Ce 5 mai 2025 marque le lancement officiel de la conférence Ambition France Transports, un événement inédit organisé par le ministère chargé des Transports. Cette conférence nationale a pour objectif principal de réunir l'ensemble des parties prenantes de l'écosystème des transports afin de repenser en profondeur le modèle de financement des infrastructures et de proposer des solutions concrètes pour l'avenir des mobilités en France, avec une forte orientation vers la transition écologique[1].

Présidée par Dominique Bussereau, ancien ministre en charge des transports et des comptes publics, cette initiative d'envergure intervient dans un contexte où les questions de mobilité sont au cœur des préoccupations quotidiennes des Français, tout en étant étroitement liées aux enjeux de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d'adaptation au changement climatique.

Des mobilités au cœur du quotidien des Français

Un récent sondage Harris Interactive commandé par le ministère chargé des Transports a révélé des chiffres significatifs sur les habitudes de déplacement des Français. La voiture et la marche apparaissent comme les deux modes de déplacement privilégiés : 88% des Français utilisent la voiture au moins une fois par semaine, tandis que trois Français sur quatre utilisent la marche comme mode de déplacement pour un trajet de plus de 10 minutes au moins deux fois par semaine.

Les transports collectifs urbains sont quant à eux utilisés par 34% des Français et le vélo par 26%. Ces chiffres soulignent l'importance cruciale des infrastructures de transport dans la vie quotidienne et la nécessité d'un maillage territorial efficace permettant ces déplacements.

Face à ces constats, la conférence Ambition France Transports se donne l'objectif ambitieux de bâtir un nouveau modèle de financement des infrastructures de transports à horizon 2040, afin de répondre aux besoins croissants de mobilité tout en accélérant la nécessaire transition écologique du secteur.

Trois défis majeurs à relever

La conférence s'articulera autour de trois défis principaux identifiés par le ministère. Le premier consiste à régénérer et moderniser les réseaux existants, dont certains souffrent d'un vieillissement problématique malgré leur importance stratégique pour la mobilité quotidienne.

Le deuxième défi vise à augmenter l'offre de transports pour répondre aux besoins de mobilités croissants des Français et poursuivre l'aménagement équilibré des territoires, notamment dans les zones rurales et périurbaines où les alternatives à la voiture individuelle sont souvent insuffisantes.

Enfin, le troisième défi, et non des moindres, concerne l'accélération de la transition écologique des mobilités. Ce volet est particulièrement crucial dans le contexte des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre fixés par l'Accord de Paris et repris dans la législation française[2].

Un programme structuré en quatre ateliers thématiques

Les travaux de la conférence seront structurés autour de quatre ateliers complémentaires, chacun abordant une dimension spécifique de la problématique des transports. L'atelier n°1 se penchera sur le modèle économique des Autorités organisatrices de la mobilité (AOM) et des Services express régionaux métropolitains (SERM), des acteurs clés pour l'organisation des transports au niveau local et régional.

L'atelier n°2 sera consacré au financement des infrastructures routières, un sujet sensible mais incontournable étant donné la place prépondérante de la route dans les déplacements des Français. L'atelier n°3 abordera quant à lui les infrastructures et services ferroviaires de voyageurs, avec probablement une attention particulière pour le développement des alternatives au transport routier.

Enfin, l'atelier n°4 se concentrera sur le report modal et le transport de marchandises, un enjeu majeur pour réduire l'empreinte carbone du secteur des transports, qui représente encore une part significative des émissions de gaz à effet de serre en France.

La conférence Ambition France Transports se veut résolument participative et ouverte. Les collectivités territoriales, associations, entreprises, chambres consulaires, collectifs, syndicats professionnels et autres organismes publics ou privés sont invités à faire connaître leur position sur les enjeux traités lors de la conférence en envoyant des cahiers d'acteurs entre le 22 avril et le 20 juin 2025.

Cette initiative s'inscrit dans une dynamique plus large de transformation écologique des mobilités, dans un contexte où la France cherche à respecter ses engagements climatiques tout en répondant aux besoins concrets des citoyens. Les conclusions et propositions qui émergeront de cette conférence pourraient avoir un impact significatif sur les politiques publiques de transport dans les années à venir, avec des conséquences directes sur la transition écologique du pays.