Quand on pense aux requins, on imagine souvent le prédateur dangereux des films, celui qu'on redoute sur les plages. Pourtant, ces grands poissons sont en réalité bien plus que de simples dangers potentiels. Ce sont des acteurs essentiels à l'équilibre des océans. Sans eux, c'est toute la chaîne alimentaire marine qui s'effondre. Oui, on parle bien d'un animal indispensable qu'il faut commencer à regarder autrement !
Les requins régulent naturellement les populations des espèces dont ils se nourrissent. Ils empêchent ainsi certaines espèces de proliférer et de bouleverser tout l'écosystème marin, notamment autour des récifs coralliens, fabuleux lieux de vie sous-marins. Mais aujourd'hui, les populations de requins diminuent drastiquement, essentiellement à cause des activités humaines. Surpêche, pollution, dérèglements climatiques... les dangers sont nombreux et leurs conséquences alarmantes.
Perdre les requins, c'est s'exposer à un chaos écologique profond. Et puisque tout est lié, ce chaos nous impacterait directement, nous aussi. Moins de requins, c'est moins de biodiversité, moins de poissons disponibles pour la pêche locale, et c'est aussi un coup dur pour certaines économies qui vivent du tourisme lié à ces animaux.
La bonne nouvelle, c'est qu'il existe des solutions concrètes. Des initiatives de conservation existent déjà, comme la création de zones marines protégées, la mise en place de quotas de pêche ou l'interdiction de pratiques cruelles telles que la chasse aux requins pour leurs ailerons. Mais ces actions doivent se répandre davantage, et vite, si on veut garantir l'avenir de nos océans et des créatures incroyables qui y vivent.
Les requins existent depuis environ 100 millions d'années, ce qui en fait des animaux très anciens.
Chaque année, environ 73 millions de requins sont tués dans le monde.
Il existe environ 440 espèces de requins différentes dans les océans du monde.
Les requins sont composés à 70% de muscle, ce qui les rend très efficaces pour nager.
On pense souvent au grand requin blanc quand on parle de requins, mais la réalité est super variée : on parle d'environ 500 espèces différentes, de la taille d'une main à la longueur d'un autobus. Du minuscule requin pygmée (Squaliolus laticaudus) mesurant seulement 20 centimètres à l'impressionnant requin-baleine (Rhincodon typus) pouvant atteindre 18 mètres, y'en a vraiment pour tous les goûts.
Les formes et couleurs aussi, c'est surprenant : prends le requin-marteau, avec sa tête aplatie en forme de T, parfait pour détecter ses proies grâce à ses capacités sensorielles amplifiées. Ou encore le requin-lutin, vivant dans les profondeurs extrêmes à plus de 1200 mètres, doté d'une mâchoire extensible pour surprendre ses proies dans la quasi-obscurité. Sans oublier le requin tapis (famille des Orectolobidae), maître absolu de la discrétion, qui se fond totalement dans les fonds marins pour surprendre ses proies incognito.
Ces différentes espèces peuplent quasiment tous les océans, depuis les eaux glacées de l'Arctique, où évolue le requin du Groenland capable de vivre plusieurs siècles (certaines études parlent même de plus de 400 ans !), jusqu'aux tropiques chaudes fréquentées par le requin tigre. Une variété qui montre bien toute l'adaptabilité et l'ingéniosité de ces poissons fascinants.
Les requins jouent un rôle décisif dans le contrôle naturel des populations d'espèces proies comme les raies, les pieuvres ou certains poissons. Par exemple, en baie de Caroline du Nord, la diminution des requins marteaux a entraîné la prolifération de raies pastenagues, qui à leur tour ont décimé des populations locales de coquilles Saint-Jacques. Résultat : effondrement des pêcheries de Saint-Jacques, impactant directement l'économie locale. De même, sur les côtes australiennes, la réduction des requins tigres provoque l'augmentation excessive des tortues marines, qui se nourrissent massivement d'herbiers marins. Moins d'herbiers, c'est aussi moins d'abris pour de nombreuses autres espèces marines qui en dépendent. Concrètement, protéger les requins, c'est maintenir un équilibre sain au sein des océans, empêchant certaines espèces de devenir envahissantes et destructrices pour tout l'écosystème marin.
Les requins jouent indirectement un rôle essentiel dans la préservation des récifs coralliens en régulant certaines populations de poissons comme les mérous ou les poissons-perroquets. Sans les requins pour les maintenir en équilibre, ces poissons herbivores peuvent voir leur comportement changer dramatiquement ou leur nombre exploser (effet en cascade) : soit ils vont surpâturer les algues sur les récifs, ce qui pourrait sembler positif mais détruit en réalité l'équilibre subtil dont dépend le corail, soit au contraire, ils deviennent trop rares et les algues deviennent envahissantes, étouffant complètement les coraux. Par exemple, en Australie, sur la Grande Barrière, des études ont montré que les récifs contenant une présence équilibrée de requins prédateurs affichaient une couverture corallienne nettement plus saine et stable que les endroits où ils avaient été surexploités. En gros, la recette magique pour avoir de beaux récifs, c'est garder les requins dans l'équation.
Espèce de Requin | Statut de Conservation (UICN) | Actions de Conservation |
---|---|---|
Requin blanc (Carcharodon carcharias) | Vulnérable | Protection légale, régulation du commerce international, programmes de surveillance |
Requin pèlerin (Cetorhinus maximus) | En danger | Zones marines protégées, interdictions de pêche ciblée, recherche scientifique |
Requin marteau halicorne (Sphyrna lewini) | En danger critique d'extinction | Limitation des prises accessoires, campagnes de sensibilisation, interdiction du finning (prélèvement des ailerons) |
La pêche au filet dérivant est l'une des pratiques les plus problématiques : ces filets immenses flottent à la dérive sur plusieurs kilomètres de long et capturent tout sans distinction—requins, tortues, dauphins et même oiseaux marins. L'Union Européenne a interdit l'utilisation de ces filets en Méditerranée depuis 2002, mais ils demeurent utilisés illégalement dans certaines régions. Autre souci majeur, le finning : c'est la pratique qui consiste à couper les ailerons du requin vivant, puis rejeter le corps à la mer—autant dire une mort lente et cruelle. Des pays comme le Canada et les États-Unis l'ont interdit mais l'application reste compliquée en haute mer, où les contrôles sont rares. Le choix d'hameçons compte beaucoup aussi : par exemple, les hameçons en forme de J utilisés dans la pêche à la palangre blessent et tuent inutilement les requins, alors que remplacer ça par des hameçons circulaires (circle hooks) limite le risque de capture mortelle et facilite la remise à l'eau en bonne santé. Des pêcheurs au Costa Rica ont testé ça avec succès : les captures accidentelles de requins ont chuté de près de 60 % rien qu'en changeant leur type d'hameçons.
Le commerce des ailerons de requin pèse lourd : entre 70 et 100 millions de requins tués chaque année rien que pour leurs ailerons, selon plusieurs estimations (FAO, WWF). Ce chiffre est énorme quand on sait que c'est surtout alimenté par la demande asiatique (principalement à Hong Kong, Singapour ou Taïwan). Là-bas, la fameuse soupe d'ailerons de requins est vue comme un symbole de richesse et un signe de réussite sociale, même si niveau goût, on dit que c'est plutôt neutre (ce sont surtout les assaisonnements qui font le boulot).
En pratique, les pêcheurs capturent les requins, leur coupent les ailerons et rejettent souvent le reste du corps encore vivant à l'eau (shark finning). Résultat : le requin coule et meurt étouffé ou dévoré par d'autres prédateurs. Cette pratique est particulièrement cruelle, mais elle représente aussi un énorme gâchis environnemental car on ne consomme finalement que moins de 5% de l'animal. Heureusement, certains pays comme les Maldives, l'Union européenne, ou encore les USA ont fini par interdire explicitement cette pratique ces dernières années.
Un autre problème, c'est la fraude et le marché noir. Exemple : entre 70 à 90 % du commerce international des ailerons passe par Hong Kong et beaucoup d'espèces protégées finissent malgré tout dans ce réseau en étant faussement étiquetées ou carrément mélangées à d'autres espèces légales.
Concrètement, pour freiner ce marché, il est utile de travailler sur la traçabilité des ailerons, adopter et renforcer les interdictions sur le shark finning, et surtout agir sur la demande via des campagnes éducatives et sociales ciblées en Asie pour casser cette image de luxe associée aux ailerons. Quelques campagnes comme celle menée par le basketteur chinois Yao Ming avec l'association WildAid dès 2006 en Chine, ont d'ailleurs sensiblement fait baisser la demande et permis des avancées réelles.
Le bycatch, on pourrait aussi appeler ça le côté sombre de la pêche. Quand les bateaux partent pêcher certaines espèces commerciales, ils ramènent involontairement tout un tas d'autres animaux marins, dont malheureusement pas mal de requins. Surtout parce que ces derniers sont souvent attirés par les appâts destinés au thon ou à l'espadon dans la pêche à la palangre, ou pris dans les filets dérivants et les chaluts.
Quelques chiffres histoire de comprendre l'ampleur : selon une estimation publiée dans Marine Policy en 2013, environ 50 millions de requins seraient capturés en bycatch chaque année à l’échelle mondiale. Et le pire, c'est que certaines espèces de squales particulièrement fragiles comme le requin marteau ou le grand requin blanc, déjà vulnérables, se retrouvent fréquemment parmi ces prises accidentelles.
Le souci, c'est que même si certaines prises sont rejetées à la mer, beaucoup de requins ne survivent pas à leur capture ou finissent très amoindris. Retirer un requin coincé dans un filet serré ou emmêlé dans une palangre pendant des heures, ça laisse des séquelles profondes. Du coup, même lorsqu'ils sont remis à l'eau encore vivants, nombreux meurent peu après à cause du stress ou des blessures.
Des solutions existent pour limiter ce gâchis. Par exemple, on teste actuellement l'usage d'hameçons spéciaux, dits "circulaires", qui réduisent la gravité des blessures chez les requins capturés. Mieux encore, le réglage plus ciblé des profondeurs de pêche aide à éviter certaines zones où les requins se concentrent davantage. Ce genre d'ajustements simples pourrait déjà être un bon début pour réduire ces dégâts collatéraux sévères.
Les requins accumulent de nombreux polluants chimiques dans leur organisme, particulièrement les métaux lourds comme le mercure. Par exemple, certains grands requins présentent parfois des taux de mercure jusqu'à 10 fois supérieurs aux seuils recommandés pour la consommation humaine. Comme ils sont au sommet de la chaîne alimentaire, toutes les toxines récupérées par leurs proies finissent concentrées chez eux. Ces substances modifient leur fertilité, provoquent des problèmes neurologiques et fragilisent leur système immunitaire. Quant aux morceaux de plastique, pas mieux : on retrouve régulièrement des microplastiques dans l'estomac de requins pélagiques, comme le requin-baleine et le requin pèlerin. Le plastique venant des déchets humains peut obstruer leur tube digestif et nuire à leur nutrition. On sait désormais que ces polluants plastiques libèrent des substances chimiques nocives qui interfèrent avec la croissance et le développement des jeunes requins. Les polluants altèrent aussi les sens des requins— leur odorat ou leur capacité à détecter les champs magnétiques peuvent être brouillés, mettant en galère leur orientation et leur chasse. Tout ça fragilise sévèrement leur survie à long terme.
La destruction des habitats marins est un vrai coup dur pour les requins, surtout les espèces côtières. Chaque année, environ 35 % des mangroves, ces écosystèmes essentiels pour la reproduction de nombreuses espèces, disparaissent au profit de l'urbanisation côtière ou de fermes de crevettes intensives. Les mangroves protègent les jeunes requins, notamment le requin-citron, qui s'y développent à l'abri des grands prédateurs.
Idem pour les récifs coralliens : près de 50 % des récifs mondiaux ont été dégradés depuis les années 1980, à cause d'activités humaines directes comme le tourisme de masse, l'utilisation de dynamite dans la pêche, mais aussi indirectes comme le rejet d'engrais chimiques. Sans récifs en bonne santé, les requins perdent leur garde-manger et des endroits sûrs pour leurs nurseries.
Même plus profond dans l'océan, les habitats souffrent : l'exploitation minière des fonds marins cherche des métaux rares comme le cobalt ou le manganèse et détruit au passage les habitats sensibles d'espèces de requins d'eaux profondes. Ces dégâts écologiques se produisent souvent à des milliers de mètres sous la surface, là où vivent des espèces encore très peu étudiées, comme le requin-lutin ou le requin-griset.
Bref, quand on détruit leurs habitats, les requins n'ont plus d'endroit où aller, se nourrir ou se reproduire. Et ça, c'est toute la chaîne alimentaire marine qui en pâtit.
Avec les dérèglements climatiques, certaines espèces de requins commencent sérieusement à changer leurs habitudes. On voit désormais des espèces habituellement tropicales, comme le requin-bouledogue, remonter vers des régions plus fraîches. Par exemple, on a enregistré récemment la présence de ce requin sur les côtes américaines bien plus au nord que d'habitude, jusqu'au large de la Caroline du Nord, alors qu'on l'observait surtout en Floride auparavant.
Le réchauffement des eaux impacte directement les as des profondeurs qui supportent mal ces hausses. Prenons le cas précis du requin-zèbre : des études récentes indiquent déjà des problèmes de reproduction dus aux variations de température. En effet, une élévation de seulement quelques degrés des eaux influence la période d'incubation et pourrait diminuer considérablement le nombre de petits viables.
Autre phénomène notable, l'acidification des océans, induite par l'augmentation des niveaux de CO2 atmosphérique. Cette acidification perturbe l'odorat des requins, sens important pour repérer leurs proies, avec des conséquences potentielles sur leur survie et leur efficacité de chasse.
Et puis la fonte des glaciers modifie salinité et courants océaniques. Moins évidente peut-être, mais tout aussi importante, cette modification pousse certaines espèces de proies vers d'autres zones. Les requins doivent alors s'adapter rapidement, sous peine de voir leurs réserves alimentaires diminuer drastiquement.
Donc, clairement, ces bouleversements climatiques ne facilitent vraiment pas la vie des requins, déjà menacés par ailleurs.
Certains requins, comme le requin du Groenland, peuvent vivre jusqu'à 400 ans.
Création du tout premier sanctuaire marin au monde pour la protection des requins en Floride, États-Unis.
Sortie du film 'Les Dents de la Mer', participant malgré lui à renforcer la peur envers les requins et augmentant leur chasse.
L'Afrique du Sud devient le premier pays au monde à protéger le grand requin blanc.
Première interdiction mondiale du 'finning' (pratique consistant à couper les ailerons des requins et à rejeter l'animal vivant à l'eau) par l'Union Européenne.
Les Maldives deviennent le premier pays au monde à déclarer l’ensemble de leurs eaux territoriales comme sanctuaire intégralement protégé pour les requins.
Inscription de plusieurs espèces de requins (requin-marteau, requin longimane, requin océanique...) dans l'Annexe II de la CITES, permettant une régulation stricte de leur commerce international.
Création du plus grand sanctuaire marin au monde aux îles Cook pour la protection des requins (1,9 million de km²).
Un rapport scientifique publié dans Nature affirme que les populations mondiales de requins ont chuté de plus de 70 % depuis les années 1970.
La Conférence CITES sur le commerce international interdit le commerce du requin-taupe bleu, suite à l’effondrement de ses populations dû aux captures industrielles.
Les requins jouent un rôle important en régulant certaines espèces prédatrices intermédiaires. Quand leur nombre diminue, ces prédateurs du milieu de la chaîne alimentaire, comme le mérou ou certains types de raies, explosent en nombre et modifient tout l'écosystème marin autour d'eux. Par exemple, aux Caraïbes, la diminution massive des requins a laissé la porte ouverte à une prolifération incontrôlée de la rascasse volante, originaire du Pacifique, qui s'attaque aux jeunes poissons locaux sans prédateur naturel pour la réguler naturellement. À cause de ça, la diversité locale diminue, et ça met en danger des espèces emblématiques mais fragiles. Les scientifiques parlent même d'un déclin de jusqu'à 79 % de certaines espèces de poissons récifaux depuis l'arrivée de ce prédateur invasif dans certaines zones marines des Bahamas. Un vrai cercle vicieux quoi. Concrètement, protéger les requins est l'une des actions les plus simples et directes pour stopper net ce déséquilibre et contrer la prolifération de ces espèces invasives.
Lorsque les requins disparaissent, on voit débarquer plein de petits prédateurs intermédiaires comme les mérous, les murènes ou certains poissons prédateurs moyens. Ces gars-là, sans contrôle des requins, vont se mettre à dévorer excessivement les poissons herbivores comme les poissons-perroquets. Sauf que, ce sont ces poissons herbivores qui broutent les algues mère nature sur les coraux : sans eux, les algues prolifèrent à fond, étouffent les coraux et affaiblissent leur capacité de régénération. C'est exactement ce qui s'est passé sur certaines parties de la Grande Barrière de Corail australienne, où la diminution des requins a indirectement accéléré l'envahissement d'algues au détriment des coraux. Résultat, les récifs perdent en diversité et deviennent super fragiles face aux maladies ou aux tempêtes. Pour limiter ça, une action simple mais efficace, c'est la création d'aires marines protégées solides, avec zones sans pêche strictement surveillées, pour booster les populations de requins et préserver tout ce petit monde marin.
Quand les requins se font rares, ça secoue toute la pêche artisanale locale. Concrètement, ça veut dire des pertes lourdes pour les petites communautés, dont le poisson pêché dépend directement de l’équilibre marin assuré par ces grands prédateurs. Par exemple, en Caroline du Nord aux États-Unis, la baisse des requins a favorisé une prolifération incontrôlée de raies pastenagues, friandes de coquilles Saint-Jacques et de palourdes. Résultat, la pêche locale a plongé, car les stocks de coquillages, essentiels à l'économie locale, se sont effondrés.
Autre cas significatif : en Australie, près de la Grande Barrière de corail, la diminution des requins tigres a laissé exploser les populations de poissons herbivores qui, en surnombre, abîment les récifs. Or, des récifs en mauvaise santé entraînent une baisse directe des prises de poissons commerciaux associés, comme le vivaneau ou la dorade, essentiels aux revenus des pêcheurs locaux.
Donc, maintenir des populations solides de requins, ce n’est pas qu’un enjeu écologique lointain, c’est aussi protéger concrètement les revenus des pêcheurs locaux, assurer un approvisionnement régulier en poissons et coquillages, et préserver des communautés entières dont le chiffre d’affaires est lié à la qualité du milieu marin.
Les requins attirent énormément les amateurs de sensations fortes, de plongée, et de photographie sous-marine. Prenons par exemple les Bahamas, un hotspot mondial pour le diving avec les requins : là-bas, l'écotourisme dédié aux requins rapporte environ 114 millions de dollars par an, une somme immense et durable qui fait vivre les communautés locales. Ça veut dire que la disparition des requins ferait directement perdre des emplois et des revenus indispensables.
Autre point intéressant : un requin vivant vaut bien plus qu'un requin mort côté financier. Selon une étude australienne, un seul requin de récif peut rapporter jusqu'à 1,9 million de dollars tout au long de son existence en attirant des touristes, alors que vendu mort, sa viande ou ses ailerons ne rapporteraient pas plus de quelques centaines de dollars.
Donc concrètement, protéger les requins, c'est protéger une économie locale de tourisme durable. Les pays comme Palau ou les Maldives ont d'ailleurs déjà compris ça en déclarant leurs eaux comme sanctuaires pour requins, interdisant toute pêche dans leurs territoires marins pour préserver et valoriser ces espèces, ce qui fait tout simplement exploser leurs chiffres d'écotourisme avec les plongeurs, les photographes amateurs et les biologistes marins passionnés.
Le saviez-vous ?
Le requin-baleine est le plus grand poisson existant aujourd'hui : il peut mesurer jusqu'à 18 mètres de long, mais malgré sa taille impressionnante, il se nourrit principalement de plancton, filtrant l'eau de mer à travers sa bouche géante.
Certains requins, comme le requin du Groenland, peuvent atteindre une exceptionnelle longévité : selon des études récentes, cette espèce pourrait vivre jusqu'à 400 ans, ce qui en fait le vertébré ayant la plus grande longévité sur Terre !
Saviez-vous qu'environ 100 millions de requins sont tués chaque année par l'homme ? La grande majorité est destinée au marché international des ailerons, entraînant un rapide déclin de nombreuses populations de requins.
Les requins possèdent un sens extraordinaire nommé « ampoules de Lorenzini » : ces minuscules récepteurs électro-sensoriels situés autour de leur museau permettent aux requins de détecter les mouvements électromagnétiques des proies, même cachées dans le sable.
Les zones marines protégées, ce sont des espaces précis où les activités humaines sont limitées ou contrôlées, histoire d'offrir un répit aux espèces vulnérables comme les requins. L'idée ? Leur laisser une chance de respirer (au sens figuré, hein !) loin de la pêche intensive et des incursions fréquentes des bateaux. Dans ces zones, les requins peuvent se reproduire tranquillement, grandir sans disturbance majeure, et contribuer pleinement à leur rôle dans l'écosystème marin.
Un exemple concret ? La réserve marine des Galápagos. Grâce à cette protection, les populations de requins-marteaux et de requins-baleines ont vu leur nombre stabilisé, voire augmenté ces dernières années. Autre cas sympa, le sanctuaire marin de Palau dans le Pacifique : depuis sa création, il protège sur un territoire équivalent à deux fois la taille du Mexique un vaste éventail d'espèces de requins.
Selon une étude menée par des chercheurs australiens, les requins-tigres profitent particulièrement bien des réserves marines : leur nombre a doublé au cours des dix dernières années dans les zones protégées comparées aux zones non protégées.
Ces espaces servent aussi de lieux d'étude pour mieux comprendre l'écologie des requins. Grâce aux missions scientifiques menées dans ces sanctuaires, on en apprend chaque jour davantage sur le comportement et les déplacements de ces prédateurs marins, info ultra nécessaire pour améliorer les politiques globales de conservation.
L'Union Européenne a adopté dès 2013 des mesures concrètes en interdisant strictement le finning, cette technique barbare qui consiste à couper les ailerons du requin puis rejeter l'animal encore vivant à l'eau. Depuis, le règlement impose aux pêcheurs de rapporter les requins pêchés entiers au port, ailerons naturellement attachés, empêchant ainsi le gaspillage et facilitant les contrôles. Au Costa Rica, pareil, depuis 2012, on interdit cette pratique et on contrôle sérieusement avec des sanctions à la clé. Hawaï est allé plus loin dès 2010 avec une interdiction totale du commerce, de la détention, et du transport des ailerons sur tout son territoire. Ça marche vraiment puisque, selon Oceana, après ces lois, la demande d'ailerons baisse significativement là où les mesures sont strictement appliquées. Ceux qui veulent agir peuvent soutenir les initiatives citoyennes, genre la pétition européenne "Stop finning", qui a récolté plus d'un million de signatures pour réclamer une interdiction totale du commerce d’ailerons en Europe.
Les quotas de capture, c'est imposer une limite claire au nombre de requins pêchés chaque année dans une zone précise. Comme en Australie, où la pêche au requin mako fait l'objet de quotas stricts définis scientifiquement, histoire de préserver les populations. L'Europe aussi a fixé des règles précises : par exemple, depuis 2021, des quotas zéros sont appliqués au requin-taupe commun en Atlantique Nord-Est, interdisant complètement sa pêche. Pour que ça marche, ces quotas doivent se baser sur des études scientifiques sérieuses, évaluant concrètement les populations et leur taux de reproduction, pas juste être décidés à l'aveugle. En prime, un suivi régulier combinant contrôles portuaires et surveillance aérienne permet de s'assurer que les pêcheurs jouent le jeu. Résultat concret : là où ça a été appliqué sérieusement, par exemple dans certaines régions des États-Unis avec le requin-dusky, les populations montrent des signes encourageants de reprise.
Les pêcheurs utilisent de plus en plus des techniques intelligentes pour éviter les captures accidentelles de requins et d'autres espèces protégées. Parmi ces innovations concrètes, il y a par exemple les hameçons circulaires, qui remplacent les hameçons traditionnels en forme de J. Grâce à leur forme ronde, ils réduisent beaucoup la capture involontaire de requins, tortues marines et autres gros prédateurs en évitant qu’ils les avalent profondément. En pratique, les pêcheurs qui sont passés à l’hameçon circulaire enregistrent jusqu'à 50 à 90 % de réduction des prises accidentelles selon certaines études scientifiques récentes.
Autre technique pratique utilisée sur le terrain : des répulsifs électromagnétiques spéciaux appelés dispositifs Shark Shield, qui perturbent temporairement les organes sensoriels des requins. Installés directement sur les engins de pêche, ces dispositifs repoussent les requins pendant que les espèces cibles restent sans effet. Ça permet concrètement de diminuer nettement les captures accidentelles sans affecter le rendement de pêche des espèces recherchées.
Puis on trouve également les dispositifs d'exclusion physique, comme les grilles sélectives placées dans les filets : une sorte de sortie d'évacuation spécialement conçue pour permettre aux gros animaux marins comme les requins ou les tortues de s’échapper facilement, tout en gardant les poissons plus petits.
Enfin, on remarque l'efficacité de la pêche nocturne sélective, car certaines espèces indésirables sont moins actives la nuit : adapter simplement l'heure de pêche peut ainsi réduire fortement les prises accidentelles. Des expériences sur le terrain en Australie ont déjà montré des résultats encourageants avec cette méthode ultra-simple.
La pêche aux ailerons entraîne la mort de près de 100 millions de requins chaque année, souvent dans des pratiques cruelles où l'aileron est prélevé et l'animal rejeté vivant à l'eau. Cela menace gravement l'équilibre marin car elle réduit drastiquement leur nombre, mettant plusieurs espèces en danger critique d'extinction.
Les requins jouent un rôle crucial en tant que prédateurs au sommet de la chaîne alimentaire. Ils contribuent à maintenir l'équilibre des écosystèmes marins en régulant les populations de leurs proies, limitant ainsi la prolifération d'espèces susceptibles de déséquilibrer les habitats marins, tels que certains poissons herbivores ou des prédateurs intermédiaires.
Non, contrairement aux idées reçues, seulement 5 à 10 attaques de requins sont mortelles chaque année dans le monde. La plupart des requins évitent l'Homme ; les incidents sont généralement dus à des erreurs d'identification et restent très rares compte tenu du nombre de personnes pratiquant des activités océaniques chaque année.
Chacun peut agir simplement : éviter d'acheter des produits issus de requins (aileron, cartilage, huile), choisir des poissons issus d'une pêche durable labellisée, et soutenir financièrement ou par des actions bénévoles les associations de protection des requins et des océans.
Oui, plusieurs réglementations internationales existent, notamment celle de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) qui réglemente le commerce de plusieurs espèces de requins en raison de leur risque élevé d'extinction.
Malheureusement, des films comme 'Les Dents de la Mer' ont influencé négativement l’image des requins auprès du grand public, alimentant craintes et malentendus. Pourtant, ces prédateurs sont loin du danger que la culture pop véhicule : ils sont essentiels aux écosystèmes marins et rarement agressifs envers les humains.
Oui, les zones marines protégées se montrent efficaces pour protéger les requins en leur offrant des habitats sûrs, loin des menaces liées à la surpêche ou aux perturbations humaines. Ces sanctuaires permettent souvent une remontée notable et rapide des populations.
Absolument. L'écotourisme lié aux requins, comme la plongée avec observation des requins, génère des revenus importants et durables pour les communautés locales, dépassant souvent ceux provenant de la pêche traditionnelle. Cela encourage ainsi leur préservation plutôt que leur exploitation excessive.
Personne n'a encore répondu à ce quizz, soyez le premier ! :-)
Question 1/5