5 manières simples d'intégrer la sensibilisation à la biodiversité dans les programmes scolaires

Développer des activités pratiques en plein air

Créer un jardin pédagogique

Choisir les plantes locales adaptées

Commence par faire une liste rapide des plantes typiques de ta région : demande conseil aux pépinières locales ou à des associations environnementales de chez toi. Par exemple, en Île-de-France, tu pourrais facilement utiliser l'achillée millefeuille, le coquelicot sauvage, la mauve sylvestre ou encore la bourrache, qui en plus d'être jolies attirent beaucoup d'insectes utiles. Si t'as un coin ombragé, le lierre terrestre ou l'ail des ours font bien l'affaire.

Évite absolument les espèces invasives comme la Renouée du Japon, hyper dure à contrôler, ou la Berce du Caucase, dangereuse pour la peau. Pour favoriser la biodiversité locale, mise plutôt sur des plantes indigènes vivaces : elles sont résistantes, demandent moins d'entretien et soutiennent efficacement les pollinisateurs locaux.

Pense à varier les hauteurs, les formes et les périodes de floraison pour que ton jardin soit vivant toute l'année et propose habitat et nourriture à un maximum d'espèces animales. Et surtout, discute clairement avec les élèves des raisons de chaque choix de plantes—ça les aidera à comprendre que jardin ne rime pas forcément avec géraniums et rosiers !

Impliquer activement les élèves dans la gestion du jardin

Confie aux élèves des rôles concrets : certains deviennent responsables du compostage en assurant le tri correct des déchets, d'autres se chargent du relevé des températures et précipitations pour adapter l'arrosage. Pourquoi ne pas désigner un petit groupe comme veilleurs biodiversité, chargés d'observer et noter les insectes pollinisateurs présents dans le jardin ? Propose de véritables outils de suivi aux élèves, comme une appli simple pour ranger et comparer leurs observations ou un carnet papier ludique, ça marche tout aussi bien. Une fois par mois, organise une réunion rapide (15-20 minutes maxi) où chacun partage les résultats obtenus et propose des améliorations précises, du genre "rajouter de la bourrache pour attirer plus d'abeilles". Ça crée une implication réelle et développe leur capacité à prendre des décisions collectives basées sur leurs propres observations.

Organiser des sorties d'observation de la nature

Identifier et inventorier la faune et la flore observées lors des sorties

Pendant les sorties, utilise des applis gratuites comme INPN Espèces ou Pl@ntNet pour faire des photos et identifier directement les espèces que tu rencontres en scannant les plantes avec ton téléphone. Chaque élève peut avoir un carnet individuel d'observation ou une petite fiche préremplie pour noter facilement l'espèce, la date, l'endroit exact et un détail visuel (couleur des fleurs, comportement animal observé, etc.). Après la sortie, compile et partage les résultats en classe en utilisant une carte collaborative, par exemple avec Google My Maps, où chaque observation sera géolocalisée précisément. Ça permet d’avoir un inventaire visuel et dynamique accessible à tous. À titre d'exemple, certains établissements créent des projets pédagogiques en collaboration avec le Muséum national d'Histoire naturelle pour partager directement leurs données et participer concrètement à des études scientifiques.

Sensibiliser au respect des espaces naturels visités

Avant une sortie, crée une charte écoresponsable avec les élèves où chacun propose concrètement comment se comporter dehors (pas déranger les animaux, ne pas cueillir les plantes rares, etc.). Ça permet aux élèves de mieux comprendre pourquoi ces règles existent, plutôt que de les suivre bêtement.

Autre idée cool : tiens un débrief de fin de sortie court et interactif où les élèves relèvent ce qu'ils ont observé comme atteintes à l'environnement (déchets, sentiers abîmés, présence d'espèces invasives…). Tu peux même leur demander d'imaginer ensemble des solutions concrètes pour réduire ces impacts lors des prochaines visites.

Exemple concret qui fonctionne bien : mets en place un petit jeu de rôle façon "expert environnemental" le temps d'une sortie, où chaque élève note discrètement les comportements positifs ou négatifs vus chez les autres. Ça encourage naturellement à respecter davantage les espaces naturels sans tomber dans le discours moralisateur qui fatigue tout le monde.

Intégrer la biodiversité dans les matières scolaires

Étudier la biodiversité en cours de sciences naturelles

Organiser des expériences écologiques simples en classe

Une idée simple et sympa : l'expérience du compost en bouteille transparente. Les élèves remplissent des bouteilles vides avec différentes couches (peaux de fruits, déchets verts, feuilles mortes, carton, terreau). En quelques semaines, ils voient en temps réel la décomposition, la production de compost et comprennent l'action des micro-organismes.

Autre exemple cool : créer un mini-écosystème aquatique fermé, avec un grand bocal rempli d'eau de rivière, quelques plantes aquatiques, des cailloux et un escargot d'eau douce par exemple. Les élèves observent cet équilibre fragile, prennent des notes chaque semaine et comprennent comment fonctionnent les interactions entre les êtres vivants.

Tu peux aussi tenter l'expérience du papier recyclé maison : récupérer vieux journaux et papiers brouillon, les découper en petits morceaux, les laisser tremper, mixer le tout, puis étaler la pâte obtenue sur du grillage fin ou un tamis. Après séchage : bingo, du papier recyclé prêt à être utilisé. C'est ludique et concret, parfait pour illustrer le concept de recyclage.

Enfin, une expérience toute bête mais efficace : planter des graines (radis, lentilles, haricots) dans plusieurs pots avec différentes conditions (plein soleil, ombre, arrosage quotidien, arrosage rare, différents sols). Les élèves comparent les résultats, notent les différences de croissance et comprennent mieux l'importance des facteurs environnementaux sur les végétaux.

Créer des fiches pédagogiques sur les espèces locales

Concrètement, choisis entre 5 et 10 espèces végétales ou animales faciles à observer dans ta région. Prévois une fiche par espèce avec une photo claire, un petit texte sympa résumant 3 infos marquantes et une rubrique du genre "Le savais-tu ?", dans laquelle tu pourras placer une info surprenante ou méconnue qui accroche vraiment les élèves (par exemple, savais-tu que le hérisson fait énormément de bruit en mangeant la nuit, ou que la mésange charbonnière est capable de casser le carton des bouteilles de lait pour en boire le contenu ?).

Pour chaque fiche, intègre un mini-jeu ou une activité interactive rapide : observation directe dans la cour de l'école, devinettes en groupe, dessin d'identification ou mini-quizz rapide en classe. Pense aussi à glisser clairement un point clé sur l'importance de l'espèce dans l'équilibre écologique de ton coin (pollinisation, régulation des insectes nuisibles, dispersion des graines, etc.).

Enfin, assure-toi que les fiches soient rapides à consulter (une seule page recto pour ne pas perdre ton public) et idéalement plastifiées pour une utilisation fréquente dehors ou en classe.

Explorer la biodiversité à travers la géographie et l'histoire

Comprendre l’impact de l’activité humaine sur la biodiversité à travers le temps

Une façon simple de comprendre comment on a influencé la biodiversité, c'est de prendre quelques exemples clairs dans l'histoire. L'agriculture intensive, par exemple : elle s'est énormément développée depuis les années 50, et ça a entraîné une perte énorme d'espèces. Rien qu'en Europe, les populations d'oiseaux des campagnes agricoles ont chuté d'environ 60 % depuis les années 1980. Concrètement, moins d'insectes à cause des pesticides, ça veut dire moins de nourriture pour ces oiseaux, d'où leur disparition progressive.

Un autre exemple concret, c'est la déforestation en Amazonie. Depuis les années 1970, on estime qu'environ 17 % de la forêt a été rasée juste pour faire place à des pâturages, cultures ou extraction du bois. Ça détruit littéralement l'habitat de milliers d'espèces animales et végétales uniques. La conséquence, c'est que certaines espèces comme le jaguar ou le toucan voient leur espace vital diminuer rapidement, avec des risques élevés d'extinction.

Pour inclure ça dans ton enseignement, tu peux utiliser une petite frise chronologique dessinée avec les élèves, montrant clairement ce que les humains ont changé à chaque période : avant/après agriculture intensive, avant/après révolution industrielle, avant/après urbanisation massive. Chaque événement daté avec une illustration et ses conséquences concrètes. Simple et efficace pour marquer les esprits.

Identifier les zones de biodiversité riche et comprendre pourquoi

Pour repérer les zones les plus riches en biodiversité de façon claire, commence par jeter un coup d'œil aux points chauds (hotspots) reconnus internationalement, comme par exemple le bassin méditerranéen en France ou la forêt tropicale humide des outre-mer comme la Guyane. Pour savoir où regarder plus localement, intéresse-toi aux espèces endémiques, qui vivent uniquement dans une région spécifique, car ça indique généralement une biodiversité à préserver en priorité.

Un moyen simple et pratique : utilise les cartes interactives et outils gratuits disponibles en ligne (par exemple celles proposées par l'Inventaire National du Patrimoine Naturel ou Geoportail). Avec ces outils, tu peux identifier clairement la richesse biologique près de chez toi ou de l'école.

Ne te contente pas de situer ces régions, inspire-toi en pour expliquer aux élèves pourquoi ces endroits sont si riches : typiquement car ils combinent plusieurs conditions favorables (climat doux, sols fertiles, isolation géographique par exemple pour les îles, diversité d'habitats comme des forêts, marécages, prairies, etc.).

Demande aux élèves d'utiliser des données réelles pour comparer différentes zones : par exemple, en notant le nombre d'espèces végétales et animales puisées sur des ressources en ligne comme l'INPN justement. Ça restera concret, utile et parlant.

Aborder la biodiversité par les arts et la littérature

Ateliers créatifs autour du thème de la nature

Tu peux organiser une activité Land Art directement dans la cour d'école : les élèves récupèrent feuilles, branches, galets ou pommes de pin pour créer des œuvres éphémères et originales, tout en apprenant à valoriser ce qu'ils trouvent au sol, sans arracher ou abîmer les végétaux. Autre idée sympa : propose-leur un atelier de fabrication de pigments naturels à base de betterave, curry, thé, café ou épinards. Ces peintures maison permettent aux enfants d'observer concrètement les couleurs que nous fournit la nature, tout en évitant les produits toxiques du commerce. Enfin, une activité vraiment ludique est de réaliser des hôtels à insectes à partir de boîtes en bois, brindilles, bambous et pommes de pin, en discutant ensuite du rôle essentiel de ces petits habitats pour préserver la biodiversité locale.

Lectures et analyses de textes liés à la biodiversité

Choisir un ouvrage jeunesse pertinent peut faire toute la différence. Par exemple, "L'homme qui plantait des arbres" de Jean Giono est top pour montrer simplement comment une personne peut affecter positivement l'environnement. Demande ensuite aux élèves d'analyser les actions du personnage principal et de dire concrètement comment ils pourraient agir à leur tour.

Tu peux aussi prendre des articles récents sur les espèces menacées dans leur région tirés de revues spécialisées comme La Salamandre (magazine nature accessible aux enfants). Fais-les débattre en petits groupes sur les solutions réalistes pour protéger ces animaux et plantes précis. Ça donne un sens immédiat à leurs lectures.

Autre piste cool : choisis des extraits d'auteurs engagés comme Pierre Rabhi ("La Part du colibri") ou encore Cyril Dion ("Demain"). Après une lecture commune, les élèves échangent leurs impressions et débattent sur les idées présentées. C’est un moyen concret pour stimuler leur réflexion sur la biodiversité et le changement, tout en travaillant leur esprit critique.

Inviter des intervenants externes

Accueillir des spécialistes de la biodiversité en classe

Organiser des tables rondes avec des chercheurs spécialisés

Trouve 2 à 3 chercheurs spécialisés en biodiversité : universités locales, muséums d'histoire naturelle ou labo du CNRS par exemple. Avant de les inviter, contacte-les par mail en précisant clairement le thème principal et les objectifs du débat. Idéalement, aborde des sujets bien précis ou controversés pour rendre la discussion plus dynamique : impact des pesticides sur les abeilles, retour des grands prédateurs en France ou encore rôle des zones humides dans le stockage du carbone. Demande aux élèves de préparer quelques questions pertinentes à leur poser, histoire que ça ne parte pas dans tous les sens. Pour que chacun s'exprime et pour éviter les débats interminables, limite la durée des interventions et prévois un animateur parmi les profs ou les élèves les plus à l'aise. N'oublie pas d'enregistrer la rencontre (avec l'accord préalable des invités) pour que les élèves puissent réécouter et approfondir certains points plus tard.

Préparer les élèves en amont des rencontres

Avant la rencontre avec l'intervenant, file aux élèves une petite fiche de mission personnalisée adaptée au spécialiste invité. S'il s'agit d'un chercheur en biodiversité marine par exemple, demande-leur de noter 3 questions précises sur la préservation des récifs coralliens ou sur les méthodes d'observation du plancton. Propose-leur aussi de visionner une courte vidéo illustrant concrètement les recherches ou les actions menées par l'intervenant. Autre truc sympa : mets-les en petits groupes pour préparer un mini-quiz à soumettre au spécialiste lors de sa venue. Ça booste leur curiosité et rend le dialogue plus vivant. Dernière idée concrète : demande-leur de réaliser en amont un bref relevé des espèces locales qu'ils connaissent déjà, histoire de pouvoir comparer leur liste avec les infos apportées par l'expert invité en classe.

Organiser des conférences et des ateliers avec des experts

Proposer des activités pratiques animées par des associations environnementales

Contactez directement les associations locales comme France Nature Environnement, LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) ou Surfrider Foundation pour organiser des ateliers où les élèves mettent les mains à la pâte. Prévoyez par exemple une action de nettoyage de plage ou de forêt avec Surfrider, qui anime régulièrement des projets concrets de sensibilisation aux déchets plastiques. Autre idée concrète : construisez des nichoirs à oiseaux ou des hôtels à insectes avec la LPO, qui vient directement en classe expliquer comment ça marche et pourquoi cette démarche aide vraiment la biodiversité locale. Ça permet aux élèves de s'impliquer immédiatement et de comprendre facilement l'impact positif de petites actions toutes simples.

Impliquer des spécialistes dans des discussions-débat participatives

Invitez des spécialistes reconnus, comme des écologues ou des membres d'associations locales (ex : Ligue pour la Protection des Oiseaux, France Nature Environnement), à débattre directement avec les élèves. L'idée, c'est de choisir un sujet concret, par exemple la réintroduction de certaines espèces comme l'ours brun dans les Pyrénées, le retour du loup en France ou l'impact du dérèglement climatique sur les abeilles sauvages. Avant la rencontre, demandez aux élèves de préparer leurs arguments et questions. Pour que ça reste dynamique, ne vous contentez pas d'une parole descendante, encouragez plutôt un vrai dialogue entre invités, élèves et enseignants, quitte à volontairement "challenger" un peu le spécialiste avec des questions délicates pour pousser la réflexion. Ça permet aux élèves de mieux comprendre la complexité de certains enjeux tout en apprenant l'écoute active, le respect des avis différents et l'art d'argumenter de manière constructive.

1 million
espèces

Nombre d’espèces animales et végétales estimées menacées d’extinction dans les décennies à venir

Dates clés

• 1972

  1972

  Création du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE)

• 1992

  1992

  Signature de la Convention sur la diversité biologique lors du Sommet de la Terre à Rio

• 2005

  2005

  Lancement de l'Année internationale de la biodiversité par l'ONU

• 2010

  2010

  Adoption de l'objectif Aichi pour la biodiversité par les Nations Unies

• 2019

  2019

  Déclaration de 2021-2030 comme la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes

Utiliser des ressources pédagogiques adaptées

Intégrer des supports visuels et interactifs

Les élèves retiennent environ 80 % d'informations supplémentaires quand ils utilisent des contenus interactifs par rapport à un simple texte ou cours magistral. Des applis comme Pl@ntNet ou BirdNET permettent d'identifier directement des espèces via smartphone, en classe ou en extérieur—un moyen fun et intuitif d'apprentissage. Autre bonne idée : des webcams nature installées par le Museum national d'Histoire naturelle pour voir des animaux sauvages en temps réel. On peut aussi intégrer des infographies animées sur le cycle de vie ou l'équilibre d'un écosystème, accessibles par exemple sur la plateforme éducative Lumni. Ces contenus immersifs stimulent davantage leur curiosité que les traditionnels manuels scolaires.