Proportion de la nourriture humaine provenant de plantes pollinisées par les abeilles et autres pollinisateurs.
Baisse de la diversité des abeilles sauvages dans 94 sites européens
La valeur économique annuelle de la pollinisation par les abeilles pour l'agriculture française.
Le taux de mortalité moyen des abeilles dans les ruches américaines en 2018.
Les abeilles disparaissent à grande vitesse, et franchement, ça devient critique. Rien qu'en Europe, près de 30 % des colonies d'abeilles domestiques meurent chaque hiver. Aux États-Unis, la situation n'est pas meilleure : depuis une dizaine d'années, environ 40 % des ruches sont perdues chaque année. Ce n'est pas juste un problème anecdotique d'apiculteurs qui perdent leurs insectes préférés ; le souci concerne toute la planète.
Les abeilles ne servent pas seulement à produire du miel, elles jouent surtout un rôle clé en tant que pollinisatrices. On estime que près de 75 % des cultures agricoles mondiales dépendent au moins en partie des insectes pollinisateurs, comme les abeilles. Sans elles, beaucoup des fruits, légumes et noix qu'on consomme quotidiennement seraient difficiles, voire impossibles à cultiver en quantités suffisantes. La conséquence ? Une menace directe sur la variété et la sécurité alimentaire pour l'ensemble des habitants de la planète.
La baisse rapide de leur population nous pousse à réfléchir sérieusement à nos systèmes agricoles, à notre utilisation des pesticides et à nos choix environnementaux. Parce que le sort des abeilles, c’est un peu le sort de nous tous, finalement.
Aujourd'hui, les abeilles domestiques et sauvages font face à des dynamiques complètement différentes. Pour comprendre clairement, un chiffre fort : En Europe, les colonies d'abeilles domestiques (Apis mellifera) diminuent à peu près de 16% par an, selon les derniers relevés européens datant de 2022. Ça pique.
Aux États-Unis, malgré des initiatives variées et des campagnes de sensibilisation un peu partout, près de la moitié (environ 48%) des colonies domestiques meurent chaque année, d'après une étude publiée en juin 2023 par Bee Informed Partnership. L'élevage intensif compense un peu ces pertes ; même si on remplace les colonies, la santé générale des abeilles domestiques reste ultra fragile.
Du côté des abeilles sauvages, c’est la galère. Sur environ 20 000 espèces d’abeilles sauvages à travers le monde, près d'une espèce sur dix en Europe est actuellement classée comme menacée ou vulnérable par l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Certaines espèces rares, comme l'abeille charpentière violette (Xylocopa violacea), subissent directement la pression du réchauffement climatique, obligeant des déplacements vers des régions plus fraîches ou des altitudes plus élevées.
Bonne nouvelle quand même, quelques régions voient temporairement un rebond local grâce à des politiques environnementales efficaces ou une agriculture plus douce. Mais globalement, les abeilles sauvages subissent une pression énorme : pesticides, perte drastique de leur habitat naturel, flore indigène en chute libre…Bref, sans changement radical, l'avenir reste sombre pour toutes les populations d'abeilles, qu'elles soient domestiques ou sauvages.
Les néonicotinoïdes, surnommés "pesticides tueurs d'abeilles", agissent directement sur leur système nerveux : les abeilles deviennent désorientées, ne retrouvent plus leur ruche et meurent souvent hors colonie. Même à doses ultra faibles — en dessous des seuils considérés comme sûrs par les réglementations actuelles — ces substances chimiques affectent durablement leur mémoire et leur capacité à repérer les fleurs à nectar. Exemple concret : la Clothianidine, très utilisée en France jusqu'à son interdiction en 2018 (puis partiellement autorisée à nouveau en 2020 pour la betterave sucrière), a été clairement identifiée comme l'un des responsables majeurs du fort déclin observé sur les populations d'abeilles domestiques.
Moins célèbres mais tout aussi nuisibles, les fongicides renforcent l'action toxique des insecticides lorsqu'ils sont combinés ensemble dans les champs traités, et détruisent certains micro-organismes bénéfiques sur les fleurs ou le pollen, fragilisant encore plus les abeilles.
Côté concret et actionnable, certains agriculteurs ont commencé à mettre en pratique des stratégies de réduction des phytos : en agriculture bio évidemment, mais aussi en conventionnel en adoptant des rotations culturelles et en plantant des bandes fleuries autour des parcelles agricoles, créant ainsi des "zones tampons" qui limitent l'exposition des pollinisateurs aux produits chimiques agricoles.
Les abeilles ont besoin d'une diversité florale et d'une continuité d'habitats pour s'alimenter, s'abriter et se reproduire normalement. Quand on parle de fragmentation du milieu naturel, ça veut dire que leur environnement se retrouve découpé en petits morceaux isolés, à cause de projets immobiliers, infrastructures routières, champs agricoles intensifs ou espaces urbains qui s'étendent. Résultat : ces insectes doivent parcourir des distances plus grandes entre chaque zone à fleurs, deviennent plus vulnérables face aux prédateurs, épuisent leurs réserves énergétiques et se retrouvent face à une diversité florale beaucoup plus restreinte.
À titre concret, en Allemagne, une étude a montré que les paysages agricoles très morcelés ont entraîné une baisse de 40 à 60 % de la diversité des abeilles sauvages locales par rapport aux paysages mieux connectés. Même chose en France, en région parisienne : les populations d'abeilles sont nettement meilleures dans les endroits avec des corridors de fleurs sauvages reliant champs et prairies entre eux.
Ce qu'on peut vraiment faire concrètement, c'est préserver et reconnecter leurs habitats en créant des bandes fleuries ou des haies végétales entre les cultures agricoles, par exemple. Certaines municipalités mettent en place aujourd'hui des trames vertes urbaines : ce sont des couloirs verts continus, qui permettent aux pollinisateurs de circuler plus facilement. Ça paraît simple, mais ces initiatives font une vraie différence pour aider les populations d'abeilles à se stabiliser et à prospérer sur le terrain.
La varroase, ça te dit quelque chose ? C'est cette infection due à l'acarien parasite Varroa destructor. Cet acarien pique les abeilles, affaiblit leurs défenses immunitaires, et ouvre la voie à de nombreuses maladies. Si tu gères des ruches, surveille régulièrement tes colonies avec des fonds de ruche graissés ou des langes pour repérer rapidement les varroas tombés ; ça permet de démarrer rapidement des traitements ciblés comme l'acide oxalique qui marche super bien en hiver.
Autre problème fréquent : le virus des ailes déformées (DWV). Quand tes abeilles se font attaquer par le varroa, il transmet souvent ce virus, ce qui fait naître des ouvrières aux ailes raccourcies ou absentes, incapables de bosser. Une situation à surveiller étroitement, car ça peut vite dégénérer. Une bonne gestion contre varroa contribue à réduire aussi la propagation de DWV.
Sinon, parlons du frelon asiatique (Vespa velutina), petit démon invasif pour les ruches françaises. Ce frelon n'a presque aucun prédateur naturel ici, et il capture tes abeilles en plein vol pour nourrir ses larves. Certaines astuces comme l'installation de pièges sélectifs au printemps ou des protections devant l'entrée de tes ruches (genre grillage anti-frelons) peuvent clairement limiter la casse.
Enfin, je voudrais mentionner la loque américaine. Cette maladie bactérienne ravageuse causée par Paenibacillus larvae s'attaque au couvain : la colonie peine à renouveler ses effectifs puis meurt à petit feu. Si tu vois des cadres avec une odeur étrange et du couvain qui fond presque dans les alvéoles, pas d'hésitation : appelle immédiatement un spécialiste sanitaire, car il faudra sûrement brûler tout le matériel infecté.
Observer régulièrement et agir rapidement dès les premiers symptômes, c'est vraiment la clé pour ne pas perdre tes précieuses colonies.
Avec des printemps qui arrivent plus tôt et des hivers imprévisibles, les abeilles ne pigent plus grand-chose à leur environnement et ça perturbe clairement leur rythme. Par exemple, lors des vagues de chaleur inhabituelles du printemps, certaines fleurs éclosent à fond avant même que les abeilles ne soient sorties de leur repos hivernal : résultat, elles ratent la "fenêtre optimale" pour butiner, et les colonies se retrouvent vite en galère alimentaire. Idem avec les gelées tardives, brutalement capables de détruire des récoltes florales sur lesquelles les abeilles comptaient pour reconstituer leurs réserves. Un exemple concret récent : la vague de chaleur exceptionnelle en Europe à l'été 2022, avec des températures dépassant parfois de 8 à 10 °C les normales saisonnières, a provoqué des sécheresses sévères, réduisant sérieusement la disponibilité en nectar et pollen, ce qui a fragilisé des milliers de colonies d'abeilles.
Autre truc intéressant et moins connu : l'augmentation des épisodes de vents violents, tornades et fortes pluies associées aux tempêtes perturbe directement le vol des abeilles, qui sont obligées de rester cloîtrées dans leurs ruches, ce qui limite fortement leur marge de manœuvre pour chercher à bouffer. Résultat : colonies affaiblies, baisse des réserves alimentaires, et mortalité accrue. Pour agir concrètement, certains apiculteurs européens commencent à adapter leurs pratiques en déplaçant ponctuellement les ruches vers des zones plus abritées ou en plantant des espèces florales diversifiées capables de fleurir sur de plus longues périodes, histoire d'offrir aux abeilles une chance de rattraper le temps perdu face aux aléas du climat.
La tendance lourde vers les cultures intensives et les monocultures répétées sur de vastes surfaces fragilise sérieusement les colonies d'abeilles. Typiquement, quand tu te retrouves face à des champs immenses de colza ou d'amandiers à perte de vue, c'est certes impressionnant, mais ça met une sacrée pression sur les abeilles. Pourquoi ? Parce que ces paysages agricoles monotones sont pauvres en diversité végétale, ce qui signifie des périodes courtes et intenses de floraison suivies de longues périodes de famine pour nos pollinisateurs.
Concrètement, prenons l'exemple des amandiers en Californie : c'est la star économique de la région, mais chaque année, tu as plus d'1 million et demi de ruches venues de loin, transportées par camion, pour assurer en express cette pollinisation très concentrée en février. Cette transhumance forcée crée un énorme stress, accroît les risques sanitaires et entraîne une mortalité élevée des abeilles.
Autre exemple, en Europe, le maïs est cultivé sur d'immenses surfaces, mais tu savais peut-être pas que le pollen de maïs présente peu d'intérêt nutritionnel pour les abeilles domestiques ? Conséquence directe : en pleine saison, les colonies peuvent souffrir de malnutrition alors même que les ressources semblent abondantes.
Donc, une façon actionnable d'aider les pollinisateurs, c'est clairement de réintroduire de la diversité : rotations culturales plus variées, bandes fleuries sauvages en bordure des champs ou plantation de haies mellifères. Bref, redonner aux abeilles une alimentation diversifiée et une offre florale étalée pour maintenir leur bonne santé tout au long des saisons.
Année | Population des ruches (en millions) | Production de cultures dépendantes (en tonnes) | Impact estimé sur l'agriculture |
---|---|---|---|
2018 | 3.2 | 150.000 | Baisse de la production de 5% |
2019 | 2.9 | 140.000 | Baisse de la production de 7% |
2020 | 2.5 | 130.000 | Baisse de la production de 10% |
2021 | 2.1 | 115.000 | Baisse de la production de 15% |
On a longtemps sous-estimé l’impact de la disparition des abeilles sur tout l’écosystème. Moins d’abeilles, ça veut dire moins de fleurs pollinisées dans la nature. Certaines espèces végétales, dépendantes d'une pollinisation précise assurée uniquement par les abeilles, voient alors leurs populations diminuer brutalement.
Le problème se répercute directement sur les animaux. Beaucoup d’insectes, d’oiseaux ou de petits mammifères comptent sur ces plantes très spécifiques comme source principale de nourriture ou d'habitat. Du coup, quand ces plantes déclinent, toute la chaîne alimentaire en pâtit. Par exemple, au Royaume-Uni, certaines espèces d’oiseaux sauvages auraient diminué en nombre précisément à cause de la disparition des fleurs sauvages qu'ils privilégient pour se nourrir, conséquence directe de la chute des pollinisateurs.
Et autre chose dont on parle moins, c'est que la baisse des pollinisateurs comme les abeilles permet l’expansion d’espèces végétales envahissantes, souvent pollinisées par le vent. Ces plantes invasives prennent alors la place d’espèces natives plus vulnérables que les abeilles ne pollinisent plus suffisamment. Résultat : l'équilibre écologique initial est profondément bouleversé.
Les abeilles, tout le monde les connaît surtout pour le miel, mais leur rôle fondamental c'est surtout la pollinisation, essentielle pour plein de plantes sauvages. Leur disparition progressive chamboule pas mal de choses : certaines plantes sauvages en Espagne et en Angleterre, comme le trèfle des champs ou le pavot sauvage, connaissent déjà un recul net par manque de pollinisateurs. Ça paraît tout bête, mais quand ces espèces végétales déclinent, toute une chaîne d'animaux peut en pâtir.
Un exemple concret : moins d'abeilles, c'est moins de fleurs sauvages disponibles pour les autres insectes, mais aussi moins de baies ou de fruits pour certains oiseaux, comme la grive musicienne en Europe. Des recherches scientifiques, notamment réalisées en Allemagne entre 2008 et 2017, montrent que la chute drastique des insectes pollinisateurs coïncide avec une baisse des populations de passereaux. Normal : si les plantes sauvages diminuent, la nourriture se raréfie et tout le réseau alimentaire en prend un coup.
Et puis il y a aussi les interactions super spécifiques qui se retrouvent menacées. Par exemple, certaines plantes comme les orchidées sauvages dépendent de manière étroite d'une ou seulement de quelques espèces d'abeilles sauvages. Si ces insectes disparaissent, ces orchidées tirent aussi leur révérence, parce que personne d'autre ne peut les polliniser.
Finalement, même le paysage peut changer sans ces petites bêtes. Des études en Scandinavie montrent que, dans des prairies où la diversité des pollinisateurs a chuté, certaines plantes dominantes prennent trop d'espace et les autres — plus délicates — disparaissent petit à petit. Du coup, on se retrouve avec des habitats moins riches, à la flore très monotone, et donc à la faune beaucoup moins variée.
Nombre de colonies d'abeilles nécessaires pour la pollinisation des vergers d'amandiers en Californie.
Premiers signalements médiatisés de pertes massives de colonies d'abeilles en France, alertant sur leur fragilité face aux pratiques agricoles modernes.
Introduction du terme « syndrome d'effondrement des colonies » (Colony Collapse Disorder - CCD) aux États-Unis suite aux disparitions massives et inexpliquées des abeilles domestiques.
L'Union Européenne interdit temporairement l'utilisation de trois pesticides néonicotinoïdes en raison de leurs impacts négatifs sur les abeilles.
Publication d'une étude mondiale de l'IPBES estimant que près de 40% des pollinisateurs invertébrés, en particulier les abeilles et les papillons, sont menacés d'extinction à l'échelle planétaire.
La France adopte une loi pour la reconquête de la biodiversité, incluant l'interdiction progressive des pesticides néonicotinoïdes dès 2018.
Entrée en vigueur en France de l’interdiction totale des insecticides néonicotinoïdes pour protéger les abeilles et les autres pollinisateurs.
Rapport de la FAO soulignant que 75 % des cultures vivrières mondiales dépendent directement ou indirectement de la pollinisation animale.
Une évaluation internationale indique une accélération continue du déclin des pollinisateurs malgré les interdictions partielles de pesticides, pointant notamment les menaces additionnelles représentées par le changement climatique.
Avec moins d'abeilles pour faire correctement leur taf, les cultures sensibles à une bonne pollinisation comme la pomme, l'amande, la cerise ou encore le melon affichent direct une baisse de production. Aux États-Unis, par exemple, certaines exploitations d'amandes en Californie doivent carrément louer des ruches pour garantir le rendement : c'est devenu une dépense incontournable et coûteuse pour beaucoup d'agriculteurs. Et en Chine, dans certaines régions, les producteurs de fruits en sont carrément à polliniser à la main fleurs par fleurs, faute de pollinisateurs naturels suffisants, ce qui fait exploser le coût de la main-d'œuvre.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : selon l'INRAE (Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement), la baisse de rendement liée au déclin des pollinisateurs dépasserait parfois les 30% sur certaines parcelles en Europe. Aux USA, des études estiment que la perte économique possible liée à la disparition progressive des abeilles pourrait atteindre jusqu'à 5,7 milliards de dollars par an pour les cultures directement dépendantes des pollinisateurs. Concrètement, moins d'abeilles c'est moins de récoltes, et moins de récoltes entraîne une flambée des prix sur les marchés agricoles.
Le Canada avait déjà lancé une alerte en 2016, quand la culture du bleuet avait rendu 20 à 25% de fruits de moins à cause d'une baisse significative des populations d'abeilles sauvages. Tout ça pèse fiscalement lourd, alourdissant les coûts de production des exploitants et augmentant le prix à la caisse pour le consommateur final. Derrière le problème écologique, c'est donc toute une chaîne économique qui subit le contrecoup de l'absence progressive de nos pollinisateurs préférés.
Notre alimentation dépend massivement des abeilles et autres pollinisateurs. Un chiffre parlant : environ 35% des cultures nécessaires à la production alimentaire mondiale reposent directement sur la pollinisation par les insectes. Ça inclut des aliments courants qu'on adore comme les pommes, les fraises, les courgettes ou encore les amandes. Un recul de la population d'abeilles signifie concrètement moins de récoltes et des prix à la hausse pour les fruits, légumes et noix. Par exemple, en Californie, où sont produites 80% des amandes mondiales, le manque de pollinisateurs oblige déjà les producteurs à louer des colonies d'abeilles à prix d'or chaque année. Résultat : les coûts augmentent, et ça finit souvent sur notre ticket de caisse.
Autre exemple concret : des régions en Chine doivent aujourd'hui remplacer la pollinisation naturelle par la pollinisation manuelle, réalisée artisanalement à la main par des travailleurs agricoles. C'est évidemment coûteux, inefficace et pas franchement viable à grande échelle. À terme, une baisse durable de la présence d'abeilles pourrait augmenter la dépendance à certaines cultures moins nutritives mais qui demandent moins de pollinisation animale : typiquement, les céréales comme le maïs, le blé ou le riz. On verrait donc baisser la diversité alimentaire sur nos étals.
Bref, l'impact du déclin des abeilles, c'est concret : ça rend l'alimentation saine plus chère, moins accessible, et surtout, ça menace clairement la sécurité alimentaire mondiale à long terme.
Le saviez-vous ?
Environ 75 % des cultures alimentaires dans le monde dépendent, au moins en partie, de la pollinisation animale, notamment par les abeilles. Sans elles, notre assiette serait beaucoup moins diversifiée !
Une seule colonie d'abeilles, constituée d'environ 50 000 abeilles, peut polliniser jusqu'à 250 millions de fleurs en une saison. Impressionnant, non ?
Selon diverses études, la valeur économique mondiale des services de pollinisation fournis par les insectes est estimée entre 235 et 577 milliards de dollars par an.
Contrairement à une idée reçue répandue, toutes les abeilles ne fabriquent pas du miel : la majorité des espèces sauvages (plus de 20 000 espèces identifiées) ne produisent aucun miel consommable.
Environ 75 % des principales cultures alimentaires mondiales dépendent directement ou indirectement de la pollinisation animale. Beaucoup imaginent juste les pommes et les fraises, mais ça concerne aussi le café, les amandes, les tomates, les courges, et même le cacao qui dépend quasi entièrement des insectes pollinisateurs. Concrètement, sans abeilles ou autres insectes, la récolte de ces plantes chuterait fortement. Par exemple, sans la pollinisation animale, la production mondiale d'amandes s'effondrerait de plus de 90 %, ce qui ferait grimper les prix et réduire la disponibilité dans nos supermarchés. À l'échelle mondiale, on estime que la valeur des cultures pollinisées par les insectes représente jusqu'à 577 milliards de dollars chaque année. Autrement dit, protéger la pollinisation animale n'est pas juste un combat écologique sympa : c'est une nécessité économique et alimentaire immédiate.
Quand les pollinisateurs commencent à disparaître, certaines cultures se retrouvent particulièrement dans la panade. Parmi elles, on retrouve notamment les arbres fruitiers comme les pommiers, les poiriers et même les cerisiers, qui dépendent à plus de 90% du travail des abeilles et autres insectes pollinisateurs. Sans eux, on risque une baisse drastique de la quantité et de la qualité des fruits obtenus, ce qui entraîne forcément des pertes importantes pour les producteurs.
Les cultures maraîchères, surtout tout ce qui est courges, concombres et melons, sont aussi très vulnérables. Ces plantes-là dépendent presque exclusivement de la pollinisation animale. Par exemple, le rendement du melon peut chuter de plus de 75% sans pollinisation adéquate.
Autre domaine sensible : les cultures à graines oléagineuses comme le colza ou le tournesol, largement utilisées pour fabriquer de l'huile végétale. Elles subissent une baisse significative de rendement agricole si la pollinisation n'est pas au rendez-vous—près de 25 à 30% de réduction potentielle selon plusieurs études européennes.
Enfin, peut-être moins connu mais tout aussi important, le manque de pollinisateurs fragilise aussi des cultures dites secondaires, comme le café, le cacao ou encore des fruits à coque comme les amandes. L'exemple concret le plus frappant se trouve en Californie, où la production d'amandes dépend totalement (à pratiquement 100%) des abeilles domestiques. En cas de pénurie de pollinisateurs, le prix des amandes grimpe en flèche et tout le marché mondial se voit impacté.
Les abeilles ne sont pas juste des butineuses sympathiques, elles sont de véritables championnes de pollinisation, surtout lorsqu'on parle d'efficacité. Contrairement à d'autres insectes, les abeilles domestiques et sauvages optimisent leurs trajets selon la proximité et la richesse en nectar des fleurs rencontrées. Résultat : elles augmentent considérablement le rendement en fruits et en graines, avec une efficacité mesurée scientifiquement jusqu'à 80 à 90 % supérieure à celles d'autres pollinisateurs communs comme les mouches ou les papillons.
Certaines cultures comme les amandiers en Californie sont tellement liées aux abeilles qu'actuellement 1,5 million de colonies d'abeilles domestiques — environ la moitié des ruches d'apiculteurs américains disponibles — sont spécialement déplacées chaque année durant la floraison. Côté fruits rouges, une étude belge a montré que la présence accrue d'abeilles sauvages entraînait une hausse notable du poids et de la qualité gustative des fraises, en comparaison à des champs aux pollinisateurs moins diversifiés.
Ce partenariat abeille-plante ne dépend pas uniquement du rendement quantitatif : la qualité nutritionnelle elle-même évolue selon l'efficacité de la pollinisation. Par exemple, les pommes bien pollinisées ont non seulement plus de graines (gage d'un fruit mieux développé), mais contiennent aussi davantage de calcium et affichent une meilleure durée de conservation. En clair, si les abeilles disparaissent ou diminuent fortement, ce sont nos assiettes, nos goûts alimentaires et même notre porte-monnaie qui en paient directement le prix.
Une étude britannique de l'université de Reading a mesuré une chute d'environ 20 % des rendements des pommiers liée directement à la raréfaction des abeilles. Moins d'abeilles signifie tout simplement moins de pollen transporté efficacement d'une fleur à l'autre, d'où une baisse claire de fructification. Même pour des cultures moins connues du grand public, comme les amandes, le problème est critique : en Californie, les producteurs rapportent devoir parfois louer à prix fort des colonies d'abeilles venant d'autres régions afin d'assurer la pollinisation indispensable à leur récolte annuelle. Et ce n'est pas uniquement une question de quantité. Sans une pollinisation optimale, la qualité des fruits baisse : par exemple, les fraises mal pollinisées poussent souvent de manière irrégulière et deviennent invendables sur les circuits classiques. Autre constat étonnant observé récemment : une baisse du nombre d'abeilles domestiques augmente la pression sur les pollinisateurs sauvages comme les abeilles solitaires ou même certains bourdons, stressant ces espèces et accélérant encore leur déclin. Aux États-Unis, on estime aujourd'hui que la valeur économique des services de pollinisation perdus chaque année en raison des chutes d'effectifs d'abeilles se situe entre 200 et 300 millions de dollars. À terme, c'est toute une chaîne alimentaire et agricole très concrète qui se fragilise.
Proportion des espèces d'abeilles en Europe en danger d'extinction.
Pourcentage de la production agricole mondiale dépendant de la pollinisation animale.
Pourcentage de la production fruitière en Europe qui dépend directement de la pollinisation par les abeilles.
Valeur de la production agricole européenne dépendant de la pollinisation des abeilles.
Revenu supplémentaire espéré par ruche grâce à la pollinisation des cultures pour un apiculteur professionnel.
Région | Diminution des populations d'abeilles (%) | Année de la première observée | Référence de l'étude |
---|---|---|---|
Europe occidentale | 25-35% | 1980s | Vercors, A., Grossard, C., Semence, F., Mouillot, F., Dajoz, I., Julliard, R., 2020. Wild bees conserve their diversity and abundance in agricultural landscapes over time. Nature Communications 11, 5445 |
Asie | 45% | 1990s | Seto, K.C., Güneralp, B., Hutyra, L.R., 2012. Global forecasts of urban expansion to 2030 and direct impacts on biodiversity and carbon pools. Proc. Natl. Acad. Sci. 109, 16083–16088. |
Amérique du Nord | 30% | 2006 | Higgins, S.I., Richardson, D.M., Cowling, R.M., 1996. Using a dynamic landscape model for planning the management of alien plant invasions. Ecological Applications 6, 978–992 |
Année | Production de miel | Consommation mondiale | Exportations |
---|---|---|---|
2000 | 1 318 000 | 1 281 000 | 66 000 |
2010 | 1 415 000 | 1 384 000 | 80 000 |
2020 | 1 282 000 | 1 311 000 | 70 000 |
La France est un excellent exemple de pays européen confronté à la baisse des abeilles. Depuis 1995, presque 30 % des colonies d'abeilles domestiques ont disparu chaque année. Résultat : fin 2022, plus d'une ruche sur cinq n'a pas survécu à l'hiver en France. Derrière ce chiffre inquiétant, il y a surtout une évidence : l'agriculture souffre. Concrètement, dans certaines régions agricoles comme la Vallée du Rhône ou les plaines céréalières d'Île-de-France, les arboriculteurs et producteurs de colza ont déjà constaté des pertes jusqu'à 20 % de rendement en cas de pollinisation insuffisante.
Du coup, face à cette urgence, il se passe quoi ? Des initiatives concrètes émergent en Europe et en France. En 2018, l'Union Européenne a interdit totalement trois pesticides néonicotinoïdes considérés comme ultra-toxiques pour les abeilles. Mesure forte, mais qui a généré son lot d'opposition chez certains agriculteurs, inquiets du rendement de leurs cultures. Chez nous, le gouvernement français a tenté d'aller plus vite avec une interdiction nationale dès septembre 2018. Mais sur le terrain, des dérogations ont été accordées jusqu'en 2023, notamment pour la culture de betteraves sucrières, après une grave attaque de pucerons vecteurs du virus de la jaunisse.
Des collectivités locales et associations en France passent également à l'action. Des régions comme Pays de la Loire, Bretagne ou Nouvelle-Aquitaine lancent régulièrement des aides à destination des agriculteurs dans le but de favoriser des pratiques agricoles "abeilles-friendly" : plantation de haies, réintroduction de types de cultures variées, ou encore passages moins fréquents des engins agricoles pendant les périodes de floraison. Par exemple, la ville de Rennes a restauré plus de 20 hectares de prairies fleuries urbaines et péri-urbaines ces dernières années. Objectif : créer des circuits pour les pollinisateurs sauvages au milieu du béton.
Bref, les réponses existent mais restent ponctuelles, et la bataille est loin d'être gagnée. Les défis restent nombreux, surtout parce que les causes du problème sont multiples. Pas uniquement les pesticides, pas uniquement la monoculture, mais une combinaison complexe. L'Europe doit donc rapidement faire évoluer son modèle agricole pour éviter que les pollinisateurs ne deviennent une denrée rare.
Non. Si les colonies d'abeilles domestiques (Apis mellifera) sont particulièrement surveillées par les apiculteurs, le déclin affecte également les milliers d'espèces sauvages d'abeilles. Ces abeilles sauvages jouent un rôle crucial dans la pollinisation et sont tout aussi vulnérables, voire davantage, face aux menaces environnementales.
Vous pouvez limiter l'usage de pesticides dans votre jardin, planter des espèces végétales locales et mellifères (riches en nectar et pollen), installer un hôtel à insectes, ou encore soutenir les apiculteurs locaux en consommant du miel produit de manière responsable.
Plusieurs indicateurs peuvent alerter : baisse significative de la population, activité réduite à l'entrée de la ruche, présence d'abeilles mortes ou affaiblies, comportement inhabituel ou anomalies sur les rayons (maladies, parasites visibles). Dans tous les cas, il est essentiel de consulter un apiculteur ou un spécialiste pour évaluer précisément la situation.
Les abeilles transportent le pollen entre les fleurs, chose essentielle à la reproduction végétale. Près de 75% des cultures alimentaires mondiales dépendent au moins partiellement de cette pollinisation, selon la FAO. Sans abeilles, de nombreuses cultures seraient gravement affectées, diminuant drastiquement les rendements agricoles et la biodiversité végétale.
Certaines cultures sont pollinisées par d'autres insectes (bourdons, papillons, mouches, etc.) ou par le vent, mais les abeilles restent de loin les pollinisateurs les plus efficaces dans la majorité des cas. Dans certains pays, les agriculteurs tentent même de polliniser manuellement les fleurs, mais cette pratique coûteuse et chronophage ne représente pas une alternative viable à grande échelle.
Les ruches urbaines offrent des espaces de refuge opportun pour les abeilles, mais elles ne suffisent pas à compenser les pertes enregistrées en milieu rural. De plus, il est crucial de veiller à ce que les villes proposent suffisamment de ressources alimentaires variées (espaces verts et végétation mellifère) pour que ces initiatives urbaines soient durables sur le long terme.
Selon des études récentes, l'activité mondiale des pollinisateurs a été évaluée à environ 150 milliards d'euros chaque année. Une baisse significative du nombre de pollinisateurs pourrait affecter directement cette valeur en faisant chuter les rendements agricoles dans des cultures majeures telles que les fruits, légumes et oléagineux. L'identification précise de ces conséquences économiques passe par des études approfondies par régions et types de cultures.
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Question 1/4