La surveillance participative des côtesCitoyens et chercheurs unis pour protéger la biodiversité marine

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La surveillance participative des côtes : citoyens et chercheurs unis pour protéger la biodiversité marine

Introduction

Notre littoral et les océans abritent une vie d'une richesse folle qui mérite notre attention immédiate. Sauf que voilà, ces écosystèmes sont aujourd'hui menacés par tout un tas de problèmes liés à nos activités : pollution plastique, produits chimiques pas très sympas, sans oublier le climat qui se dérègle et impacte directement la mer. Heureusement, une nouvelle dynamique prend forme : chercheurs et citoyens travaillent main dans la main pour surveiller, protéger et comprendre les côtes ensemble. Ça s'appelle la science participative. L'idée est simple : vu que les scientifiques ne peuvent pas être partout à la fois, pourquoi ne pas inviter tout le monde à participer ? Grâce à des applis faciles à utiliser, à des guides d'identification hyper pratiques et à des outils technologiques sympas comme les drones, tout le monde peut apporter sa pierre à l'édifice. Et en plus, ça marche : cette manière de faire a déjà permis de belles avancées pour garder un œil sur la biodiversité marine. Alors, comment ça s'organise ? Qui fait quoi ? Et surtout, quels résultats a-t-on obtenus concrètement? C'est exactement ce qu'on vous propose de découvrir ici.

80 %

Pourcentage estimé des déchets marins provenant des activités terrestres.

8 millions de tonnes

Quantité annuelle estimée de plastiques qui terminent dans les océans du monde entier.

30 %

Proportion actuelle des populations mondiales de poissons exploitées à des niveaux biologiquement non durables.

26 %

Pourcentage de populations de mammifères marins menacées d'extinction selon la Liste Rouge de l'UICN.

Introduction : La nécessité d'une surveillance participative des côtes

La surveillance des côtes est devenue un enjeu prioritaire face aux nombreux défis qui touchent nos océans. Entre pollution plastique, disparition de certaines espèces marines et dérèglements climatiques, les chercheurs ont besoin de renfort pour collecter des données sur une échelle plus large. C'est là que toi, citoyen, entre en jeu. En participant activement à la surveillance du littoral, chaque personne contribue concrètement à la protection des écosystèmes marins et côtiers. Les scientifiques seuls n'ont ni assez de temps, ni assez de ressources pour tout observer. Ton implication permet de multiplier les regards, de couvrir une plus grande superficie et de repérer plus rapidement les problèmes. De plus en plus d'initiatives s'appuient aujourd'hui sur cette collaboration entre chercheurs et citoyens volontaires, car c'est une méthode efficace, motivante et conviviale pour protéger la richesse marine. Observer, signaler, agir : voilà comment chacun peut devenir acteur d'une meilleure connaissance et gestion des côtes.

Contexte actuel de la biodiversité marine

État des lieux des écosystèmes côtiers et marins

Les écosystèmes côtiers et marins accueillent environ un quart de toutes les espèces connues sur Terre. Pourtant, ils ne représentent que rarement plus de 10 % des surfaces océaniques. Des habitats comme les récifs coralliens, les herbiers marins ou les mangroves concentrent une biodiversité incroyable. Par exemple, les herbiers marins retiennent à eux seuls jusqu'à 18 % du carbone océanique mondial, alors qu'ils occupent seulement 0,2 % des fonds marins.

Depuis les années 1980, près de 35 % des récifs coralliens ont déjà disparu ou sont gravement dégradés, notamment à cause des vagues de chaleurs océaniques et du blanchissement corallien qui les accompagne. Les mangroves, quant à elles, perdent près de 1 à 2 % de leur superficie chaque année sous l'effet de la déforestation, bien que leur rôle soit important pour absorber les chocs des tempêtes et protéger les côtes.

En Méditerranée, la posidonie forme des prairies sous-marines vitales, mais elle régresse clairement : on estime qu'elle décline au rythme préoccupant d'environ 10 % tous les 100 ans, principalement à cause de l'ancrage des bateaux et de la pollution côtière. Ces dégradations impactent directement les espèces associées, telles que les poissons juvéniles, hippocampes ou encore tortues marines qui dépendent de ces habitats pour leur cycle de vie.

Des espèces clés comme les requins, particulièrement en Atlantique Nord, ont vu leur population divisée parfois par dix à cause de la surpêche intensive. Cette diminution des prédateurs perturbe tout l'équilibre marin.

Face à ces constats précis et chiffrés, surveiller et comprendre l'état actuel de ces écosystèmes est plus urgent que jamais.

Impact des activités humaines et du changement climatique

Pollution plastique et chimique

Aujourd'hui, environ 80% des déchets retrouvés en mer sont d'origine plastique (d'après l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature—IUCN). Pas vraiment étonnant quand on sait que chaque année, près de 12 millions de tonnes de plastiques finissent leur vie dans les océans. Ces déchets, en plus de polluer visuellement, absorbent et concentrent aussi les polluants chimiques toxiques qu'ils rencontrent, comme les pesticides ou les hydrocarbures.

En Atlantique Nord par exemple, des chercheurs ont observé que jusqu'à 73% des poissons analysés contenaient des microplastiques dans leur organisme. Le problème, c'est que ces plastiques, à la longue, libèrent des contaminants chimiques (phtalates, Bisphénol A (BPA), retardateurs de flamme) qui modifient le développement, l'immunité et la reproduction des organismes marins.

Pour lutter contre ça de manière concrète, des initiatives sympas existent et chacun peut s'y mettre rapidement : participer à des suivis citoyens comme le programme européen MARLISCO qui sensibilise et implique directement les habitants dans l'identification des zones les plus touchées par les déchets marins. Autre exemple efficace : l'application mobile Ocean Plastic Tracker, qui permet de signaler facilement l'emplacement précis des déchets plastiques retrouvés sur les plages, et d'aider ensuite les chercheurs à agir là où c'est vraiment nécessaire.

Côté solutions préventives, changer ses habitudes personnelles contribue vraiment : réduire sa consommation d'emballages plastiques, privilégier des produits moins chargés en perturbateurs endocriniens, et surtout soutenir des politiques locales d'interdiction du plastique à usage unique. Ces petites actions individuelles répétées sur le long terme font une vraie différence.

Réchauffement et acidification des océans

Le réchauffement des océans c'est du concret : depuis les années 1970, la température des eaux marines à la surface a augmenté en moyenne de 0,11 °C par décennie. Ça peut paraître peu, mais c'est assez pour provoquer des changements majeurs chez certaines espèces marines. Exemple parlant : les poissons migrateurs comme le cabillaud remontent vers des eaux plus fraîches du nord, impactant directement les pêcheurs locaux en Europe du nord-ouest.

En parallèle, l'océan absorbe environ 30 % du CO₂ produit par l'activité humaine, ce qui conduit à une acidification constante. Les eaux plus acides compliquent la vie des organismes à coquilles, comme les mollusques et coraux, qui peinent à fabriquer leurs structures calcaires. En Australie, la Grande Barrière de corail perd ainsi régulièrement en superficie et en biodiversité. Ce phénomène touche directement la pêche commerciale, le tourisme côtier et les populations locales qui en dépendent directement.

Côté action, la surveillance participative des côtes permet de récolter des données de terrain, utiles pour les chercheurs qui étudient les phénomènes liés au climat. En participant à ces suivis, chacun peut contribuer à détecter rapidement les impacts du réchauffement et de l'acidification, et ainsi aider à prendre des décisions à temps pour mieux protéger les écosystèmes côtiers.

Nom de l'initiative Objectif Acteurs impliqués
BioLit ("Biodiversité du littoral") Étudier la flore et la faune côtière par l'observation citoyenne Citoyens, association Planète Mer, MNHN (Muséum National d'Histoire Naturelle)
Réseau National Échouages (RNE) Signaler et suivre les échouages d'animaux marins sur les côtes françaises (mammifères, tortues, oiseaux) Citoyens, chercheurs, Centre PELAGIS (CNRS/Université de La Rochelle)
OBSenMER Suivi participatif des mammifères marins et de la biodiversité marine par observations et photos Citoyens bénévoles, GECC (Groupe d'Études des Cétacés du Cotentin), associations naturalistes, chercheurs
Phenomer Surveillance participative des proliférations de microalgues (phytoplancton) sur les eaux littorales Citoyens bénévoles, Ifremer, chercheurs universitaires

La science participative au service de la biodiversité marine

Définition et origines des sciences participatives

Les sciences participatives, souvent dites citoyennes, c'est en gros quand des amateurs, curieux, étudiants ou simples passionnés se joignent aux chercheurs pour collecter des données scientifiques concrètes. Au lieu de rester passifs devant les urgences écologiques ou environnementales, ces citoyens s'activent et apportent leur pierre à l'édifice du savoir scientifique.

L'idée ne date pas d'hier : dès le début du XXe siècle, aux États-Unis, le projet "Christmas Bird Count" mobilisait déjà des amateurs pour dénombrer les oiseaux observés pendant Noël. En fait, avant même cela, au XIXe siècle, certains naturalistes amateurs tenaient soigneusement des carnets de notes sur les espèces locales, aidant ainsi les scientifiques à mieux comprendre les milieux naturels.

Aujourd'hui, grâce aux nouvelles technologies et surtout à internet, ces pratiques prennent une ampleur inédite. Résultat : des masses impressionnantes de données précieuses sur la biodiversité marine, collectées par des gens comme toi et moi. Les chercheurs gagnent un coup de main considérable, accumulent bien plus vite des données difficilement accessibles, et au passage les citoyens se reconnectent à la nature tout en se formant un peu à la méthode scientifique. Une vraie coopération gagnant-gagnant.

Les avantages de l'implication citoyenne pour la surveillance marine

Complémentarité avec les ressources scientifiques

La surveillance participative complète activement les efforts scientifiques traditionnels en couvrant des zones ou périodes difficiles à atteindre pour les chercheurs seuls. Par exemple, le programme BioLit lancé par l'association Planète Mer permet aux citoyens français de cartographier la biodiversité des estrans rocheux, générant ainsi des milliers d'observations précises et actualisées que les chercheurs peinent à obtenir seuls, faute de temps et de ressources. De même, le projet international Reef Check mise sur les plongeurs citoyens en leur confiant le suivi régulier de l'état des récifs coralliens, amplifiant les données collectées au-delà des campagnes scientifiques ponctuelles. Grâce à cette collaboration concrète, les scientifiques obtiennent une masse importante d'informations rapidement mobilisables pour détecter tôt les changements dans les écosystèmes marins. En plus, les données recueillies par les participants peuvent servir directement à orienter des mesures politiques efficaces, comme ce fut le cas en Méditerranée lorsqu'une surveillance participative a démontré clairement l'ampleur de la prolifération d'espèces invasives comme le poisson-lapin (Siganus luridus), contribuant ainsi à guider les autorités locales vers des actions ciblées de gestion.

Amélioration de la sensibilisation et de l'engagement public

Quand les citoyens participent activement à surveiller leur littoral, ça les aide concrètement à comprendre et mesurer l'importance des écosystèmes marins. Par exemple, le projet BioLit en France mobilise chaque année des milliers de bénévoles qui recensent la faune et la flore sur les plages. En échangeant directement avec des chercheurs sur des applis comme SeaWatchers ou Ocean Initiatives, les gens prennent conscience du poids de leurs actions quotidiennes : ramasser des déchets plastiques devient plus motivant quand on réalise l'impact direct sur la survie d'espèces locales comme les oiseaux marins ou les tortues. Les ateliers pratiques destinés au public renforcent encore cet engagement en donnant des astuces simples du quotidien, comme limiter les microfibres plastiques en privilégiant certains types de tissus ou des filtres pour machines à laver. À travers la participation personnelle à la surveillance côtière, le citoyen passe du rôle de spectateur à acteur direct, et développe une connexion plus profonde et durable à l'environnement marin qui l'entoure.

Eau et Océans
Eau et Océans : Biodiversité Marine

50 %

Pourcentage d'oxygène produit sur Terre par le phytoplancton marin.

Dates clés

  • 1900

    1900

    Premier recensement participatif lancé par la Société Audubon aux États-Unis (premiers fondements des sciences citoyennes).

  • 1992

    1992

    Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement à Rio de Janeiro, consacrant l'importance de la participation citoyenne dans la protection de l'environnement, notamment à travers l'Agenda 21.

  • 2002

    2002

    Création en France du programme BioLit par Planète Mer, première initiative nationale de science participative consacrée à la biodiversité marine sur le littoral.

  • 2008

    2008

    Lancement de la plateforme numérique iNaturalist, facilitant le partage d'observations citoyennes sur la biodiversité marine et terrestre à l'échelle mondiale.

  • 2010

    2010

    Création du programme Reef Check, initiative internationale incitant les plongeurs citoyens à surveiller et à protéger les récifs coralliens à travers le monde.

  • 2014

    2014

    Début du projet européen MARLISCO, intégrant citoyens et chercheurs autour du suivi participatif des déchets marins sur les côtes européennes.

  • 2021

    2021

    Début officiel de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030), mettant en avant la collaboration citoyenne et scientifique pour la préservation des océans.

Exemples d'initiatives participatives dans la surveillance des côtes

Plateformes numériques et applications mobiles dédiées

Parmi les outils numériques pratiques et concrets pour participer au suivi des côtes, tu as par exemple l'application mobile OBS en Mer. Développée par le programme BioLit, cette appli permet à tout promeneur côtier de signaler facilement la présence d'espèces marines observées, d'algues atypiques ou même de déchets sur les plages. Un point vraiment sympa : les observations envoyées via ton smartphone sont directement validées par des scientifiques avant d'intégrer une base de données nationale accessible à tous. Autre exemple cool : Marine Debris Tracker, développée conjointement par la NOAA et l’Université de Géorgie. Depuis son lancement, elle a permis d'enregistrer plus de 3 millions d’objets marins dans le monde entier, avec des données précises sur leur localisation et type de matériau. Ces infos aident concrètement les chercheurs à identifier les sources des pollutions pour agir directement dessus.

Dans une autre approche tech, tu trouves des plateformes collaboratives comme iNaturalist, qui allient performance et simplicité. En photographiant simplement un organisme ou un phénomène inhabituel, tu contribues à des projets imaginés par des écologues professionnels. La communauté peut ensuite t'aider à identifier précisément ce que tu as observé grâce au principe collaboratif de l'identification participative. Bonus sympa : l'appli fonctionne avec une reconnaissance automatique basée sur l'intelligence artificielle qui affine les identifications. Ce type de plateforme offre un vrai partage d'expériences et de savoirs entre citoyens curieux et chercheurs experts.

Enfin, un outil très précis pour surveiller l'évolution des côtes existe sous la forme du portail web CoastSnap. Ce projet d'origine australienne est désormais adopté par des pays européens comme le Royaume-Uni, l'Espagne et la France. Le principe est simple : tu prends régulièrement une photo précisément du même point de vue indiqué sur le site pour capturer l’évolution temporelle des côtes (érosion, accumulation de sable...). Cet historique d'images participatives aide les chercheurs spécialisés en morphodynamique côtière à mieux anticiper les zones sensibles et à ajuster les mesures de protection des littoraux.

Projets locaux et nationaux de suivi de la biodiversité marine

Exemple d'initiatives en France et en Europe

En France, le programme BioLit permet à chacun, simple promeneur ou passionné, de devenir observateur de la biodiversité côtière. En pratique, tu prends des photos d'espèces (algues, coquillages, oiseaux marins, invertébrés) grâce à l'application dédiée, et hop, les chercheurs récupèrent tes observations pour étudier l’évolution des écosystèmes. Simple et utile.

Autre initiative cool : Obs en mer, portée par le réseau Cybelle Méditerranée. Si tu navigues en Méditerranée, tu peux signaler facilement les mammifères marins croisés lors de sorties en bateau. Résultat : des données précieuses sur la distribution des espèces (surtout dauphins, baleines et tortues).

À l'échelle européenne, Coastwatch Europe mobilise des milliers de volontaires dans différents pays pour réaliser chaque année un état des lieux précis des côtes européennes. Les citoyens remplissent une fiche simple sur l'application associée, observant déchets plastiques, pollutions chimiques et espèces invasives rencontrées lors d'une balade sur le rivage. Ces données servent ensuite directement à alerter les décideurs sur les zones à protéger en priorité. Pratique et concret.

Enfin, l'appli mobile Marine LitterWatch, soutenue par l'Agence Européenne pour l'Environnement, t'invite à signaler les déchets marins repérés sur les plages d’Europe. Objectif ? Compiler rapidement des infos fiables sur les types de déchets retrouvés pour agir efficacement à grande échelle.

Grâce à ces initiatives super accessibles, tu peux devenir acteur du changement et contribuer concrètement à protéger le littoral.

Exemples internationaux notables

Aux États-Unis, le programme Reef Check permet aux plongeurs amateurs d'aider concrètement les chercheurs en évaluant la santé des récifs coralliens. Depuis sa création, les volontaires de Reef Check ont étudié l'état de centaines de récifs dans plus de 90 pays, ce qui a permis de révéler des phénomènes jusqu'alors inconnus de blanchissement des coraux ou d'appauvrissement des espèces locales.

En Australie, le projet Redmap fait appel aux pêcheurs, plongeurs et simples curieux pour signaler les espèces marines inhabituelles et documenter leurs déplacements potentiellement liés au changement climatique. Les contributions envoyées directement depuis un smartphone alimentent les bases de données accessibles à tous en temps réel.

Au Canada, l'initiative British Columbia Shoreline Cleanup mobilise chaque année plus de 70 000 bénévoles qui, en nettoyant les plages, recensent méthodiquement les types de déchets retrouvés. Du coup, on obtient des données fiables pour entreprendre des actions concrètes contre les pollutions plastique et chimique.

Autre exemple sympa : en Nouvelle-Zélande, grâce au programme Marine Metre Squared, des citoyens découvrent localement la biodiversité côtière en comptant simplement les créatures vivant sur une surface d'un mètre carré d'estran lors de sorties familiales ou scolaires. Ces données alimentent directement les connaissances scientifiques sur la biodiversité marine locale.

Chaque exemple montre comment une implication citoyenne bien organisée peut réellement aider les scientifiques à mieux comprendre et protéger la biodiversité marine.

Le saviez-vous ?

Selon une étude publiée dans la revue Science en 2015, chaque année, environ 8 millions de tonnes de plastique se déversent dans les océans, l'équivalent d'un camion rempli de déchets toutes les minutes !

Grâce à la science participative, en 2020, les bénévoles de l'initiative internationale 'Ocean Conservancy’s International Coastal Cleanup' ont collecté près de 4,8 millions de kilogrammes de déchets sur les plages du monde entier.

Des données recueillies par le projet de suivi participatif 'Reef Check' ont permis de démontrer que près de 25% des récifs coralliens mondiaux ont déjà été perdus en raison du changement climatique et des activités humaines.

Les mangroves jouent un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique : elles captent environ cinq fois plus de carbone par hectare que les forêts tropicales terrestres, d'après un rapport de l'UNESCO.

Méthodologies employées dans la surveillance participative

Comment assurer la qualité et fiabilité des données recueillies

Pour garantir des infos fiables dans les programmes citoyens de surveillance des côtes, quelques étapes concrètes sont indispensables.

Premièrement, former clairement les participants est important. Des ateliers pratiques, des sessions sur terrain et des tutoriels vidéo permettent aux citoyens de vraiment cerner les protocoles scientifiques et d'apprendre à bien identifier les espèces marines observées.

Ensuite, utiliser du matos simple mais précis aide grandement. L'usage d'applis mobiles dédiées facilite la collecte, la géolocalisation et la saisie immédiate des observations (comme pour l'app BioLit en France). Ces outils comprennent souvent une validation automatique avec des champs obligatoires à remplir, réduisant ainsi les données manquantes ou incorrectes.

Mais surtout, la vérification des données par des scientifiques pros est incontournable. Les chercheurs doivent régulièrement revoir les infos collectées par les bénévoles pour corriger les éventuelles erreurs d'identification ou données aberrantes. La stratégie de "validation croisée", où plusieurs volontaires indépendants réalisent la même observation, renforce aussi la crédibilité du résultat final.

Enfin, une méthodologie standardisée est un gros plus. Unifier les protocoles de sélection des sites, les périodes d'observation et les critères d'identification des espèces augmente la cohérence et permet des comparaisons solides au fil du temps et entre régions. Ces standards existent déjà dans certaines initiatives, comme le programme européen Coastwatch.

Respecter ces démarches pratiques permet aux citoyens d'être des vrais alliés des chercheurs pour obtenir des données de haute qualité, réellement exploitables pour protéger concrètement la biodiversité marine.

Techniques de formation et outils mis à disposition des citoyens participants

Guides d'identification des espèces marines

Pour qu'une personne lambda puisse identifier facilement et correctement les espèces marines observées sur le littoral, des scientifiques et organismes environnementaux mettent à disposition des guides d'identification simples et accessibles. Ces guides utilisent des photos très détaillées, des dessins ou même parfois des clés dichotomiques (c'est-à-dire une série de choix entre deux caractéristiques opposées) pour identifier précisément poissons, crustacés, mollusques ou encore algues du littoral. Par exemple, l'association BioLit a créé des fiches illustrées gratuites regroupant les espèces courantes des côtes françaises, que tu peux télécharger directement sur leur site ou consulter via une application mobile très pratique.

Autre initiative utile : le guide collaboratif "DORIS" développé par la Fédération Française d'Études et de Sports Sous-Marins (FFESSM). Ce guide gratuit est participatif, mis à jour par des plongeurs, biologistes et citoyens amateurs éclairés. Chaque fiche indique clairement comment reconnaître l'espèce, son habitat typique et d'éventuelles espèces ressemblantes avec lesquelles elle pourrait être confondue.

Le but est simple : permettre à chacun, même sans formation scientifique particulière, de différencier facilement un crabe vert (Carcinus maenas) d'un étrille (Necora puber), ou de distinguer instantanément une algue invasive comme la wakame (Undaria pinnatifida) des espèces locales bénéfiques pour l'écosystème marin.

Certains guides vont même plus loin en intégrant des critères écologiques comme la vulnérabilité de l'espèce ou son rôle dans l'écosystème côtier. Une chouette façon de participer efficacement à la protection des côtes tout en affinant son regard naturaliste au quotidien.

Utilisation d'outils technologiques (GPS, drones, capteurs)

Les outils techno comme le GPS, les drones ou les capteurs environnementaux sont devenus super efficaces dans le cadre des projets citoyens de suivi des côtes. Avec un smartphone et une appli GPS, les citoyens peuvent désormais géolocaliser précisément les observations d'espèces ou de pollutions, donnant aux chercheurs des données précises et faciles à exploiter.

Les drones aussi font vraiment la différence : par exemple, le projet "Drone Marine Litter" utilise les drones pour cartographier précisément la présence et la répartition des déchets sur les plages. Ça permet aux équipes locales de bien cibler leurs actions de nettoyage et de prévention des déchets marins.

Du côté des capteurs, des dispositifs comme les capteurs de température ou de pH accessibles au public offrent aux participants la possibilité de surveiller directement l'acidification ou le réchauffement de l'eau de mer. Le projet "Smartfin" propose par exemple une dérive de planche de surf avec capteurs intégrés : surf tout en collectant des données utiles sur les océans !

Ces outils techno facilitent donc le travail collaboratif entre citoyens et scientifiques, en rendant accessibles des données fiables de manière ludique, directe et efficace.

1000 km² par an

Surface moyenne annuelle perdue des herbiers marins à travers le monde.

25 %

Part estimée des récifs coralliens perdue de manière irréversible à l'heure actuelle.

1 million

Nombre approximatif d'espèces animales et végétales actuellement menacées d’extinction à travers le monde.

0,1 pH

Baisse globale moyenne du pH des océans depuis le début de l'ère industrielle, révélant l'ampleur de l'acidification.

70 %

Pourcentage estimé de l'océan mondial non couvert par les programmes traditionnels de surveillance scientifique, expliquant l'intérêt des initiatives participatives.

Projet de surveillance participative Objectif principal Région concernée Acteurs impliqués
BioLit Observer l'état de santé du littoral et sa biodiversité Côtes françaises métropolitaines Citoyens, Planète Mer, Muséum National d'Histoire Naturelle
Observatoire Pelagis Suivre et protéger les mammifères marins et tortues marines Littoral Atlantique et Manche Citoyens bénévoles, Université de La Rochelle, chercheurs
Réseau national Échouages Répertorier et étudier les échouages d'animaux marins Toutes les côtes françaises métropolitaines Citoyens, chercheurs et organismes spécialisés

Résultats obtenus : témoignages du succès des démarches participatives

Découvertes significatives réalisées grâce à la science participative

Grâce à la participation active de simples citoyens, plusieurs espèces rares ou considérées comme disparues ont pu être redécouvertes. Par exemple, en 2019, des plongeurs amateurs ont permis la redécouverte du dragon de mer rubis (Phyllopteryx dewysea) en Australie occidentale, une espèce marine observée seulement à de très rares occasions auparavant.

L'observation participative a aussi mené à une meilleure compréhension des parcours migratoires encore mal connus. Le projet britannique Seawatch Foundation mobilise des centaines de bénévoles qui observent régulièrement cétacés et requins pèlerins. Grâce à eux, les chercheurs ont pu constater que certaines populations de dauphins à nez blanc migraient beaucoup plus vers le sud que ce que les scientifiques pensaient initialement.

Aux États-Unis, le programme participatif REEF (« Reef Environmental Education Foundation ») invite les plongeurs amateurs à signaler les espèces invasives sur les récifs coralliens. En Floride, cela a permis de repérer rapidement la prolifération du poisson-lion, permettant d'agir vite et de limiter les dégâts sur les écosystèmes locaux.

Les sciences citoyennes ont même permis de réécrire certaines théories sur la biodiversité marine. Au Japon, le programme Blue Carbon Project a mis en évidence l'importance insoupçonnée de certaines prairies marines pour stocker du carbone atmosphérique, aidant à mieux comprendre leur rôle dans l'atténuation du changement climatique.

Ces découvertes montrent bien que les amateurs passionnés et les scientifiques peuvent vraiment faire équipe efficacement pour mieux comprendre et protéger l'immense richesse de la vie marine.

Foire aux questions (FAQ)

La science participative en milieu marin consiste à impliquer directement les citoyens dans le processus de collecte d'informations sur la biodiversité côtière et marine. Les citoyens bénévoles travaillent en partenariat étroit avec les chercheurs, contribuant à l'observation, l'identification et le signalement d'espèces ou de phénomènes significatifs. Cela permet d'améliorer la connaissance scientifique tout en sensibilisant le public aux enjeux environnementaux.

Pour participer, vous pouvez rejoindre des programmes ou des plateformes dédiées tels que BioLit, Vigie Mer ou encore Plages Vivantes. Souvent, ces projets proposent des applications mobiles ou des sites web où vous pouvez vous inscrire, recevoir une formation simple et commencer à transmettre vos observations, photos ou données. Il n'est pas nécessaire d'avoir une expertise préalable, certaines initiatives prévoyaient même des formations ou des guides pratiques pour vous accompagner.

Oui, absolument. Dans bien des cas, les chercheurs n'ont pas les ressources humaines nécessaires pour surveiller régulièrement toutes les zones côtières. Votre contribution citoyenne leur offre une couverture étendue dans l'espace et le temps, et certaines découvertes majeures concernant l'apparition d'espèces invasives ou l'impact local du changement climatique ont déjà été réalisées grâce aux observations citoyennes.

Oui, vous pouvez tout à fait participer même occasionnellement, par exemple lors de vacances ou de déplacements près des côtes. Votre contribution ponctuelle reste précieuse et permet d'enrichir les bases de données grâce à des observations ponctuelles sur des sites moins surveillés.

Vous pouvez signaler différents éléments tels que la présence et l'état de santé des espèces vivantes (algues, poissons, coquillages, oiseaux marins ou mammifères marins), mais aussi les phénomènes inhabituels (prolifération d'algues, échouages massifs, mortalité suspecte d'espèces) ou les traces visibles de pollution (plastiques, résidus pétroliers, pollution chimique visible).

La qualité et la fiabilité des données issues de projets participatifs sont assurées par plusieurs mesures : formation initiale des volontaires, mises à disposition de guides d'identification précis, validation régulière des données par des experts scientifiques avant leur intégration dans les bases de données officielles, et utilisation d'applications qui permettent des vérifications automatiques (géolocalisation et envoi de photos, par exemple).

Plusieurs résultats concrets ont été atteints grâce aux démarches participatives : identification rapide d'espèces invasives permettant une meilleure gestion, meilleure compréhension des phénomènes migratoires de certaines espèces, sensibilisation du public entraînant des changements de pratiques individuelles ou même l'adoption de nouvelles politiques publiques sur la gestion des habitats côtiers.

La participation à ces projets ne présente généralement pas de risques majeurs à condition de respecter quelques règles simples : rester prudent aux abords des côtes (marées, courants, météo), ne jamais toucher ou déranger directement les animaux, éviter de modifier l'environnement observé et respecter les consignes spécifiques au projet auquel vous participez. Préférez toujours observer à distance lorsqu'il s'agit d'espèces sensibles ou protégées.

Eau et Océans : Biodiversité Marine

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