La conférence de stockholm de 1972Premier sommet de l'onu sur l'environnement

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La conférence de stockholm de 1972 : premier sommet de l'onu sur l'environnement

Introduction

Tu connais peut-être les grandes rencontres internationales sur le climat ou les sommets de la Terre d'aujourd'hui, mais tout ça ne date pas d'hier. Avant les COP et le développement durable partout dans les médias, il y a eu un événement phare, un peu oublié aujourd'hui mais déterminant à son époque : la Conférence de Stockholm de 1972. C'était tout simplement le premier grand rendez-vous organisé par l'ONU dédié spécifiquement à l'environnement.

À l'époque, pas mal de pays commençaient tout juste à se poser la question de leur impact écologique. On sortait des années 60 avec la croissance économique qui battait son plein, la consommation qui explosait, et personne se préoccupait vraiment des conséquences à long terme sur la planète. Plus que jamais, la pollution commençait à se faire sentir : rivières intoxiquées, air chargé de smog, faune sauvage qui souffrait. Bref, fallait faire quelque chose.

C'est dans ce contexte que l'ONU décide d'agir en organisant un rassemblement inédit : réunir des pays du monde entier pour parler sérieusement d'écologie. Pendant presque deux semaines, du 5 au 16 juin 1972, près de 114 pays se réunissent en Suède pour débattre, négocier, s'engueuler parfois, mais surtout réfléchir ensemble à la manière dont l'humanité pouvait mieux protéger son environnement sans pour autant freiner radicalement son développement économique. Compliqué ? Carrément.

La conférence de Stockholm aboutira finalement à une déclaration fondatrice de 26 principes essentiels pour l'écologie mondiale, ainsi qu'à la création du fameux PNUE (Programme des Nations Unies pour l'Environnement). Stockholm a ouvert une voie qu'on suit toujours : coopérer internationalement pour gérer un problème qui dépasse totalement les frontières nationales. Aujourd'hui encore, les sommets environnementaux qu'on connaît tous, comme la COP21 ou Rio 1992, continuent de suivre les traces de cet événement pionnier. Alors oui, 1972, ça fait loin, mais sans Stockholm, on ne parlerait sûrement pas d'environnement comme on le fait maintenant.

300 pages

Nombre de pages du rapport final de la conférence de Stockholm de 1972.

20 ans

Période entre la conférence de Stockholm de 1972 et le Sommet de la Terre de 1992 à Rio.

113 pays participants

Nombre de pays qui ont pris part à la conférence de Stockholm de 1972.

5 jours

Durée de la conférence de Stockholm de 1972.

Contexte historique

Les préoccupations environnementales avant les années 1970

Les préoccupations écologiques ne datent vraiment pas d'hier. Dès le 19ème siècle, certaines voix s'inquiétaient déjà de l'épuisement des ressources naturelles. Par exemple, en 1864, l'Américain George Perkins Marsh sonnait l'alarme dans son livre "Man and Nature", dénonçant clairement l'impact destructeur des humains sur leur environnement.

Au début du 20ème siècle, en pleine accélération industrielle, on commence à voir des conséquences très visibles : la pollution des grands centres urbains atteint des sommets. En 1952, le grand smog de Londres tue environ 12 000 personnes en quelques jours. À New York, l'air devient si épais dans les années 60 qu'il réduit nettement la visibilité, suscitant une prise de conscience publique.

Dans les années 60 toujours, deux épisodes majeurs éveillent fortement l'intérêt du public envers les questions environnementales : le livre "Silent Spring" de Rachel Carson publié en 1962 marque une étape importante. Le bouquin dénonce sans détour l'utilisation massive des pesticides – notamment le fameux DDT, très à la mode à l'époque – en montrant concrètement leur impact sur les oiseaux et la biodiversité. Il marque carrément le début du mouvement écologique moderne et aboutit à l'interdiction du DDT aux États-Unis dès 1972.

Quelques années plus tard, en 1969, c'est la catastrophe pétrolière au large de Santa Barbara, en Californie, qui amplifie l'urgence environnementale dans l'opinion publique américaine. Près de 11 millions de litres de pétrole brut échappés en mer, des milliers d'oiseaux morts maculés de pétrole, des côtes ravagées...

Par contre, à l'époque, aucune organisation internationale ne traite le problème environnemental de manière globale. On réagit au coup par coup, partout dans le monde. Aucun traité de grande ampleur ne fait encore référence explicite à la question écologique ou à la nécessité de protéger la nature à l'échelle mondiale. Ces préoccupations doivent encore attendre Stockholm pour être officiellement reconnues au plus haut niveau international.

Les prémices de la mobilisation internationale

Le rôle des ONG et des scientifiques

Déjà à la fin des années 1960, les ONG, comme Friends of the Earth (fondée en 1969) ou le Club de Rome (créé en 1968), avaient alerté sur la nécessité urgente de changer notre façon de consommer et produire. Ces associations n'ont pas juste critiqué, elles ont apporté des rapports solides sur l'impact environnemental de l'activité humaine. Par exemple, le célèbre rapport "The Limits to Growth" (1972) produit par le Club de Rome grâce aux travaux des scientifiques du MIT, balançait noir sur blanc des prévisions inquiétantes sur l'épuisement des ressources naturelles et les limites de croissance économique de la planète. Les scientifiques aussi ont bossé dur pour apporter des preuves tangibles aux décideurs hésitants : Rachel Carson, biologiste américaine, avait déjà publié le livre Silent Spring ("Printemps silencieux") en 1962, démontrant clairement le danger des pesticides sur les écosystèmes. Ce bouquin a changé radicalement la perception de l'opinion publique américaine et internationale. Résultat concret : les ONG et scientifiques ont été invités et écoutés à Stockholm, influençant directement les débats et mettant l'environnement sur la table des négociations internationales.

Les premiers signaux d'alerte sur l'état de la planète

Dès les années 60, plusieurs alertes très concrètes soulèvent l'opinion sur l'état inquiétant de la planète. Un exemple frappant arrive en 1962 avec le livre Silent Spring (Printemps Silencieux) de Rachel Carson. Elle y révèle, preuves à l'appui, comment le pesticide DDT décime les oiseaux, fragilise des écosystèmes entiers, et menace la santé humaine. Petit choc international quand on voit que tout ce qu'on consomme et répand peut revenir dangereusement nous toucher.

Quelques années plus tard, en 1967, c'est la marée noire du Torrey Canyon qui marque les esprits : 120 000 tonnes de pétrole dans la Manche, plages recouvertes d'hydrocarbures, milliers d'oiseaux marins morts, pêcheurs ruinés. Cette catastrophe très médiatisée pousse à réaliser combien une seule erreur industrielle peut avoir des effets massifs et durables sur l'environnement.

Enfin, en 1972 même, le rapport ultra influent du Club de Rome, intitulé « Les Limites à la Croissance », s'appuie sur des simulations numériques pour montrer clairement que la croissance infinie dans un monde aux ressources limitées n'est tout simplement pas possible. À l'époque, ça secoue fort : c'est la première fois que l'on parle ouvertement de l'idée qu'une expansion économique sans bornes conduise inévitablement à une crise écologique majeure.

Ces trois cas concrets (pollution chimique révélée par Carson, accident industriel majeur avec le Torrey Canyon, et limites globales au développement économique selon le Club de Rome) deviennent vraiment les premiers signaux d'alarme forts, directs et difficilement réfutables : la planète va mal, et la faute est entièrement humaine.

Événement Date Participants Résultats marquants
Conférence des Nations Unies sur l'environnement humain 5 - 16 juin 1972 113 États membres Création du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE)
Proclamation des principes fondamentaux 16 juin 1972 Proclamation de 26 principes pour inspirer et guider les peuples du monde dans la préservation et l'amélioration de l'environnement
Plan d'action pour l'environnement 16 juin 1972 Adoption d'un plan d'action de 109 recommandations sur l'environnement humain

Préparation et organisation de la conférence

Initiative et rôle des Nations Unies

Au tout début des années 70, l'ONU réalise qu'il est temps de prendre au sérieux la question environnementale au niveau mondial. Jusqu'à ce moment-là, chaque pays gérait ses problèmes de pollution ou de dégradation environnementale à sa sauce, sans franchement regarder au-delà de ses frontières. L'ONU décide alors, à travers une résolution de décembre 1968 (la 2398/XXIII, pour ceux qui aiment les précisions), de mettre en place une conférence mondiale sur l'environnement humain. L'idée part surtout de la Suède, qui tire la sonnette d'alarme sur les pluies acides, un fléau causé principalement par les fumées industrielles venues des pays voisins.

Cette conférence devient vite l'occasion rêvée pour rassembler tout le monde à une même table et poser les questions qui dérangent : comment gérer collectivement les ressources naturelles ? Comment fixer des limites au développement industriel sans pour autant freiner la croissance économique, surtout dans les pays en développement ? Bref, c'est loin d'être une petite réunion tranquille entre diplomates.

Sous l'impulsion du secrétaire général de l'époque, U Thant, les Nations Unies mettent les bouchées doubles avec un Comité Préparatoire dirigé par le Canadien Maurice Strong—un homme d'affaires discret mais très influent, passionné par l'environnement et capable de mobiliser aussi bien les politiques que les scientifiques. Pendant presque deux ans, Strong et ses équipes bossent dur pour préparer le terrain, identifier les thématiques clés et éviter à tout prix que la conférence ne tourne au dialogue de sourds.

Pour donner du poids à la démarche, l'ONU mandate une quarantaine d'experts internationaux qui parcourent le globe afin d'établir un diagnostic précis sur l'état de la planète : pollution des océans, destruction des forêts, gestion chaotique des déchets, tout passe au scanner.

Finalement, grâce à cette préparation méticuleuse, la conférence de Stockholm ouvre concrètement la voie à un débat inédit sur l'écologie planétaire et devient un vrai tournant en plaçant pour la première fois les questions environnementales tout en haut de l'agenda politique international.

Mobilisation diplomatique des pays participants

À l'approche de la conférence de Stockholm de 1972, plusieurs pays étaient déjà en ébullition diplomatique. La Suède, hôte du sommet, avait lancé dès 1968 une forte campagne diplomatique internationale pour inciter les gouvernements à s'impliquer profondément. Les diplomates suédois ont d'ailleurs parcouru le globe pendant quatre ans pour rallier un maximum d'États.

Les États-Unis, avec Nixon à la Maison Blanche, avaient perçu dans ce premier grand rendez-vous environnemental une opportunité d'asseoir leur leadership international, poussant fort en faveur d'une participation élargie. L'URSS, de son côté, affichait une attitude plus méfiante : les diplomates soviétiques redoutaient que des questions environnementales ne soient utilisées à des fins politiques ou idéologiques contre eux par les pays occidentaux — c'est ça, le contexte de la guerre froide.

Certains pays en voie de développement, notamment l'Inde, étaient initialement réticents. Indira Gandhi, alors Première ministre, avait mandaté ses diplomates pour défendre une idée claire : le développement économique devait rester la priorité absolue, et l'environnement ne devait pas devenir prétexte à freiner leurs ambitions légitimes. Une position relayée efficacement en coulisses par de nombreux États du « tiers-monde ».

Côté européen, la mobilisation avait été particulièrement forte en Scandinavie, en Allemagne de l'Ouest et aux Pays-Bas, privilégiant une approche basée sur le principe de responsabilité partagée et sur une coopération internationale renforcée. Le Japon aussi s'était fourni d'un réseau diplomatique actif, soucieux d'améliorer son image après plusieurs scandales industriels comme la pollution au mercure à Minamata.

Mais pour beaucoup de pays en Afrique et en Amérique latine notamment, la préoccupation majeure était surtout de financer leur présence diplomatique et logistique à cette conférence historique. Pour eux, Stockholm représentait avant tout une rare occasion d'attirer l'attention sur leurs problématiques nationales et régionales.

Changement Climatique
Changement Climatique : Politiques et Accords

22
millions de dollars

Le budget de la conférence de Stockholm de 1972.

Dates clés

  • 1962

    1962

    Publication de 'Silent Spring' ('Printemps silencieux') par Rachel Carson, ouvrage sensibilisant pour la première fois le grand public aux dangers environnementaux liés aux pesticides et autres produits chimiques.

  • 1968

    1968

    Création du Club de Rome, groupe international d'intellectuels et scientifiques préoccupés par l'avenir de la planète.

  • 1971

    1971

    Publication du rapport 'Halte à la croissance ?' par le Club de Rome, alertant sur les limites de la croissance économique effrénée.

  • 1972

    1972

    Conférence des Nations Unies sur l'environnement humain à Stockholm, premier sommet mondial consacré à la protection de l'environnement.

  • 1972

    1972

    Création du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), institution internationale issue directement de la Conférence de Stockholm.

  • 1987

    1987

    Publication du rapport 'Notre avenir à tous' par la Commission Brundtland, introduisant le concept de développement durable.

  • 1992

    1992

    Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, sommet décisif qui adopte l'Agenda 21 et initie plusieurs conventions environnementales majeures.

  • 2012

    2012

    Conférence Rio+20, réunion internationale 40 ans après Stockholm pour faire le bilan des progrès réalisés et relancer l'action environnementale mondiale.

Déroulement de la conférence de Stockholm

Principaux objectifs et attentes

La conférence devait marquer surtout un tournant : pour la première fois, l'environnement devenait une priorité politique au niveau mondial, et pas juste le souci de quelques scientifiques ou militants écolos. Le but, c'était surtout d'ouvrir la discussion entre pays riches et pays en développement sur des problèmes bien précis : pollution de l'air, pollution des océans, déforestation intensive et protection des espèces menacées.

Autre ambition majeure de Stockholm : créer un cadre clair pour gérer les ressources naturelles de manière durable, sans tuer le développement économique. Bref, une sorte d'équilibre à trouver entre protéger la planète et permettre aux pays pauvres de sortir de la misère économique.

L'attente la plus forte venait des pays occidentaux : poser les bases juridiques internationales grâce à une déclaration officielle concrète, qui deviendrait une sorte de charte fondatrice pour l'environnement mondial. À ce moment-là, beaucoup espéraient aussi la mise en place d'une structure permanente au sein même de l'ONU, capable d'exercer un rôle concret et opérationnel pour répondre aux questions soulevées lors du sommet. Pas seulement un beau discours, mais quelque chose d'utile et palpable.

Enfin, il y avait l'espoir de marquer les esprits des dirigeants, des médias et des citoyens pour déclencher une prise de conscience collective rapide sur l'urgence écologique. Stockholm était attendu au tournant, le moment idéal pour mettre enfin l'écologie à l'agenda mondial.

Les participants : pays, ONG et observateurs

La conférence réunit à Stockholm des délégations représentant officiellement 113 pays. Mais attention, ni l'URSS ni aucun pays du bloc communiste d'Europe de l'Est ne font le déplacement—en soutien à la RDA (Allemagne de l'Est), dont la participation n'est pas admise séparément. Cette absence est un gros signe de l'atmosphère géopolitique tendue du moment.

Côté ONG, Stockholm, c'est un peu leur grande première sur la scène internationale officielle : près de 400 organisations obtiennent un statut d'observateur. Des acteurs influents comme le Sierra Club ou encore l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) viennent faire entendre leur voix (et leurs préoccupations !) face aux décideurs. C'est aussi lors de cette conférence qu'on voit apparaître plus clairement les idées environnementales alternatives, portées par des groupes militants et scientifiques courageux.

Parmi les observateurs, on trouve aussi des figures intellectuelles marquantes, comme l'économiste britannique Barbara Ward dont la réflexion a grandement influencé les débats sur le lien entre environnement et développement. La présence des représentants autochtones, venus évoquer concrètement l'impact direct des choix économiques sur leurs territoires, marque un autre tournant fort de la conférence. Une diversité rare pour l'époque, qui allait inspirer plus tard d'autres sommets, en donnant plus de place aux voix citoyennes et locales à côté des discours classiques d'experts et de diplomates.

Les débats clés et les controverses

Oppositions Nord-Sud sur les responsabilités environnementales

Les nations du Sud, avec en pointe l'Inde et le Brésil, mettent vite les pieds dans le plat à Stockholm. Elles affirment direct et sans détour : "Vous, les pays industrialisés du Nord, vous avez pollué en masse depuis la révolution industrielle. Maintenant que vous êtes riches, vous venez nous dire de ralentir le développement au nom de l'environnement ? Pas question."

Cette opposition est baptisée "responsabilité différenciée". En clair : reconnaître que les pays développés ont une dette écologique car leur prospérité s’est construite sur une exploitation intensive des ressources naturelles pendant deux siècles au moins.

À Stockholm, ça chauffe sur ce sujet car les pays du Sud ne veulent pas qu'on leur impose des normes environnementales qui freineraient leur croissance économique vitale, alors même qu'ils sont encore en pleine lutte contre pauvreté et famine. Pendant les débats, l'Inde, incarnée par la prise de position musclée de sa Première ministre, Indira Gandhi, claque que "la pauvreté est la plus grande pollueuse". Traduction : sans développement économique, pas de protection efficace de l'environnement possible pour le Sud.

Cette confrontation Nord-Sud marque durablement les négos futures, en ancrant l’idée fondamentale que certes, tout le monde doit agir, mais certains doivent faire plus, ou différemment, vu leur historique. Une notion qui va devenir centrale notamment dans des négociations environnementales futures, genre protocole de Kyoto en 1997 ou l'Accord de Paris en 2015, avec des règles adaptées selon la responsabilité historique de chacun.

Développement économique VS protection environnementale

La Conférence de Stockholm a mis sur le tapis un gros dilemme : d'un côté, les pays avancés poussaient pour une approche axée sur la protection stricte de l'environnement, limitant pollution et exploitation des ressources naturelles ; de l'autre, les pays en développement voyait clairement ces mesures comme un frein potentiel à leur propre croissance économique. Par exemple, l'Inde, représentée par Indira Gandhi, avait clairement exprimé que la pauvreté était pour elle la forme ultime de pollution, mettant en évidence la crainte d'un ralentissement économique au nom de l'écologie. Autrement dit, imposer les mêmes standards environnementaux à tous sans distinction, c'était clairement une injustice pour les pays en plein développement.

Concrètement, ça a créé des tensions sérieuses pendant les débats. Si cette conférence a été la toute première à afficher clairement ce conflit Nord-Sud, elle a aussi permis d'établir un principe tout neuf, celui de la "responsabilité commune mais différenciée". En gros, cela signifie que tout le monde est concerné par l'urgence environnementale, mais les pays riches doivent assumer une part de responsabilité plus importante vu leur rôle historique dans la dégradation environnementale.

Un résultat concret de ce débat a été d'éviter de placer environnement et croissance en opposition directe, suggérant plutôt un modèle de développement nouveau qu'on appellera plus tard "développement durable" (popularisé réellement après dans les années 80 avec le rapport Brundtland). Ça a permis aux participants de repartir avec en tête l'idée d'une économie qui respecte à la fois la planète et les besoins humains. Bref, Stockholm, c'était un peu le début officiel de cette discussion complexe entre ce que nos économies veulent et ce que la planète peut supporter.

Le saviez-vous ?

Au cours des débats, le premier ministre indien de l'époque, Indira Gandhi, interpella la communauté internationale avec une phrase célèbre : 'La pauvreté est la pire forme de pollution.' Cette formule incarna l'opposition des pays du Sud aux pays développés sur les questions environnementales et socio-économiques.

Lors de cette conférence, le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) a été créé ; son siège fut établi à Nairobi, au Kenya : c'était la première fois qu'une agence des Nations Unies installait son siège dans un pays en développement.

La conférence de Stockholm en 1972 fut la première mobilisation internationale de cette ampleur consacrée exclusivement aux problématiques environnementales, réunissant 113 pays, malgré le contexte géopolitique de guerre froide quelque peu tendu à l'époque.

Avant la conférence de Stockholm, il n'existait aucune législation nationale spécifique sur l'environnement dans la plupart des pays. Après le sommet, de nombreux États commencèrent à se mobiliser pour introduire des lois sur la protection de l'environnement.

Les résultats concrets de la conférence

La Déclaration de Stockholm : 26 principes fondamentaux

Ce texte clé sorti de Stockholm en 1972, il contient exactement 26 principes super clairs pour organiser la protection de l'environnement mondial. Dedans, il souligne clairement que chaque pays, sans exception, est responsable des dommages environnementaux qu'il cause, même chez ses voisins : c'était un peu nouveau comme idée à l'époque.

Il y a aussi ce fameux Principe 1, souvent considéré comme le cœur du texte : il proclame que l'être humain a le droit fondamental à "un environnement de qualité permettant une vie digne et dans le bien-être". Ça peut sembler évident aujourd'hui, mais en 1972, ce lien direct entre droits humains et protection écologique était franchement révolutionnaire pour une déclaration officielle de l'ONU.

Le document inclut aussi l'idée novatrice selon laquelle les ressources naturelles doivent être préservées au bénéfice également des générations futures (Principe 2). Cette prise en compte explicite des générations futures, c'est une des premières fois que ça apparaît dans un texte international officiel.

Stockholm a aussi poussé l'idée audacieuse que le développement économique et social nécessaires dans les pays pauvres ne doivent pas entraîner une destruction de l’environnement (Principe 11). Ça mettait ainsi directement le doigt sur le débat délicat entre développement et écologie.

Autre point intéressant : le texte aborde carrément la nécessité d'un contrôle démographique comme moyen indirect d'améliorer l'environnement (Principe 16). Autant dire qu'à l'époque, ça créait de sérieux débats, surtout parmi les pays en développement.

D'un point de vue juridique, la Déclaration était non contraignante : ça veut dire qu'elle donnait de grandes lignes et des responsabilités morales, mais zéro obligation légale immédiate. Un peu dommage selon certains militants. Ceci dit, elle a ouvert la voie à beaucoup de traités et de législations nationales qui eux, sont devenus contraignants par la suite.

Par exemple, la Déclaration a clairement influencé le droit environnemental européen et américain dans les décennies suivantes, servant de base à de nombreuses lois sur la pollution transfrontalière ou sur la protection animale.

Au final, même si tous les principes n'ont pas été suivis strictement dans la pratique par tous les pays, ce texte reste aujourd'hui cité très régulièrement comme référence fondamentale lors des négociations internationales sur l'environnement.

Création du PNUE (Programme des Nations Unies pour l'Environnement)

Après des débats animés, les participants à la conférence de Stockholm décident qu'il faut carrément créer un nouvel organisme international dédié à l'environnement. Résultat, une Résolution précise (la n°2997) est adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU dès décembre 1972 pour installer officiellement le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE). Et chose inhabituelle à ce moment-là, le siège du PNUE est fixé à Nairobi, au Kenya, devenant la première agence onusienne basée dans un pays en développement : tout un symbole pour l'époque.

L'idée principale du PNUE est très concrète : sa mission, ce n'est pas de jouer les gendarmes internationaux, mais d'être le chef d'orchestre de l'action environnementale mondiale. Il doit être un catalyseur, une plateforme de discussion, un lieu d'échange d'informations scientifiques fiables sur l'état réel de notre planète.

Dirigé dès ses débuts par Maurice Strong (le secrétaire général de la conférence de Stockholm), le PNUE démarre avec un budget limité et une petite équipe. Mais ça suffit largement à lancer rapidement des projets très précis et concrets. Typiquement, ce sont les équipes du PNUE qui pilotent les premières études sur les pluies acides en Europe dans les années 70, ou qui suivent la dégradation accélérée des sols et la désertification au Sahel. Fin des années 80, c'est encore le PNUE qui chapeaute les discussions qui mèneront ensuite directement au traité de Montréal de 1987, en réponse à la catastrophe du trou dans la couche d'ozone.

Même si son influence directe peut paraître limitée à cause de moyens financiers modestes, difficile de nier l'importance énorme, à long terme, de ce premier organisme environnemental mondial. Il continue aujourd'hui d'être au centre des débats environnementaux planétaires.

Autres décisions et recommandations importantes

Dans la foulée de Stockholm 1972, les pays participants décident de créer un mécanisme international de veille sur l'état de l'environnement : le système Global Environmental Monitoring System (GEMS). Lancé dès 1975, il regroupe des données scientifiques concrètes sur l'air, la terre, les océans et les ressources naturelles.

Autre initiative sympa : encourager les États à intégrer des matières liées à l'écologie et l'environnement dans les programmes scolaires et universitaires. L'idée, c'est simple : susciter chez les jeunes une prise de conscience précoce, qui influence leur comportement futur. Plusieurs pays européens et nord-américains mettent rapidement en place ce genre de programmes pédagogiques.

Côté gestion des ressources naturelles, une des recommandations marquantes pousse à établir des stratégies nationales de conservation des sols et des ressources en eau. Résultat : dans les années suivant la conférence, plusieurs pays lancent des plans de gestion intégrée sur leurs territoires. Exemple concret : le Brésil accentue la lutte contre la déforestation en Amazonie, même si, soyons honnêtes, les résultats sont mitigés.

Enfin, les nations riches s'engagent (au moins sur papier...) à dédier une part accrue de leur aide au développement vers des projets environnementaux dans les pays pauvres. Bon, disons que ça n'a pas été pleinement suivi d'effets immédiats, mais cela marque le début d'une réflexion sérieuse sur le lien étroit entre développement économique, pauvreté et état de l'environnement.

300 millions de tonnes

Le volume de déchets toxiques produits dans le monde en 1972.

3000 kilomètres carrés

Superficie de la réserve de biosphère de Gough et Inaccessible, la première à être établie après la conférence de Stockholm de 1972.

12 accords multilatéraux

Nombre d'accords multilatéraux internationaux sur l'environnement signés dans les 20 ans suivant la conférence de Stockholm de 1972.

0.3 degrés Celsius

L'augmentation moyenne des températures mondiales entre 1950 et 1972.

Date Événement Impact
5-16 juin 1972 Conférence de Stockholm Premier sommet mondial sur l'environnement
1972 Création du PNUE Mise en place du Programme des Nations Unies pour l'environnement
1972 Publication de la Déclaration de Stockholm 26 principes guidant la politique environnementale mondiale

Impact international immédiat

Réactions politiques et médiatiques

La Conférence de Stockholm de 1972 surprend beaucoup de monde par l'ampleur de son écho médiatique. Alors qu'à l'époque, l'environnement restait plutôt confidentiel, la presse internationale accroche rapidement au sujet. Le New York Times en fait même régulièrement sa Une pendant la conférence, ce qui est plutôt inhabituel pour une thématique considérée comme technique ou secondaire.

Certains gouvernements, notamment ceux des pays en développement, adoptent des réactions mitigées ou prudentes. L'Inde, par exemple, sous la direction d'Indira Gandhi, fait entendre haut et fort son scepticisme face aux solutions proposées, les qualifiant parfois même d'"écologie coloniale" ou de posture hypocrite des pays riches. Ce discours percute l'opinion publique et modifie le dialogue Nord-Sud sur l'environnement.

De leur côté, les pays développés réagissent de manière inégale. La Suède, pays hôte, et le Canada accueillent favorablement les résultats. Aux États-Unis, Nixon profite de l'occasion pour renforcer l'image environnementale de son administration. Mais dans les coulisses, certains pays industrialisés ressentent une inquiétude : ils craignent notamment qu'une protection renforcée de l'environnement freine leur dynamique économique.

La couverture médiatique intensifiée permet aussi aux ONG environnementales comme Greenpeace ou Friends of the Earth de bondir sur le devant de la scène internationale. Stockholm représente pour elles une plateforme inattendue pour mettre sous pression les décideurs politiques. Jamais auparavant l'environnement n'avait occupé une telle place dans les journaux ou les bulletins radio à heure de grande écoute. Les débats passionnés sur l'écologie deviennent plus quotidiens et bien plus populaires.

Dès la fin de la conférence, certains programmes télévisés européens organisent des débats avec experts et politiques pour décortiquer ses annonces et décisions. des journaux influents comme Le Monde ou le Guardian suivent de près ces discussions parfois houleuses. Résultat concret : la protection de l'environnement cesse en peu de temps d'être perçue comme un hobby d'une élite intellectuelle pour devenir un sujet vraiment populaire et politique.

Prise de conscience citoyenne post-conférence

Après Stockholm, on assiste à ce qu'on peut appeler un véritable réveil écologique citoyen. Au-delà des réunions diplomatiques, le lancement médiatique de la conférence a poussé des gens ordinaires à réfléchir sérieusement à leur environnement immédiat. Partout dans le monde, mais particulièrement en Europe et en Amérique du Nord, on voit apparaître des mouvements citoyens concrets : mobilisation contre la pollution des rivières aux États-Unis, manifestations massives anti-nucléaire en Allemagne dans la foulée.

Le livre Les Limites à la croissance publié la même année par le Club de Rome s'arrache comme un best-seller. Ça parle aux gens : pour la première fois, des données scientifiques leur expliquent en clair que les ressources naturelles sont limitées et menacent directement leur qualité de vie. Rien qu'en France, le bouquin est vendu à plus de 350 000 exemplaires dans les années suivant sa sortie.

Cette nouvelle conscience influence aussi les habitudes quotidiennes : dans les années suivant Stockholm, de nombreux Européens adoptent le tri sélectif ou la consigne sur les bouteilles en verre. Aux États-Unis, dès 1973, des municipalités comme Berkeley (Californie) instaurent les premières collectes séparées de papiers et verre. Pas grand-chose encore à l'échelle mondiale, mais clairement la conférence a activé une prise de conscience très locale.

Des slogans-chocs comme "Penser global, agir local" commencent à circuler largement. Le citoyen de base, qui pensait jusqu'ici l'écologie comme un problème éloigné ou réservé aux experts, se sent soudain directement concerné. On voit aussi apparaître les premières émissions télé régulières consacrées à l'environnement : par exemple, dès le milieu des années 70 au Royaume-Uni, la BBC diffuse "Doomwatch", une série populaire qui alerte sur la pollution chimique et industrielle. L'impact sur l'audience est réel, et la prise de conscience progresse.

L'héritage institutionnel et législatif

Conventions et traités environnementaux inspirés par Stockholm

Juste après la conférence de Stockholm, plusieurs traités et conventions ont vu le jour ou se sont fortement appuyés sur ses recommandations en matière d'environnement. Par exemple, la Convention CITES (Convention sur le commerce international des espèces sauvages menacées d’extinction), adoptée en 1973, était directement inspirée par les débats menés l’année précédente en Suède. Elle régule aujourd'hui le commerce international de plus de 35 000 espèces, histoire d’éviter qu’elles ne disparaissent complètement.

Autre impact concret : la Convention de Ramsar sur les zones humides, signée dès 1971 mais dont les principes de management durable ont vraiment décollé après Stockholm. C'est aujourd’hui une référence incontournable sur comment gérer les zones humides sensibles de la planète.

En 1979, la Convention sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance est adoptée à Genève. Celle-ci découle directement des préoccupations soulevées à Stockholm à propos des pluies acides qui faisaient des ravages dans les forêts d'Europe du Nord et en Amérique du Nord. Cette convention a permis entre autres de réduire considérablement les émissions d'oxyde de soufre en Europe (–80% entre 1990 et 2010).

Ensuite, le célèbre Protocole de Montréal sur les substances appauvrissant la couche d’ozone (1987) est souvent cité comme héritier direct de l'esprit de responsabilité collective né à Stockholm. C'est grâce à lui que près de 99% des produits chimiques nocifs à la couche d'ozone ont été éliminés au niveau mondial depuis son application.

Précisons enfin que l’influence de Stockholm ne s’est pas arrêtée là : elle inspire encore aujourd'hui nombre d’accords, comme la Convention sur la diversité biologique de Rio en 1992 ou le célèbre Accord de Paris sur le climat en 2015. Ce sont autant d’étapes concrètes dont les racines remontent au réveil écologique international initié à Stockholm en 1972.

Renforcement des politiques nationales environnementales

La conférence de Stockholm a poussé pas mal de pays à revoir sérieusement leurs lois environnementales. La France a par exemple lancé dès 1973 la création du Ministère de la Protection de la Nature et de l'Environnement, le tout premier du genre au niveau mondial dirigé par Robert Poujade. Aux États-Unis, Stockholm a accéléré la mise en place d'une série impressionnante de mesures sur l'air et l'eau, notamment avec le renforcement du Clean Air Act en 1977. Le Japon non plus n'a pas tardé à réagir, resserrant la vis avec une série de lois antipollution et un système de responsabilité stricte pour les entreprises polluantes à partir de 1973. En Allemagne, dès le milieu des années 1970, les mouvements citoyens ont gagné en influence et ont permis la mise sur pied d'une politique beaucoup plus proactive, ouvrant même indirectement la voie à l'émergence des Verts sur la scène politique nationale en 1980. Côté Royaume-Uni, le gouvernement a intégré rapidement les recommandations de Stockholm pour durcir ses normes sur les déchets industriels et améliorer la qualité de l'eau potable avec le Control of Pollution Act de 1974. Même certains pays en voie de développement, comme le Mexique ou le Brésil, ont profité de l'élan de Stockholm pour créer leur propre agence de protection de l'environnement entre 1972 et 1974. L'effet concret : une vague de prises de décisions rapides à l'échelle nationale, souvent sous la pression d'opinions publiques sensibilisées grâce à Stockholm.

L'influence durable sur les sommets environnementaux internationaux

La conférence de Stockholm de 1972 a clairement ouvert la voie à une toute nouvelle dynamique pour la prise en compte sérieuse des enjeux environnementaux au niveau mondial. Elle est devenue un vrai modèle, inspirant directement des sommets clés comme celui de Rio en 1992 (le fameux "Sommet de la Terre"), où la notion de développement durable a été popularisée pour de bon. Même chose pour la COP21 à Paris en 2015, qui tire directement ses racines des discussions amorcées dès Stockholm.

Depuis Stockholm en gros, tous les sommets internationaux ont repris l’idée d’associer protection de l’environnement, politiques économiques et thèmes sociaux. Ce qu’on a baptisé plus tard le développement durable, c’est dans cette logique-là qu’il a pu grandir. La conférence a créé comme une sorte d'habitude diplomatique : régulièrement, les dirigeants se rencontrent, discutent et tentent (parfois maladroitement, certes) de coordonner leurs efforts pour préserver l'environnement.

Un autre héritage durable, c’est justement la tradition d'une participation élargie : pas uniquement les États, mais aussi des ONG, scientifiques et groupes d'intérêt divers. Stockholm avait lancé le truc, désormais incontournable, des sommets ouverts à plusieurs voix, diversité de participants : ONG, militants, scientifiques, tous réunis avec les gouvernements autour des mêmes tables. Aujourd’hui, ça paraît évident, mais à l’époque c’était une petite révolution, et ça a tout changé pour la suite.

Sans Stockholm, beaucoup de grands accords environnementaux qu’on connaît aujourd’hui n’auraient tout simplement jamais existé. On peut lui reconnaître d'avoir posé des briques solides et durables dont tirent parti toutes les initiatives qui ont suivi.

Foire aux questions (FAQ)

Le PNUE est l'agence des Nations Unies dédiée spécifiquement aux questions environnementales. Son rôle est d'informer et de mobiliser les pays membres, coordonner les actions internationales en faveur de l'environnement, fournir des études scientifiques et soutenir techniquement et financièrement des projets environnementaux à travers le monde.

Parmi les résultats majeurs, on retrouve la création du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), l’adoption de la Déclaration de Stockholm et ses 26 principes fondamentaux visant à guider l’action environnementale internationale, et une prise de conscience globale accrue des enjeux écologiques.

La conférence de Stockholm représente le premier grand sommet organisé par l'ONU spécifiquement dédié aux problématiques environnementales. En réunissant 113 pays du monde entier, elle a permis de sensibiliser les dirigeants politiques et l'opinion publique sur l'urgence environnementale et de poser les fondements de l'action environnementale mondiale.

Oui, des tensions diplomatiques importantes ont marqué la conférence, notamment entre pays industrialisés et en développement. Ces derniers revendiquaient leur droit au développement économique, parfois perçu comme incompatible avec les exigences environnementales suggérées par les nations plus riches. Ce débat Nord-Sud, récurrent depuis 1972, influence encore fortement les négociations environnementales actuelles.

Depuis Stockholm en 1972, l'action environnementale internationale n'a cessé de croître et se structurer. Elle a inspiré de nombreux traités, comme la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques en 1992, ainsi que la création de conférences régulières, comme les COP pour le climat et la biodiversité qui prolongent l'héritage de Stockholm.

Des ONG internationales telles que Greenpeace, World Wildlife Fund (WWF) ou Friends of the Earth étaient présentes. Elles ont joué un rôle crucial en alertant sur les enjeux écologiques, témoignant des préoccupations citoyennes, poussant les gouvernements à agir et permettant de médiatiser largement les problèmes environnementaux à travers le monde.

Oui, la conférence a conduit de nombreux pays à créer leurs premières législations et agences nationales dédiées à la protection de l'environnement. Elle a également favorisé l'intégration de problématiques environnementales dans la planification économique et industrielle des pays participants.

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