Les bénéfices des énergies renouvelables pour lutter contre le changement climatique

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Les bénéfices des énergies renouvelables pour lutter contre le changement climatique

Introduction

Contexte et enjeux climatiques actuels

Le réchauffement mondial moyen atteint aujourd'hui environ 1,2°C au-dessus des niveaux préindustriels, on est déjà aux deux tiers du seuil critique des 1,5°C fixé par l'Accord de Paris. L'une des conséquences concrètes : depuis 1980, la surface totale de la banquise arctique a perdu presque 40 % de sa superficie estivale minimale. Rien qu'en Europe, les vagues de chaleur extrêmes apparaissent maintenant cinq fois plus souvent qu'il y a 50 ans, et ça, c'est pas anodin pour notre quotidien.

Le niveau moyen des mers monte d'environ 3,7 millimètres par an actuellement, contre environ 2 millimètres par an au cours du 20e siècle. Concrètement, ça signifie que des zones côtières habitées par des centaines de millions de personnes deviennent beaucoup plus vulnérables qu’avant aux inondations et aux phénomènes climatiques extrêmes comme les cyclones.

Il y a aussi un impact sur les rendements agricoles : selon le GIEC, chaque degré supplémentaire de réchauffement peut réduire la production mondiale de blé de 6%, celle de riz de 3,2% et celle de maïs de 7,4%. Ça touche directement à notre sécurité alimentaire.

Autre aspect concret : on vit actuellement la sixième extinction de masse, avec la biodiversité qui chute. Aujourd'hui, près d'un million d'espèces animales et végétales sont menacées d'extinction dans les décennies à venir, beaucoup à cause des changements de températures rapides que subissent leurs habitats.

Bref, le contexte climatique n'est pas juste une théorie scientifique ni un chiffre abstrait. C’est des conséquences claires sur notre santé, notre alimentation, nos villes, nos campagnes, notre environnement proche et notre qualité de vie quotidienne.

10 millions

Le nombre de tonnes de CO2 évitées chaque année grâce à l'énergie hydraulique aux États-Unis

300 milliards

Les dollars investis dans les énergies renouvelables à l'échelle mondiale en 2020

707 GW

La capacité mondiale d'énergie solaire photovoltaïque installée en 2020

122 GW

La capacité d'énergie éolienne installée aux États-Unis en 2020

Pourquoi miser sur les énergies renouvelables ?

Miser sur les énergies renouvelables, c'est pragmatique. D'abord, parce que leur potentiel énergétique dépasse largement la demande actuelle et future. Le soleil envoie sur Terre en une heure assez d'énergie pour couvrir nos besoins annuels mondiaux. Fou, non ? Et puis ces énergies sont de plus en plus compétitives, économiquement parlant. Le coût du photovoltaïque a chuté de près de 82 % depuis 2010 (selon l'Agence Internationale pour les Énergies Renouvelables, IRENA).

Autre truc pas trivial : elles assurent une sécurité énergétique réelle. Quand on dépend uniquement du gaz ou du pétrole qui proviennent souvent d'ailleurs, on est vulnérable vis-à-vis de crises géopolitiques ou de ruptures d'approvisionnement. Là, avec du vent, du soleil ou de l'eau à portée locale, on gère mieux les risques et on respire un bon coup.

En passant, tu savais que les renouvelables boostent aussi l'accès à l'énergie dans les régions isolées ? Simple exemple : au Bangladesh, des millions d'habitants ont désormais l'électricité grâce à des petits systèmes solaires domestiques off-grid.

Enfin, opter pour ces technologies c'est faire un choix concret pour la lutte contre le dérèglement climatique. Chaque kilowatt-heure produit sans brûler de combustible fossile économise environ 400 à 1000 grammes de CO2 rejetés dans l'atmosphère. Clairement, c'est un moyen direct de contribuer positivement à l'environnement.

Les principales sources d'énergies renouvelables

Énergie solaire

Photovoltaïque

Le photovoltaïque, c'est transformer directement la lumière du soleil en électricité grâce à des panneaux composés de cellules solaires. Aujourd'hui, la technologie photovoltaïque la plus utilisée est basée sur le silicium cristallin—environ 90 % des panneaux sur le marché mondial reposent là-dessus. Le truc cool ici, c'est que le rendement des meilleurs panneaux actuels dépasse maintenant facilement les 20 %, quand il y a une dizaine d'années, on était plutôt autour des 12 à 15 %. Autant dire qu'on progresse vite.

Un exemple concret réussi : la ferme solaire de Noor Abu Dhabi aux Émirats Arabes Unis. Installée sur presque 8 km², plus grande que 900 terrains de foot, elle fournit une capacité d'environ 1,2 gigawatt capable d'alimenter à elle seule près de 90 000 foyers. Et côté coût de production, on est actuellement descendu sous la barre symbolique des 2 centimes d'euro par kilowattheure dans les régions très ensoleillées comme aux Émirats ou au Portugal—soit largement moins cher que le charbon ou même le gaz naturel dans ces régions.

Les nouveaux matériaux photovoltaïques comme les cellules dites pérovskites pourraient bientôt offrir des rendements supérieurs à moindre coût, le tout avec une fabrication simplifiée. Ces matériaux ont même le potentiel de fonctionner sous faible luminosité, par temps nuageux ou en intérieur.

Sur le plan actionnable et concret, investir dans une installation photovoltaïque individuelle s'est considérablement simplifié ces dernières années. Des applications smartphone permettent aujourd'hui, en quelques minutes, de simuler précisément la rentabilité d'une installation sur son toit, et même de suivre sa production électrique en direct. L'installation chez soi, dans certaines régions françaises, peut être rentabilisée en moins de 8 à 10 ans. Sans compter que revendre le surplus à EDF ou à d’autres fournisseurs permet d’amortir encore plus vite.

Enfin, pour rendre une installation encore plus efficace, l'idéal est d'associer ses panneaux photovoltaïques à un système de stockage d'énergie par batterie domestique, comme la célèbre Powerwall de Tesla, qui permet d’utiliser l’énergie produite même la nuit. Pas mal pour réduire sa dépendance au réseau électrique.

Thermique

L'énergie solaire thermique chauffe directement grâce au soleil, sans forcément passer par l'électricité. On peut par exemple chauffer l'eau sanitaire ou alimenter en chaleur les systèmes de chauffage des bâtiments. Un truc bien efficace, c'est le chauffe-eau solaire individuel (CESI) : tu installes des capteurs solaires thermiques sur ton toit, ils absorbent la chaleur solaire et réchauffent l'eau d'un circuit fermé ; ensuite, cette eau très chaude transmet sa chaleur à ton ballon d'eau chaude.

Autre technologie plus poussée mais très concrète : les centrales solaires thermodynamiques (CSP), comme à Ouarzazate au Maroc. Là, on concentre des centaines ou milliers de miroirs qui suivent le soleil pour réfléchir ses rayons vers une seule tour centrale. La température grimpe à plus de 500°C, on génère alors de la vapeur d'eau qui actionne des turbines pour produire du courant électrique. Ce qui est malin, c'est qu'on peut stocker de la chaleur dans des sels fondus pour fournir de l'électricité même une fois le soleil couché. Résultat : on arrive à alimenter un réseau électrique de manière quasi continue, même la nuit.

En France, un gros potentiel reste encore peu exploité : réseaux collectifs de chaleur alimentés par une combinaison solaire-thermique-biomasse. Des installations pilotes existent déjà, comme à Châteaubriant, où l'énergie solaire thermique chauffe directement plusieurs centaines d'habitations. Un vrai levier à développer davantage, surtout en milieu urbain ou semi-urbain.

Énergie éolienne

Éolien terrestre

L'éolien terrestre est aujourd'hui parmi les énergies renouvelables les moins chères à produire : autour de 40 à 70 euros le mégawattheure en moyenne en France, selon l'ADEME (2022), et ce coût continue de baisser. Un parc éolien moderne commence à être rentable sur des sites où le vent souffle régulièrement dès 20 à 25 km/h, accessibles un peu partout sur le territoire français, du nord à la façade atlantique, en passant par certaines zones montagneuses propices comme les crêtes des Cévennes ou les plateaux du Massif central.

Un atout peu évoqué de l'éolien terrestre est sa capacité à s'intégrer à l'agriculture locale. On parle d'"agrivoltaïsme éolien" quand des bovins, chevaux ou cultures céréalières cohabitent efficacement avec les mâts d'éoliennes, offrant ainsi aux agriculteurs une double source de revenus. Dans la région des Hauts-de-France, certaines exploitations agricoles perçoivent jusqu'à 10 000 euros par éolienne chaque année en louant leur terrain aux développeurs.

En termes pratiques et actionnables, installer un parc éolien demande en général une surface foncière de 0,3 à 1 hectare par éolienne, mais seules les fondations et la voirie réduisent effectivement la surface agricole exploitée (environ 1 à 2 % de la surface totale du parc). Une fois en place, on peut estimer qu'une seule grande éolienne terrestre récente, d'environ 3 MW, suffit à alimenter environ 2000 foyers français hors chauffage.

Côté technique, ce qui évolue pas mal actuellement, ce sont les pales. Des entreprises comme Siemens Gamesa ont développé des pales recyclables à 100 %, grâce à une résine spéciale qui se dissout chimiquement lors du démontage, évitant ainsi la mise en décharge coûteuse et polluante de fin de vie.

Enfin, côté acceptation locale, certains parcs éoliens partagent désormais une partie de leurs revenus directement avec les communes riveraines via des financements participatifs, dont un exemple concret existe dans la commune de Béganne, en Bretagne : 53 % du parc est détenu par des habitants locaux grâce à une opération coopérative. Ce genre d'initiative rend les projets bien plus populaires auprès des communautés concernées.

Éolien offshore

Les éoliennes offshore, installées en pleine mer, bénéficient de vents plus forts et réguliers par rapport à l'éolien terrestre. Concrètement, elles affichent souvent un rendement énergétique jusqu'à 50% supérieur à leurs cousines terrestres. Un exemple parlant : le parc éolien offshore Hornsea One, installé en mer du Nord au large du Royaume-Uni. C'est l'un des plus grands au monde, capable d'alimenter plus d'un million de foyers britanniques. Un truc intéressant aussi, c'est la technologie des fondations flottantes. Ces structures permettent d'installer des éoliennes dans des eaux très profondes (plus de 50 mètres), augmentant considérablement les zones d'implantation possibles. Ça signifie que même les pays sans plateau continental peu profond peuvent profiter de l'éolien offshore. Exemple : la ferme éolienne flottante Hywind en Écosse, installée à presque 30 km des côtes, avec des profondeurs atteignant 120 mètres. Côté actionnable, pour les régions littorales françaises notamment en Méditerranée ou du côté Atlantique, la technologie flottante ouvre des opportunités concrètes à court terme : il serait pertinent de s'intéresser rapidement à cette solution pour atteindre les objectifs de transition énergétique. Enfin, autre avantage opérationnel sympa : les installations offshore limitent les conflits fonciers et l'opposition locale souvent rencontrée sur terre. Mais attention quand même : construire offshore impose des contraintes techniques et des coûts de maintenance plus élevés à prendre en compte.

Énergie hydraulique

Barrages hydroélectriques

Les barrages permettent aujourd'hui de produire environ 16 % de l'électricité mondiale, et ça reste l'une des sources d'énergie renouvelable les plus matures. Contrairement à d'autres énergies renouvelables, tu peux stocker de grandes quantités d'eau en hauteur pour produire l'électricité pile quand tu en as besoin—c'est du stockage naturel et vraiment pratique.

Mais attention, tous les barrages ne sont pas égaux côté empreinte écologique. Des grands barrages, comme celui des Trois-Gorges en Chine, produisent énormément (environ 100 TWh/an) mais leur construction a entraîné des déplacements massifs de population ainsi que des effets notables sur l'écosystème local. À l'inverse, les installations hydroélectriques plus modestes, à taille humaine, comme celles exploitées en Norvège ou en Autriche, génèrent beaucoup moins d'impacts environnementaux tout en offrant une bonne production d'énergie locale.

Un moyen concret de limiter l'impact environnemental des barrages : introduire des dispositifs pour faciliter le passage des poissons migrateurs—comme des passes à poissons. Ça peut sembler tout bête, mais ces aménagements permettent de préserver la biodiversité aquatique tout en profitant des bénéfices énergétiques du barrage. Autre conseil utile : optimiser l’exploitation des installations existantes plutôt que de construire systématiquement de nouveaux ouvrages. Moderniser les équipements et utiliser les nouvelles technologies, comme les centrales hydroélectriques à vitesse variable, permettent souvent d'augmenter considérablement le rendement énergétique sans impacter davantage l'environnement.

Centrales hydroliennes et marémotrices

Les hydroliennes marchent un peu comme des éoliennes sous-marines : placées sur des zones avec de forts courants marins, elles utilisent le mouvement naturel de l'eau pour créer de l'électricité. Pas besoin de barrages ou de gros travaux, ça respecte plutôt bien l'environnement marin, à condition évidemment de choisir soigneusement les emplacements.

Le spot qui bouge bien en France, c’est au large de la Bretagne, près de l'île d’Ouessant, avec le projet pilote d'hydroliennes de Sabella. Leur hydrolienne D10 fonctionne en conditions réelles depuis 2015 : une turbine sous-marine de 10 mètres de diamètre produit de l'énergie pour couvrir une partie significative des besoins locaux de l'île.

Les centrales marémotrices, elles, utilisent directement les marées en piégeant l'eau qui rentre et ressort avec les variations du niveau marin. La centrale marémotrice de la Rance, près de Saint-Malo, pionnière dans ce domaine depuis 1966, produit chaque année environ 500 à 600 GWh. C’est équivalent à la consommation de 225 000 habitants environ—pas mal du tout pour une vieille dame. Pourtant, côté projets futurs, les investissements peinent à décoller : difficile de trouver des emplacements parfaits et l'impact écologique est encore discuté.

Pour faire simple : l'hydrolien, vraiment propre sans grosse perturbation de l'écosystème marin, offre de belles promesses à petite ou moyenne échelle. La marémotrice, plus intense niveau infrastructure, reste pertinente là où le jeu en vaut vraiment la chandelle, mais elle demande clairement plus de réflexion sur ses impacts.

Bioénergie

La bioénergie fait souvent moins parler d'elle que l'éolien ou le solaire, pourtant elle représente aujourd'hui environ 60% des énergies renouvelables consommées en Europe. Beaucoup plus concret qu'on ne l'imagine !

Son principe est tout bête : utiliser la biomasse (bois, résidus agricoles, déchets organiques domestiques...) pour produire chaleur, électricité ou carburants renouvelables type biogaz ou biocarburants comme le biodiesel.

On peut par exemple transformer les déchets agricoles (comme la paille ou les résidus de maïs) en pellets pour se chauffer efficacement. Sur le plan écologique, ce procédé évite surtout le gaspillage de matières déjà disponibles et limite l'enfouissement ou l'incinération polluante des déchets organiques. Des villes comme Lille utilisent déjà largement le biogaz issu de déchets ménagers pour alimenter certains bus municipaux.

Mais attention, toutes les techniques bioénergétiques ne se valent pas : la durabilité dépend fortement de la ressource utilisée et de la manière dont elle est récoltée. La biomasse forestière peut être très controversée si elle accélère la déforestation ou réduit dangereusement la biodiversité. L'enjeu, c'est de miser plutôt sur une biomasse secondaire, issue de résidus ou de cultures spécialement dédiées qui ne concurrencent pas l'alimentation humaine.

Bien maîtrisée, la bioénergie devient incontournable : certains pays comme la Suède obtiennent déjà plus de 30% de leur renouvelable grâce à elle, notamment par des pratiques rigoureuses de gestion durable des ressources forestières et la valorisation intelligente des déchets agricoles et industriels.

Géothermie

Sous nos pieds, à environ 2 à 3 kilomètres en moyenne, les températures vont de 70 à 150 degrés Celsius. De quoi produire largement assez de chaleur pour chauffer logements et bâtiments industriels via la géothermie profonde. L'Islande l'a compris depuis longtemps : aujourd'hui, environ 90% des maisons islandaises utilisent directement la chaleur géothermique naturelle, ce qui divise par quatre leurs émissions de gaz à effet de serre pour le chauffage domestique par rapport aux pays utilisant majoritairement des énergies fossiles.

D'autres pays comme les États-Unis, les Philippines et l'Italie exploitent la géothermie pour produire de l'électricité grâce à des centrales haute température. Prenons l'exemple de la centrale géothermique de Geysers, en Californie, qui à elle seule génère plus de 700 MW d'électricité propre, suffisant pour alimenter en électricité environ 725 000 foyers.

La France possède aussi quelques ressources intéressantes, en particulier en Alsace ou en région parisienne, où les aquifères profonds permettent de chauffer des quartiers entiers de manière durable. Saclay ou Cachan en Île-de-France disposent ainsi de chaufferies géothermiques urbaines très performantes, capable de couvrir jusqu'à 60% de besoins en chauffage d'un réseau urbain.

Autre avantage marquant : la géothermie ne dépend pratiquement pas des conditions météo, contrairement à l'éolien ou au solaire, ce qui offre une source d'énergie verte stable et constante. Malgré cela, cette énergie ne représente aujourd'hui que près de 0,3 % de la production électrique mondiale selon le dernier rapport annuel REN21. Le potentiel à développer demeure encore énorme.

Type d'énergie renouvelable Réduction des émissions de GES Autres avantages environnementaux
Énergie solaire Environ 80% de réduction par rapport au charbon Pas d'émissions polluantes pendant la production d'électricité
Énergie éolienne Environ 90% de réduction par rapport au charbon Réduit la consommation d'eau dans la production d'énergie
Hydroélectricité Jusqu'à 95% de réduction par rapport au charbon Énergie flexible et stockable (réservoirs)

L'impact des énergies renouvelables sur les émissions de gaz à effet de serre

Réduction des émissions par l'abandon des énergies fossiles

En arrêtant le charbon, le pétrole ou le gaz pour opter pour des énergies propres, on diminue directement les émissions de CO₂, mais aussi plein d'autres substances : méthane, oxyde nitreux et autres joyeusetés. Par exemple, remplacer une seule centrale électrique au charbon de taille moyenne (environ 500 mégawatts) par des éoliennes équivaut à éviter environ 3 millions de tonnes de CO₂ chaque année. Ça correspond aux émissions annuelles d'environ 600 000 voitures.

Autre truc moins connu : beaucoup d'énergies fossiles libèrent du méthane pendant leur extraction et leur transport, un gaz qui piège la chaleur 25 fois plus efficacement que le CO₂ sur une période de 100 ans. Réduire les énergies fossiles s'accompagne donc d'un double effet anti-réchauffement.

D'après une étude publiée par l'Agence Internationale de l'Énergie (AIE) en 2022, si l'on remplace progressivement le gaz naturel utilisé pour le chauffage résidentiel en France par des pompes à chaleur électriques alimentées par des sources renouvelables, on pourrait éviter la libération annuelle d'environ 13 millions de tonnes de CO₂ d'ici 2030— presque autant que les émissions actuelles annuelles d'une ville comme Marseille.

Et puis, il ne faut pas oublier le côté rapide de la chose : souvent, une installation solaire ou éolienne met beaucoup moins de temps à être planifiée ou construite qu'une centrale thermique traditionnelle. Moins de délais, c'est aussi moins de temps passé à continuer à polluer. Un beau raccourci vers une planète un peu moins chaude.

Données statistiques et tendances actuelles

Entre 2012 et 2022, la capacité mondiale de production d’énergies renouvelables est passée d’environ 1 500 gigawatts (GW) à plus de 3 370 GW, soit une croissance de près de 125 %. Rien qu'en 2022, selon l'Agence Internationale de l'Énergie (AIE), environ 83 % des nouvelles capacités électriques mises en service dans le monde provenaient du renouvelable.

Le solaire est clairement la star montante : à lui seul, le photovoltaïque représentait en 2022 près de deux tiers des nouvelles capacités renouvelables installées. On parle désormais d'environ 240 GW supplémentaires par an. Ça équivaut grosso modo à l’ajout chaque année de toute la capacité électrique actuelle d’un pays comme l’Espagne.

L'énergie éolienne n'est pas en reste. En particulier, les projets offshore (en mer), avec près de 9 GW installés rien qu'en 2022 en Europe, se multiplient rapidement. C’est en quelque sorte un boom silencieux : les turbines offshore gagnent constamment en efficacité, produisant en moyenne deux à trois fois plus d’électricité qu'une éolienne terrestre équivalente, grâce à des vents plus réguliers et plus puissants en mer.

La Chine reste numéro un des installations renouvelables, avec plus de 390 GW ajoutés entre 2017 et 2022, suivie, mais à bonne distance, par les États-Unis. Mais ce qui surprend le plus récemment, c’est l’avancée rapide de pays comme le Vietnam ou l’Inde : le Vietnam, par exemple, a multiplié sa puissance solaire installée par près de cent en seulement cinq ans, atteignant environ 18 GW fin 2021 après avoir commencé presque de zéro !

En Europe, la production électrique d'origine renouvelable est passée de 25 % en 2012 à plus de 37 % en 2022. Plusieurs pays, comme le Danemark et le Portugal, dépassent désormais régulièrement les 50 % d’électricité renouvelable dans leur mix énergétique annuel.

Du côté économique, il y a aussi du nouveau : les coûts de production ont chuté de façon spectaculaire ces dix dernières années. Le solaire photovoltaïque coûte aujourd'hui environ 90 % moins cher qu'il y a une décennie, et les éoliennes terrestres près de 55 % moins cher. Résultat : produire de l’électricité avec des énergies comme le solaire ou l’éolien est déjà moins cher que toutes les autres sources d’énergie dans une majorité de pays.

Énergies Renouvelables
Changement Climatique

1
trillions

La valeur estimée, en dollars, du marché mondial des énergies renouvelables en 2019

Dates clés

  • 1972

    1972

    Création du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), marquant la prise de conscience internationale sur les enjeux environnementaux.

  • 1992

    1992

    Sommet de la Terre à Rio, première conférence internationale majeure reconnaissant la nécessité d’orienter le monde vers un développement durable.

  • 1997

    1997

    Signature du Protocole de Kyoto, engagement international à la réduction contraignante des émissions de gaz à effet de serre.

  • 2009

    2009

    Création officielle de l'Agence Internationale des Énergies Renouvelables (IRENA), visant à promouvoir les énergies renouvelables à l'échelle mondiale.

  • 2015

    2015

    Accord de Paris sur le Climat fixant des objectifs globaux ambitieux pour maintenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C, avec un fort soutien aux énergies renouvelables.

  • 2020

    2020

    L'Union Européenne adopte le Pacte Vert (Green Deal), engageant l'Europe vers la neutralité carbone d'ici 2050, avec un soutien massif vers le développement des énergies renouvelables.

Bénéfices des énergies renouvelables pour la qualité de l'air et la santé

Réduction de la pollution atmosphérique

Passer aux énergies renouvelables permet de réduire sérieusement la pollution de l'air. Pour faire simple, brûler du charbon ou du pétrole balance dans l'air beaucoup de particules fines (PM2,5), d'oxydes d'azote (NOx) et de dioxyde de soufre (SO₂) : ces polluants transforment littéralement nos villes en chambres à gaz. Chaque année, près de 238 000 morts prématurées en Europe sont liées à l'exposition à ces particules fines, selon l'Agence Européenne de l'Environnement (AEE, données 2020). Une centrale à charbon de taille moyenne produit typiquement autour de 700 tonnes de particules fines chaque année. Comparativement, l'éolien et le solaire produisent ces mêmes méga-watts sans rejeter ce dangereux cocktail dans l'atmosphère. Les résultats sont spectaculaires : lorsque la Chine a intensifié son développement solaire dès 2017, la concentration de particules fines ()PM2,5 dans certaines régions a chuté en moyenne de près de 12 % en deux ans, selon une étude du MIT publiée en 2019.

Mais il n'y a pas que les grandes villes ou les grosses centrales : les petits gestes locaux comptent aussi. Par exemple, remplacer les chaudières fioul vieillissantes par du chauffage à granulés de bois certifié ou par de la géothermie réduit drastiquement les rejets de monoxyde de carbone et de particules dans nos maisons et donc dans nos poumons. Un rapport de l'Ademe montre qu'en France, ces changements locaux permettraient d'éviter jusqu'à 20 000 hospitalisations par an dues à des maladies respiratoires chroniques. De quoi rendre concret le bénéfice d'un air moins pollué grâce aux renouvelables.

Amélioration des indicateurs de santé publique

Réduire l'utilisation du charbon, du pétrole et des autres énergies fossiles grâce aux renouvelables, c'est pas seulement bon pour la planète, mais c'est aussi top pour la santé. Moins de centrales à charbon en activité, ça veut surtout dire moins de microparticules toxiques (PM2.5 et PM10) dans l'air qu'on respire. Ces microparticules, selon l'OMS, causent chaque année environ 4,2 millions de décès prématurés dans le monde. Moins de pollution issue de la combustion fossile, c'est aussi une descente directe des cas d'asthme chez les enfants et des bronchites chroniques chez les adultes.

À Londres, après quelques années seulement de politique ambitieuse centrée sur les énergies renouvelables et la limitation des combustibles fossiles en ville, on a constaté une réduction de près de 30% des hospitalisations liées à des crises respiratoires aiguës. En Chine, suite à leurs investissements massifs dans les renouvelables (solaire, éolien), les concentrations de dioxyde de soufre (SO₂), un polluant majeur des centrales au charbon responsable de maladies respiratoires et cardiovasculaires, ont chuté de 75% entre 2007 et 2019.

Passer au renouvelable, c'est aussi bon pour la santé mentale. Plusieurs études ont remarqué des liens nets entre la qualité de l'air améliorée grâce aux énergies propres et une baisse des troubles anxieux et dépressifs dans les zones urbaines auparavant soumises à une pollution chronique. Mieux respirer, c'est clairement mieux vivre, physiquement comme psychologiquement.

Le saviez-vous ?

Selon l'Agence Internationale des Énergies Renouvelables (IRENA), le secteur des énergies renouvelables emploie environ 12 millions de personnes à travers le monde, et ce chiffre est en constante augmentation.

Les centrales hydroélectriques fournissent actuellement environ 16 % de la production mondiale d'électricité, ce qui en fait la source d'énergie renouvelable la plus utilisée à l'échelle mondiale.

Une seule éolienne moderne peut alimenter jusqu'à 1 500 foyers en électricité chaque année, réduisant ainsi significativement les émissions de CO₂.

La quantité d'énergie solaire reçue par la Terre en une heure seulement est suffisante pour couvrir la consommation énergétique mondiale pendant un an entier.

Création d'emplois et croissance économique liée aux énergies renouvelables

Potentiels et secteurs concernés

Le boom des énergies renouvelables ouvre pas mal de portes côté emploi. Pour te donner une idée, l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) dénombre environ 12,7 millions d'emplois dans le secteur en 2022 au niveau mondial. Parmi eux, l'énergie solaire photovoltaïque arrive clairement en tête avec près de 4,3 millions d'emplois.

Au-delà du solaire, l'éolien tourne aussi à plein régime. Ce domaine attire pas seulement des ingénieurs ou des techniciens, mais aussi beaucoup de métiers dans la logistique, la gestion de projet et même dans le numérique avec l'exploitation des données météo. Le secteur maritime est aussi boosté grâce aux installations offshore : besoin urgent de techniciens spécialisés en maintenance sur plateforme en mer par exemple.

En France, selon l'ADEME, investir massivement dans les renouvelables pourrait potentiellement créer jusqu'à 900 000 emplois locaux supplémentaires d'ici 2050. Les filières particulièrement porteuses sont non seulement le solaire et l'éolien, mais également la rénovation énergétique, les réseaux intelligents (smart-grid) et le stockage de l'énergie via les batteries lithium-ion ou systèmes hydrogène vert.

Il y a aussi tout le domaine agricole qui en bénéficie directement avec l'essor de la méthanisation et des biocarburants. Agriculteurs et exploitations locales diversifient ainsi leurs revenus tout en répondant à une demande énergétique soutenable. Sans parler du secteur industriel : chaudronnerie, assemblage mécanique, électronique, autant de secteurs dynamisés par la fabrication locale d'équipements pour la production d'énergie renouvelable.

Bref, au-delà de sauver la planète, les énergies renouvelables ouvrent pas mal d'opportunités dans des secteurs variés que t'avais pas forcément imaginés au départ.

Exemples réussis à travers le monde

Le projet solaire Noor Ouarzazate au Maroc impressionne par sa taille : il couvre environ 3 000 hectares, soit presque la superficie de Paris intra-muros. Grâce à ce complexe, le Maroc évite d'émettre à terme près d’un million de tonnes de CO2 chaque année.

Autre cas intéressant : le parc éolien offshore de Hornsea One, au large des côtes britanniques dans la mer du Nord. C’est tout simplement le plus grand parc éolien en mer actuellement opérationnel, capable d'alimenter plus d'un million de foyers britanniques grâce à ses 174 turbines géantes, chacune haute de 190 mètres.

Au Costa Rica, on fait encore mieux en matière d’énergie propre. Depuis plusieurs années, le pays tourne régulièrement à près de 99 % d’énergies renouvelables, notamment hydrauliques, éoliennes ou géothermiques. En 2017, il a même dépassé les 300 jours consécutifs sans utiliser d’énergies fossiles.

Enfin, difficile de passer à côté du modèle danois. À Samsø, île de seulement 4 000 habitants, on produit plus d'énergie renouvelable qu'on en consomme, via des petites installations locales : des éoliennes communautaires, des centrales solaires, et même du chauffage collectif à partir de biomasse. Résultat ? Cette communauté est totalement autonome en énergie et revend même le surplus au continent.

27 millions

Le nombre de tonnes de CO2 évitées chaque année grâce à l'énergie solaire aux États-Unis

57 millions

Le nombre de tonnes de CO2 évitées chaque année grâce à l'énergie éolienne aux États-Unis

9.8 millions

Le nombre d'emplois liés aux énergies renouvelables dans le monde en 2016

70 %

La part de l'électricité mondiale provenant des énergies renouvelables en 2050

Les bénéfices des énergies renouvelables
Type d'énergie renouvelable Réduction des gaz à effet de serre Avantages supplémentaires
Énergie solaire Environ 80% de réduction des émissions de CO2 par rapport au charbon Création d'emplois, indépendance énergétique
Énergie éolienne Environ 90% de réduction des émissions de CO2 par rapport au charbon Source inépuisable, faible empreinte au sol
Hydroélectricité Environ 95% de réduction des émissions de CO2 par rapport aux combustibles fossiles Flexibilité et stockage d'énergie, régulation des eaux

Accessibilité et démocratisation de l'énergie

Énergies renouvelables et indépendance énergétique

Les ressources fossiles, on sait tous qu'elles sont situées dans quelques régions du monde bien précises : Moyen-Orient, Russie, États-Unis, Venezuela... Résultat, ils tiennent les cordons de la bourse énergétique. Passer aux renouvelables, c'est reprendre en partie le contrôle sur l'énergie, localement.

Prenons l'exemple du Danemark : dès les années 1970, après les chocs pétroliers, les Danois se sont tournés massivement vers l'éolien. Aujourd'hui, le pays produit quasiment la moitié de son électricité à partir du vent, et prévoit même de grimper à 100% renouvelable d'ici 2030. C'est concret, et surtout : ils importent beaucoup moins de pétrole et gaz, dépendant moins d'accords compliqués et politiques.

Idem le Costa Rica. Ce pays d'Amérique centrale assure au moins 98% (et souvent même 100%) de ses besoins en électricité grâce principalement à l'hydroélectricité et à la géothermie venant de ses volcans. Résultat : quasi autonomie sur son réseau électrique national et tranquillité d'esprit.

En Afrique, certains coins perdus sont passés direct à l'énergie solaire sans transiter par la case centrale au charbon. Au Kenya, par exemple, des mini-réseaux solaires rendent accessibles l'électricité à près de 500 000 foyers isolés. Là-bas, c'est pas juste une histoire de climat ou de business, c'est une question d'accès : la lumière arrive, les gamins peuvent étudier plus longtemps, le village se développe.

Même en Europe, selon les chiffres 2022 de l'Agence Internationale de l'Énergie (AIE), la transition verte a permis à l'Union européenne d'éviter environ 99 milliards d'euros d'importations de gaz depuis le début de l'accélération de la crise de l'énergie. Pas mal pour l'indépendance énergétique européenne.

Bien sûr, produire localement grâce à des ressources naturelles disponibles chez soi, c'est bon pour la stabilité politique et économique : moins de dépendance à l'extérieur, moins de risques géopolitiques. On ne ferme pas le robinet au vent ou au soleil. On décide comment et combien on produit. Et ça, c'est un vrai bol d'air frais en matière d'indépendance stratégique.

Coûts décroissants des technologies renouvelables

Aujourd'hui, investir dans le solaire ou l'éolien coûte jusqu'à 90% moins cher qu'il y a 10 ans seulement. Par exemple, le coût de production de l'électricité photovoltaïque est passé d'environ 360 euros le mégawattheure (€/MWh) en 2009 à moins de 40 €/MWh en 2023. Pourquoi ? Grâce surtout à la baisse des prix des panneaux solaires eux-mêmes, dont le coût unitaire a chuté drastiquement à mesure que leur production augmentait (merci l'économie d'échelle). Même dynamique côté éolien : installer une éolienne offshore revenait à plus de 200 €/MWh en 2010, aujourd'hui on descend régulièrement sous les 60 €/MWh pour certains projets (ceux de la mer du Nord, notamment).

Derrière ces baisses de prix marquées, on trouve surtout des améliorations impressionnantes en matière de technologie. Le rendement moyen d'un panneau solaire était autour de 15 % en 2000, aujourd'hui certains modèles dépassent les 25 %, grâce à des matériaux nouveaux, comme la pérovskite (moins chère et plus facile à produire que le silicium traditionnel). Même chose pour les éoliennes : des pales plus longues et mieux conçues permettent désormais à une seule turbine d'alimenter jusqu'à 15 000 foyers, contre seulement 3 000 il y a une quinzaine d'années.

Résultat concret sur les marchés énergétiques : les renouvelables sont aujourd'hui clairement plus compétitives que les énergies fossiles dans de nombreux pays, dont la France et l'Allemagne. Et cette tendance continue doucement mais sûrement de progresser. D'après l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), d'ici 2025, le photovoltaïque et l'éolien seront régulièrement les sources d'électricité les moins chères du marché, partout, même sans subventions. Pas parce qu'on veut juste sauver la planète, mais tout simplement parce que ça devient le choix économique le plus logique.

Durabilité et préservation des ressources naturelles

Réduction de l'épuisement des ressources fossiles

Encore aujourd’hui, près de 80% de la consommation d’énergie mondiale repose sur les ressources fossiles—charbon, pétrole, gaz avec tout ce que ça implique de puits, mines ou forages. À titre d’exemple, selon l'Agence Internationale de l'Énergie (AIE), produire de l’électricité à partir du solaire ou de l’éolien demande jusqu’à 200 fois moins de matériaux extraits du sol par kilowattheure produit, en comparaison au charbon. Et justement, le déploiement des énergies renouvelables (solaire, éolien, hydro...) limite directement les besoins en extraction continue, qui sont responsables des pénuries annoncées dans les prochaines décennies.

Prends l'extraction de pétrole : pour aller chercher des réserves toujours plus difficiles d’accès (comme en Arctique, en eaux ultra profondes ou dans des sables bitumineux), il faut investir des tonnes d’énergie et d’argent supplémentaires. Selon le concept de retour énergétique sur investissement (EROI), les réserves pétrolières actuelles offrent quasiment 10 fois moins d'énergie nette par rapport à celles exploitées dans les années 1930. En gros, beaucoup d'efforts pour extraire toujours moins efficacement.

Les énergies vertes permettent justement de briser ce cercle vicieux. Installer une ferme solaire ou éolienne gagne du terrain un peu partout—ça permet d’épargner des millions de barils de pétrole chaque année tout en laissant sous terre les ressources fossiles encore exploitables. Sans compter que, contrairement au charbon ou au pétrole, vent et soleil ne connaissent par définition aucun risque de pénurie. De quoi préserver durablement ces ressources fossiles encore restantes pour des usages vraiment impossibles à remplacer aujourd’hui.

Préservation de la biodiversité

La production d'énergie renouvelable aide concrètement à limiter la dégradation des habitats naturels. Exemple simple : une centrale solaire ou éolienne, ça évite d'aller creuser, forer ou détruire massivement des milieux naturels sensibles pour en sortir du pétrole ou du charbon. Du coup, des écosystèmes entiers gardent leur équilibre et leur intégrité. Les chauves-souris, oiseaux, poissons et mammifères terrestres bénéficient - directement ou indirectement - de la réduction des exploitations fossiles, souvent destructrices.

Mais attention quand même ! Renewables ne rime pas toujours automatiquement avec respect total de la biodiversité. Certains barrages hydroélectriques ont perturbé des migrations de poissons (ex : saumons), et certaines grandes fermes solaires peuvent fragmenter or dégrader des zones sensibles. Ce qu'il faut, c'est une conception réfléchie et une implantation intelligente des infrastructures.

Quelques chiffres intéressants : selon le WWF, le développement maîtrisé des renouvelables permettrait de préserver au minimum 45% des territoires aujourd'hui menacés par l'extraction des ressources fossiles dans les régions sensibles à forte biodiversité (par exemple Amazonie, Arctique). Donc clairement, bien choisir ses implantations et ses technologies vertes fait toute la différence pour protéger durablement le vivant et la planète.

Les défis techniques et économiques à relever

Passer massivement aux énergies renouvelables, c'est beau sur le papier, mais techniquement et économiquement, ça implique quelques défis.

D'abord, le stockage de l'énergie. Le soleil brille pas toute la journée, et le vent souffle quand il veut. Du coup, stocker proprement l'électricité produite à certains moments, pour l'utiliser à d'autres, devient essentiel. Aujourd'hui, on utilise surtout des batteries lithium-ion. Ça marche, mais c'est coûteux et pas toujours très écolo côté extraction des matières premières.

Ensuite, le réseau électrique lui-même. Les réseaux actuels n'ont pas forcément été prévus pour encaisser des fluctuations régulières de production. Faut les adapter rapidement. Cela nécessite des investissements conséquents en infrastructures, mais aussi en intelligence : réseaux connectés, intelligents (les fameux « smart grids »), systèmes prévisionnels pour mieux gérer l'offre et la demande d’énergie…

Autre problème : les coûts initiaux. Même si les prix baissent régulièrement, un projet solaire, éolien ou géothermique représente souvent une sacrée facture au départ. Ça peut bloquer certains gouvernements ou entreprises hésitants face aux investissements de départ. Heureusement, ces coûts initiaux baissent avec la maturité technologique.

Enfin, certaines technologies renouvelables, notamment éoliennes ou photovoltaïques, nécessitent des ressources spécifiques comme des terres rares. Or, leur extraction présente souvent des impacts environnementaux négatifs et des risques géopolitiques (carte concentration de ces ressources dans une poignée de pays). Trouver des alternatives ou mieux recycler ces ressources devient capital.

Bref, tout ça est largement surmontable, mais nécessite de sacrés efforts techniques et économiques dans les années à venir.

Foire aux questions (FAQ)

Parmi les pays leaders dans l'exploitation des énergies renouvelables figurent la Norvège, qui produit près de 95% de son électricité grâce à l'hydroélectricité, l'Islande avec 100% d'énergie renouvelable principalement issue de la géothermie, ou encore l'Allemagne, pionnière dans l'énergie solaire et éolienne, couvrant environ 50% de ses besoins électriques dès certaines périodes de l'année grâce aux renouvelables.

Si les énergies renouvelables possèdent un immense potentiel, elles ne suffisent pas aujourd'hui seules à couvrir la totalité des besoins énergétiques mondiaux, en raison, notamment, de leur intermittence. Toutefois, grâce au développement des systèmes de stockage, à l'amélioration des réseaux électriques intelligents et à une plus grande diversification des sources renouvelables, il est envisageable qu'elles puissent couvrir une part majeure de nos besoins futurs.

Aujourd'hui, grâce aux améliorations technologiques et aux économies d'échelle, le coût des énergies renouvelables a significativement baissé. Par exemple, depuis 2010, le coût de l'énergie solaire photovoltaïque a chuté de plus de 80% et celui de l'éolien terrestre d'environ 40%. Résultat : dans de nombreux pays, les énergies renouvelables sont désormais compétitives ou même moins chères que les combustibles fossiles traditionnels.

La rentabilité de l'installation solaire dépend fortement de votre situation géographique, de l'orientation de votre logement et des aides financières disponibles. Globalement, avec la baisse des coûts des panneaux solaires et les différentes incitations publiques (crédits d'impôts, primes, subventions), investir dans l'énergie solaire domestique devient souvent rentable sous environ 5 à 10 ans.

Effectivement, la production d'équipements tels que les panneaux solaires et les éoliennes génère des émissions de gaz à effet de serre et nécessite des matériaux parfois rares. Selon les études, cependant, cet impact est largement compensé en seulement quelques années d'utilisation. Par exemple, une éolienne moderne compense son empreinte carbone initiale en moins d'un an de fonctionnement.

Le recyclage des équipements d'énergie renouvelable s'améliore nettement. Les panneaux solaires actuels sont recyclables à plus de 90%, ce qui permet de récupérer des matériaux comme le verre, l'aluminium ou l'argent. Des filières de recyclage spécialisées et règlementées se développent progressivement en France et ailleurs en Europe pour mieux prendre en charge cette question essentielle.

Oui, en France, plusieurs dispositifs facilitent cette transition : MaPrimeRénov', les certificats d'économie d'énergie (prime énergie), l'éco-prêt à taux zéro ou encore la TVA réduite à 5,5% sur les travaux de rénovation énergétique. Ces aides rendent la conversion aux énergies renouvelables plus abordable pour les particuliers et les entreprises.

Une éolienne moderne affiche généralement une durée de vie comprise entre 20 et 25 ans, tandis qu'un panneau solaire photovoltaïque assure une performance optimale pendant environ 25 à 30 ans. Bien sûr, ces chiffres peuvent varier en fonction de la qualité du matériel, des conditions climatiques et des opérations régulières de maintenance effectuées.

Énergies Renouvelables

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