Consommation responsable de produits de la merGuide pour une pêche durable

26 minutes de lecture
Consommation responsable de produits de la mer : Guide pour une pêche durable

Introduction

Qu'est-ce que la pêche durable ?

La pêche durable, c'est aller chercher les ressources marines sans foutre en l'air les écosystèmes. Ça implique d'utiliser des méthodes précises, sélectives, pour éviter de prendre accidentellement des espèces qu'on ne veut pas, ce qu'on appelle les prises accessoires. Une technique efficace est par exemple la pêche à la ligne ou encore les casiers avec trappe sélective. On vise à préserver suffisamment de poissons reproducteurs dans l'océan pour que leurs populations puissent se renouveler naturellement. Concrètement, pour être considérée comme durable, une pêcherie doit respecter certains critères précis, comme des quotas de captures basés sur des données scientifiques régulières sur l'état des stocks, la taille minimale des poissons capturés et un strict respect des périodes de reproduction. Bref, pêcher durablement c'est anticiper et prévoir pour ne pas ruiner la mer à moyen ou long terme, tout en permettant aux pêcheurs de vivre correctement de leur boulot.

80,000 tonnes

Nombre de tonnes de débris plastiques estiment les chercheurs qui flottent sur l'océan Pacifique Nord, formant ainsi le '7ème continent de plastique'.

50 milliards

Nombre de dollars de pertes annuelles liées à la surpêche dans le monde, en incluant les coûts liés à la perte de revenus et d'emplois.

90 %

Pourcentage des grandes espèces de poissons qui ont disparu des océans depuis 1950, principalement en raison de la surpêche.

2,7 %

Pourcentage des émissions mondiales de gaz à effet de serre provenant du secteur de la pêche et de l'aquaculture, contribuant ainsi au changement climatique.

Importance écologique des océans et des stocks marins

Les océans nous rendent un sacré service : ils absorbent environ 30 % du CO₂ produit par les activités humaines, régulant ainsi le climat et limitant le réchauffement. Ils hébergent également une biodiversité impressionnante, avec plus de 250 000 espèces marines recensées aujourd'hui et potentiellement plus de deux millions encore inconnues à découvrir.

Les récifs coralliens, à eux seuls, réunissent près d'un quart de toutes les espèces marines alors qu'ils occupent moins de 0,1 % de la surface océanique. C'est dire s'ils sont précieux. Ces récifs servent d'habitats et de nurseries à une multitude de poissons, protégeant ainsi l'ensemble de la chaîne alimentaire sous-marine.

Les stocks de poissons jouent aussi un rôle important. Par exemple, les grands prédateurs marins comme le thon, les requins, ou les espadons gardent les populations de plus petits poissons sous contrôle, évitant ainsi des déséquilibres écologiques majeurs. Quand ces prédateurs disparaissent, c'est tout l'écosystème qui part de travers—comme on peut le voir dans certaines zones après une pêche excessive.

Et puis il ne faut pas oublier que beaucoup d'espèces marines sont de vraies ingénieures écologiques. Prends les huîtres : un seul individu adulte peut filtrer jusqu'à 200 litres d'eau par jour, contribuant ainsi significativement à la purification des écosystèmes côtiers.

Même les baleines participent activement à la régulation du climat. Leurs déjections stimulent la croissance du phytoplancton qui, à lui seul, produit environ 50 % de l'oxygène de la planète et stocke chaque année plusieurs dizaines de milliards de tonnes de carbone dans les eaux profondes. Pas mal pour un organisme microscopique, hein ?

Bref, préserver les océans et les stocks marins, ce n'est pas juste une lubie écologiste. C'est assurer un équilibre qui nous concerne tous directement, jusque dans nos assiettes.

État des lieux des stocks de poissons

Surexploitation et épuisement des ressources

Quand on parle de surexploitation, on vise concrètement le fait de capturer les poissons plus vite qu'ils ne peuvent se reproduire. Aujourd'hui, selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture), environ 35% des stocks mondiaux de poissons sont surexploités. C'était seulement 10% dans les années 1970 : la situation empire.

Pour visualiser, prends la morue de Terre-Neuve au Canada : avec une pêche intensive qui a décimé 99% de sa population entre les années 1960 et 1990, elle n'a toujours pas pleinement récupéré aujourd'hui. Résultat : la pêche commerciale de morue reste limitée dans cette région depuis plus de 30 ans.

Autre exemple, les grands prédateurs marins comme les thons rouges, les espadons et les requins ont vu leur nombre diminuer drastiquement—entre 60 à 90% selon les espèces. Leur absence bouleverse complètement l'équilibre des chaînes alimentaires.

La surexploitation n'épuise pas seulement les poissons concernés : elle met en péril des écosystèmes marins entiers, réduit la biodiversité et fragilise la sécurité alimentaire d'environ 3 milliards de personnes qui dépendent principalement des produits de la mer pour leur alimentation quotidienne.

L'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) estime que 7 des 10 espèces les plus exploitées à commercialement sont en danger. Autant dire clairement : capturer à ce rythme n'est plus du tout une option durable à long terme.

Espèces les plus menacées

On connaît tous le thon rouge : adoré pour les sushis, mais depuis les années 80, l'espèce a décliné d'environ 85 % à cause de la surpêche de luxe. Situation critique aussi pour l'anguille européenne, dont les populations ont chuté de 90 % en raison principalement de la surpêche, des barrages et de la pollution qui bloquent sa migration.

Moins connu, le mérou brun de Méditerranée voit également sa survie fortement compromise. Sa pêche intensive pour sa chair réputée a bousculé tout l'équilibre local. Pareil pour le requin-marteau halicorne, malheureusement victime d'une pêche ciblée pour ses ailerons vendus une fortune en Asie. À cause de ça, ses populations se sont effondrées d'environ 80 % ces trente dernières années.

Du côté des profondeurs, la légine australe, surnommée "or blanc", est très recherchée par les pêcheurs illégaux près de l'Antarctique. La pêche pirate, hors quotas, menace directement la survie de cette espèce. Enfin, il faut mentionner l'esturgeon européen, péché de manière abusive pour ses œufs, le fameux caviar. Cette espèce préhistorique est aujourd’hui quasiment disparue à l’état sauvage.

Ces espèces illustrent clairement comment des choix de consommation irréfléchis et une pêche non raisonnée nous privent progressivement de certaines des plus belles richesses de nos océans.

Espèce de poisson Taux de mercure (mg/kg) Statut de stock Lieu de pêche responsable
Maquereau 0,06 Stock sain Atlantique Nord-Est
Sardine 0,013 Stock durable Méditerranée
Merlan 0,088 Stock reconstitué Manche et mer du Nord
Hareng 0,055 Stock sain Atlantique Nord-Est

Impacts de la pêche non durable

Conséquences pour les communautés côtières

Dans plusieurs zones côtières dépendantes de la pêche, la surpêche provoque une baisse rapide et durable des captures, mettant en difficulté les pêcheurs qui n'ont souvent pas d'autres débouchés économiques. Selon la FAO, environ 10 à 12% de la population mondiale dépend directement ou indirectement de la pêche pour sa subsistance. Plusieurs villages côtiers d'Afrique de l'Ouest, traditionnellement prospères, sont désormais obligés d'importer du poisson congelé bon marché d'Europe ou d'Asie pour compenser l'insuffisance de leurs stocks. Résultat : les économies locales s'essoufflent et le savoir-faire traditionnel de générations entières de pêcheurs risque de disparaître. Les femmes pêcheuses à pied, par exemple au Sénégal, voient leur activité menacée par l'épuisement des ressources marines proches du littoral, ce qui accentue leur vulnérabilité économique et sociale. Autre souci concret : l'arrivée fréquente de gros bateaux industriels étrangers pratiquant une pêche intensive diminue fortement les chances des petites embarcations artisanales locales, incapables de rivaliser niveau rendement. Au Mexique, certaines communautés situées autour du Golfe de Californie ont observé une chute dramatique (jusqu'à 50% ces dernières années) des revenus issus directement du tourisme centré sur la biodiversité marine, à cause de la surpêche d'espèces-phare comme le poisson-totaba. Moins de poissons, c'est aussi moins de touristes intéressés par la plongée ou les croisières d'observation. Ces défis poussent aujourd'hui certaines communautés à trouver des alternatives durables, comme la diversification des activités vers l'écotourisme ou l'aquaculture responsable.

Pêche illégale et ses effets

La pêche illégale, aussi appelée INN (illégale, non déclarée et non réglementée), ça représente entre 11 et 26 millions de tonnes de poissons capturés chaque année à travers le globe—c'est presque un cinquième du volume mondial de pêche annuelle. Ça fait froid dans le dos.

En gros, ces pratiques échappent totalement aux contrôles officiels. Souvent, elles utilisent des méthodes destructrices telles que les filets maillants dérivants ou la dynamite (oui, oui, à l'explosif !), interdites depuis longtemps. Résultat : des espèces protégées ou menacées finissent prises au piège, comme certaines tortues marines ou dauphins.

Socialement, c’est brutal aussi : la pêche pirate alimente parfois le travail forcé en haute mer. Beaucoup de bateaux impliqués arborent des "pavillons de complaisance", comme ceux du Panama ou du Liberia, pour éviter les contrôles stricts et masquer l'identité des vrais propriétaires. Ça facilite largement l'esclavage moderne ou le trafic humain à bord de certains navires.

Côté économique, la pêche illégale fait perdre entre 10 et 23 milliards de dollars par an au marché légal de la pêche. Ça met clairement en danger les communautés locales légitimes, surtout dans plusieurs pays en développement en Afrique de l’Ouest ou en Asie du Sud-Est, où de nombreux pêcheurs locaux dépendent directement du poisson pour vivre.

L’Union européenne s’est dotée depuis 2010 d’un règlement strict pour bloquer l’importation de poissons illicites dans nos assiettes. Mais quelques failles persistent à l’échelle mondiale, donc la vigilance reste nécessaire pour nous, consommateurs : privilégier les labels et les filières sérieuses s’impose définitivement.

Dégradation des écosystèmes marins

La destruction des habitats marins, comme les récifs coralliens ou les fonds marins, est souvent due aux activités de pêche intensive. Par exemple, le chalutage de fond racle littéralement le sol marin, enlevant tout sur son passage. Une étude publiée dans la revue Nature en 2021 estimait que 1,3% de l'océan mondial est annuellement impacté par le chalutage, perturbant profondément ces écosystèmes fragiles.

Autre gros problème : les captures accessoires. Des milliers de mammifères marins, tortues, requins et oiseaux finissent chaque année accidentellement pris dans les filets. D'après le WWF, les captures involontaires représentent environ 40% du total mondial des prises estimées en poids.

Les déchets liés à la pêche causent aussi de sérieux dégâts : les "filets fantômes", ces filets perdus ou abandonnés, continuent souvent à dériver dans les océans pendant des années. Selon l'organisation Ghost Gear Initiative, au moins 640 000 tonnes de matériel de pêche abandonné finissent chaque année dans les océans, représentant jusqu'à 46% de la pollution plastique marine en poids.

Enfin, la surpêche d'espèces clés casse les équilibres naturels. Par exemple, en éliminant trop de prédateurs comme le thon ou les requins, on observe une prolifération d'autres espèces, perturbant la chaîne alimentaire marine entière. Moins de prédateurs, c'est aussi plus de poissons herbivores qui vont surexploiter certaines algues et perturber les récifs coralliens. Tout est lié.

Eau et Océans
Eau et Océans

155
tonnes

Poids de poissons capturés par minute par l'industrie de la pêche dans le monde.

Dates clés

  • 1982

    1982

    Adoption de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, établissant un cadre juridique international pour la gestion durable des océans.

  • 1995

    1995

    Adoption par la FAO du Code de conduite pour une pêche responsable, visant à encourager la gestion durable et responsable des ressources marines.

  • 1997

    1997

    Création du label MSC (Marine Stewardship Council), premier écolabel reconnu mondialement garantissant une pêche durable et responsable.

  • 2002

    2002

    Sommet mondial de Johannesburg, intégrant la pêche durable dans les Objectifs du Développement Durable à travers la gestion des ressources aquatiques.

  • 2009

    2009

    Adoption par l'Union européenne du règlement sur la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), visant à protéger les stocks halieutiques.

  • 2013

    2013

    Réforme de la Politique Commune de la Pêche (PCP) de l'Union européenne, avec un objectif clair pour mettre fin à la surpêche et restaurer les stocks épuisés.

  • 2015

    2015

    Adoption des Objectifs du Développement Durable (ODD) par l'ONU, notamment l'objectif 14 visant à conserver et exploiter durablement les océans, mers et ressources marines.

  • 2017

    2017

    Conférence des Nations-Unies sur les océans, mobilisation internationale accrue pour réduire la pollution marine et favoriser la pêche durable.

Critères et indicateurs d’une pêche responsable

Poissons issus de stocks durables

Quand on parle de stocks durables, on parle concrètement d'espèces dont les populations sont suffisamment nombreuses pour supporter le rythme de pêche actuel sans risque d'effondrement. Le cabillaud issu des zones froides autour de l'Islande ou de la mer de Barents fait partie des bons choix actuellement, à l'inverse par exemple des populations de cabillaud en mer du Nord, nettement affaiblies. Pareil pour le merlu européen, dont les stocks se portent nettement mieux au large de la côte nord-ouest espagnole (label MSC) que dans le Golfe de Gascogne.

Le saumon sauvage du Pacifique, notamment d'Alaska et de certaines régions de Colombie-Britannique, a également des stocks robustes. À l'inverse, son cousin, le saumon atlantique sauvage, est pratiquement disparu de nos rayons en raison de l'effondrement dramatique de ses stocks depuis plusieurs décennies.

Autre poisson intéressant : le lieu noir, particulièrement celui provenant des eaux norvégiennes, considéré comme une ressource durable et certifiée par MSC. L'anchois capturé dans la baie de Biscay reste également un choix solide, grâce aux contrôles rigoureux effectués chaque année sur l'état du stock. Même constat positif pour le hareng issu de l'Atlantique Nord.

En revanche, attention à certaines espèces ultra-populaires comme le thon. Si le thon rouge méditerranéen continue d'être problématique, en revanche le thon germon pêché à la ligne dans l'Atlantique Nord-Est se porte relativement bien.

Côté crustacés, privilégier le homard européen pêché au casier dans certaines eaux bretonnes ou écossaises constitue aussi une consommation avisée.

Choisir ces poissons et crustacés labellisés et issus de stocks solides, c'est contribuer directement à ralentir l'effondrement des ressources marines, tout en continuant à profiter de la richesse que nous offrent les océans.

Taille minimale des captures

Respecter une taille minimale en pêchant, ça permet aux espèces marines de se reproduire au moins une fois avant d'être capturées. Chaque espèce a sa propre limite de taille : par exemple, pour la dorade royale en Atlantique, pas question de ramener un poisson inférieur à 23 cm, alors que pour le rouget barbet de roche en Méditerranée, c'est 15 cm minimum. Ces règles sont définies scientifiquement, selon des données sur la croissance et la maturité sexuelle des poissons. C'est concret et calibré, pas choisi au hasard : attraper des poissons trop petits, c'est sacrifier leur capacité à assurer le renouvellement de l'espèce. Pour contrôler efficacement ces tailles, on utilise souvent des calibres spécifiques, sortes de réglets ou de peignes mesureurs très pratiques. Attention, pêcher sous la taille imposée, c'est risquer de bonnes amendes : en France, ça peut grimper jusqu'à 22 500 euros! Respecter ces tailles minimales, c'est simple, logique et ça fait carrément une différence sur la santé et l'abondance des stocks !

Respect des périodes de reproduction

Respecter les périodes de reproduction, c'est un peu comme laisser la nature souffler : ça permet aux populations de poissons de se régénérer. Par exemple, la morue (ou cabillaud), dans l'Atlantique Nord-Est, se reproduit principalement entre janvier et avril. À cette période et dans les zones de frai, on restreint fortement les captures, histoire que les stocks puissent se renouveler correctement.

Chez nous, en France, certaines espèces comme le bar européen font l'objet d'une réglementation précise : interdiction de pêche de janvier à mars en zone nord pour protéger sa reproduction. Respecter ces périodes, c'est aussi booster la survie des œufs et des juvéniles, garantir une taille correcte aux adultes et préserver la génétique du groupe !

Mais concrètement, chacun peut agir aussi : quand tu achètes ton poisson, renseigne-toi sur sa saisonnalité. Par exemple, éviter d'acheter des dorades royales sauvages entre octobre et décembre, c'est directement soulager leur période de reproduction. Ce petit réflexe tout simple fait vraiment la différence à l'échelle marine.

Le saviez-vous ?

Certaines études montrent que remplacer régulièrement le poisson par des alternatives végétales riche en oméga-3, comme les graines de chia ou les graines de lin, aide non seulement à préserver les océans, mais présente aussi des bénéfices sur la santé cardiovasculaire.

Les filets fantômes, abandonnés en mer, peuvent continuer à capturer des poissons passivement pendant plusieurs années, causant des pertes importantes pour la biodiversité marine.

Le label MSC (Marine Stewardship Council) garantit que les produits de la mer labellisés proviennent de pêcheries respectant des critères stricts de durabilité écologique et sociale.

Privilégier des poissons issus de la pêche durable peut aider à préserver des centaines d'autres espèces marines non ciblées, mais souvent capturées accidentellement par des méthodes de pêche non durables.

Les méthodes de pêche responsables

Techniques de pêche sélectives

Les techniques de pêche sélectives, c'est avant tout l'idée de cibler précisément les espèces qu'on veut attraper, sans attraper tout ce qui nage à côté. Pour faire simple, c'est éviter de ramasser dix autres poissons quand on n'en vise qu'un seul. Par exemple, le chalut à panneaux sélectif possède des mailles de taille adaptée selon les poissons recherchés. Ça permet aux poissons juvéniles ou aux espèces protégées de s'échapper facilement. Autre truc efficace, la mise en place de panneaux d'échappement pour les tortues marines, une astuce simple mais importante pour éviter leur capture accidentelle. Les palangres profondes, elles, misent sur des hameçons spécifiques adaptés pour éviter certaines espèces sensibles comme les requins ou les oiseaux marins. On peut aussi mentionner la pêche à la senne coulissante avec tri en mer : dès que les marins repèrent une espèce non désirée, ils ouvrent rapidement une partie du filet pour la relâcher immédiatement. Ça limite les dégâts côté biodiversité. Enfin, l'avantage de ces méthodes, c'est aussi de préserver les habitats sous-marins sensibles comme les récifs coralliens ou les fonds rocheux fragiles. Moins invasives, plus ciblées, ces méthodes sélectives jouent clairement dans la cour des grands quand on parle de durabilité.

Outils et engins à privilégier

Lignes et hameçons durables

Les lignes et hameçons durables, c'est tout simplement revenir à une pêche précise, sans gros dégâts collatéraux. Concrètement, la pêche à la palangre avec des hameçons circulaires plutôt que les traditionnels en forme de J permet de réduire la capture accidentelle d'espèces protégées comme les tortues marines ou certains oiseaux marins : les animaux avalent moins profondément l'hameçon et peuvent être relâchés plus facilement. On privilégie aussi des lignes biodégradables, en coton ou en fibres naturelles par exemple—comme ça, en cas de perte ou d'abandon, elles se dégradent sans polluer la mer sur des dizaines d'années. Autre pratique intéressante : les lignes lestées, qui coulent rapidement sous l'eau et empêchent les oiseaux marins de les attraper accidentellement. Des régions comme l'Alaska ou certaines îles du Pacifique poussent beaucoup ces méthodes, car elles protègent leurs écosystèmes marins tout en permettant aux pêcheurs locaux de garder une activité durable sur le long terme. Bref, utiliser ce type de matériel, c'est simple à adopter et c'est du concret pour réduire direct son impact sur l'environnement marin.

Pièges spécifiques

Quand on parle de pièges spécifiques pour une pêche plus durable, le premier qui ressort sur le terrain, c'est le casier. Pourquoi ? Parce qu'il vise certaines espèces précises, comme le homard, le crabe ou la langouste, tout en laissant tranquille une grande majorité d'autres espèces. C'est simple : l'animal est attiré par un appât, rentre dans le casier et ne peut plus sortir. Mais la bonne nouvelle, c'est que ce piège permet souvent de relâcher vivantes les prises non désirées — faciles à mettre en œuvre sur le bateau et super sélectifs, donc moins de dommages collatéraux.

Un autre système malin, c'est la nasse à seiches. Elle est pensée pour respecter l'environnement marin : en plastique réutilisable ou en matériaux naturels biodégradables comme le bambou ou le rotin. Ici aussi, le fonctionnement est basique— l'animal entre pour manger, puis reste coincé. Pour le pêcheur amateur comme professionnel, c'est clairement simple à gérer et responsable écologiquement parlant.

Pour certains poissons plats vivant sur le fond, comme la sole, des pièges spécifiques plats existent. Le but : minimiser le brassage du fond marin et préserver les habitats sensibles, contrairement au chalutage qui fait clairement plus de dégâts.

En gros, adopter ces types de pièges spécifiques, c'est faire un choix clair : préserver le vivant et assurer une pêche durable. Moins de captures accidentelles, moins de dégâts aux fonds marins, et un produit final de meilleure qualité.

Les principaux labels à connaître

MSC (Marine Stewardship Council)

Le label MSC est aujourd'hui quasi incontournable pour avoir une indication fiable et rapide sur la durabilité du poisson que tu achètes. Leur cahier des charges comprend trois critères clé : la santé des stocks de poissons (éviter la surpêche), l'impact environnemental réduit des méthodes de pêche, et une bonne gestion des pêcheries avec des règles claires. Leurs évaluations s'appuient sur les dernières études scientifiques et sont révisées régulièrement. D'ailleurs, pour rester certifiées, les pêcheries doivent montrer qu'elles améliorent concrètement leurs pratiques. Un poisson labellisé MSC provient forcément d'une capture traçable — de l'océan à ton assiette. Pourtant, le système MSC n'est pas à l'abri des débats : certaines ONG spécialisées, comme Bloom Association ou Greenpeace, pointent parfois du doigt des certifications controversées concernant certaines pratiques industrielles. Même s'il est globalement fiable, ça vaut donc le coup de rester attentif à la provenance exacte et à la méthode de pêche utilisée, MSC n'étant pas un passe-droit absolu. Mais si tu veux soutenir activement la pêche durable, choisir des produits MSC reste clairement un bon début.

ASC (Aquaculture Stewardship Council)

Le label ASC (Aquaculture Stewardship Council), lancé en 2010, valide les bonnes pratiques dans l'aquaculture responsable. Concrètement, il s'agit de certifier les élevages de poissons en vérifiant leur impact sur l'environnement, la biodiversité, les ressources en eau et la santé animale.

Pour obtenir ce précieux sésame, les fermes aquacoles doivent respecter des critères précis : interdiction notamment des antibiotiques préventifs ou systématiques, contrôles stricts des taux d'oxygène dissous dans l'eau et obligation de réduire au maximum leur rejet de nutriments qui perturbent l'écosystème. Les élevages de crevettes certifiés ASC, par exemple, sont tenus de préserver les mangroves à proximité des bassins pour éviter leur destruction.

En magasin, le repérage est facile grâce à un logo distinct : poisson stylisé blanc sur fond vert clair. Pourtant, malgré ses nombreux atouts, le label ASC connaît quelques controverses : certaines ONG critiquent encore des lacunes dans le contrôle des pratiques sociales (conditions de travail des employés) sur certaines exploitations. Malgré tout, ASC reste une référence solide lorsque tu cherches des produits issus d'une aquaculture plus durable dans ta poissonnerie.

Label Rouge

Le Label Rouge, à la base, c'est un label français qui existe depuis 1960, géré par l'INAO (Institut National de l'Origine et de la Qualité). Ok, ce n'est pas spécialisé uniquement dans le poisson, mais quand il s'y colle, c'est surtout pour dire : voilà un produit qui a une qualité gustative supérieure.

Pour le poisson estampillé Label Rouge, ça marche comme ça : les critères de sélection portent sur les conditions précises d'élevage ou de pêche, un cahier des charges hyper détaillé, et des contrôles réguliers par des organismes indépendants agréés par l'État. Par exemple, le saumon écossais Label Rouge, lui, c'est obligation de densité réduite dans les enclos, alimentation surveillée, et pas mal de garanties sur la fraîcheur et la traçabilité du produit.

Par contre, attention : le Label Rouge ne certifie pas directement la durabilité des stocks ni la protection écosystémique. Mais bon, comme les conditions de production sont strictes et imposent des méthodes moins intensives, ça aide indirectement à préserver un peu mieux l'environnement marin. Alors, pour être vraiment tranquille sur la durabilité, regarde aussi s'il y a des labels complémentaires, type MSC ou Bio européen.

Bio européen pour les produits de la mer

Le logo bio européen est représenté par une feuille stylisée, formée d'étoiles blanches sur fond vert clair. Ce label européen garantit des critères précis pour l'aquaculture : élevages de poissons avec des densités limitées, alimentation issue de produits biologiques sans OGM, sans hormones de croissance et sans farines animales terrestres. L'objectif, c'est de fournir des poissons élevés dans des conditions proches de leur mode de vie naturel, tout en réduisant les impacts sur l'environnement. Par exemple, pour le saumon bio européen, la densité max autorisée est de 10 kg de saumon par mètre cube d'eau, contre parfois le double en aquaculture intensive classique. Et côté alimentation, elle doit provenir en grande partie (au moins 60%) de déchets de poisson issus de pêcheries durables. Les traitements médicamenteux sont ultra réglementés aussi, avec interdiction des antibiotiques préventifs ; ils ne sont utilisés qu'en ultime recours et doivent respecter des délais stricts d'attente avant la vente du poisson. Bref, ça garantit des poissons de qualité, élevés de manière respectueuse et écologique.

90 %

Pourcentage des stocks de poissons méditerranéens surpêchés ou épuisés.

35 milliards

Prix annuel de la subvention mondiale à la pêche.

30 %

Pourcentage de la pêche mondiale (en volume) qui est gaspillée chaque année, principalement due à la pratique de la pêche non sélective.

100 milliards

Coût annuel estimé des dégâts causés par la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) pour l'économie mondiale.

1,2 millions

Nombre d'emplois directs dans le secteur de la pêche en Europe, soulignant ainsi l'importance de cette activité pour de nombreuses communautés côtières.

Label de certification Organisme Critères de durabilité
Marine Stewardship Council (MSC) Conseil MSC pour la pêche durable Préserve la santé des stocks, limite les captures accessoires, contrôle de la pêche
Aquaculture Stewardship Council (ASC) Conseil ASC pour l'aquaculture responsable Respect des réglementations, impact environnemental maîtrisé, conditions de travail éthiques
Friend of the Sea (FOS) Ami de la mer Promotion de pratiques et de produits durables, conservation de l'écosystème marin
Méthode de pêche Impact environnemental Lieu de pratique Taux de prises accessoires
Pêche à la ligne Faible Mer du Nord Limité
Chalutage Élevé Mer Méditerranée Important
Filet maillant Modéré Océan Atlantique Variable
Pêche à la palangre Faible Océan Pacifique Limité

Guide pratique du consommateur responsable

Reconnaître les produits issus de la pêche durable

Pour reconnaître facilement un produit issu d'une pêche plus respectueuse, regarde en priorité l'origine géographique du poisson : certaines zones sont mieux gérées, comme l'Atlantique Nord-Est ou certaines parties du Pacifique. Privilégie filières courtes : généralement plus transparentes sur la méthode de pêche et les espèces ciblées. Connaître le nom précis des espèces peut aussi t'aider beaucoup, par exemple le merlu européen (Merluccius merluccius) peut être durable ou non selon la zone exacte et l'engin utilisé pour sa capture.

Un autre point intéressant : surveille la méthode de pêche affichée sur l'emballage. Cherche des techniques sélectives comme la pêche à la ligne, la palangre ou encore les casiers. Ces méthodes limitent grandement les prises accessoires et préservent mieux les fonds marins comparées au chalutage de fond.

Repère aussi les labels reconnus, comme le logo bleu du Marine Stewardship Council (MSC) ou encore le Bio européen (feuille verte étoilée). Ces certifications ne sont pas parfaites mais elles assurent au minimum le respect de pratiques environnementales plus strictes, le contrôle des quotas de pêche et une traçabilité sérieuse.

Tu peux aussi vérifier rapidement sur certaines applications mobiles comme Mr.Goodfish ou Guide WWF, qui te fournissent des fiches d'espèces actualisées avec leur état des stocks et des conseils d’achat réalistes. Des commerces spécialisés et certaines enseignes de grande distribution affichent désormais des QR Codes pour avoir directement sur ton téléphone ces infos pratiques sur le lieu de pêche, le navire et même les pêcheurs concernés.

Liste des poissons à consommer de manière responsable

Privilégie par exemple le maquereau, notamment celui pêché à la ligne en Atlantique Nord-Est : il atteint vite sa maturité et ses stocks résistent plutôt bien à la pêche. Pareil pour le lieu noir, surtout s'il provient des zones de pêche norvégiennes ou islandaises, où les méthodes employées limitent les prises accidentelles.

Tu peux aussi y aller sans souci sur la sardine issue de la pêche bretonne certifiée durable, car sa reproduction rapide fait qu'elle résiste mieux à une pêche modérée. Le merlu européen est OK uniquement lorsqu'il possède le label MSC — cela signifie que les stocks concernés font l'objet d'une gestion rigoureuse. Idem pour l'anchois du golfe de Gascogne, une population surveillée et régulée après qu'elle ait failli totalement disparaître dans les années 2000.

Si tu aimes les produits plus côté aquaculture, opte pour la truite arc-en-ciel ou le bar, mais à condition de choisir du bio européen ou du classique respectant le cahier des charges de l'ASC (Aquaculture Stewardship Council), pour éviter les problèmes liés aux élevages intensifs de mauvaise qualité.

Enfin, côté exotique, préfère toujours les produits issus de petites pêches artisanales ultra-sélectives, comme le thon listao à la canne, pêché par des communautés locales dans l'océan indien ou Pacifique Ouest.

La Réglementation autour de la pêche durable

Conventions internationales

Pour encourager une gestion saine des océans, diverses conventions internationales existent. Un bon exemple, la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM), signée en 1982, entrée en vigueur en 1994, est souvent vue comme la « constitution des océans ». Elle fixe clairement où un pays peut ou non pêcher (zones économiques exclusives), jusqu'à 200 milles marins de ses côtes.

Tu as aussi la Convention sur la diversité biologique (CDB) de 1992, qui oblige les pays signataires à protéger et utiliser durablement la biodiversité marine. Chaque pays doit, par exemple, mettre en place des mesures concrètes pour protéger les zones côtières sensibles et restaurer les ressources abîmées.

Pour l'exploitation spécifique des stocks de poissons migrateurs (comme le thon), la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (CICTA) joue un rôle super important. Concrètement, elle fixe des quotas précis pour chaque État, histoire que personne ne puise trop dans les réserves communes. Même chose avec la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), qui contrôle strictement ou interdit clairement la pêche et la commercialisation de certaines espèces ultra-menacées, comme le thon rouge ou certaines espèces de requins.

Ces traités permettent une gestion internationale plutôt efficace. Bien sûr, le gros défi, c'est la surveillance réelle et la lutte contre le braconnage en haute mer. D'où le rôle fondamental d'organismes internationaux comme INTERPOL ou l'Autorité internationale des fonds marins (ISA) pour éviter que ces conventions restent juste des belles paroles sans vrais résultats.

Législations européennes et françaises

En Europe, la Politique Commune de la Pêche (PCP) régule vraiment les pratiques de pêche dans les eaux de l'UE. L'idée de base, c'est de limiter les prises totales autorisées (quotas de pêche) selon des avis scientifiques actualisés. Et ça rigole pas : chaque année, les ministres européens ajustent ces quotas, espèce par espèce, zone par zone. Par exemple pour le cabillaud en mer Baltique, ils ont carrément réduit les quotas de presque 90% en 2020, vu que le stock se portait très mal.

Côté français, on a le Code Rural et de la Pêche Maritime, qui précise clairement les techniques de pêche interdites et les périodes de reproduction protégées. Par exemple, la loi française interdit les filets dérivants supérieurs à 2,5 km pour éviter la prise accidentelle de dauphins, tortues et espèces sensibles. Idem pour les périodes de fermeture de pêche spécifiques : durant le frai de la sardine, par exemple, obligation de lever les filets pour laisser les poissons se reproduire tranquillement.

La surveillance est renforcée depuis début 2021 avec l'obligation pour les pêcheurs français d'équiper leurs navires d'un dispositif électronique embarqué : ça transmet directement les données via satellite aux autorités, impossible donc de tricher facilement sur la taille ou le type de prise débarquée. Cerise sur le gâteau : en France, la loi interdit clairement la vente ou même l'achat de poissons sous la taille légale imposée par espèce, sous peine d'amendes salées, pouvant atteindre jusqu'à 22 500 euros pour les vendeurs pros récidivistes.

Les alternatives végétales et leur intérêt écologique

Le point sur les substituts aux produits de la mer

Aujourd'hui, plein d'alternatives végétales intéressantes existent pour se passer des produits de la mer. Marre des bâtonnets de poisson traditionnels ? Certaines marques comme Good Catch, une entreprise américaine spécialisée, proposent désormais des sticks ou burgers 100% végétaux, fabriqués à partir d'un mélange de protéines de pois, de soja, de lentilles et de pois chiches. Leur goût et leur texture sont assez proches du poisson pané classique.

Autre option sympa : les algues marines. Wakame, nori, dulse ou laitue de mer offrent naturellement ce goût iodé typiquement marin, tout en regorgeant de bons nutriments, notamment d'iode, de fer et de calcium. L'algue nori, habituellement utilisée pour entourer les sushis, peut être grillée avec du sésame pour un snack rapide et croustillant.

Pour ceux qui préfèrent cuisiner maison, le cœur de palmier est devenu une option prisée pour imiter la texture des fruits de mer, comme dans les recettes de "no-crabe" cakes ou de faux ceviche. Sa texture tendre et fibreuse permet de retrouver des sensations assez bluffantes sans pêcher un seul crustacé.

Innovation encore plus récente : des entrepreneurs français de startups comme Onami Foods conçoivent maintenant des alternatives aux filets de saumon en combinant savamment des micro-algues et des extraits naturels. Ça reproduit visuellement et en bouche une sensation proche des poissons gras, tout en ayant un impact climatique très réduit.

Gros avantage écologique : en moyenne, les substituts végétaux aux produits marins consomment jusqu'à 7 fois moins d'eau et émettent 5 fois moins de gaz à effet de serre que l'élevage ou la pêche traditionnels. S'y intéresser, c'est donner un coup de pouce concret à la biodiversité marine, tout en se faisant plaisir niveau assiette.

Foire aux questions (FAQ)

La pêche illégale est l’activité de pêche réalisée en dehors des réglementations nationales et internationales, souvent destructrice pour les écosystèmes marins. Pour l’éviter, choisissez des produits clairement étiquetés et privilégiez les enseignes ou fournisseurs transparents sur l'origine de leurs produits.

Oui, certains poissons ont des périodes de reproduction spécifiques durant lesquelles leur pêche doit être limitée ou proscrite pour ne pas perturber leur cycle naturel de reproduction. Il est donc important de consulter des calendriers saisonniers disponibles auprès des organismes spécialisés, ou de demander conseil à votre poissonnier.

Privilégiez des espèces telles que le maquereau, la sardine, le hareng ou le lieu noir, car leurs stocks sont généralement moins exposés à la surexploitation. À l'inverse, essayez d'éviter le thon rouge, le cabillaud ou certaines espèces de requins, qui sont fréquemment surpêchées et menacées.

Pour reconnaître un produit issu de la pêche durable, fiez-vous en priorité aux labels tels que MSC (Marine Stewardship Council), ASC (Aquaculture Stewardship Council), Label Rouge ou encore le label Bio européen. Ceux-ci garantissent que les produits respectent des critères stricts en matière de durabilité et de respect des ressources marines.

Respecter une taille minimale permet de donner aux poissons l’opportunité d’atteindre l’âge adulte et de se reproduire au moins une fois avant d'être capturés. Cette mesure aide à préserver les stocks et stabiliser les populations marines sur le long terme.

La pêche non durable réduit fortement les populations de poissons disponibles, compromettant directement la sécurité alimentaire et les revenus économiques des communautés côtières dépendantes de ces ressources naturelles. Cela peut entraîner pauvreté, migration forcée et perte de connaissances traditionnelles associées à la pêche artisanale.

De nombreuses alternatives végétales aux produits marins ont été développées récemment. Parmi elles, on trouve les algues riches en nutriments, les substituts végétaux imitant le goût et la texture des poissons et crustacés, ou des produits à base de soja ou de légumineuses enrichis en oméga-3 d'origine végétale.

Consommation Responsable : Produits Écoresponsables

Personne n'a encore répondu à ce quizz, soyez le premier ! :-)

Quizz

Question 1/6