Le changement climatique, on nous en parle sans arrêt, mais concrètement, en Asie du Sud, ça menace directement ce qu'on met dans nos assiettes. Quand le climat se dérègle, toute la chaîne alimentaire trinque : récoltes, élevage, pêche, tout y passe.
Dans des pays comme l'Inde, le Bangladesh ou le Pakistan, l'agriculture c'est la vie. Le moindre changement dans les pluies ou la température perturbe tout. Résultat ? Des populations déjà vulnérables voient leur accès à une nourriture suffisante devenir franchement compliqué. Et vu que la région abrite environ 1,9 milliard de personnes (oui, presque deux fois l’Europe entière !), c’est pas un petit problème.
Les saisons agricoles partent en vrille, les pluies deviennent trop violentes ou totalement inexistantes, le niveau des océans grimpe et pousse l'eau salée dans les champs près des côtes… bref la production de riz, céréales, fruits et légumes décroche sérieusement. Pareil côté élevage : moins de pâturages, plus de maladies chez les animaux, ça finit forcément par faire grimper les prix de la viande ou du lait.
Bien sûr, les océans ne sont pas épargnés non plus. Moins de poissons disponibles, des mangroves qui disparaissent, tout ça fait que la sécurité alimentaire des gens du coin est en danger réel. Et si tu ajoutes à ça des marchés alimentaires en pleine instabilité, avec des prix qui font le yoyo et des problèmes logistiques constants, tu comprends vite que manger décemment va devenir un luxe pour des millions de personnes si rien n’est fait rapidement.
Bref, tu l’as compris, l’enjeu ici est clair : agir vite pour éviter que toute une région ne glisse dans un scénario catastrophe au niveau alimentaire. Parce que derrière ces termes comme sécurité alimentaire et impact climatique, il y a simplement des familles entières qui risquent de se retrouver sans nourriture suffisante demain.
Augmentation prévue des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050 en Asie du Sud
Réduction potentielle des rendements agricoles en Asie du Sud d'ici 2050 en raison du changement climatique
Nombre estimé de personnes devant faire face à une insécurité alimentaire accrue d'ici 2030 en Asie du Sud en raison du changement climatique
Perte prévue de terres arables en Asie du Sud d'ici 2050 en raison de l'élévation du niveau de la mer
En Asie du Sud, la température moyenne augmente clairement plus vite que la moyenne mondiale. Par exemple, au Népal, ça chauffe particulièrement avec environ 0,6 degré Celsius en plus par décennie dans certaines régions de montagne depuis les années 70. Du côté de l'Inde, la fréquence des vagues de chaleur extrêmes a bondi : rien qu'en 2022, le pays a connu l'un de ses printemps les plus chauds avec des températures frisant les 49°C à New Delhi. Et dans les régions montagneuses, notamment l'Himalaya, les glaciers fondent vite. Entre 2000 et 2019, environ 13 % des glaciers de l'Himalaya ont disparu, ce qui menace directement l'approvisionnement en eau douce pour des millions de personnes.
Le volume et le rythme des pluies de mousson changent également. Les pluies deviennent capricieuses et moins prévisibles, ce qui complique franchement la vie des agriculteurs. D'après une étude récente de l'Indian Institute of Tropical Meteorology, certaines zones en Inde voient leurs précipitations annuelles diminuer jusqu'à 20 %, tandis qu'ailleurs elles explosent, causant inondations et glissements de terrain.
Le Bangladesh et les Maldives continuent d'être victimes de l'élévation rapide du niveau de la mer. Le Bangladesh subit déjà un accroissement du niveau de la mer de près de 4 mm par an, deux fois plus vite que la moyenne mondiale (environ 1,7-1,8 mm par an). Ici et dans d'autres parties côtières, ça signifie des intrusions d'eau salée plus fréquentes sur des terres agricoles autrefois fertiles.
Bref, ce n'est pas juste plus chaud, tout le climat local tourne au vinaigre, et ça cause plein de défis concrets, pratiques et quotidiens.
Avec la hausse des températures, les moussons arrivent souvent plus tôt ou plus tard que d'habitude en Asie du Sud. Rien qu'entre 1980 et aujourd'hui, les cycles habituels des moussons ont bougé parfois de plusieurs semaines—par exemple, au Népal, le début de la saison des pluies s'est décalé d'une dizaine de jours ces 30 dernières années. Résultat, les agriculteurs peinent à prévoir quand commencer les semis ou encore le moment idéal pour récolter.
Et quand la mousson arrive enfin, elle devient vite imprévisible : de longues pauses sèches s'alternent avec des averses soudaines et violentes. Au Bangladesh, ces interruptions sèches peu courantes dans le passé sont désormais fréquentes, forçant les fermiers à replanter plusieurs fois. Face à cette imprévisibilité croissante, de nombreux agriculteurs se tournent vers des cultures moins sensibles aux grandes fluctuations d'humidité, comme le millet plutôt que le riz.
Mais ce décalage des saisons bouleverse aussi les périodes traditionnelles de semis et de récoltes pour les céréales principales, telles que le riz ou le blé, mettant en péril jusqu'à 15 % des rendements agricoles annuels dans certaines régions du nord de l'Inde. Les périodes optimales pour planter ou récolter s'écartent progressivement des habitudes ancestrales qui guidaient les communautés agricoles depuis des générations.
À la longue, ce dérèglement saisonnier impose aux paysans de constamment adapter leurs pratiques sans pour autant disposer des informations ou des ressources nécessaires. La plupart se retrouvent dans l'incapacité de suivre des calendriers agricoles fiables. Pour faire face, les autorités de certains pays comme le Bangladesh ou l'Inde développent désormais des applications mobiles simples, destinées à alerter les fermiers des possibles décalages saisonniers attendus, afin d'éviter les pires conséquences d'une météo devenue imprévisible.
Les épisodes de sécheresse se multiplient et se prolongent ces dernières décennies en Asie du Sud, notamment en Inde, au Pakistan et au Bangladesh. Rien qu'en 2019, une sécheresse historique a frappé l'Inde, affectant plus de 40 % du territoire et causant des pertes considérables sur les récoltes agricoles. Résultat : des millions d'agriculteurs dans la région ont vu leur production chuter drastiquement, avec des pertes qui vont parfois jusqu'à 50 à 60 % des rendements habituels.
Le problème, c'est que ces sécheresses récurrentes touchent précisément les cultures essentielles, comme le riz, le blé ou le maïs, compromettant sérieusement la sécurité alimentaire des populations vulnérables vivant principalement d’une agriculture pluviale. Par exemple, l'État indien du Maharashtra a connu une sécheresse majeure en 2016 qui a provoqué la perte quasi-totale des récoltes de canne à sucre et de légumineuses dans certaines régions, obligeant des milliers d’agriculteurs à migrer vers les villes en quête d'opportunités économiques.
Face à ces défis, certains agriculteurs adoptent désormais des pratiques innovantes pour mieux gérer l'eau : utilisation de variétés de semences résistantes à la sécheresse, cultures intercalaires diversifiées, systèmes d’irrigation goutte-à-goutte et récupération des eaux de pluie. Malgré tout, l'accès à ces méthodes reste encore limité et ne suffit pas à compenser les pertes économiques et humaines dues aux sécheresses répétées.
Les inondations sévères frappent de plus en plus l'Asie du Sud, surtout au Bangladesh, au Népal, en Inde et au Pakistan. La crue du fleuve Brahmapoutre en 2020 au Bangladesh a submergé plus d'un quart du pays, détruisant des milliers d'hectares agricoles juste avant les récoltes. Résultat : des millions de paysans ont perdu leur principale source de nourriture et de revenus en quelques jours. Autre exemple : les pluies diluviennes de 2022 au Pakistan (les pires depuis plus de 30 ans), qui ont affecté près de 2 millions d'hectares cultivés. Le problème, c'est pas seulement les surfaces agricoles dévastées sur le coup : les sols inondés subissent une érosion rapide et perdent leurs nutriments essentiels, ce qui rend super difficile voire impossible de relancer rapidement l'agriculture sur ces terres dans les années suivantes. Autre conséquence concrète : les semences stockées sont souvent détruites ou moisissent à cause de l'humidité excessive, obligeant les agriculteurs à s'endetter davantage pour acheter de nouveaux semis. Action concrète recommandée : adopter des pratiques agricoles résilientes aux inondations, comme les variétés végétales résistantes, la surélévation des réserves alimentaires, l'agriculture sur des terres surelevées ou flottantes, et investir dans les structures de stockage anti-inondation accessibles localement aux petites exploitations.
La montée du niveau marin fait format XXL dans certaines régions de l'Asie du Sud. En particulier au Bangladesh, où près d'un quart du territoire se situe à moins de 6 mètres d'altitude. Chez eux, chaque centimètre de hausse, c'est 100 000 hectares de terres agricoles potentiellement engloutis par de l'eau salée, surtout dans la région du delta du Gange et du Brahmapoutre. Résultat : salinisation massive des sols agricoles, qui affecte directement des cultures clés comme le riz ou encore les légumes. Tiens, selon la Banque Mondiale, dans certains coins du Sud du Bangladesh, la production de riz pourrait chuter de près de 15,6 % d'ici 2050 juste à cause de l'intrusion d'eau salée.
Et la salinité fait aussi mal aux ressources en eau douce. Dans des endroits comme le delta de l'Indus au Pakistan ou au sud de l'Inde, des nappes phréatiques qui servent normalement à irriguer deviennent inutilisables. Les habitants n'ont plus vraiment le choix : ils doivent soit se déplacer, soit se tourner vers des stratégies de survie pas très durables, comme puiser encore plus profondément dans les aquifères. Ça accélère la pénurie d'eau douce dans des régions déjà hyper sensibles, comme l'État indien du Gujarat.
Autre point préoccupant : la contamination saline modifie l'équilibre naturel des mangroves, particulièrement les Sundarbans. Déjà fragilisées, ces barrières naturelles contre les cyclones perdent peu à peu leur capacité protectrice, exposant encore davantage les terres agricoles intérieures aux risques climatiques.
Impact | Statistiques | Conséquences | Actions |
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Modification des précipitations | Augmentation de 10% | Réduction de la production de riz | Développement de cultures résilientes à l'eau |
Augmentation des températures | 2°C en moyenne | Perte de productivité des cultures maraîchères | Utilisation de variétés de cultures résistantes à la chaleur |
Intensification des événements extrêmes | Augmentation de 20% des cyclones | Pertes importantes de récoltes | Mise en place de systèmes d'alerte précoce et de réduction des risques |
En Asie du Sud, environ 300 millions de personnes souffrent déjà aujourd'hui d'insécurité alimentaire modérée ou sévère, selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). L'Inde, malgré une croissance économique rapide ces dernières années, compte encore à elle seule près de 195 millions de citoyens sous-alimentés. Chez son voisin, le Bangladesh, environ 30% des ménages ruraux connaissent régulièrement une pénurie alimentaire saisonnière. Le Pakistan n'est pas épargné non plus : environ 37,5 millions de Pakistanais manquent quotidiennement de nourriture adéquate.
Autre chiffre révélateur : au Népal, un enfant sur trois de moins de cinq ans reste aujourd'hui confronté à un retard de croissance dû à une mauvaise nutrition chronique, selon l'UNICEF. Et dans certaines régions rurales du Sri Lanka, malgré son développement agricole récent, près de 20% des enfants souffrent encore d'insuffisance pondérale.
Niveau dépendance extérieure, les Maldives importent quasiment 90% des produits alimentaires consommés sur leur archipel. Une vraie vulnérabilité en cas d'instabilité climatique ou économique mondiale.
Bref, derrière le décor de boom économique régional, les chiffres montrent qu'en réalité, l'accès à la nourriture reste une lutte quotidienne pour des millions d'habitants de l'Asie du Sud.
En Asie du Sud, les régions côtières comme le Bangladesh sont en première ligne face au changement climatique. Là-bas, plus de 27 millions de personnes vivent près du niveau de la mer et subissent régulièrement l'intrusion saline, qui bousille les sols agricoles fertiles. Dans les Maldives, la situation est tellement critique que certaines îles habitées risquent carrément de disparaître sous l'eau d'ici la fin du siècle.
Dans les plaines du Gange et du Brahmapoutre, bien connues pour leur agriculture intensive, les crues dévastatrices sont aujourd'hui plus fréquentes et plus intenses qu'avant. Résultat : des millions de paysans voient leurs récoltes anéanties quasiment chaque année.
En Inde, ce sont les petits fermiers des États très agricoles comme l'Uttar Pradesh et le Bihar qui prennent cher. Déjà que leurs conditions de vie n'étaient pas faciles, cette variabilité climatique extrême les maintient dans une insécurité alimentaire chronique.
Et puis dans les régions semi-arides du Pakistan, notamment le Sindh et le Baloutchistan, les sécheresses à répétition touchent de plein fouet les éleveurs. Le manque criant d'eau et de pâturages entraîne souvent des déplacements forcés des populations. Aujourd'hui, près de 40 % des habitants de ces provinces vivent sous le seuil d'insécurité alimentaire, avec très peu d'options pour s'en sortir.
Les femmes et les enfants souffrent particulièrement dans ces contextes difficiles : au Népal, durant les périodes de famines liées aux mauvaises récoltes, les jeunes filles sont les premières à ne pas bien manger, entraînant des problèmes de santé chroniques. Bref, on le voit clairement : face aux secousses climatiques, toutes les populations ne sont pas égales.
Nombre estimé de personnes dépendant de la fonte des glaciers de l'Himalaya pour leur approvisionnement en eau potable et en nourriture
Cyclone Bhola au Bangladesh, l'un des cyclones les plus meurtriers de l'histoire, causant une importante catastrophe humanitaire et alimentaire.
Inondations historiques au Bangladesh, affectant gravement la sécurité alimentaire et les récoltes, avec près de 75% du pays sous l'eau.
Tsunami dans l'Océan Indien, impactant sévèrement les systèmes agricoles et de pêche côtière en Asie du Sud, notamment en Inde et au Sri Lanka.
Inondations de mousson exceptionnelles en Inde, au Népal et au Bangladesh touchant plus de 30 millions de personnes et perturbant gravement la production agricole.
Sécheresse sévère et vague de chaleur au Pakistan, responsable de pertes massives dans l'agriculture entraînant une crise alimentaire régionale.
Signature de l'accord de Paris sur le climat, engagement international majeur visant la résilience face aux impacts climatiques sur l'agriculture et la sécurité alimentaire.
Cyclone Fani en Inde, entraînant d'importantes pertes agricoles et la destruction de moyens de subsistance dans les régions côtières vulnérables.
En Asie du Sud, les pertes récentes de récoltes montrent bien que le problème n'est pas une affaire pour demain, mais déjà là. En Inde, dans certaines régions du Maharashtra et du Karnataka, les vagues de chaleur anormalement fortes ont provoqué jusqu'à 30% de baisse des rendements agricoles pour des cultures critiques comme le sorgho ou les légumineuses ces dernières années. Au Pakistan, l'augmentation fréquente des températures au moment important de la floraison du blé a réduit les récoltes de près de 15 % sur les deux dernières décennies.
Des études récentes montrent concrètement que pour chaque degré Celsius supplémentaire, les rendements du riz et du blé pourraient baisser d'environ 6 à 10 %. C'est énorme pour les communautés rurales qui en dépendent directement pour leur survie quotidienne. Et attention, on parle là d'une région qui nourrit environ 25 % de la population mondiale avec seulement 3 % des terres agricoles mondiales.
Autre problème très précis : il suffit d'un épisode de météo extrême à un mauvais moment de l'année pour anéantir complètement une récolte. Par exemple, en 2022, les inondations extrêmes au Bangladesh ont détruit près de 250 000 hectares de rizières juste avant la récolte, laissant des millions de personnes sans leurs principales réserves alimentaires.
Et au-delà des inondations ou des sécheresses, le climat imprévisible favorise aussi la prolifération inattendue d’insectes nuisibles. Prenons l'exemple des chenilles légionnaires d'automne dont la propagation accélérée ces dernières années au Sri Lanka ou au Népal cause régulièrement de lourdes pertes agricoles. Ces petites bêtes, en quelques jours seulement, peuvent ravager complètement des cultures entières.
D'après les experts, si rien n'est fait rapidement pour aider les agriculteurs locaux à adapter leurs méthodes, les pertes de récoltes liées au changement climatique pourraient doubler d'ici 2050. Ce n’est plus seulement une histoire de futur inquiétant, c’est une menace immédiate bien réelle.
Le riz, clef de voûte de l'alimentation en Asie du Sud, prend cher avec le changement climatique. Une augmentation de seulement 1°C de la température nocturne fait plonger le rendement du riz de presque 10%. Concrètement, ça veut dire des pertes assez sévères dans des régions comme l'ouest du Bengale, le Pendjab indien ou encore le Bangladesh, bien connus pour leur rôle important côté riziculture. Au Bangladesh par exemple, les crues éclair récentes ont noyé près de 400 000 hectares de champs de riz en seulement quelques jours, causant l'équivalent d'environ 10% de pertes sur la récolte nationale pour cette saison-là.
Et ce réchauffement accélère aussi l'arrivée de nouveaux parasites et maladies. Un vrai casse-tête : en 2017, le virus de la panachure jaune s'est propagé plus vite à cause de températures anormalement élevées, obligeant de nombreux agriculteurs au Tamil Nadu à abandonner une bonne partie de leur récolte.
Une des pistes pratiques utilisées en ce moment, ce sont des variétés de riz résistantes aux inondations qui supportent jusqu'à deux semaines sous l'eau. Elles existent déjà, comme la variété "Sub1" développée spécifiquement pour résister aux crues prolongées. Concrètement, leur adoption à grande échelle permettrait aux agriculteurs de sécuriser une partie de leur récolte. Mais ça implique des programmes d'accompagnement sérieux afin d'aider réellement les agriculteurs à faire cette transition-là.
Le blé et le maïs, têtes d'affiche des céréales secondaires, encaissent sévèrement le coup du changement climatique en Asie du Sud. Une hausse moyenne d'environ 1°C réduit déjà le rendement de blé jusqu'à 6% dans le nord de l'Inde et au Pakistan, régions importantes pour ces cultures. Et c'est pas tout : le raccourcissement de la saison fraîche pénalise directement la période critique pour la croissance et maturation du blé. Même chose côté maïs : des températures supérieures à 35°C pendant la phase clé de floraison peuvent carrément réduire sa fertilité jusqu'à 50%, menaçant sérieusement les récoltes de petits paysans au Népal et au Bangladesh. Un exemple concret ? Rien qu'en 2022, la vague de chaleur précoce en mars-avril a conduit à une chute de 10 à 15% des récoltes de blé rien qu'au Pendjab indien. Bref, ces céréales, de base faciles à cultiver, deviennent rapidement difficiles à gérer. Solutions pratiques à envisager : généraliser des variétés résistantes aux chaleurs extrêmes, miser sur des stratégies d'irrigation économes en eau et intégrer des cultures complémentaires pour sécuriser les revenus agricoles contre ces pertes à répétition.
Le réchauffement climatique frappe directement les cultures de fruits et légumes en Asie du Sud. Un exemple concret : les manguiers. Avec des pics de température réguliers dépassant les 40°C, notamment au Bangladesh et en Inde, la floraison des manguiers est perturbée et les fruits tombent prématurément. Résultat : jusqu'à 30% de baisse des récoltes de mangues dans certaines régions ces dernières années.
Autre victime concrète : les pommes cultivées dans l'Himachal Pradesh (nord de l'Inde). Ces pommiers ont absolument besoin de périodes froides prolongées en hiver pour fructifier correctement. Avec les hivers plus doux et des chutes de neige réduites, les récoltes chutent, poussant les producteurs à déplacer les vergers plus haut dans la montagne quand ils le peuvent.
Côté légumes, ça chauffe aussi. Au Pakistan, la fréquence accrue des vagues de chaleur et des déficits en eau a entraîné des pertes importantes dans la culture des tomates, des oignons et des pommes de terre, des légumes clé pour la sécurité alimentaire locale, faisant grimper de manière spectaculaire les prix sur les marchés locaux.
Pour les agriculteurs, des solutions pratiques existent déjà : adoption de variétés résistantes à la chaleur, utilisation accrue du paillage organique pour retenir l'humidité du sol, ou encore développement de l'agroforesterie pour créer de l'ombre et atténuer la température. Des initiatives pilotes en Inde ont montré que l'intégration de légumes sous couvert arboré réduit considérablement les pertes dues aux vagues de chaleur extrême.
Le saviez-vous ?
D'ici 2050, l'élévation du niveau des mers pourrait affecter directement ou indirectement environ 35 millions de personnes au Bangladesh en raison d'une intrusion saline accrue dans les zones agricoles.
Les mangroves ne représentent que 0,1% de la surface terrestre mondiale, mais elles stockent jusqu'à 10 fois plus de carbone par hectare que les forêts terrestres traditionnelles, jouant un rôle essentiel dans l'atténuation des changements climatiques.
Environ 60% de la population d'Asie du Sud dépend directement des activités agricoles, rendant la région particulièrement sensible aux impacts du changement climatique.
Selon la FAO, une hausse de 1°C de la température globale pourrait réduire de 5 à 15% la productivité du riz, un aliment de base pour des millions de personnes en Asie du Sud.
Avec la hausse des températures et les périodes de sécheresse plus longues, les pâturages naturels d'Asie du Sud se réduisent sacrément vite. Le truc c'est que quand la pluie manque ou arrive en décalé, l'herbe ne repousse pas aussi vite, ni aussi généreusement. Résultat : moins de nourriture pour les troupeaux. Au Rajasthan, par exemple, les vastes prairies où paissent bovins et chèvres ont perdu près de 30 % de leur biomasse végétale ces dix dernières années.
Dans les régions montagneuses du Népal ou du Bhoutan, l'élévation des températures a carrément modifié l'altitude à laquelle pousse l'herbe nutritive. Ça force les éleveurs à déplacer leurs troupeaux vers des zones moins accessibles, souvent moins adaptées, entraînant une diminution du poids et de la productivité des animaux.
Un autre coup dur : la prolifération d'espèces végétales invasives à cause du climat, comme la Lantana camara, qui bouffe littéralement l'espace disponible et appauvrit la végétation locale que le bétail préfère. Au final, moins d'espace, moins de bouffe, des troupeaux moins résistants, et une sécurité alimentaire des communautés pastorales menacée pour de bon.
Les animaux d’élevage en Asie du Sud font face à une situation compliquée avec le changement climatique : les maladies liées aux conditions météo extrêmes augmentent clairement. Par exemple, la fièvre aphteuse se répand plus vite quand il fait très chaud et humide. Des régions entières, comme certaines parties du Bangladesh ou de l’Inde, ont connu récemment de fortes hausses de cas parmi le bétail à cause de ces changements météo.
Autre sérieux problème, ce sont les parasites, comme les tiques, qui adorent quand les températures montent. Davantage de tiques, ça veut dire plus de bêtes touchées par des maladies graves comme la piroplasmose ou l'anaplasmose. Des enquêtes menées au Pakistan ont relevé que, pendant les étés très chauds récents, près de 25 % de mortalité supplémentaire chez les troupeaux bovins pouvait être directement attribuée aux infections transmises par ces parasites.
Dans les régions montagneuses du Népal où normalement il fait frais, on commence même à voir des maladies tropicales inédites, autrefois cantonnées aux plaines. La dermatite nodulaire contagieuse, typique des climats chauds, est par exemple devenue un vrai casse-tête pour les éleveurs népalais durant ces dernières années plus chaudes.
Résultat : beaucoup d’éleveurs locaux perdent rapidement en revenus et ont du mal à remplacer les animaux malades. La situation devient critique pour les familles qui comptent sur l’élevage – leur moyen de subsistance principal est directement menacé. Les vétérinaires parlent carrément de périodes d’épidémies saisonnières de plus en plus fréquentes à cause du réchauffement. Il faut donc réfléchir sérieusement aux programmes de vaccination et à un accompagnement ciblé pour protéger le bétail des futures vagues de chaleur extrême et des infections qui viennent avec.
Pourcentage estimé de la population rurale en Asie du Sud qui dépend de l'agriculture pour sa subsistance et ses moyens de subsistance
Pourcentage estimé de la biodiversité végétale en Asie du Sud à risque d'extinction en raison du changement climatique
Estimation de la diminution de la production de riz dans certaines régions d'Asie du Sud en raison du changement climatique
Taux estimé de réduction de la production de maïs attendue chaque année en Asie du Sud d'ici 2050 en raison du changement climatique
Augmentation moyenne de la température attendue en Asie du Sud d'ici 2050, dépassant le seuil critique pour de nombreux systèmes agricoles et écosystèmes
Impact | Statistiques | Conséquences |
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Augmentation de la salinité des sols | 1 mètre par décennie | Réduction de la production de riz en Inde |
Augmentation de la température moyenne | 3°C d'ici 2050 | Baisse de la qualité du riz cultivé |
Diminution des précipitations | Réduction de 15% d'ici 2040 | Rareté de l'eau pour l'irrigation |
Impact | Région affectée | Conséquences |
---|---|---|
Augmentation des cyclones | Sud du Bangladesh | Pertes massives de cultures de riz et de fruits |
Intensification des précipitations | Côte orientale de l'Inde | Inondations dévastatrices engendrant une baisse de la production de légumes |
Vents destructeurs | Côte du Sri Lanka | Destruction des plantations de thé et des cultures vivrières |
Avec la hausse des températures de l’eau, certains poissons comme le hilsa, essentiel au Bangladesh, commencent à remonter vers des zones plus fraîches, surtout vers le nord, fragilisant l'économie locale basée là-dessus. Et ce n’est pas juste un déplacement : une étude récente a montré qu'une hausse d'à peine 1°C de la température de surface maritime pourrait faire baisser de presque 20 % les prises de poissons en mer d'Arabie orientale et dans le golfe du Bengale, deux grandes zones de pêche pour les communautés côtières.
Les pêcheurs constatent aussi que les périodes de reproduction des poissons changent. Le réchauffement perturbe les dates habituelles de ponte, ce qui peut complètement bouleverser le cycle naturel et le succès des captures des espèces majeures comme les crevettes ou le maquereau indien.
Moins prévues aussi par les habitants, les modifications des courants océaniques à cause des épisodes de moussons perturbées rendent les trajectoires habituelles des bancs de poissons imprévisibles, réduisant l'efficacité des pêcheurs traditionnels qui comptent sur une certaine régularité.
En chiffres, la Banque mondiale estime qu'entre 2030 et 2050, si rien ne change, la production halieutique pourrait diminuer de près de 30 à 50 % dans certaines régions côtières d'Asie du Sud. Forcément ça implique une crise pour des milliers de villages qui vivent principalement de la pêche artisanale.
Les mangroves d'Asie du Sud, comme celles des Sundarbans entre l'Inde et le Bangladesh, prennent cher avec la montée des eaux et les tempêtes à répétition. Rien qu'entre 1960 et 2020, ce joyau écologique a perdu environ 30 à 40 % de sa surface initiale. Résultat, on voit disparaître progressivement des espèces clés comme le tigre du Bengale ou bien certaines races de poissons qui ne trouvent plus refuge. Le truc moins évident que beaucoup ignorent, c'est que ces mangroves protègent normalement les rizières et les champs agricoles proches contre l'intrusion d'eau salée : leur recul accélère la salinisation des sols et flingue petit à petit la productivité agricole des régions côtières. Leur dégradation réduit aussi leur rôle naturel de capture du carbone : une seule mangrove intacte peut absorber jusqu'à quatre fois plus de carbone qu'une forêt tropicale standard. Aujourd'hui, on est dans un cercle vicieux : changement climatique, érosion des côtes, reculs des arbres, plus de carbone dans l'atmosphère… et moins de poissons pour les communautés locales qui en dépendent totalement.
Avec la montée des températures et la multiplication des épisodes extrêmes (sécheresses, moussons irrégulières), la production agricole devient complètement imprévisible en Asie du Sud. Résultat direct : sur les marchés locaux, les prix des denrées alimentaires jouent aux montagnes russes. Par exemple, au Pakistan, les inondations majeures de 2022 ont entraîné un bond des prix du blé jusqu’à plus de 45 % en quelques mois.
Au Bangladesh, les périodes de mousson imprévisibles perturbent gravement la culture du riz, élément essentiel de l'alimentation locale. En 2017, les fortes pluies ont détruit environ 700 000 hectares de récoltes, faisant grimper les prix du riz de près de 30 %. Lorsqu'une denrée aussi fondamentale devient soudainement hors de portée financière, c'est directement le plateau repas de millions de personnes qui est affecté.
L'Inde, quant à elle, vit régulièrement des variations brutales sur le marché alimentaire, liées notamment aux sécheresses prolongées dans ses principaux états agricoles comme le Maharashtra ou le Karnataka. Rien qu'en 2019, face à une faiblesse annoncée de la récolte des oignons en raison des pluies inhabituelles, le kilo d'oignons a grimpé d'environ 15 roupies à près de 100 roupies en quelques semaines seulement. Cette flambée est loin d’être anecdotique car pour beaucoup d'Indiens, un repas sans oignons est impensable.
Ces fluctuations rapides des prix affectent plus durement les ménages les plus pauvres, qui consacrent souvent entre 50 % à 70 % de leurs revenus à l'alimentation. Dès que les prix augmentent, des stratégies de survie assez extrêmes doivent être mises en place : réduction de la qualité nutritionnelle des repas, endettement ou bien même déscolarisation des enfants pour économiser sur d'autres budgets.
Ce cercle infernal d’incertitudes et de flambées des prix des aliments contribue clairement à une plus forte insécurité alimentaire sur le continent.
Les infrastructures routières et ferroviaires en Asie du Sud sont régulièrement mises à mal par les événements climatiques extrêmes. Lors des moussons exceptionnelles en 2022, le Pakistan a connu la destruction de près de 13 000 kilomètres de routes, paralysant pendant plusieurs semaines l'approvisionnement alimentaire dans certaines régions rurales. En Inde, les canicules prolongées compromettent la conservation des aliments frais à cause des fortes chaleurs, rendant délicat l’acheminement des produits alimentaires sensibles comme les fruits, légumes ou produits laitiers. Le Bangladesh doit gérer depuis quelques années des ralentissements portuaires significatifs à cause de cyclones à répétition, notamment celui de 2020 (Amphan), avec une saturation logistique qui retarde l'acheminement des denrées alimentaires importées. Et évidemment, ces retards n’affectent pas seulement les régions côtières : ils ont des répercussions en chaîne, provoquant des pénuries dans des zones reculées pendant parfois des mois après l'événement climatique. Ces perturbations répétées posent aussi un défi aux acteurs humanitaires, car ils ont du mal à intervenir rapidement auprès des populations les plus touchées. Les régions montagneuses au Népal ou au Bhoutan sont particulièrement vulnérables : les glissements de terrain causés par des pluies torrentielles y coupent fréquemment la circulation pendant plusieurs jours, isolant complètement villages et districts entiers sans possibilité de ravitaillement en nourriture et en médicaments.
Le changement climatique affecte l'élevage en limitant la disponibilité des pâturages, en augmentant le stress thermique des animaux et en intensifiant la propagation des maladies animales. Ces phénomènes entraînent une hausse de la mortalité du bétail, une baisse de la productivité et une menace pour la sécurité alimentaire dans les régions pastorales.
L'élévation du niveau marin provoque l'intrusion d'eau salée dans les sols agricoles côtiers, entraînant une salinisation des terres agricoles. Ces changements réduisent gravement la capacité de ces sols à produire durablement des cultures, menaçant directement la sécurité alimentaire des communautés côtières.
Oui, selon les prévisions climatiques actuelles, il est prévu que les rendements du riz en Asie du Sud puissent diminuer de 10 à 20% d'ici 2050, en raison de l'augmentation des températures, de la modification des régimes pluviométriques et des épisodes climatiques extrêmes fréquents.
Les pays les plus vulnérables sont l'Inde, le Bangladesh, le Pakistan et le Népal, en raison de leur forte dépendance agricole, de leur densité démographique et de leur exposition accrue aux catastrophes naturelles comme les inondations et les sécheresses.
Les stratégies possibles incluent : adopter des variétés de cultures résistantes aux stress climatiques, diversifier les espèces cultivées, améliorer les pratiques agricoles pour économiser l'eau, renforcer les systèmes d'alerte précoce pour les événements météorologiques extrêmes et concevoir des politiques d'adaptation au changement climatique adaptées à chaque région.
Les régions telles que le delta du Gange au Bangladesh, le Sind au Pakistan, certaines zones rurales de l'Inde situées dans les États du Rajasthan et du Bihar, ainsi que les hautes régions montagneuses du Népal présentent actuellement des difficultés marquées en matière de sécurité alimentaire, exacerbées par les aléas climatiques.
Oui, la production de fruits et légumes est particulièrement vulnérable aux variations climatiques. L'augmentation des températures, les changements dans les régimes de précipitations et la fréquence plus élevée d'événements météorologiques extrêmes entraînent une réduction à la fois du rendement et de la qualité nutritionnelle de ces cultures.
Le changement climatique génère des fluctuations dans les rendements agricoles et des perturbations des chaînes d'approvisionnements alimentaires. Ces situations provoquent une instabilité et des hausses significatives des prix alimentaires, limitant ainsi l'accès des populations vulnérables à une alimentation suffisante et équilibrée.
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Question 1/5