Les rotations de cultures peuvent réduire jusqu'à 30 % l'utilisation d'engrais chimiques.
Les rotations de cultures peuvent augmenter jusqu'à 75 % la matière organique du sol en 10 ans.
Les rotations de cultures peuvent réduire jusqu'à 50 % l'utilisation de produits phytosanitaires.
Il faut en moyenne 3 ans pour qu'une rotation de cultures ait un impact significatif sur la biodiversité du sol.
La biodiversité du sol, c’est en gros toute la vie incroyable qu’on trouve sous nos pieds : des vers de terre, des champignons microscopiques, des bactéries par milliards, des insectes invisibles et une foule d’autres petites bestioles. En agriculture, cette diversité est essentielle. Elle permet au sol d’être fertile, résilient et de mieux supporter les changements climatiques.
Les sols qui fourmillent de vie offrent plein de services aux agriculteurs : ils recyclent mieux les nutriments, favorisent une meilleure absorption d'eau et limitent même la propagation de maladies. Avec toutes ces bestioles qui bossent ensemble, la structure du sol s’améliore, l’aération devient meilleure et les plantes poussent dans des conditions idéales.
Mais aujourd’hui, on voit souvent que certaines pratiques agricoles intensives appauvrissent cette biodiversité. Trop d’intrants chimiques, labours répétés, monoculture prolongée… tout ça finit par affaiblir ce précieux écosystème souterrain. Conséquence directe : les sols s’épuisent rapidement, perdent leur qualité, et les rendements agricoles baissent.
Protéger et même booster la biodiversité du sol, c’est assurer sa bonne santé à long terme. C’est aussi la clé pour des cultures plus abondantes, sans avoir à utiliser trop d’engrais ou de pesticides artificiels. Une piste très efficace pour y arriver, c’est la rotation intelligente des cultures. Elle permet de varier ce qui pousse dans nos champs pour offrir aux sols une vraie bouffée d’air frais.
La rotation des cultures, concrètement, c'est alterner sur les mêmes parcelles des familles de végétaux différentes, programmées selon des cycles pluriannuels bien précis. Pourquoi ? Parce que chaque plante ne puise pas les mêmes nutriments, n'occupe pas le sol de la même manière ni ne lutte contre les mêmes maladies et ravageurs. Faire tourner ces cultures permet donc de casser les cycles de maladies et de parasites qui, sinon, deviennent vite accros à telle ou telle espèce végétale. Par exemple, si tu cultives toujours du blé sur le même terrain, tu risques de favoriser la fusariose ou la septoriose (deux maladies gênantes du blé). Une rotation efficace donne une sorte de pause sanitaire.
Autre intérêt majeur : certaines plantes enrichissent naturellement les sols grâce à leur capacité de fixer l’azote de l’air. C’est notamment le cas des légumineuses comme les lentilles, pois, luzernes ou trèfles. Les intégrer régulièrement dans un cycle permet de ne pas tout miser sur l’engrais chimique.
Enfin, une bonne rotation joue avec la profondeur et le type des racines. Alterner des plantes à racines superficielles (comme certaines céréales ou graminées) avec des végétaux aux racines profondes (certaines crucifères ou le tournesol) améliore sensiblement la structure du sol. Un sol structuré, c’est un sol mieux aéré, plus stable, où l'eau pénètre facilement et qui abrite une vie microbienne éclatante.
Déjà utilisée par les Romains, la rotation des cultures ne date pas d'hier. À l'époque médiévale européenne, on pratiquait surtout l'assolement triennal, avec une rotation sur trois ans : une parcelle de céréales d'hiver comme le blé, une autre réservée aux céréales de printemps, et la dernière laissée en jachère pour permettre au sol de se régénérer. Résultat : les sols s'épuisaient moins vite et la production agricole augmentait sensiblement.
Mais c'est au XVIIIe siècle que l'évolution majeure arrive, principalement en Angleterre. Un agriculteur du nom de Charles Townshend, surnommé "Turnip Townshend", popularise une rotation sur quatre ans, appelée aussi rotation de Norfolk. On y introduit des navets et du trèfle au lieu de laisser des champs en jachère. Ces cultures nourrissent les animaux et enrichissent en même temps le sol, notamment grâce aux légumineuses capables de fixer l'azote.
Ce changement révolutionnaire permet de nourrir plus de monde, de diversifier les récoltes et d'améliorer la fertilité des sols durablement. La rotation de Norfolk devient rapidement la norme agricole en Europe pendant les XVIIIe et XIXe siècles.
Depuis les années 1950, avec l'intensification de l'agriculture industrielle et l'arrivée massive des engrais chimiques, la rotation des cultures était devenue moins populaire. Pourtant, les pratiques de rotation reviennent en force, aujourd'hui, face à l'épuisement avéré des sols par les monocultures intensives. Les agriculteurs redécouvrent l'importance importante de cette approche ancestrale pour préserver la biodiversité et la santé durable des sols.
Culture | Avantages pour le Sol | Type de Rotation |
---|---|---|
Légumineuses (ex. haricots, pois, lentilles) | Fixent l'azote dans le sol, réduisent le besoin en fertilisants | Précèdent souvent les céréales (ex. blé, maïs) |
Céréales (ex. blé, seigle, orge) | Résidus de culture améliorent la structure du sol et sa matière organique | Suivent les légumineuses ou les cultures de couverture |
Cultures de couverture (ex. moutarde, trèfle) | Contrôlent l'érosion, améliorent la perméabilité du sol | Intercalées entre les cultures principales ou en période de gel |
Un des leviers les plus concrets de la rotation des cultures, c'est qu'elle modifie directement la qualité de la matière organique apportée au sol. Chaque culture relâche des composés chimiques spécifiques (exsudats racinaires), véritables repas pour les micro-organismes présents. Plus tu varies les cultures, plus tu diversifies le menu : bactéries, champignons et vers de terre raffolent de cette diversité. Par exemple, les légumineuses libèrent des sucres particuliers qui attirent certains groupes de champignons utiles, comme les symbiotes du genre mycorhizien. À l'inverse, quand on cultive toujours la même chose, comme c'est souvent le cas avec blé après blé après blé, les exsudats racinaires identiques favorisent un groupe restreint de microbes, appauvrissant ainsi la diversité biologique du sol.
Un autre mécanisme, c'est l'influence directe sur les parasites du sol, notamment les pathogènes. Alterner les cultures casse le cycle vital de certains parasites : chaque plante a ses maladies propres, donc si la culture hôte disparaît, les agents pathogènes spécialisés meurent ou déclinent fortement. Quand tu plantes toujours la même espèce au même endroit, les parasites prennent leurs aises durablement. Alterner avec des familles végétales différentes (par exemple des légumineuses, du colza ou des céréales) permet donc de déstabiliser ces organismes nuisibles.
Enfin, la rotation influence le système racinaire. Certaines plantes, comme les crucifères ou les légumineuses, possèdent des racines pivotantes puissantes, capables de plonger profondément et aérer les sols compactés. D'autres cultures à racines plus superficielles stabilisent et structurent le sol différemment. Jongler entre ces types racinaires, c'est maintenir le sol vivant à tous les étages et sur toute sa profondeur, parfois jusqu'à 1 ou 2 mètres. Cette activité répartie favorise le déplacement microbien vertical, important pour une bonne biodiversité horizontale et verticale.
Faire tourner tes cultures en mode freestyle, ça apporte vite des galères. Déjà, côté sol, tu risques de voir apparaître ce qu'on appelle une fatigue des sols : ça bloque tout un tas d'activités microbiennes pourtant nécessaires. Résultat concret : modifications sensibles des communautés biologiques du sol et une baisse de la décomposition de la matière organique. Au bout de quelques saisons, les maladies spécifiques aux cultures répétées s'installent durablement, genre fusariose sur blé ou rhizoctone sur la betterave. Un exemple qui fait réfléchir : une étude française a montré que l’alternance maïs-blé répétée sans cultures intermédiaires réduit jusqu'à 40 % la diversité microbienne des sols. Autre souci bien concret : les ravageurs savent exactement où trouver leur nourriture préférée, notamment les racines sensibles de certaines plantes comme le maïs ou le colza. Des insectes comme la chrysomèle du maïs devient alors une sérieuse menace à gérer.
À côté de ça, les mauvaises herbes ou "adventices" prolifèrent : faute de casser leur cycle végétatif par des rotations variées, tu encourages leur résistance. Très vite, certaines espèces coriaces comme le vulpin des champs ou l'ambroisie sont alors quasi impossibles à déloger sans produits chimiques hyper-agressifs, et là ton bilan environnement part en vrille.
Enfin, sans changements réguliers de cultures, des carences nutritives apparaissent aussi. Par exemple, la monoculture de céréales pompe systématiquement les mêmes nutriments (azote, potasse et phosphore) sans jamais permettre au sol de récupérer. Rapidement tu vas devoir compenser avec des engrais de synthèse, ce qui finit par te coûter cher et par épuiser davantage ton sol.
Bref, zapper une rotation cohérente finit toujours par appauvrir ton sol, multiplier tes problèmes phytosanitaires et faire exploser tes frais agrochimiques. Pas top niveau écologie, ni pour tes finances à long terme.
La durée optimale d'une rotation de cultures pour maintenir la biodiversité du sol est en moyenne de 8 ans.
Jethro Tull publie son ouvrage influent 'Horse-Hoeing Husbandry', marquant l'une des premières reconnaissances modernes de l'importance du sol et des pratiques agricoles pour le rendement.
Justus von Liebig formule la théorie minérale de la nutrition végétale, initiant une prise de conscience mondiale sur le rôle du sol et des nutriments dans l'agriculture.
Découverte de la fixation biologique de l'azote atmosphérique par les légumineuses grâce aux travaux de Martinus Beijerinck, ouvrant la voie à une meilleure intégration des légumineuses dans les rotations.
Création du Soil Conservation Service aux États-Unis, soulignant la prise de conscience mondiale quant à l'impact des pratiques agricoles, telles que l'érosion et la rotation des cultures, sur la santé des sols.
Parution de 'Silent Spring' (Printemps silencieux) de Rachel Carson, livre emblématique qui sensibilise la société à l'impact négatif des produits chimiques sur la biodiversité des sols et des écosystèmes.
Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, définissant la préservation de la biodiversité (dont celle des sols agricoles) comme un enjeu international majeur.
Lancement par la FAO du Programme mondial pour la gestion durable des sols, où l'importance de la rotation des cultures pour la biodiversité des sols est clairement exprimée.
Déclaration par l'ONU de l'Année Internationale des Sols (2015) pour sensibiliser à l'importance vitale des sols sains et des pratiques agricoles durables, telles que la rotation des cultures.
Multiplier les variétés de cultures dans ton champ permet de booster directement certains micro-organismes précieux comme les mycorhizes, ces surprenantes associations entre champignons et racines qui échangent nutriments et eau. Une rotation bien pensée donne un coup de pouce aux bactéries bénéfiques telles que les rhizobiums qui travaillent avec les légumineuses, leur fournissant l'azote atmosphérique capté directement dans les nodosités. En variant régulièrement les plantes cultivées, tu évites d'épuiser certaines ressources spécifiques du sol, tout en nourrissant une plus grande diversité de micro-organismes. Certaines cultures, comme les crucifères (par exemple, la moutarde ou le radis fourrager), produisent naturellement des composés biochimiques (glucosinolates) qui stimulent la vie bactérienne et protègent même des maladies fongiques. Résultat : augmentation rapide de la biomasse microbienne du sol qui aide à structurer davantage le sol et à rendre disponibles des éléments nutritifs qui seraient restés bloqués. Bonus à ne pas négliger : sol riche en microbes signifie aussi moins besoin d'engrais chimiques et meilleur rendement des cultures à terme.
La rotation des cultures aide clairement à rendre un sol plus structuré et moins compacté. Quand on alterne des plantes différentes aux systèmes racinaires variés, par exemple racines pivotantes (comme la luzerne ou la moutarde) puis racines fasciculées (graminées telles que blé ou avoine), ça modifie directement la porosité du sol. Ces racines s'infiltrent de manière différente, elles créent des canaux et des fissures microscopiques, utiles pour la circulation de l'air et de l'eau.
Autre point important : les racines de certaines plantes libèrent des substances appelées exsudats racinaires riches en sucres et protéines. Ces exsudats nourrissent plein de micro-organismes, vers de terre et champignons symbiotiques. Grâce à cette matière organique active, le sol devient non seulement plus fertile, mais aussi plus souple et plus facile à travailler.
Certaines plantes combinées intelligemment en rotation, en particulier les cultures de couverture, stimulent directement la formation d'agrégats de sol, ces petits grumeaux de terre liés par des champignons et bactéries. Ces agrégats rendent les terres plus aptes à maintenir l'air et l'eau. Moins de croûtes de battance, moins de ruissellement superficiel après les pluies fortes.
Par exemple, il est prouvé que l'introduction régulière de légumineuses tous les 3 ou 4 ans favorise cette meilleure structuration, notamment sur sols argileux réputés difficiles. Et ce n’est pas qu'une idée intuitive : certaines recherches indiquent des chiffres précis de réduction de compaction pouvant atteindre jusqu'à 20 % après plusieurs années de rotations diversifiées. Un sol qui se compacte moins, c’est aussi une économie directe sur le carburant des machines agricoles.
Ce que tout le monde ne sait pas forcément, c'est qu'une bonne rotation des cultures favorise directement la formation de ce qu'on appelle des agrégats stables. Ces petites structures composées de particules minérales et organiques maintiennent le sol bien groupé, donc il se désagrège beaucoup moins facilement sous la pluie. Résultat concret : moins d'érosion et une meilleure infiltration de l'eau de pluie. Un sol vivant retient plus efficacement l'eau puisque les racines variées présentes dans la rotation, notamment celles des légumineuses ou des graminées profondes, favorisent la création de minuscules canaux naturels. Ces mini-passages permettent à l'eau de bien circuler vers les couches profondes du sol et évitent qu'elle ruisselle inutilement à la surface en emportant les nutriments. En prime, ça recharge progressivement les nappes phréatiques. Certains essais de terrain le confirment : sur les parcelles où les rotations sont diversifiées, la retenue en eau peut augmenter jusqu'à 30 % par rapport aux sols en monoculture intensive. Autrement dit, on optimise sérieusement les ressources en eau disponibles, un sacré bénéfice en période de sécheresse, tout en limitant les pertes d'éléments nutritifs essentiels.
Le saviez-vous ?
Certaines plantes dites 'couvrantes', comme la moutarde ou le trèfle, peuvent réduire jusqu'à 80 % l'érosion des sols provoquée par les pluies fortes et les vents violents.
Introduire des légumineuses dans une rotation des cultures peut apporter naturellement entre 30 et 150 kg d'azote par hectare et par an, réduisant ainsi la dépendance aux engrais chimiques.
Une cuillère à café de sol sain peut contenir plusieurs milliards de microorganismes, une biodiversité invisible mais essentielle pour la fertilité du sol et la santé des cultures.
Selon une étude de l'INRAE, diversifier ses cultures sur une exploitation agricole permet de réduire naturellement les populations de parasites et de maladies, limitant ainsi jusqu'à 60 % l'utilisation de pesticides.
Le seigle est excellent quand il est semé en automne : il développe rapidement un réseau racinaire dense, idéal pour protéger ton sol en hiver. Sa biomasse ajoute aussi un max de matière organique à ton sol au printemps. Le sarrasin pousse vite, étouffe très efficacement les mauvaises herbes et attire plein d'insectes pollinisateurs. Petite astuce sympa : semé après une céréale, il redonne un coup de boost à ton sol fatigué. La moutarde blanche est top contre les nématodes nuisibles (ces petits vers qui abîment les racines de tes cultures). Elle pousse en quelques semaines seulement et protège vite contre l'érosion. Enfin, le trèfle incarnat aide grandement à fixer naturellement l'azote dans le sol tout en offrant du nectar aux abeilles : double avantage, sol fertile et biodiversité heureuse. Tu peux alterner ces cultures pour tirer bénéfice de chacune selon les saisons et besoins spécifiques de tes parcelles.
Les racines profondes jouent le rôle de véritables ingénieurs du sous-sol. Avec leur capacité à descendre profondément, parfois jusqu'à plusieurs mètres, elles facilitent l'infiltration de l'eau vers les nappes phréatiques et limitent les pertes liées au ruissellement. Typiquement, la luzerne ou le tournesol possèdent des racines pivot puissantes capables de traverser des couches compactées, facilitant du coup la mise à disposition d'éléments nutritifs difficilement accessibles comme le phosphore et le potassium. Autre avantage très pratique : leurs galeries souterraines servent ensuite de passages privilégiés pour les vers de terre, qui les utilisent pour coloniser plus vite et plus profondément le sol. Et on sait combien les vers de terre sont importants : en se déplaçant, ils produisent du mucus qui fixe les particules de terre et améliore la stabilité structurale du sol. Bref, choisir régulièrement des cultures aux racines profondes dans ta rotation, c'est renforcer concrètement la fertilité durable de ton terrain.
En gros, la fixation biologique de l'azote est gérée principalement par des bactéries symbiotiques présentes sur les racines des légumineuses. Concrètement, les fameux petits renflements qu'on voit souvent sur les racines des plantes comme le trèfle, soja ou la luzerne s'appellent des nodosités, et ce sont des véritables mini-usines à azote. Les bactéries du genre Rhizobium vivant dans ces nodosités captent l'azote atmosphérique (N₂) qui, normalement, est inutilisable directement par les plantes, puis le convertissent en ammoniac (NH₃) assimilable par celles-ci en échange de sucres fournis par les racines : un vrai deal gagnant-gagnant.
Pour que ça fonctionne au top, quelques astuces utiles : inoculer les graines de légumineuses avec les bonnes souches bactériennes augmente nettement la fixation d'azote. Idéalement, il faut aussi éviter l'excès d'engrais azoté chimique : trop d’azote déjà dispo dans le sol rend les bactéries flemmardes et limite la fixation naturelle. Enfin, diversifier les variétés de légumineuses dans ta rotation, comme alterner des lentilles, vesce ou fèves en rotation, ça augmente le spectre microbien et booste durablement la fertilité du sol.
Les rotations de cultures peuvent augmenter jusqu'à 20 % le rendement des cultures suivantes.
Une seule vers de terre peut ingérer jusqu'à 6 tonnes de sol par an, favorisant ainsi sa structure.
Les rotations de cultures peuvent nécessiter jusqu'à 40 % moins d'eau que les monocultures intensives.
Certains types de rotations de cultures peuvent augmenter jusqu'à 4 fois plus la biodiversité des insectes pollinisateurs.
Une bonne rotation de cultures peut permettre jusqu'à 60 % d'amélioration de la fertilité du sol sur le long terme.
Année | Type de culture | Effet sur la biodiversité du sol |
---|---|---|
1 | Céréales (ex : blé) | Favorise certaines bactéries liées à la décomposition de la matière organique riche en cellulose |
2 | Légumineuses (ex : pois, lentilles) | Amélioration de la structure du sol et apport d'azote grâce à la fixation symbiotique |
3 | Cultures de couverture (ex : moutarde, seigle) | Suppressions des pathogènes et des nuisibles, conservation de l'humidité du sol |
4 | Cultures racinaires (ex : carottes, radis) | Amélioration de la porosité et aération du sol, réduction de l'érosion |
Trop diversifier la rotation des cultures, c'est tentant mais pas toujours malin. Souvent, les agriculteurs se lancent dans une rotation complexe pensant booster la biodiversité du sol, mais attention : une trop grande variété peut compliquer inutilement les opérations agricoles sans forcément apporter un bénéfice significatif côté biodiversité. À l'inverse, rester enfermé dans un cycle trop simple (genre blé-maïs chaque année) appauvrit rapidement les sols et favorise les maladies. Le truc, c'est de trouver l'équilibre : un bon mix consiste généralement à alterner quatre ou cinq types de cultures avec des familles variées. Par exemple, combiner céréales, légumineuses fixatrices d'azote (comme le pois ou le trèfle), cultures fourragères et oléagineuses permet à différentes communautés microbiennes de prospérer. Résultat ? On stimule la vie du sol sans trop se casser la tête. Sur des sols à tendance sensible (faibles réserves en nutriments, faible profondeur), mieux vaut privilégier une rotation accessible techniquement et complémentaire biologiquement, en gardant une diversité raisonnable. Le but : profiter des bénéfices écosystémiques d'une rotation variée tout en limitant les risques économiques et techniques d'un plan trop compliqué.
Quand tu pratiques des rotations longues et bien pensées, ça donne une stabilité à ta fertilité du sol sur des années. Au fil du temps, tes plantes restituent chacune des choses différentes au terrain : certaines relâchent des composés organiques riches en carbone, d’autres équilibrent la disponibilité des minéraux, et les légumineuses apportent directement un surplus d’azote. Mais ce n’est pas tout : sous terre, toute une communauté microbienne adapte son activité selon les cultures présentes. Des études montrent d'ailleurs que si la rotation est variée, les populations de microbes bénéfiques peuvent augmenter jusqu’à 20 à 30 % sur une décennie. Une biodiversité diversifiée, ça signifie aussi moins de maladies : tu coupes littéralement l’air sous les pieds aux pathogènes spécialisés qui auraient bien voulu s’installer durablement chez toi. Et plutôt que d’ajouter toujours plus d’engrais chimiques, tu comptes sur tes propres processus naturels. À long terme, les agriculteurs qui misent sur une rotation réfléchie observent que leur rendement annuel reste plus stable avec moins d’intrants. Un sol vivant est également beaucoup plus résilient face aux événements climatiques imprévus comme sécheresses ou fortes pluies. Bref, une bonne rotation, c’est comme une forme d’assurance naturelle pour l’avenir de ton sol.
Les cultures intercalaires boostent directement la biodiversité en attirant des insectes auxiliaires comme les chrysopes, coccinelles ou syrphes, qui régulent naturellement les nuisibles. Certaines espèces, comme le trèfle incarnat ou la phacélie, produisent des fleurs riches en nectar indispensables pour les pollinisateurs sauvages et domestiques, importantes dans les paysages agricoles souvent monotones. En poussant vite entre deux cultures principales, elles limitent aussi instantanément les mauvaises herbes, réduisant nettement l'utilisation d'herbicides. Leurs racines variées apportent rapidement de la matière organique fraîche directement dans les sols, encourageant la multiplication de vers de terre et champignons mycorhiziens. Cette biomasse fraîche améliore la porosité naturelle du terrain, facilitant l'infiltration de l'eau, tout en limitant concrètement les ruissellements qui emportent fertilité et nutriments. Les racines de certaines plantes intermédiaires, comme le radis fourrager ou la moutarde, possèdent même le pouvoir remarquable d'extraire certains nutriments profonds, souvent inaccessibles aux autres cultures, et de les rendre disponibles en surface pour celles qui suivent. Enfin, des cultures intercalaires adaptées fixent rapidement les minéraux dans le sol, évitant leur lessivage lors des précipitations importantes.
Pour obtenir un sol vivant et actif, certains choix de cultures intercalaires sont particulièrement pertinents. Par exemple, le sarrasin pousse vite, étouffe efficacement les mauvaises herbes, capte du phosphore peu accessible et nourrit les pollinisateurs. Sympa cette petite plante, non ? Autre avantageux : la phacélie. Ses fleurs violettes attirent les abeilles et ses racines fines améliorent nettement la structure du sol.
Côté azote, rien de tel qu'une bonne vieille association vesce-avoine. La vesce fixe efficacement l'azote de l'air, pendant que l'avoine pousse vigoureusement et empêche les adventices de s'installer.
Besoin de débloquer le sous-sol compacté ? Choisis le radis fourrager, avec sa longue racine pivotante qui fend et aère naturellement la terre. En se décomposant, les radis laissent aussi derrière eux des nutriments disponibles pour ta culture suivante.
Enfin, une intercalaire maligne peu connue : la combinaison trèfle incarnat-ray-grass italien. Ensemble, ils offrent couverture végétale, fixation modérée d'azote et production rapide de biomasse riche pour nourrir ton sol après incorporation.
Oui, l'utilisation intensive de pesticides peut diminuer nettement la biodiversité du sol en impactant négativement les communautés microbiennes, les vers de terre et d'autres organismes bénéfiques. C'est pourquoi, une gestion raisonnée et la mise en place de rotations diversifiées permettent de réduire significativement la nécessité de produits phytosanitaires.
Les cultures couvrantes les plus utilisées et bénéfiques comprennent la moutarde blanche, la phacélie, l'avoine d'hiver, la vesce commune ou encore le trèfle incarnat. Ces plantes protègent efficacement le sol, réduisent l'érosion, et apportent matière organique et diversité biologique.
La durée optimale dépend des cultures choisies et du type de sol, mais généralement, une rotation sur une période de 3 à 6 ans est recommandée pour bénéficier pleinement de ses effets positifs sur la biodiversité du sol et éviter l'épuisement des nutriments spécifiques.
Les légumineuses (comme les lentilles, pois, fèves, luzernes ou trèfles) possèdent des bactéries symbiotiques capables de fixer naturellement l'azote atmosphérique dans le sol. Cela améliore sa fertilité tout en réduisant les besoins en engrais chimiques azotés et en enrichissant la biodiversité microbienne du sol.
Une mauvaise gestion des rotations se manifeste généralement par une diminution graduelle du rendement des cultures, une croissance accrue des mauvaises herbes résistantes, des problèmes récurrents de maladies des végétaux ainsi qu'une détérioration visible de la structure du sol (compactage, manque d'eau, formation de croûte de battance).
Oui, la rotation est bénéfique quelle que soit la superficie travaillée. Même sur de petites parcelles ou dans des jardins potagers, une rotation adéquate aide à maintenir la fertilité du sol, limite considérablement la propagation des maladies, parasites, et pousse efficacement la biodiversité globale dans vos sols.
Les cultures intercalaires (plantées entre deux cultures principales) augmentent la couverture végétale du sol et réduisent son exposition directe aux éléments. Elles limitent l'érosion, retiennent l'humidité, protègent contre les mauvaises herbes et enrichissent le sol en matière organique et en diversité biologique.
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Question 1/5