Énergies marines renouvelablesL'émergence de l'éolien offshore et des hydroliennes

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Énergies marines renouvelables : L'émergence de l'éolien offshore et des hydroliennes

Introduction

Quand on parle d'énergies renouvelables, on imagine souvent des grands champs d'éoliennes terrestres ou des panneaux solaires à perte de vue. Mais vous saviez qu'on pouvait aussi tirer profit des océans pour produire une énergie propre et durable ? Eh oui, c'est exactement ce que font l'éolien offshore et les hydroliennes. Grâce aux vents puissants et réguliers en mer, ainsi qu'aux courants marins qui ne prennent jamais de vacances, les énergies marines offrent un potentiel énorme pour booster notre transition énergétique. Dans cet article, on va plonger ensemble dans ces technologies futuristes : découvrir pourquoi elles sont sur le devant de la scène, comment elles fonctionnent précisément, leurs dernières innovations techniques, et surtout comment on choisit les meilleurs endroits pour installer ces fameuses éoliennes géantes et turbines sous-marines. Prêts à partir en mer sans quitter votre canapé ? Alors c'est parti !

35 milliards de dollars

Le marché mondial de l'éolien offshore en 2020, en pleine croissance, avec une tendance à l'augmentation continue.

30 mégawatts

La capacité installée du projet de parc éolien offshore de Block Island, le premier parc éolien offshore des États-Unis.

98 mégawatts

La capacité prévue pour le futur parc éolien offshore de Vineyard Wind au large de Massachusetts, qui devrait être le plus grand des États-Unis à ce jour.

2.4 gigawatts

La capacité totale installée des parcs éoliens offshore en France à la fin de 2020, plaçant ainsi la France parmi les leaders européens.

Introduction aux énergies marines renouvelables

Les océans, c'est un peu le gigantesque moteur bleu de notre planète : bourrés d'énergie naturelle encore peu exploitée. Parmi les façons de récupérer cette force marine, il y a deux méthodes qui cartonnent de plus en plus : l'éolien offshore et les hydroliennes.

Avec l'éolien offshore, c'est simple : on place des éoliennes en pleine mer où les vents soufflent plus fort et plus régulièrement que sur terre, car aucune colline ou bâtiment ne vient leur couper la route. Résultat : plus de vent, plus longtemps, et une production d'électricité robuste.

Les hydroliennes, elles, c'est un peu différent, c'est comme avoir des petites turbines sous-marines qui tournent grâce aux courants marins ou aux marées. C'est silencieux, ça ne gêne pas grand monde en surface, et les courants marins sont ultra prévisibles, donc niveau planification électrique, c'est le rêve.

Ces énergies marines renouvelables ont clairement la cote, parce qu'elles offrent une solution propre et quasiment inépuisable pour produire du courant, loin des carburants fossiles hyper polluants. Aujourd’hui, elles restent en pleine croissance, perfectionnent leurs technologies et commencent à réellement peser dans la transition énergétique mondiale.

Contexte mondial et enjeux environnementaux

Changement climatique et nécessité de diversification énergétique

Le truc c'est que la dépendance au pétrole, charbon et gaz représente encore aujourd'hui environ 80 % de la consommation énergétique mondiale. Ça chauffe sérieusement : le GIEC prévoit une hausse des températures mondiales de 1,5 à 2°C d'ici 2050 si on ne change pas rapidement nos habitudes énergétiques.

Face à ça, diversifier nos sources d'énergie n'est plus juste une option sympa, c'est réellement vital pour limiter la casse. Les énergies marines renouvelables ont un potentiel énorme, notamment parce que l'océan couvre à lui seul près de 71 % de la surface de la Terre et stocke environ 90 % de l'excès de chaleur dû au réchauffement climatique. Et pourtant aujourd'hui, elles représentent à peine plus de 0,3 % de la production mondiale d'électricité.

La diversification énergétique avec l'éolien offshore et les hydroliennes, ça permet aussi d'assurer une meilleure résilience face aux pics de consommation. Parce que oui, l'énergie marine est plutôt constante. Un courant marin ne s'arrête jamais, et en haute mer, le vent souffle bien plus régulièrement que sur terre. Selon l'Agence Internationale de l'Énergie, les ressources énergétiques exploitables en mer sont capables de couvrir à elles seules plus de 20 fois la consommation mondiale actuelle.

Bref, élargir notre palette énergétique et miser sur l'offshore, c'est une évidence face aux changements climatiques et à leurs impacts, déjà bien concrets sur nos vies.

Rôle des énergies marines dans la transition énergétique

Les énergies marines jouent aujourd'hui un rôle stratégique pour réduire la part des sources fossiles dans notre production électrique. Rien qu'en Europe, on recense actuellement près de 6 000 éoliennes offshore installées, capables d'alimenter des millions de foyers chaque année. Ça représente environ 30 GW de puissance installée, soit plus que l'équivalent en capacité électrique de plusieurs grosses centrales nucléaires réunies.

En plus de fournir une source d'énergie renouvelable permanente, les énergies marines peuvent compléter efficacement le solaire et l'éolien onshore grâce à leur production souvent plus stable et prévisible. Par exemple, contrairement aux éoliennes terrestres, les vent en mer sont généralement plus puissants, réguliers et donc adaptés pour assurer une meilleure sécurité d'approvisionnement électrique.

Les hydroliennes apportent, elles aussi, leur pierre à l'édifice en exploitant les courants marins. Certains spécialistes estiment qu'à eux seuls, les courants marins exploitables pourraient potentiellement couvrir jusqu'à 10 % des besoins en électricité en Europe si les sites propices étaient pleinement développés.

Ce qui est intéressant aussi, c'est que ces nouvelles filières créent beaucoup de jobs: rien qu'en France, le secteur pourrait générer entre 15 000 et 20 000 nouveaux emplois directs et indirects sur la prochaine décennie—des postes techniques, industriels mais aussi dans les bureaux d'études.

Par contre, soyons honnêtes: ces technologies coûtent encore assez cher à développer et à maintenir. Pourtant, les progrès récents ont permis une baisse importante des coûts: le prix moyen de production de l'énergie éolienne en mer pourrait encore diminuer d'environ 40 % d'ici 2030, grâce notamment aux avancées technologiques et aux économies d'échelle. De quoi rendre ces énergies marines plus compétitives que jamais et accélérer leur intégration dans notre bouquet énergétique.

Répartition des parcs éoliens offshore dans le monde
Pays Capacité installée (en MW) Part de l'éolien offshore dans la production d'électricité
Allemagne 7 516 3,3%
Royaume-Uni 10 428 9,5%
Chine 2 788 0,2%
Danemark 1 393 6,2%
Pays-Bas 1 118 5,8%
Belgique 712 3,2%

Présentation détaillée de l'éolien offshore

Historique de l'éolien offshore

La toute première éolienne en mer est installée dès 1991 au large du Danemark, à Vindeby. Le pays est sacrément pionnier : les 11 éoliennes posées ont alors une puissance unitaire d'à peine 450 kW, bien loin des géants d'aujourd'hui qui dépassent régulièrement les 10 MW pièce. La percée arrive vraiment dans les années 2000, lorsque plusieurs pays européens comme l'Allemagne, le Royaume-Uni ou les Pays-Bas emboîtent le pas. En France, c'est nettement plus lent, malgré ses côtes très propices : le premier parc éolien offshore français, celui de Saint-Nazaire avec ses 80 éoliennes, n'entre en service qu'en septembre 2022, soit avec presque 30 ans de retard sur les Danois ! L'émergence des premiers parcs flottants intervient également autour des années 2010, notamment avec Hywind, le premier parc flottant au monde, inauguré en Écosse par l'entreprise norvégienne Equinor en 2017, permettant enfin l'implantation dans des eaux bien plus profondes. Aujourd'hui, l'éolien en mer flotte ou se fixe toujours plus loin des côtes, explore des zones inédites, et contribue massivement aux objectifs climatiques européens, avec des milliers d'aérogénérateurs installés à travers le continent.

Les différents types d'éolien offshore

Éoliennes offshore fixes

Ces éoliennes sont plantées directement au fond marin avec un socle en béton ou en acier. Elles sont adaptées aux profondeurs limitées, généralement jusqu’à 50 mètres environ, ce qui convient parfaitement aux côtes européennes comme celles de la mer du Nord. Par exemple, le parc éolien de London Array au Royaume-Uni est posé sur des fondations monopieux fixées à environ 25 mètres de profondeur. Ces structures sont hyper robustes pour résister aux violentes tempêtes, mais la pose nécessite de lourdes opérations de travaux maritimes avec des navires spécialisés. Côté coûts, les fondations fixes représentent à elles seules environ 30% des dépenses d'installation d’un parc offshore, un aspect non négligeable à garder en tête. Autre détail intéressant : les opérateurs utilisent désormais des techniques innovantes de réduction du bruit pour limiter l’impact sur la faune marine lors du battage des monopieux, comme les rideaux à bulles d'air. De cette façon, mieux maîtriser la construction protège mieux l’environnement marin.

Éoliennes offshore flottantes

Contrairement aux éoliennes fixes, les éoliennes offshore flottantes peuvent être installées dans des zones où la profondeur dépasse les 50 à 60 mètres, là où les modèles traditionnels ne font plus l'affaire. Le concept : elles reposent sur une structure flottante, amarrée au fond marin par des ancrages, plutôt qu'être solidement plantées dans le sol.

Un exemple bien concret, c'est le parc éolien flottant Hywind Scotland, développé par Equinor au large des côtes écossaises. Mis en production en 2017, il compte 5 éoliennes flottantes à environ 25 kilomètres du rivage, là où la profondeur atteint environ 95 à 120 mètres. Résultat : un rendement excellent grâce aux vents puissants et réguliers loin des côtes.

Ce qui les rend vraiment intéressantes, c'est aussi la facilité d'assemblage : les éoliennes flottantes peuvent être montées à quai puis remorquées directement vers leur emplacement. Plutôt pratique pour réduire les coûts et simplifier la logistique, franchement compliquée dans les autres cas.

Autre initiative très prometteuse : WindFloat Atlantic, installé au Portugal en 2020. Composé de trois turbines géantes de 8,4 mégawatts, il alimente chaque année environ 60 000 foyers en électricité propre.

Le potentiel est énorme : des pays comme la France possèdent des côtes avec des fonds marins rapidement profonds—c'est une opportunité rêvée pour ce genre d'installation. On prévoit d'ailleurs plusieurs grands projets pilotes, notamment au large de la Bretagne et de la Méditerranée d'ici 2030.

Énergies Renouvelables : Éolien
Eau et Océans

18
mégawatts

La capacité de la plus grande ferme d'hydroliennes au monde, le MeyGen, située au large de l'Écosse, produisant de l'électricité à partir des courants marins.

Dates clés

  • 1966

    1966

    Installation en France de la première usine marémotrice au monde à l'usine de la Rance

  • 1991

    1991

    Mise en service du premier parc éolien offshore au large du Danemark, le parc de Vindeby

  • 2003

    2003

    Installation de la première hydrolienne connectée au réseau électrique européen à Hammerfest, Norvège

  • 2009

    2009

    Inauguration en Écosse de l'European Marine Energy Centre (EMEC), premier centre mondial d'essais pour les énergies marines renouvelables

  • 2011

    2011

    Mise en service au large de la côte britannique du parc éolien offshore de Walney, alors plus grand parc éolien offshore mondial

  • 2017

    2017

    Mise en opération d'Hywind Scotland, premier parc éolien offshore flottant commercial au large de l'Écosse

  • 2018

    2018

    Lancement du projet 'Normandie Hydro' avec installation de fermes hydroliennes pilotes au large de Cherbourg, France

L'essor des hydroliennes

Historique et principe général de l'énergie hydrolienne

Les hydroliennes, ça ne date pas vraiment d'hier : dès 1966, en Bretagne, on testait déjà l'usine marémotrice de la Rance qui exploite les mouvements des marées. Mais le vrai tournant arrive vers les années 2000, lorsque les hydroliennes basées sur le principe des turbines immergées pour capter l'énergie des courants marins font leurs premières apparitions concrètes. Le principe est simple : des turbines placées sous l'eau tournent grâce aux courants naturels marins ou fluviaux, créent une énergie mécanique convertie directement en électricité. Pas besoin de construire des barrages ou des seuils comme dans l'énergie marémotrice.

Une turbine hydrolienne typique peut fonctionner efficacement à partir d'une vitesse de courant de l'ordre de 2 à 3 m/s. Et il faut un minimum de profondeur, généralement entre 25 et 50 mètres, pour assurer à la fois performance et sécurité de navigation. Contrairement à ce que beaucoup pensent, ce n'est pas forcément les zones maritimes immenses au large qui sont les meilleures candidates : des détroits ou des zones de passage rétrécies, avec des courants forts et réguliers, comme le détroit du Raz Blanchard en France ou le détroit de Pentland Firth en Écosse, sont des sites privilégiés.

L'avantage numéro un des hydroliennes ? La prédictibilité. Les courants marins sont plus réguliers que le vent ou le soleil. Du coup, tu sais assez bien combien d'énergie tu vas produire. Mais encore aujourd'hui, malgré un potentiel estimé à quelque 100 GW mondialement exploitable selon l'Agence Internationale de l'Énergie, l'hydrolien reste assez confidentiel, principalement en phase de démonstration ou de petite exploitation. Le défi majeur, c'est d'arriver à réduire les coûts tout en assurant une bonne résistance du matériel immergé sur le long terme face à la corrosion et aux contraintes des milieux marins particulièrement agressifs.

Différents types d'hydroliennes

Hydroliennes à axe horizontal

Les hydroliennes à axe horizontal, c'est un peu les "moulins à vent" sous-marins les plus fréquents aujourd'hui. Concrètement, elles ressemblent à de grosses hélices placées horizontalement sous l'eau, un peu comme celles utilisées dans les éoliennes terrestres. Leur atout majeur ? Une efficacité souvent supérieure, parce qu'elles exploitent bien les courants forts et réguliers. Elles sont généralement placées sur un support fixé au fond marin – stable mais parfois coûteux à installer. Un exemple sympa pour visualiser ça, ce sont les machines de l'entreprise française Sabella, qui a installé notamment la turbine D10 près de l'île d'Ouessant, capable d'alimenter plusieurs centaines de foyers.

Niveau placement, bonne astuce à piquer : privilégier des zones où la vitesse du courant dépasse les 2 m/s, histoire d'assurer une bonne productivité. Points à surveiller en priorité : turbulence, profondeur et accès au réseau électrique à proximité. Autre conseil concret, pour maximiser l'efficacité, les hydroliennes à axe horizontal sont généralement orientées pile-poil face au courant dominant, quitte à prévoir un dispositif pour les tourner si nécessaire.

Point bonus : ces machines nécessitent des opérations de maintenance de qualité. Souvent, ça se passe en retirant la turbine pour la remonter à la surface lors des contrôles techniques, donc autant prévoir un mécanisme rapide et sans prise de tête dès le départ.

Hydroliennes à axe vertical

Ces modèles tournent autour d'un axe vertical, un peu comme les tourniquets que tu as sûrement croisés dans les parcs pour enfants. L'intérêt majeur ? Ils captent l'énergie des courants quelles que soient leur direction ou leur fluctuation, sans avoir besoin d'être constamment réorientés. Pratiques pour des sites où les marées et courants tournent régulièrement.

Par exemple, la société française HydroQuest a développé des hydroliennes à axe vertical capables de fonctionner efficacement même à faible profondeur, autour de 5 à 10 mètres, là où les modèles horizontaux seraient généralement moins adaptés. Elles affichent aussi l'avantage d'une maintenance simplifiée grâce à une mécanique plus accessible et moins complexe.

Un autre avantage sympa : le fonctionnement silencieux et discret limite l'impact sur la faune marine, ce qui facilite l'acceptation écologique et réduit les contraintes réglementaires dans certains projets. Tout compte fait, ces dispositifs à axe vertical offrent une solution flexible et robuste pour exploiter l'énergie marine, surtout dans des environnements complexes ou difficiles d'accès.

Le saviez-vous ?

Selon l'Agence Internationale de l'Énergie (AIE), le potentiel théorique mondial d'énergie marine renouvelable serait estimé à près de 100 000 térawattheures (TWh) par an, une quantité largement suffisante pour pourvoir aux besoins électriques mondiaux actuels plusieurs fois.

La France possède le deuxième plus grand potentiel en Europe en matière d'énergie hydrolienne, derrière le Royaume-Uni : les courants de marée du Raz Blanchard, situé au large du Cotentin en Normandie, sont parmi les plus puissants au monde, pouvant atteindre jusqu'à 12 nœuds (environ 22 km/h).

Le premier parc éolien offshore au monde a été construit en 1991 au large des côtes du Danemark, à Vindeby, doté de seulement 11 éoliennes d'une capacité totale de 5 MW, aujourd'hui considéré comme modeste par rapport aux projets actuels atteignant plusieurs centaines de mégawatts.

Les éoliennes flottantes permettent d’installer des parcs éoliens dans des eaux profondes supérieures à 50 mètres, offrant ainsi un potentiel gigantesque d’expansion mondiale, car 80 % des ressources éoliennes offshore en Europe se trouvent justement dans ces zones profondes.

Technologies et innovations dans l'éolien offshore

Matériaux et résistance des structures

Les conditions très rudes de la haute mer poussent les constructeurs à utiliser des matériaux ultra résistants. Tu imagines bien qu'une structure en pleine mer doit supporter des vagues de plusieurs mètres, des vents à plus de 100 km/h, sans compter la corrosion liée à l'eau salée. Souvent, c'est l'acier qui est choisi en priorité, mais pas n'importe lequel : des alliages spécifiques avec des traitements anti-corrosion incroyablement efficaces. Le revêtement époxy-zinc, par exemple, est fréquemment employé pour protéger durablement les structures métalliques en milieu marin.

Autre star montante : les matériaux composites. Par exemple, les pales des éoliennes offshore sont généralement fabriquées à base de fibres de verre ou de carbone associées à des résines époxy très performantes. Pourquoi ces choix ? Tout simplement car ils combinent légèreté, flexibilité et durabilité, trois aspects essentiels quand on sait qu'une pale d'éolienne peut atteindre facilement 100 mètres de long.

Le béton armé est aussi dans la course, en particulier pour les bases immergées ou semi-flottantes, grâce à son excellente stabilité sous-marine. Certaines structures utilisent même un béton haute performance aux propriétés spécifiques pour mieux résister aux contraintes hydrodynamiques du large.

Niveau innovation, on voit aussi arriver des revêtements intelligents capables de détecter en temps réel l'état d'usure ou de corrosion des structures ; pratique pour anticiper toute maintenance nécessaire et éviter des trucs embêtants comme les fissures invisibles à l'œil nu.

Un chiffre intéressant au passage : la durée de vie moyenne visée des parcs éoliens offshore modernes est souvent d'au moins 25 ans, grâce notamment à ces progrès constants en matière de matériaux et de résistance structurelle.

Systèmes flottants et ancrages innovants

Les nouvelles structures flottantes innovantes permettent d'installer des éoliennes en pleine mer, parfois à plus de 200 mètres de profondeur. Contrairement aux éoliennes fixes classiques limitées à environ 50 mètres maximum, ces plateformes libèrent un énorme potentiel de production énergétique loin des côtes et de leurs contraintes paysagères.

Parmi les exemples concrets, il y a la plateforme WindFloat, déployée au large du Portugal. Elle utilise trois colonnes semi-submersibles pour maintenir l'éolienne stable et résistante face aux vagues, même par forte tempête. Son secret ? Un système sophistiqué de ballastage dynamique à base d'eau, capable de s'adapter automatiquement aux conditions météo changeantes.

Un autre concept intéressant est le design Tension Leg Platform (TLP), qui utilise des lignes d'ancrage tendues reliant la plateforme au fond marin, donnant une excellente stabilité verticale tout en réduisant les mouvements horizontaux. Ce type de plateforme a déjà fait ses preuves dans l'industrie pétrolière offshore et commence à être adapté à l'éolien en mer.

Côté ancrage, l'innovation est aussi prometteuse. La société française Ideol a développé un système breveté appelé Damping Pool. Cette sorte de grand bassin intégré à la plateforme aide à stabiliser très efficacement la structure en absorbant tout ou partie des mouvements engendrés par les vagues.

Des ancres plus légères, comme celles en fibres synthétiques, remplacent progressivement les câbles d'acier traditionnels. Plus faciles à installer, résistantes à la corrosion et aux tensions fluctuantes, elles ont permis à la plateforme d'Hywind Scotland – premier parc flottant commercial au monde – d'être opérationnelle dans des conditions particulièrement rudes au large des côtes écossaises.

Résultat : ces innovations combinées augmentent non seulement le potentiel géographique et la solidité des installations, mais aussi assurent une réduction sensible des coûts de maintenance. L'industrie estime que les coûts des plateformes flottantes pourraient diminuer de près de 70% d'ici 2040.

Maintenance robotisée et automatisée

Les robots prennent de plus en plus le relais dans la maintenance des parcs éoliens offshore. Ces outils facilitent clairement la vie des équipes techniques en réduisant les rotations humaines en mer, souvent périlleuses et coûteuses.

Par exemple, des drones autonomes équipés de capteurs thermiques et infrarouges inspectent en quelques heures les pales d'une éolienne géante, là où des techniciens prendraient une journée entière. Certains robots-grimpeurs, un peu comme des araignées mécaniques, parcourent les mâts pour détecter fissures, corrosion ou fatigue structurelle avec une précision impressionnante.

L'intégration de l'Intelligence Artificielle permet même d'anticiper les pannes : les données collectées sont analysées en temps réel, déclenchant automatiquement les opérations correctives avant que la moindre rupture sérieuse n'apparaisse.

Pour la maintenance sous-marine, notamment des fondations et des câbles, des véhicules sous-marins télé-opérés (ROV) prennent le relais. Ils constatent en permanence l'état des structures immergées grâce à des caméras haute définition et des systèmes sonar. Certains prototypes très prometteurs peuvent même effectuer de légères réparations sous l'eau, comme resserrer des boulons ou consolider des fixations fragilisées.

Ces technologies permettent de réduire significativement les coûts opérationnels des éoliennes offshore — on parle parfois de 20 à 30 % d'économies sur les dépenses d'entretien — tout en augmentant leur disponibilité, qui atteint alors facilement les 96 à 98 % du temps.

Résultat : Les machines tournent plus longtemps sans interruption, l'énergie produite est plus stable, et la vie des techniciens est beaucoup plus simple et sécurisée. C'est du gagnant-gagnant.

1,3 gigawatts

La capacité totale de projets pilotes en cours de développement pour les hydroliennes dans le monde, ce qui indique un intérêt croissant pour cette technologie.

58 %

Le pourcentage d'augmentation annuelle moyen du marché mondial de l'éolien flottant entre 2019 et 2025, révélant un potentiel de croissance significatif pour cette technologie.

3200 kilomètres

La longueur de la côte méditerranéenne espagnole identifiée comme ayant un fort potentiel pour l'éolien offshore flottant dans le cadre du Plan d'énergie éolienne marine de l'Espagne.

2300 millions de dollars

L'investissement prévu pour soutenir le déploiement de projets d'énergies marines renouvelables en mer Baltique d'ici 2030, dans le cadre de l'initiative Baltique 2030.

Production d'énergie issue des éoliennes offshore et des hydroliennes dans le monde
Pays Capacité installée en éolien offshore (en MW) Capacité installée en hydroliennes (en MW) Part de l'énergie marine renouvelable dans la production totale d'électricité
États-Unis 30 011 15 1,4%
France 2 117 14 1,7%
Canada 3 231 20 2,2%
Australie 5 666 10 2,8%
Japon 1 509 6 0,9%
Norvège 3 553 30 3,5%
Les principaux fournisseurs d'éoliennes offshore dans le monde
Entreprise Part de marché mondiale Nombre d'éoliennes installées Puissance totale installée (en MW)
Siemens Gamesa 35% 2 800 15 000
GE Renewable Energy 20% 2 200 12 000
MHI Vestas 15% 1 500 8 000
Goldwind 10% 1 000 5 000

Technologies et innovations dans les hydroliennes

Systèmes optimisés pour les courants forts

Gérer des courants marins puissants, c'est un sacré défi technique. Pour ça, des hydroliennes particulièrement robustes et ingénieuses ont été conçues. Elles utilisent des matériaux composites haute performance et sont dotées de pales spécialement profilées pour encaisser sans broncher la pression intense exercée par ces courants rapides. Tu trouveras par exemple des modèles dotés de dispositifs passifs qui adaptent automatiquement l'angle des pales selon l'intensité du courant : plus besoin de mécanismes complexes et fragiles, tout se régule naturellement. Certaines machines disposent même d'une structure pivotante, qui leur permet de se positionner automatiquement dans la direction des flux les plus forts sans intervention humaine constante. Côté rendement, en situation réelle, ces designs optimisés permettent de récupérer environ 15 à 20 % d'énergie en plus par rapport aux modèles classiques. Des tests menés en Écosse dans l'archipel des Orcades ou dans le raz Blanchard en Normandie l'ont clairement démontré. En gros, des hydroliennes solides, intelligentes, auto-adaptatives, bref, ultra-performantes même quand les courants viennent les secouer violemment.

Hydroliennes modulaires et flexibles

Les hydroliennes modulaires, c'est un peu comme construire avec des Lego : chaque unité se connecte à une autre de façon simple et rapide. Ça permet d'adapter la taille et la puissance selon la demande énergétique locale ou la configuration du site. Un avantage super concret : en cas de panne, pas besoin de démonter toute la ferme hydrolienne, il suffit de remplacer uniquement le module défectueux. C'est pratique, rapide et ça réduit les coûts d'entretien.

Certains fabricants comme la société française Guinard Énergies ou encore le britannique Sustainable Marine Energy travaillent sur ces solutions modulaires depuis plusieurs années. Leurs hydroliennes peuvent être installées aussi bien en rivière qu'en mer, avec des puissances allant de quelques kW pour alimenter localement un hameau isolé, jusqu'à plusieurs centaines de kW pour des projets industriels plus robustes.

Niveau conception, ces hydroliennes modulaires intègrent un système de flotteurs amovibles, pour un déploiement facile et rapide. On appelle ça le "Plug-and-Play", un peu comme brancher une prise électrique. Et la flexibilité ne s'arrête pas là : certaines unités s'ajustent automatiquement pour s'adapter aux oscillations du courant marin, histoire de maximiser la production et ne pas laisser échapper un seul kWh supplémentaire.

Autre avantage important, ces hydroliennes flexibles sont particulièrement intéressantes pour les régions isolées ou éloignées du réseau électrique. Quelques unités connectées en série suffisent pour assurer une alimentation autonome. Mieux encore : elles peuvent rapidement être déplacées pour s'ajuster aux évolutions naturelles des courants ou aux efforts de conservation marine. Écologique et pratique à la fois !

Implantation des parcs éoliens offshore

Sélection des zones géographiques favorables

Repérer les endroits idéaux pour des parcs éoliens offshore, ça ne se fait pas au hasard. Les ingénieurs étudient d'abord minutieusement la vitesse moyenne des vents : une zone vraiment rentable doit avoir des vents soutenus, d'au moins 7 m/s en moyenne annuelle, mais souvent l'idéal tourne autour de 8 à 10 m/s. La profondeur du fond marin est aussi capitale. Par exemple, les éoliennes fixes nécessitent généralement des fonds ne dépassant pas 50 mètres de profondeur. Au-delà, on préfère le flottant.

Autre critère concret : la distance à la côte. Plus c'est loin, mieux ça passe auprès des habitants car c'est plus discret visuellement, mais forcément ça augmente les coûts de raccordement. À environ 15-20 km, l'impact visuel devient franchement limité, c'est donc le compromis qu'on retrouve souvent.

Les fonds marins eux-mêmes doivent être stables et adaptés pour pouvoir ancrer solidement les éoliennes fixes ou maintenir en sécurité les systèmes flottants. On préfère généralement les sols sableux ou argileux, moins complexes à aménager que les fonds rocheux ou accidentés.

Au-delà des critères techniques purs et durs, les enjeux écologiques jouent un rôle majeur. On évite les sites près des couloirs migratoires sensibles pour les oiseaux, ou des zones à biodiversité élevée, protégées ou fragiles. Les études environnementales très poussées sont systématiques avant validation d'une implantation.

En Europe, certaines régions sortent clairement du lot côté potentiel : la Mer du Nord, notamment autour du Danemark, des Pays-Bas ou au large des côtes britanniques, est l'une des zones les plus actives et propices à l'éolien offshore, grâce à ses vents constants et peu profonds.

Un outil sympa utilisé de plus en plus souvent : les simulations via SIG (systèmes d'information géographique). Ces systèmes permettent d'intégrer une tonne de paramètres géospatiaux en temps réel—vents, géologie du fond marin, circulation maritime, milieux écologiques sensibles— pour déterminer précisément où installer et exploiter au mieux ces parcs offshore.

Processus administratif et réglementaire

L'implantation d'un parc éolien offshore ne se fait pas juste en claquant des doigts. Avant toute chose, il faut monter un dossier de demande d'autorisation bien solide, comprenant notamment une étude d'impact environnemental poussée, avec analyse précise des effets sur la biodiversité marine et les activités de pêche locales. Ce dossier passe ensuite entre les mains du préfet maritime pour avis et celles du ministère de la transition écologique pour instruction.

Une étape clé, c'est la fameuse concertation publique, indispensable pour discuter ouvertement du projet avec riverains, associations écologiques, pêcheurs et élus locaux. L'avis de ces groupes peut d'ailleurs influencer nettement la décision finale et la taille du parc autorisé !

Une fois le feu vert donné par les autorités, il reste encore à obtenir ce qu'on appelle la concession d'utilisation du domaine public maritime délivrée par l'État. Ce précieux sésame garantit l'occupation légale de la zone marine choisie pendant toute la durée prévue, généralement autour de 25 ans, voire renouvelable selon les cas.

En parallèle, tu as les démarches auprès des gestionnaires du réseau électrique—comme RTE en France—qui doivent valider la faisabilité technique du raccordement au réseau national. Tout ce bazar administratif peut prendre plusieurs années—en moyenne, entre 3 et 5 ans—et être parfois rallongé par des recours juridiques, très fréquents dans ce secteur. D'où l'importance d'une préparation minutieuse et d'une bonne concertation dès le départ.

Connectivité et raccordement au réseau électrique

Une fois les turbines offshore installées, il reste à les raccorder au réseau à terre pour fournir concrètement de l'électricité. Ça se passe via des câbles sous-marins haute tension, généralement en courant alternatif (AC) sur les courtes distances, mais en courant continu (DC) dès que ça dépasse une soixantaine de kilomètres, histoire d'éviter trop de pertes électriques. Un chiffre intéressant : pour un câble AC, on perd environ 6 à 8 % de puissance sur 100 km ; passer au DC réduit drastiquement cette perte.

Les câbles doivent supporter des conditions extrêmes : pression sous l'eau, abrasion, salinité élevée et parfois même des chaluts de pêche plus ou moins amicaux… Bref, solidité et longévité exigées. Pour anticiper ces contraintes, on les enterre souvent dans les fonds marins à une profondeur oscillant entre 1 et 3 mètres selon la nature géologique locale.

Petit détail pratique peu connu : les parcs éoliens offshore modernes possèdent souvent leur propre sous-station électrique offshore. Celle-ci convertit ou élève la tension du courant produit par les éoliennes before de l'acheminer vers la côte. Par exemple, le parc éolien Hornsea au large du Royaume-Uni dispose d'une sous-station en pleine mer qui rassemble l'électricité provenant de dizaines de turbines avant de la transférer efficacement vers la terre ferme.

Un autre défi technique majeur, c'est d'assurer une connectivité fiable : les techniciens utilisent souvent la fibre optique intégrée directement dans les câbles électriques pour le pilotage et le monitoring en temps réel. Grâce à ça, la maintenance préventive et prédictive à distance devient possible, permettant d’éviter des interventions d'urgence sur place forcément coûteuses et risquées.

Tout ça a bien sûr un prix : les installations de câblage peuvent représenter jusqu'à 15 à 20 % du budget global d'un parc éolien offshore. De quoi comprendre pourquoi optimiser ce raccordement est loin d'être anodin.

Implantation des fermes hydroliennes

Identification des sites propices

Choisir le spot idéal pour installer une ferme hydrolienne ne se fait pas au hasard ! D’abord, on traque les courants forts et réguliers, avec une vitesse minimale stable entre 1,5 et 3,5 m/s, considérée comme optimale par les spécialistes. Des zones comme le Raz Blanchard en France ou la baie de Fundy au Canada captivent déjà l’attention grâce à leurs marées particulièrement puissantes.

Mais attention, puissance du courant ne signifie pas automatiquement facilité d'installation : il faut aussi évaluer la profondeur du site (idéalement entre 25 et 50 mètres pour favoriser la pose et la maintenance), ainsi que le type de fond marin— sableux ou rocheux, chaque fond ayant ses avantages et ses contraintes techniques.

Autre point essentiel : la proximité avec la côte et le réseau électrique existant. Trop loin, les coûts explosent. Trop près, ça peut gêner pêcheurs et activités touristiques—pas terrible pour l’image du projet.

L’état écologique local compte aussi beaucoup. Avant toute décision, il est indispensable d'effectuer une étude d'impact approfondie pour s'assurer qu'on ne perturbera pas trop la faune marine, particulièrement les mammifères marins et certains types de poissons sensibles au bruit et aux vibrations.

Enfin, il existe de plus en plus de logiciels spécialisés qui cartographient précisément ces paramètres, permettant de visualiser en détail les zones où le mix courant-vitesse-profondeur-infrastructures est optimal. Ces outils numériques deviennent des incontournables, facilitant nettement la tâche des équipes chargées du repérage sur le terrain.

Foire aux questions (FAQ)

Le coût varie considérablement en fonction de la taille du parc, de la technologie utilisée (fixe ou flottante), et de sa distance à la côte. Actuellement, on estime en moyenne les coûts d'installation autour de 2 à 4 millions d’euros par MW installé pour les éoliennes offshore fixes, et jusqu'à 5 à 7 millions pour les installations flottantes expérimentales.

Les hydroliennes tirent profit des courants marins prévisibles et réguliers, permettant une production d'énergie très constante et facilement anticipable. De plus, elles sont installées en profondeur, réduisant ainsi leur impact visuel, contrairement aux éoliennes offshore parfois critiquées pour leur visibilité depuis la côte.

Généralement oui. Grâce à des vents plus puissants et constants au large des côtes, une éolienne offshore peut produire jusqu'à 2 à 3 fois plus d'énergie annuelle en moyenne qu'une éolienne terrestre similaire.

En France métropolitaine, les territoires présentant les courants marins les plus forts et réguliers adaptés aux hydroliennes sont notamment situés en Bretagne (le Raz Blanchard), en Normandie (Raz de Barfleur, courant du Cotentin), et dans le passage du Fromveur près d’Ouessant.

Oui, comme toute activité humaine offshore, les installations éoliennes et hydroliennes peuvent perturber ponctuellement la faune marine. Cependant, les études réalisées montrent que ces impacts sont limités, et qu'une implantation réfléchie associée à un suivi environnemental permet de fortement limiter voire d'éviter les perturbations.

L'éolien offshore désigne des éoliennes installées en mer, bénéficiant généralement de vents plus forts et réguliers pour une meilleure production d'énergie. À l'inverse, les éoliennes terrestres sont installées sur terre ferme, souvent moins coûteuses mais confrontées à plus de contraintes spatiales et paysagères.

La durée de vie estimée d'une éolienne offshore est aujourd’hui comprise entre 20 et 30 ans, en fonction des conditions climatiques locales et de la qualité de la maintenance. Pour les hydroliennes, la durée de vie est encore en cours d'évaluation mais elle est généralement estimée autour de 20 à 25 ans grâce aux innovations technologiques actuelles.

Le secteur des énergies marines renouvelables génère de nombreuses créations d'emplois dans des secteurs variés : recherche et développement, ingénierie, construction navale, maintenance, mais aussi des métiers administratifs, commerciaux et environnementaux. Selon certaines études, ce secteur pourrait générer plus de 10 000 emplois directs et indirects en France d'ici 2030.

Eau et Océans : Pêche Durable

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