour optimiser l'impact environnemental du télétravail, vous pouvez limiter votre consommation énergétique domestique (par exemple en adoptant des réglages efficaces pour le chauffage et la climatisation), utiliser des équipements numériques à durée de vie prolongée et à faible consommation énergétique, privilégier les réunions audio plutôt que vidéo quand cela est possible, et adopter des pratiques numériques sobres, comme la suppression régulière des données inutiles stockées en ligne.
Les visioconférences génèrent des émissions de gaz à effet de serre principalement liées à la consommation énergétique nécessaire aux infrastructures numériques (data centers, réseaux). Selon des études récentes, une heure de visioconférence pourrait générer en moyenne entre 150 g et 1 kg équivalent CO2 par utilisateur, selon la qualité vidéo utilisée, le type de connexion et les équipements employés. Il est donc recommandé de privilégier les appels audio ou de limiter la qualité vidéo lorsque cela est envisageable.
Oui, il existe un effet rebond potentiel. En réduisant les trajets quotidiens, les télétravailleurs peuvent être tentés d'effectuer davantage de déplacements pour d'autres raisons (achats, loisirs, déplacements d'agrément), ou bien d'habiter plus loin de leur lieu de travail, accentuant les déplacements occasionnels longue distance. Ces changements d'habitudes peuvent diminuer, voire annuler, les bénéfices environnementaux initiaux.
Cela dépend principalement des infrastructures et des habitudes d'utilisation spécifiques à chaque lieu. Un espace de coworking optimisé écologiquement (bonne isolation, chauffage collectif performant, mutualisation des équipements numériques et énergétiques, utilisation d'une électricité renouvelable) peut avoir un impact environnemental plus faible que chacun travaillant chez soi individuellement. À l'inverse, un espace mal aménagé ou situé loin des domiciles des utilisateurs peut générer des surcoûts environnementaux significatifs dus aux déplacements supplémentaires.
Pour évaluer précisément votre bilan carbone lié au télétravail, il convient de considérer des éléments tels que vos émissions liées aux déplacements évités, votre consommation domestique additionnelle d'énergie (électricité, chauffage, climatisation), vos équipements informatiques personnels (fabrication, durée de vie, consommation énergétique), ainsi que l'intensité carbone du réseau électrique utilisé dans votre région. Des calculateurs carbone spécifiques existent pour vous aider à réaliser cette évaluation.
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Question 1/5