Microplastiques dans nos assiettesRisques pour la santé et solutions pour préserver l'environnement

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Microplastiques dans nos assiettes : risques pour la santé et solutions pour préserver l'environnement

Introduction

On connaît tous le problème des déchets plastiques qui envahissent nos océans et polluent nos plages. Mais sais-tu qu'il existe un risque plus discret, presque invisible à l'œil nu, mais tout aussi préoccupant ? Il s'agit des microplastiques. Ces minuscules particules de plastique, souvent pas plus grosses qu'un grain de sable, se retrouvent aujourd'hui dans notre alimentation quotidienne : poissons, fruits de mer, sel marin, eau du robinet ou en bouteille, et même dans les aliments cultivés sur des sols contaminés. Dans cet article, on va parler clairement des origines de ces microplastiques, comment ils arrivent jusque dans nos assiettes, et surtout, quels risques réels ils représentent pour notre santé. On décryptera aussi quelques données récentes et fiables sur leur présence alarmante dans notre environnement, sans oublier d'évoquer ce qu'on peut concrètement faire pour limiter leur impact. T'as envie d'en savoir plus sur ces minuscules indésirables dans ton assiette ? Allez, plongeons ensemble dans le vif du sujet !

52 mille milliards

Nombre estimé de particules microplastiques à la surface des océans du monde.

70 %

Part estimée de microplastiques secondaires provenant de la dégradation d’objets plastiques plus grands dans les océans.

1,5 millions de tonnes par an

Quantité estimée de microplastiques issus des pneus automobiles rejetée dans les océans chaque année.

80 %

Pourcentage des déchets marins composé de plastique à l'échelle mondiale.

Introduction : Les microplastiques, une problématique environnementale et sanitaire majeure

Les microplastiques sont de petites particules de plastique, inférieures à 5 millimètres, qui envahissent notre environnement à cause de notre consommation et de nos déchets plastiques. Aujourd'hui, ces minuscules bouts de plastique sont partout : dans les océans, les sols, l'air et même notre nourriture. Quand nous consommons des poissons, des fruits de mer, mais aussi de l'eau potable ou du sel marin, nous ingérons involontairement des microplastiques. Ce phénomène soulève de grosses inquiétudes liées à la santé humaine et à la biodiversité. Les conséquences sur notre santé restent encore peu connues mais pourraient être significatives, notamment parce que ces petits plastiques transportent des substances toxiques. Le problème concerne tout le monde, puisqu'on estime aujourd'hui qu'un individu moyen ingère plusieurs dizaines de milliers de particules de microplastiques chaque année. La prise de conscience grandit mais les solutions concrètes et efficaces pour stopper cette pollution sont encore insuffisantes. Voilà pourquoi cette problématique devient à la fois environnementale, sanitaire, et sociétale : nous devons vite agir et repenser la façon dont nous utilisons le plastique au quotidien.

Définition et origines des microplastiques

Qu'est-ce qu'un microplastique ?

Les microplastiques sont des petits morceaux de plastique qui mesurent moins de 5 millimètres, souvent invisibles à l'œil nu. En réalité, ces particules peuvent être infiniment plus petites, atteignant parfois seulement quelques microns, soit la taille d'une bactérie ou même moins. Ce qu'on sait moins, c'est qu'ils ne sont pas toujours fabriqués comme ça au départ : beaucoup résultent de la dégradation progressive d’objets en plastique plus gros, comme les sacs ou les bouteilles, sous l'effet du soleil, du sel ou des vagues. D'autres, au contraire, sont délibérément conçus petits pour entrer dans la composition de produits spécifiques comme les cosmétiques exfoliants, les dentifrices ou certains détergents industriels. Ces microplastiques dits primaires atterrissent directement dans nos égouts et nos rivières. Et le souci majeur, c’est qu’une fois dans l'environnement, ces petites particules sont quasi impossibles à éliminer complètement. Elles sont super légères, se déplacent facilement via l'eau et l'air, contaminant tous les écosystèmes, même les plus éloignés. Certaines recherches récentes ont même détecté leur présence dans les neiges de l'Arctique ou jusqu'au sommet des Pyrénées.
On distingue aussi différents types de plastiques dans ces fragments minuscules comme le polyéthylène (le plastique des sacs et des emballages légers), le polypropylène (utilisé souvent dans les contenants alimentaires) ou encore le polytéréphtalate d'éthylène (PET, celui des bouteilles d'eau). Au-delà du plastique lui-même, ces microparticules agissent comme des éponges à polluants, absorbant à leur surface des composés chimiques et toxiques déjà présents dans l'eau comme les pesticides ou métaux lourds. Une fois fixés sur ces microplastiques, ces produits chimiques voyagent clandestinement à travers toute la chaîne alimentaire, jusqu’à nos tables.

Origine primaire et secondaire des microplastiques

Microplastiques primaires : fabrication et utilisation directe

Les microplastiques primaires, ce sont les petites particules en plastique fabriquées dès l'origine avec une taille inférieure à 5 mm. On les utilise directement dans de nombreux produits de tous les jours, comme les cosmétiques exfoliants, les gels douche, les dentifrices ou même certains produits d'entretien industriel. Typiquement, lorsque l'on voit sur un gel visage "microbilles exfoliantes", ce sont souvent des microplastiques synthétiques en polyéthylène ou polypropylène. Un simple tube de gel exfoliant peut contenir des milliers de ces microbilles plastiques, dont beaucoup finissent dans les égouts puis dans les océans, car les stations d'épuration ne peuvent pas toutes les filtrer efficacement. Autre exemple concret : sur les terrains de sport en gazon synthétique, les petits granulés noirs, souvent en caoutchouc recyclé utilisés pour l’amortissement, sont également une source directe de microplastiques primaires. Enfin, quand on parle de vêtements techniques en fibres synthétiques comme le polyester ou l'acrylique, chaque lavage en machine libère des milliers de microfibres plastiques dans les eaux usées, c’est une source importante de contamination directe et quotidienne. Pour faire simple : éviter les cosmétiques avec mentions "microbilles exfoliantes" (préférer par exemple ceux à base naturelle de noyaux broyés ou sel), favoriser les textiles naturels lors des achats vestimentaires, ou installer simplement un filtre à microfibres dans sa machine à laver permet concrètement de réduire cette contribution directe aux microplastiques primaires.

Microplastiques secondaires : dégradation des plastiques

Les microplastiques secondaires se forment quand des déchets plastiques ordinaires (bouteilles, sacs, filets de pêche...) se fragmentent dans l'environnement, sous l'effet prolongé du soleil (rayons UV), du vent, de l'eau salée et du frottement mécanique avec les vagues ou le sable. Cette dégradation du plastique prend souvent des années voire des décennies, mais finit par produire énormément de petites particules, invisibles à l'œil nu, qui contaminent sols et océans.

Un exemple concret : un sac plastique classique met entre 10 et 20 ans à se dégrader en microplastiques sous l'action naturelle du soleil et des éléments, tandis qu'une bouteille plastique peut prendre jusqu'à 450 ans. Autre exemple, les déchets plastiques abandonnés sur les plages finissent par se fragmenter en raison de l'effet abrasif du sable combiné à l'action chimique de l'eau de mer et aux variations de température.

Les pneus de voitures sont aussi de gros producteurs de microplastiques secondaires : lorsqu'un pneu s'use sur la route, il disperse des particules minuscules de caoutchouc synthétique dans l'air et sur les sols, qui finissent par atteindre les systèmes aquatiques via les eaux de ruissellement.

Pour limiter la formation de ces microplastiques secondaires, deux actions très efficaces : réduire à la source notre consommation de plastique à usage unique, et améliorer considérablement la collecte et le recyclage des déchets plastiques déjà présents, avant qu'ils ne se fragmentent et deviennent impossibles à récupérer.

Microplastiques : présence alimentaire, risques potentiels et solutions environnementales
Aliments ou boissons Sources principales de contamination Risques sanitaires potentiels Actions possibles pour réduire la contamination
Sel marin Eaux polluées par déchets plastiques Toxicité potentielle liée aux contaminants adsorbés Diminuer les rejets plastiques en mer, mieux traiter les eaux usées
Poissons et fruits de mer Ingestion de microplastiques présents dans les océans Inflammations chroniques, perturbations endocriniennes possibles Limiter l'utilisation d'emballages et produits plastiques, améliorer la gestion des déchets plastiques
Eau potable embouteillée Libération de particules provenant du récipient plastique Effets encore incertains mais potentiellement pro-inflammatoires Privilégier l'utilisation de bouteilles réutilisables en verre ou en acier inoxydable
Fruits et légumes frais Contamination via les sols agricoles, les eaux d'irrigation ou l'air ambiant Risque potentiel encore étudié, accumulation dans l'organisme suspectée Limiter l'emploi d'engrais ou composts contaminés, contrôler la qualité des sols de culture

Sources d'exposition alimentaire aux microplastiques

Produits de la mer et pêche

Les microplastiques finissent facilement dans l'organisme des poissons, fruits de mer et crustacés. Les moules et les huitres, qui filtrent des dizaines de litres d'eau par jour pour se nourrir, absorbent directement ces minuscules fragments. Résultat : une seule portion de moules peut contenir jusqu'à plusieurs centaines de particules plastique microscopiques. Même scénario pour les poissons de consommation courante comme le maquereau, la sardine ou le cabillaud. Dans leur estomac, les chercheurs retrouvent régulièrement du polyéthylène, du polypropylène et du polystyrène, issus notamment de déchets d'emballage ou d'équipements de pêche dégradés. Plus grave encore, ces microplastiques ne se limitent pas au tube digestif : ils migrent parfois vers les tissus musculaires, c'est-à-dire la partie mangée par l'humain. En gros, consommer des fruits de mer sauvages, c'est aussi manger indirectement le plastique jeté en mer. Des études récentes indiquent même qu'un consommateur européen moyen avalerait chaque année environ 11 000 fragments microplastiques provenant uniquement de produits de la mer. Voilà pourquoi les spécialistes recommandent de varier ses sources alimentaires et d'éviter certaines espèces particulièrement exposées à cette pollution invisible.

Eau potable et liquides embouteillés

Quand on boit de l'eau au robinet ou en bouteille, on avale souvent, sans le savoir, des microplastiques. Une étude menée en 2017 par Orb Media montre que l'eau du robinet dans plusieurs pays contient des fibres plastiques : environ 83 % des échantillons analysés à travers le monde étaient contaminés. Une autre analyse, réalisée en 2018 par l'Université de New York à Fredonia, révélait que 93 % des eaux en bouteille testées présentaient à leur tour des particules plastiques, avec en moyenne 325 microplastiques par litre.

Ces microplastiques proviennent souvent du processus même d'embouteillage, de la dégradation du plastique de la bouteille ou encore des contenants et équipements industriels utilisés. Les types de plastique détectés incluent surtout du polypropylène (PP) et du polytéréphtalate d’éthylène (PET), les matériaux typiques des bouteilles plastiques. En ouvrant une bouteille, le frottement du bouchon peut aussi diffuser ces particules minuscules directement dans les boissons. Même les filtres domestiques classiques comme les carafes filtrantes sont peu efficaces pour s'en débarrasser entièrement.

Conclusion pratique : privilégier le verre ou l'inox pour conserver son eau, installer des filtres plus fins ou recourir à la filtration par osmose inverse constituent des pistes efficaces pour réduire sa consommation cachée de plastique.

Sel marin et produits salins

Le sel marin qu'on utilise tous les jours pourrait contenir une sacrée quantité de microplastiques. Plusieurs études montrent que près de 90 % du sel marin vendu dans le monde contiennent des microplastiques en quantités variables. Par exemple, une recherche publiée dans Environmental Science & Technology en 2018 révèle qu'un adulte consomme environ 2 000 particules de microplastiques chaque année rien qu'en salant ses plats. Ces microplastiques se retrouvent dans le sel suite à la pollution plastique dans les océans et les lacs salés. Les régions les plus polluées aux plastiques, comme certaines zones côtières d'Asie, affichent logiquement les concentrations les plus fortes en microplastiques dans leur sel. Même des produits réputés de qualité, comme la fameuse fleur de sel, n'échappent pas forcément à ce phénomène. Ces particules plastiques viennent aussi parfois des méthodes d'extraction, des matériaux utilisés pour le stockage ou pendant le processus de raffinage. Pas étonnant donc que même des sels provenant de régions moins contaminées puissent contenir quelques particules. Bref, difficile d'y échapper complètement, mais choisir du sel provenant d'endroits préservés ou certifiés écologiques peut aider un peu à réduire son exposition aux microplastiques.

Produits agricoles et contamination des sols

L'épandage des boues issues des stations d'épuration est une source méconnue de microplastiques dans nos sols agricoles. On y trouve notamment des fibres textiles et des fragments de cosmétiques rincés dans les eaux usées domestiques. Une étude européenne menée en 2018 a estimé qu'entre 125 à 850 tonnes de microplastiques atterrissaient chaque année sur les champs européens par cette voie.

Autre problème : l'utilisation de films plastiques agricoles biodégradables qui se fragmentent facilement en microparticules persistantes. Contrairement à l'idée reçue, ces plastiques dits "biodégradables" ne disparaissent pas toujours totalement et rapidement. Ils peuvent subsister plusieurs années sous forme de petits fragments difficiles à détecter à l'œil nu, s'accumulant au fil du temps dans la terre et entrant potentiellement dans nos légumes.

Certains engrais enrobés de polymères constituent eux aussi une source directe de contamination des sols. Leur usage croissant, motivé par la libération progressive des nutriments, contribue sans qu'on le sache forcément à la dispersion de microplastiques.

Enfin, d'après des observations récentes (2020), les sols agricoles peuvent même contenir plus de microplastiques que les océans : jusqu'à 23 fois supérieures dans certains cas, selon une étude menée par l'Institut Leibniz en Allemagne. Résultat : ces microplastiques sont ingérés par les vers de terre et les insectes, intégrant ainsi la chaîne alimentaire terrestre.

Emballages alimentaires plastiques et leurs dégradations

Pas mal d'emballages alimentaires, même ceux qu'on pense inoffensifs, relâchent des microplastiques en se dégradant. Tu as sûrement déjà vu des barquettes plastiques légèrement blanchies ou friables après avoir été chauffées au micro-ondes : c'est exactement le type de situation où le plastique commence à se fragmenter.

Certains plastiques, comme le polystyrène expansé utilisé pour les boîtes repas à emporter, sont particulièrement vulnérables à la dégradation. Dès qu'il est exposé à de la lumière solaire ou à des températures élevées, il devient fragile et relâche facilement des micro-débris. Une étude a d'ailleurs montré que le simple fait d'ouvrir une bouteille en plastique libère des milliers de microparticules quasi instantanément.

Même les petits gestes anodins impactent : frotter avec une fourchette métallique une assiette jetable peut détacher des particules invisibles à l'œil nu. Le film étirable transparent, souvent en PVC ou polyéthylène basse densité (PEBD), dégage lui aussi progressivement des microplastiques durant sa dégradation. Et plus l'emballage reste longtemps stocké ou exposé au soleil, plus il se fragmente facilement.

Autre point intéressant : le polyéthylène téréphtalate (PET), très utilisé pour les bouteilles d'eau, montre une libération accrue de microplastiques quand il est soumis à des conditions de stockage spécifiques — par exemple, une exposition prolongée à la chaleur ou à la lumière directe du soleil.

Voilà pourquoi limiter les emballages plastiques ne concerne pas uniquement la réduction des déchets évidents, mais aussi la diminution des microplastiques discrets autour de nos aliments.

Consommation Responsable : Consommation Alimentaire Durable
Pollution

386
espèces marines

Nombre d'espèces marines connues pour avoir ingéré des débris plastiques ou microplastiques.

Dates clés

  • 1907

    1907

    Invention du premier plastique entièrement synthétique (Bakelite) par Leo Baekeland, marquant le début de l'ère des plastiques.

  • 1950

    1950

    Début de la production industrielle massive de matières plastiques à l'échelle mondiale, conduisant à une augmentation significative des déchets plastiques.

  • 1972

    1972

    Découverte des premiers fragments de plastiques dans les océans lors d'études scientifiques, marquant une prise de conscience environnementale initiale du problème.

  • 2004

    2004

    Première utilisation du terme 'microplastique' dans une publication scientifique par le professeur Richard Thompson et ses collègues de l'Université de Plymouth.

  • 2015

    2015

    Étude révélant la présence de microplastiques dans le sel de consommation courante, alertant sur un nouveau vecteur de contamination alimentaire humaine.

  • 2018

    2018

    Publication d'une étude scientifique démontrant pour la première fois la présence avérée de microplastiques dans les selles humaines, confirmant l'exposition alimentaire directe.

  • 2021

    2021

    L'Union Européenne interdit la mise sur le marché de produits plastiques à usage unique (directive SUP directive 2019/904), initiative majeure contre la pollution plastique à la source.

Quantification de la présence de microplastiques dans nos assiettes

Données statistiques et études scientifiques récentes

Chaque semaine, on avalerait environ 5 grammes de plastique, soit l’équivalent d’une carte de crédit, selon une étude commandée par WWF en 2019. Une quantité surprenante surtout présente dans l'eau potable et les aliments d’origine marine.

Rien qu’en matière de poissons et fruits de mer, des chercheurs ont trouvé jusqu’à 1 à 7 microplastiques par gramme dans certaines espèces consommées fréquemment. Par exemple, d'après une étude publiée en 2020 dans Environmental Science & Technology, les moules peuvent contenir en moyenne 0,36 à 0,47 particules de microplastiques par gramme consommé !

Boire de l’eau en bouteille plastique n’est pas plus rassurant : une étude menée en 2018 par Orb Media a révélé que 93 % des marques testées contiennent des microplastiques, avec une moyenne de 325 particules par litre, dont certaines atteignent plus de 10 microns.

Le sel marin sur ta table est loin d’être épargné non plus : en moyenne, chaque kilo contient entre 50 et 280 microplastiques, particulièrement abondants dans les produits issus de régions fortement polluées par le plastique.

Même dans les aliments cultivés sur terre, la contamination est réelle : des scientifiques allemands ont identifié, en 2022, la présence de microplastiques dans des légumes courants comme les carottes, les pommes de terre et les salades provenant de sols agricoles contaminés par des plastiques d'emballage et des déchets agricoles.

Résultat, selon une étude hollandaise (2022), chaque personne pourrait ingérer jusqu’à 50 000 particules de microplastiques par an, voire plus si l’on considère l’exposition via la poussière domestique et la pollution de l'air ambiant.

Bref, ces chiffres interpellent, surtout quand on sait qu’on continue à produire plus de 400 millions de tonnes de plastique chaque année dans le monde, avec un recyclage très insuffisant (moins de 10 % au niveau mondial).

Géographie et disparités selon les régions du monde

En Europe, la consommation moyenne en microplastiques est évaluée autour de 11 000 particules par an, rien qu'en mangeant des fruits de mer. Côté américain, une étude canadienne a révélé qu'une personne pourrait ingérer jusqu'à 52 000 microplastiques annuellement en fonction de son alimentation. Grosse différence, non ?

La contamination varie énormément selon les régions du globe. Par exemple, en Asie du Sud-Est, des taux extrêmement élevés de microplastiques sont signalés dans les poissons et fruits de mer, à cause notamment du manque de systèmes efficaces de gestion des déchets plastiques. Aux Philippines ou en Indonésie, les dépôts majeurs de déchets plastiques dans les cours d'eau multiplient considérablement la présence de microplastiques dans les écosystèmes marins locaux.

À l'inverse, les régions plus reculées ne sont pas épargnées. En Arctique, loin de toute zone urbaine, les microplastiques arrivent par les courants océaniques et les courants atmosphériques depuis l'Europe ou l'Amérique. Une étude scientifique récente a d'ailleurs détecté des microplastiques jusque dans la neige du Groenland.

Autre point surprenant : une différence nette existe même entre régions urbaines et rurales au sein d'un même pays. Aux États-Unis, par exemple, les villes grandes consommatrices d'eau embouteillée ou en contact important avec les emballages alimentaires plastiques affichent des taux bien supérieurs à ceux mesurés en milieu rural.

En Afrique, la situation reste encore trop peu documentée. Mais quelques études émergentes soulignent déjà une contamination préoccupante dans certains lacs et cours d'eau utilisés pour la pêche et l'agriculture, comme autour du lac Victoria ou du Nil.

Bref, d'un endroit à l'autre, ton plat peut contenir plus ou moins de microplastiques selon ta région et tes habitudes alimentaires. Ça vaut le coup d'y réfléchir, non ?

Le saviez-vous ?

Chaque semaine, nous pourrions ingérer en moyenne pas moins de 5 grammes de plastique, soit l'équivalent du poids d'une carte bancaire, selon une étude commandée par le WWF en 2019.

Des microplastiques ont été détectés même dans des régions très éloignées comme l'Arctique et l'Antarctique, démontrant la capacité de ces petites particules à se disperser mondialement via les océans et l'atmosphère.

Une récente étude scientifique a révélé la présence de microplastiques dans le placenta humain, soulevant des inquiétudes quant aux impacts potentiels sur le développement embryonnaire et la santé à long terme.

60 % des vêtements fabriqués aujourd'hui contiennent des fibres synthétiques qui, à chaque lavage, peuvent libérer jusqu'à 700 000 microfibres plastiques susceptibles de polluer les milieux aquatiques.

Processus de contamination alimentaire par les microplastiques

Bioaccumulation dans la chaîne alimentaire

Les microplastiques entrent directement dans les organismes vivants principalement par ingestion. Chez les poissons et animaux marins, les plus petites particules (moins de 1 mm) peuvent être confondues avec du plancton, leur principale nourriture. Ces particules plastiques restent coincées dans le tube digestif, entraînant une satiété trompeuse : les animaux mangent moins, perdent en énergie, et leur croissance ralentit sérieusement. Chez les poissons prédateurs, comme le thon ou l'espadon, on observe une bioaccumulation : ces animaux consomment régulièrement des proies contaminées, ce qui augmente progressivement la quantité de microplastiques dans leur organisme au cours de leur vie.

Certaines études récentes montrent que les microplastiques migrent parfois du tube digestif vers d'autres tissus, comme les muscles ou le foie. Ça veut dire que même en retirant les intestins lors de la préparation en cuisine, il est impossible d'éliminer complètement les microplastiques.

Sur terre, le même phénomène apparaît. Des vers de terre jusqu'aux oiseaux, tout est concerné. Des microplastiques sont retrouvés dans les excréments d'oiseaux migrateurs, preuve qu'ils absorbent ces polluants même loin des grandes zones urbaines ou industrielles. Ces petits morceaux de plastique traînent partout et voyagent rapidement le long des chaînes alimentaires terrestres. Ils accumulent au fil du temps d'autres polluants chimiques, comme les pesticides ou les métaux lourds, qui eux aussi finissent leur course directement dans nos assiettes.

Transfert des microplastiques dans les écosystèmes marins et terrestres

Les microplastiques passent facilement des cours d'eau vers les océans, servant de "taxis" pour les polluants chimiques. Une fois en mer, ils sont ingérés par des organismes microscopiques appelés zooplancton, qui représentent la base de la chaîne alimentaire marine. Ces minuscules morceaux de plastique remontent ensuite vers les poissons, crustacés, oiseaux, dauphins et jusqu'aux baleines. Tout ce petit monde marin se retrouve ainsi infesté de plastique via le processus de bioaccumulation.

Mais attention, ce n'est pas seulement la faune marine qui est touchée. Les sols agricoles aussi accumulent ces particules. Comment ? Principalement à cause des engrais issus du compostage de boues d'épuration contenant des microplastiques, ou même lors de l'utilisation de paillis plastique dans les champs. Résultat : les vers de terre et autres micro-organismes du sol les avalent aussi, les intégrant progressivement dans l'écosystème terrestre entier. On en retrouve maintenant même dans les tissus végétaux, notamment dans les légumes racines comme les carottes ou les pommes de terre.

Ce transfert généralisé entre écosystèmes marins et terrestres fait qu'aujourd'hui les microplastiques circulent librement dans l'environnement, affectant directement ou indirectement presque toutes les formes de vie, y compris toi et moi !

79 mille tonnes par an

Quantité estimée de microplastiques rejetée annuellement dans les écosystèmes aquatiques européens.

8,3 milliards de tonnes

Quantité totale de plastique produite mondialement depuis les années 1950 jusqu'à 2015.

114 particules par litre

Nombre moyen de particules plastiques détectées dans l'eau potable en bouteille.

90 %

Proportion du sel de table analysé dans le monde contenant des microplastiques.

5 grammes par semaine

Quantité moyenne de microplastiques ingérée par un être humain, équivalente au poids d'une carte de crédit.

Microplastiques : sources alimentaires, risques et solutions
Source alimentaire fréquente Origine des microplastiques Risques potentiels pour la santé Solutions concrètes à adopter
Poissons et fruits de mer Pollution des océans Perturbations endocriniennes, inflammation Réduire la consommation de plastique à usage unique et soutenir la pêche durable
Eau potable en bouteille plastique Bouteilles plastiques et emballages Migration de substances chimiques dans l'organisme Utiliser des gourdes réutilisables et privilégier l'eau du robinet filtrée
Sel de table marin Contamination des océans Accumulation chronique de particules plastiques Choisir du sel issu de régions moins polluées et limiter l'utilisation de plastiques
Fruits et légumes Sols agricoles et poussières atmosphériques contaminés Effets potentiels sur le système immunitaire et digestif Privilégier aliments biologiques ou locaux, réduire l'utilisation d'emballages plastiques inutiles

Effets des microplastiques sur la santé humaine

Effets physiques et irritation du système digestif

Quand tu avales des aliments contenant des microplastiques, ces petites particules peuvent frotter contre la paroi intestinale et entraîner des irritations locales. Même si ça paraît minuscule, ces petits bouts de plastique peuvent provoquer des micro-lésions intestinales, causant une inflammation ou une irritation chronique. Certaines études menées sur des animaux montrent que l'ingestion répétée de microplastiques peut endommager les tissus digestifs, perturber la flore intestinale et augmenter les risques d'inflammation intestinale.

La taille des microplastiques compte aussi beaucoup : plus les particules sont petites, plus elles risquent de s'ancrer dans les tissus intestinaux. On a observé chez certains organismes, comme les poissons ou les invertébrés marins, que les microparticules provoquent des blocages du système digestif ou des perturbations dans l'absorption des nutriments. Chez l'humain, bien que les données scientifiques soient encore limitées, on suspecte que ces particules minuscules puissent traverser la barrière intestinale et potentiellement atteindre d'autres organes via la circulation sanguine. Actuellement, plusieurs recherches sont en cours pour comprendre précisément les effets à long terme de ces microplastiques sur notre système digestif et notre santé globale.

Effets chimiques : libération de molécules toxiques

Phtalates, bisphénol A et perturbateurs endocriniens

Les microplastiques peuvent libérer des substances chimiques problématiques pour notre santé, notamment les phtalates et le bisphénol A (BPA). Ces composés sont connus pour perturber notre système hormonal : autrement dit, ce sont des perturbateurs endocriniens.

Pour être concret, les phtalates servent souvent à rendre le plastique souple et flexible. On en retrouve partout : films alimentaires, emballages plastiques ou encore bouteilles d'eau en PET. Problème : ces molécules migrent facilement dans notre nourriture, surtout quand le plastique est chauffé ou usé. Exemple typique : réchauffer votre repas directement dans une boîte plastique au micro-ondes augmente nettement le risque de migration.

Le bisphénol A, lui, est fréquemment utilisé pour fabriquer certains types de plastiques rigides comme le polycarbonate (présent dans certains récipients alimentaires, gourdes réutilisables ou revêtements de boîtes de conserve). Même chose ici, la chaleur favorise la diffusion du BPA dans les aliments.

Parce qu'ils perturbent le système hormonal, ces composés pourraient interférer avec le fonctionnement de nos glandes endocrines, altérer la fertilité, provoquer des troubles du développement chez l'enfant ou encore augmenter les risques de certains cancers (sein, prostate).

Bonne nouvelle : on peut agir facilement pour limiter l'exposition. Évite par exemple de chauffer tes plats dans des contenants en plastique, privilégie le verre ou l'inox. Vérifie les mentions "sans BPA" ou "sans phtalates" sur tes produits, et favorise les contenants réutilisables garantis sans perturbateurs endocriniens. Enfin, réduis autant que possible l'usage du plastique jetable. Des petits gestes simples, mais qui font une grosse différence pour ta santé et l'environnement.

Métaux lourds et polluants organiques persistants (POP)

Les microplastiques fonctionnent comme de véritables éponges à polluants, captant sur leur surface tout un tas de trucs désagréables, y compris des métaux lourds comme le plomb, le mercure ou le cadmium, et des polluants organiques persistants (qu’on appelle POP), notamment les fameux pesticides interdits comme le DDT ou encore des substances issues de l'industrie comme les PCB. Quand un organisme, poisson ou fruit de mer typiquement, ingère ces microparticules, ces polluants sont libérés lentement dans son corps. Ensuite, toi et moi, en mangeant ces poissons contaminés, on finit par récupérer ces substances chimiques. Ce qui pose vraiment problème, c’est que ces polluants s'accumulent dans notre organisme au fil du temps : c’est la fameuse bioaccumulation. Donc même si les quantités ingérées sont petites à chaque fois, sur le long terme, ça peut devenir problématique pour la santé, notamment au niveau neurologique, hormonal ou immunitaire. Pour réduire un peu ce risque au quotidien, une astuce toute simple : limiter au max la consommation de gros prédateurs marins comme le thon ou l'espadon, car leur corps concentre généralement davantage ces polluants accumulés tout au long de la chaîne alimentaire.

Foire aux questions (FAQ)

Les produits de la mer comme les poissons, crustacés et mollusques sont parmi les aliments les plus contaminés par les microplastiques. Le sel marin, l'eau embouteillée et certains produits issus de l'agriculture exposés à un sol contaminé peuvent également en contenir en quantités notables.

Bien que les effets précis des microplastiques sur la santé humaine soient encore à l'étude, leur présence peut entraîner des risques physiques tels que l'irritation du système digestif, ainsi que des risques chimiques liés au relargage de substances toxiques comme les perturbateurs endocriniens (bisphénol A, phtalates) ou des polluants organiques persistants (POP).

Pour limiter l'exposition, privilégiez l'eau du robinet plutôt que l'eau embouteillée, évitez les contenants plastiques lors du réchauffage des aliments, réduisez votre consommation de produits alimentaires issus de la mer provenant de zones polluées, et choisissez des emballages alimentaires alternatifs au plastique (carton, verre, acier inoxydable).

La plupart des filtres à eau domestiques sont capables de retenir une partie significative des microplastiques, selon leur taille et la technologie utilisée. Les filtres utilisant le charbon actif ou l'osmose inverse montrent généralement les meilleurs résultats d'élimination. Il reste conseillé de vérifier les performances spécifiques du filtre choisi auprès du fabricant.

Malheureusement, l'appellation biologique d'un poisson ne garantit pas l'absence de microplastiques dans ses tissus, car ces particules sont présentes dans tous les milieux aquatiques. Cependant, les produits issus de pêche responsable et durable réduisent certains risques environnementaux, mais ne suppriment pas totalement la contamination par les microplastiques.

Non, les microplastiques ne disparaissent pas naturellement dans l'environnement. Au contraire, leur taille diminue progressivement avec le temps sous l'effet de la photodégradation, l'abrasion et la biodégradation partielle, mais ils persistent et s'accumulent à long terme dans les écosystèmes et les chaînes alimentaires.

À l'heure actuelle, il n'existe pas encore de réglementation internationale stricte dédiée spécifiquement aux microplastiques dans les aliments, mais plusieurs pays et régions envisagent ou mettent progressivement en place des restrictions sur les plastiques à usage unique et les microplastiques dans certains produits cosmétiques ou industriels. Ce domaine demeure en pleine évolution réglementaire.

Réduire sa consommation de plastiques à usage unique, recycler correctement, utiliser des vêtements naturels plutôt que synthétiques, éviter les cosmétiques contenant des microbilles de plastique et participer à des opérations de nettoyage sont autant d'actions individuelles qui contribuent à diminuer la présence et la dispersion des microplastiques dans notre environnement.

Consommation Responsable

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Quizz

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