Changements climatiquesQuel rôle pour la diplomatie environnementale ?

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Changements climatiques : quel rôle pour la diplomatie environnementale ?

Introduction

On est en plein dedans : les changements climatiques font partie de notre quotidien. Des canicules à répétition, des tempêtes qui débarquent sans prévenir, des glaciers qui fondent à vue d’œil… La planète change beaucoup plus vite que prévu. Aujourd’hui, tout le monde (ou presque) s’accorde là-dessus : on a un problème sérieux, et si on fait rien rapidement, ça risque de devenir encore bien pire.

Mais voilà le truc : aucun pays ne peut régler la situation tout seul dans son coin. Les émissions de gaz à effet de serre ne s’arrêtent pas aux frontières, du coup la réponse doit aussi être internationale. C’est précisément là qu’intervient la diplomatie environnementale, qui regroupe toutes les négociations et les coopérations entre États autour des sujets climatiques. En gros, c’est comme une immense discussion collective à l’échelle de la planète pour se mettre d’accord sur comment préserver notre avenir commun.

Cette diplomatie environnementale, elle n’est pas nouvelle. Depuis une trentaine d'années, on a vu défiler au moins un paquet d’accords et de protocoles censés ralentir le réchauffement climatique et limiter ses dégâts. Certains noms te disent sûrement quelque chose : le fameux sommet de Rio, le protocole de Kyoto ou encore l’Accord de Paris en 2015. Malgré ces grandes réunions et des objectifs ambitieux, on ne peut pas dire que les résultats soient hyper concluants jusque-là. Pourquoi ? Parce que derrière les beaux discours et les poignées de main devant les caméras, la réalité est souvent beaucoup plus compliquée.

Aujourd’hui, les grands pays pollueurs, comme la Chine, les États-Unis ou l’Union Européenne, jouent à une sorte de poker climatique : chacun observe les autres, calcule ses intérêts économiques et politiques, hésite à se lancer vraiment sans avoir la garantie que tout le monde jouera le jeu. Les pays émergents veulent leur part du gâteau, ce qui est légitime, mais ça complique encore davantage les choses. Et pendant que tout ce beau monde tergiverse, le climat continue de s’emballer.

Du coup on se demande : est-ce qu’on est condamnés à assister à des conférences climatiques sans fin qui ne débouchent jamais sur des mesures concrètes ? Ou est-ce que la diplomatie environnementale peut vraiment devenir l’outil qu'il nous faut pour sauver ce qui peut l’être, trouver des solutions communes et protéger l'avenir des générations futures ? C'est exactement ce qu'on va explorer ensemble dans cette page, histoire d'y voir un peu plus clair et de bien comprendre à quoi peut encore servir la diplomatie face à l’urgence climatique.

1.2 degrés Celsius

La hausse de la température moyenne mondiale depuis l'ère industrielle.

150 milliards de dollars

Les pertes économiques mondiales dues aux catastrophes climatiques en 2020.

2,7 milliards de personnes

Le nombre de personnes touchées directement par des événements climatiques extrêmes entre 2000 et 2019.

26% des émissions mondiales

La part des émissions de gaz à effet de serre imputables au secteur des transports.

Comprendre les changements climatiques

Origines anthropiques et naturelles

Quand on parle de climats, on différencie surtout les origines dites naturelles et celles provoquées directement par nous, les humains, donc anthropiques. Côté naturel, depuis toujours, l'activité solaire change par cycles d'environ 11 ans, ce qui influence directement la quantité d'énergie reçue par la Terre. Les éruptions volcaniques majeures, comme celle du Pinatubo en 1991, libèrent énormément de cendres et de gaz soufrés dans l'atmosphère, faisant chuter temporairement les températures mondiales (environ -0,5°C pendant presque deux ans pour cette éruption-là). Autre facteur, l'oscillation océanique naturelle, type El Niño ou La Niña, peut modifier franchement les climats régionaux sur quelques années.

La grosse nouveauté, c'est l'impact humain. Depuis la révolution industrielle vers 1850, notre utilisation massive des combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel) a gonflé la concentration de CO₂ dans l'atmosphère de 280 ppm (parties par million) à environ 420 ppm aujourd'hui, une hausse claire d'environ 50 % en 170 ans seulement. Ce CO₂ piège la chaleur dans l'atmosphère, créant l'effet de serre renforcé responsable d'une bonne partie du réchauffement actuel. À ça s'ajoutent la déforestation (13 millions d'hectares perdus par an en moyenne dans les années 2000), l'élevage intensif producteur de méthane, et l'utilisation d'engrais libérant du protoxyde d'azote, puissant gaz à effet de serre. Résultat concret : environ 1,2°C de hausse globale depuis l'époque préindustrielle. On n'est clairement pas sur les mêmes échelles entre naturel et anthropique. Aujourd'hui, l'humain est devenu le premier facteur de changement climatique rapide et majeur, loin devant les processus naturels habituels.

Principales conséquences environnementales

Réchauffement global et fonte des glaciers

Le recul des glaciers ne se limite pas à de jolies images choc : c'est un indicateur hyper précis du réchauffement climatique. Par exemple, depuis les années 80, les glaciers alpins comme la Mer de Glace à Chamonix ont perdu près de 30 % de leur surface. Pour les Andes tropicales, c'est encore pire : certains glaciers boliviens ou péruviens ont perdu jusqu'à 50 % de leur masse en trois décennies seulement. La fonte des glaciers impacte concrètement la disponibilité en eau potable, surtout pour les communautés andines ou les populations himalayennes, dépendantes directement de ces sources lors des périodes sèches. On sait maintenant grâce à des relevés satellite récents que cette fonte accélère même en Antarctique, où le glacier Thwaites, surnommé le "glacier de l'Apocalypse", menace à lui seul de faire monter le niveau marin mondial de 65 cm s'il venait à s'effondrer totalement. Action concrète face à tout ça ? Adapter rapidement la gestion de l'eau dans les régions touchées et investir urgemment dans des stratégies résilientes, particulièrement dans les pays vulnérables dépendants des glaciers pour leur survie quotidienne.

Élévation du niveau de la mer

La montée des océans, ça peut sembler lointain pour pas mal d'entre nous mais, dans certaines régions, ça se vit déjà au quotidien. Tiens, prends par exemple les Îles Marshall : toutes plates et à peine au-dessus du niveau de la mer. Là-bas, même quelques centimètres en plus, c'est une invasion quotidienne d'eau salée dans les rues ou les champs. À Tuvalu, pareil : déjà deux de leurs neuf îles les plus basses voient l'érosion menacer leurs habitants, qui commencent sérieusement à penser à déménager ailleurs.

Concrètement, au niveau mondial, le niveau de la mer a grimpé d'environ 20 centimètres depuis 1900, et la vitesse de l'augmentation a nettement accéléré récemment : en gros, dans les années 1990, c'était autour de 2 millimètres par an, mais aujourd'hui c'est rodé à presque 4 millimètres annuels. Rien que ça, tu vois déjà le topo pour certains endroits côtiers vulnérables.

Face aux inondations de plus en plus fréquentes, on commence à voir des plans d'action intéressants sur le terrain : aux Pays-Bas, spécialistes du sujet, on installe des barrières mobiles innovantes—comme la célèbre barrière du Maeslantkering—qui permettent de fermer rapidement l'accès à la mer quand ça menace fort. Singapour expérimente aussi pas mal autour du concept de solutions naturelles en aménageant des mangroves artificielles et espaces verts côtiers, sortes de défenses vivantes qui absorbent l'eau de mer tout en favorisant la biodiversité.

L'élévation du niveau marin, c'est concret, ça coûte cher et c'est bien réel. La clé ? Anticiper plutôt que subir, et miser sur des solutions innovantes et adaptables.

Augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes

On constate depuis quelques années que les événements météo qui étaient autrefois considérés comme rares sont de plus en plus fréquents et intenses. Selon des données présentées par la NOAA (Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique), le nombre de catastrophes naturelles dépassant le milliard de dollars de dégâts aux États-Unis est clairement en augmentation : alors qu'on en comptait environ 4 par an dans les années 1980, on est maintenant passé à une moyenne annuelle supérieure à 15.

Concrètement, ça donne quoi ? Des épisodes de canicule intense, comme celle de l'été 2022 en Europe occidentale qui a battu tout un tas de records et causé des milliers de décès prématurés. Autre cas parlant : les tempêtes tropicales et ouragans se font nettement plus violents et imprévisibles. L’ouragan Harvey qui a frappé le Texas en 2017 a déversé tellement d'eau (plus de 1 mètre sur certaines régions !) que l’événement a été qualifié par les scientifiques de quasi inédit.

On assiste aussi à une multiplication de périodes de sécheresse extrême, marquées par des incendies qui ravagent d’immenses surfaces forestières comme en Australie en 2019-2020 ou en Californie quasiment tous les ans désormais. Selon l'ONU, les incendies australiens ont détruit environ 18 millions d'hectares, une superficie quatre fois plus grande que la Suisse.

Face à ça, plus question de traiter uniquement le symptôme : il faut anticiper. Ça passe par renforcer les infrastructures ("verdir" les villes pour limiter la chaleur, mieux gérer l'écoulement des eaux pluviales), mais aussi par revoir nos pratiques agricoles avec des variétés résistantes à la sécheresse. La diplomatie environnementale permet justement de partager et de déployer ces solutions concrètes au niveau international.

Accord/Engagement Date de signature Objectif Engagements des pays
Protocole de Kyoto 1997 Réduire les émissions de gaz à effet de serre Engagements contraignants pour les pays développés
Accord de Paris 2015 Limite du réchauffement climatique en dessous de 2°C Chaque pays détermine ses propres contributions nationales
Objectifs de développement durable de l'ONU 2015 Réduire les émissions, promouvoir les énergies renouvelables Engagements pour le développement durable à l'échelle mondiale

Les impacts socio-économiques du changement climatique

Santé et sécurité alimentaire

Avec le changement climatique, on observe une nette augmentation des problèmes de sécurité alimentaire et de santé publique. Prenons le cas des rendements agricoles : chaque degré supplémentaire de réchauffement pourrait entraîner une baisse de rendement du blé de 6% et de 10% sur le riz ou le maïs. C’est énorme sachant que ces céréales assurent environ 60 % des calories ingérées à l'échelle mondiale.

Conséquence directe : la malnutrition progresse. Depuis 2015, après des décennies où elle reculait régulièrement, la faim recommence à gagner du terrain à cause, notamment, des épisodes de sécheresse ou de phénomènes extrêmes qui explosent (vagues de chaleur, inondations, tempêtes…) et rendent plus compliqué l'accès à une nourriture suffisante.

Coté santé, ce n'est pas plus réjouissant : l'OMS prévoit qu'entre 2030 et 2050, le changement climatique provoquera près de 250 000 décès supplémentaires chaque année à cause du paludisme, de la diarrhée ou du stress thermique. Autre phénomène inquiétant : des maladies transmises par les moustiques, comme la dengue ou Zika, commencent à s’établir dans des zones jusqu'ici épargnées, même en Europe.

Un exemple parlant : en 2003, la canicule en Europe a causé près de 70 000 décès supplémentaires, soulignant la vulnérabilité même des régions riches. Plus largement, la pollution de l'air, amplifiée par les vagues de chaleur et incendies plus fréquents, constitue aussi une vraie menace pour la santé pulmonaire et cardiovasculaire. Ces impacts sur la sécurité alimentaire et la santé creusent encore plus les inégalités, car les populations les plus pauvres ou isolées sont clairement les premières touchées et celles qui ont le moins de moyens pour s'y adapter.

Migrations climatiques

Chaque année, 20 millions de personnes environ quittent leur région ou leur pays à cause des impacts directs du climat, comme des sécheresses extrêmes, inondations majeures ou cyclones ultra-violents. Ce chiffre pourrait atteindre jusqu'à 216 millions d'ici 2050, selon la Banque Mondiale. Les régions les plus exposées ? Afrique subsaharienne, Asie du Sud et Amérique latine principalement, où beaucoup gagnent leur vie grâce à l'agriculture. Quand les terres deviennent incultivables, impossible d'y survivre.

Un exemple concret : au Bangladesh, la montée régulière du niveau de la mer pousse chaque année environ 500 000 habitants à migrer vers l'intérieur du pays et vers les villes surpeuplées comme Dhaka. Ça crée d'énormes pressions urbaines, avec toutes sortes de tensions économiques et sociales à gérer derrière.

Et attention à l'idée reçue : ces migrations ne se déroulent pas majoritairement du Sud vers les pays riches du Nord. Près de 80 % des personnes déplacées restent dans leur propre pays ou dans un état limitrophe proche. Ça montre bien à quel point les pays les plus vulnérables accusent souvent double coup : déjà en première ligne du changement climatique, ils se retrouvent également à gérer seuls ces déplacements internes massifs, avec très peu de moyens.

Problème supplémentaire, aucune reconnaissance officielle en droit international n'existe encore pour ces migrants climatiques. Aujourd'hui, ils ne bénéficient même pas du statut de réfugiés, pas de cadre juridique précis pour leur protection. Résultat : sur le plan diplomatique, c'est un énorme trou noir avec plein de flou. On tente bien quelques initiatives, comme le Pacte Mondial pour des migrations sûres (2018), mais concrètement, y'a encore beaucoup, beaucoup à faire pour garantir protection et dignité à ces populations forcées de bouger à cause du climat.

Coût économique mondial

On parle souvent climat, mais on oublie que ça tape aussi grave dans notre portefeuille. Selon une étude récente du Swiss Re Institute, une hausse mondiale de température de 2,6°C d'ici 2050 coûterait autour de 14% du PIB mondial actuel. Pour te donner une idée, ça représente plusieurs milliers de milliards d'euros partis en fumée, juste à cause des vagues de chaleur, inondations, et autres sécheresses à répétition.

Évidemment, ces coûts ne se répartissent pas équitablement : les pays pauvres prennent cher, souvent jusqu'à deux ou trois fois plus que les économies riches. Pas très juste, mais très réel.

Le secteur agricole prend particulièrement cher avec le changement des climats, notamment dans les régions tropicales où les rendements pourraient chuter jusqu'à 30% d'ici 2050, selon les prévisions de la Banque Mondiale. Ça veut dire moins de nourriture produite, donc des prix qui explosent et davantage de pauvreté alimentaire.

Les infrastructures coûtent aussi un bras : refonte des réseaux électriques, adaptation des villes côtières… rien qu'aux États-Unis, les coûts cumulés liés au changement climatique pourraient atteindre près de 2 000 milliards de dollars à l'horizon 2100.

Autre truc souvent oublié : l'impact négatif sur la productivité au boulot. Quand il commence à faire trop chaud, nos performances chutent. D'après le Bureau international du Travail, vers 2030, on pourrait perdre l'équivalent de 80 millions d'emplois à plein temps à cause de pauses beaucoup plus longues ou de journées réduites pour supporter la chaleur.

Bref, le changement climatique ce n'est pas seulement une histoire de glaciers qui fondent. C'est aussi une facture bien réelle, qui va peser sacrément lourd si on ne bouge pas vite.

Changement Climatique : Politiques et Accords
Changement Climatique : Politiques et Accords

79%
de l'énergie mondiale

La proportion d'énergie mondiale produite à partir de combustibles fossiles en 2020.

Dates clés

  • 1972

    1972

    Conférence des Nations unies sur l'environnement humain à Stockholm, première initiative internationale majeure pour la diplomatie environnementale.

  • 1987

    1987

    Publication du Rapport Brundtland 'Notre avenir à tous', qui pose les bases du concept de développement durable.

  • 1988

    1988

    Création du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), fournissant une expertise scientifique mondiale sur le changement climatique.

  • 1992

    1992

    Sommet de la Terre à Rio et adoption de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

  • 1997

    1997

    Adoption du protocole de Kyoto, premier traité international avec objectifs quantifiés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

  • 2009

    2009

    Conférence de Copenhague sur le climat (COP15), événement majeur de la diplomatie climatique malgré les résultats mitigés obtenus.

  • 2015

    2015

    Accord de Paris, engagement historique à limiter le réchauffement climatique en dessous de 2°C.

  • 2021

    2021

    Conférence COP26 à Glasgow, relance de négociations ambitieuses et nouveaux engagements internationaux pour rester sous les 1,5°C.

Historique et évolution de la diplomatie environnementale

Origines et premières initiatives internationales

La prise de conscience internationale des enjeux environnementaux date des années 1960 et 1970, notamment grâce à des publications phares comme le rapport Meadows en 1972, intitulé Les Limites à la croissance, qui tirait déjà la sonnette d'alarme sur l'exploitation illimitée des ressources planétaires. Une des toutes premières fois où la question écologique arrive vraiment à l'agenda international, c'est lors de la Conférence de Stockholm de 1972. Cette conférence des Nations Unies réunit 113 pays, posant les bases du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), organisme encore aujourd'hui clé pour coordonner les initiatives écologiques internationales.

C'est aussi lors de cette conférence que le principe du "droit à un environnement sain" est officiellement reconnu, marquant une avancée juridique notable. Le texte phare adopté à Stockholm est la Déclaration sur l'environnement humain, comptant 26 principes clairs pour guider les pays vers une meilleure gestion environnementale.

Peu après, les années 1980 sont marquées par une crise concrète qui propulse la diplomatie environnementale : le trou dans la couche d’ozone. En réaction, la communauté internationale adopte en 1987 le Protocole de Montréal. Ce protocole impose aux pays signataires de réduire drastiquement leur utilisation de substances chimiques comme les CFC. Résultat concret : aujourd'hui, la couche d'ozone est en voie de récupération, c'est l'un des rares exemples où une initiative internationale donne des résultats mesurables à court terme.

La diplomatie environnementale puise en grande partie ses racines dans ces premiers événements : Stockholm pour l’impulsion initiale, et Montréal comme modèle concret prouvant que, oui, une coopération internationale sur l'environnement peut réellement marcher.

Conférences clés et leurs résultats

Sommet de la Terre de Rio (1992)

Ce sommet a été une étape clé parce qu'il a posé les bases de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), premier vrai cadre international pour lutter contre ces menaces environnementales. Autre résultat concret issu de Rio, c'est l'Agenda 21, une feuille de route hyper détaillée contenant plein d'objectifs actionnables pour accompagner les pays vers un développement durable local. Certains endroits comme Aalborg au Danemark s'en sont directement inspirés pour mener leur politique environnementale locale, en créant un programme qui intègre les citoyens dans des projets durables concrets comme les quartiers écologiques et le transport doux.

Rio 1992 a aussi instauré le principe des responsabilités communes mais différenciées, c'est-à-dire que tout le monde a sa part à jouer, mais que les pays industrialisés, historiquement plus pollueurs, doivent logiquement agir en premier. Ce concept a initié de nouveaux mécanismes de financement où les pays du Nord aident concrètement les pays en voie de développement à adopter des pratiques plus durables, par exemple via des transferts technologiques ou en finançant des projets spécifiques comme l'efficacité énergétique dans des écoles ou hôpitaux.

Enfin, Rio a été l'un des premiers sommets internationaux à prendre en compte la participation effective des ONG et de la société civile. Des groupes comme Greenpeace ou WWF ont pu clairement influencer les débats, proposant directement des alternatives et des solutions pragmatiques qui ont aidé à façonner les discussions. Ce modèle participatif a depuis été repris dans quasiment toutes les autres conférences climatiques internationales.

Protocole de Kyoto (1997)

Signé en 1997, le Protocole de Kyoto est la première grosse tentative mondiale de réduire concrètement les émissions de gaz à effet de serre. Concrètement, l'accord fixait un objectif précis aux pays industrialisés : diminuer d'au moins 5,2% leurs émissions globales entre 2008 et 2012, par rapport au niveau de 1990. Ce chiffre parait modeste aujourd'hui, mais à l'époque c'était super ambitieux parce que c'était la première fois qu'on fixait vraiment des objectifs contraignants pour des États.

Une particularité utile du protocole, c'était les mécanismes de flexibilité, et notamment le marché international du carbone. Exemple concret : une entreprise européenne qui avait du mal à atteindre ses obligations de réduction d'émissions pouvait financer un projet durable dans un pays émergent, offrant ainsi une compensation. Ça a quand même permis de développer plein de projets dans les pays moins riches, des éoliennes au Brésil jusque dans des centrales hydroélectriques en Inde.

Malgré la bonne idée derrière ce protocole, il y a eu pas mal de gros ratés, notamment l'absence notable et hyper médiatisée des États-Unis, qui n'ont jamais ratifié le texte, ou encore le Canada qui s'en est carrément retiré en 2011 parce qu'il n'atteignait tout simplement pas ses objectifs. Ça nous a appris une chose essentielle : des accords ambitieux, c'est bien joli sur papier, mais sans mécanismes forts pour sanctionner les récalcitrants, c'est compliqué d'avoir des effets concrets.

Finalement, Kyoto a eu le mérite de poser les bases d'une gouvernance climatique mondiale, mais il a aussi montré clairement ses limites : responsabilité historique des pays industrialisés contestée par les pays émergents, mécanismes de sanction faibles, ou encore difficulté à contrôler précisément la réalité des engagements tenus sur le terrain. Ces enseignements ont d'ailleurs beaucoup compté dans la préparation des négociations suivantes, comme celles qui ont abouti à l'accord de Paris en 2015.

Accord de Paris (2015)

L’Accord de Paris, signé en décembre 2015 à la COP21, est souvent vu comme LE gros virage en diplomatie climatique. Le but central est concret : limiter la hausse des températures mondiales bien en dessous de 2°C, en visant même le plus possible 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels. Mais ce qui rend vraiment cet accord intéressant, c’est qu’il repose sur une logique de contribution volontaire. Chaque pays définit lui-même ses objectifs nationaux (NDC, pour Nationally Determined Contributions), ce qui lui permet d’aller à son rythme tout en étant poussé à accélérer par la pression internationale.

Point clé : contrairement à son prédécesseur (le Protocole de Kyoto), qui imposait surtout des réductions de gaz aux pays industrialisés, l’accord embarque tous les États, y compris les géants émergents (Chine, Inde, Brésil, Afrique du Sud). Ce changement de philosophie diplomatique a permis à plus de 190 pays de s’engager simultanément, un record pour ce genre d’accord mondial.

Quelques exemples d’objectifs chiffrés concrets : la Chine prévoit d’atteindre son pic d’émissions avant 2030, l’Union Européenne vise la neutralité carbone d’ici 2050, et certains pays insulaires (Maldives, îles Fidji...) ont fixé des objectifs encore plus ambitieux pour assurer leur survie littérale. Côté financement, les pays développés ont promis de mobiliser 100 milliards de dollars annuels d’ici 2020 pour aider les pays en développement à faire face au changement climatique et à adopter des technologies propres—mais cette promesse tarde à être pleinement tenue.

Résultat aujourd’hui : même si cet accord a permis de mieux coordonner l’action climatique mondiale et accru les engagements nationaux, de nombreux experts signalent que les promesses actuelles sont encore loin d’être suffisantes pour tenir l’objectif des 1,5°C. Selon les dernières estimations du GIEC, même en respectant toutes les promesses, on se dirige plutôt vers une hausse autour de 2,5 à 2,8°C. En clair : l’accord est ambitieux et important économiquement et politiquement, mais actuellement insuffisant pour faire vraiment face à l’urgence climatique.

Le saviez-vous ?

On estime que d'ici 2050, le changement climatique pourrait entraîner le déplacement forcé de plus de 140 millions de personnes à travers le monde, générant ainsi un important défi pour la diplomatie internationale.

Le Fonds vert pour le climat, créé en 2010 lors de la COP16 afin d'aider les pays en développement à lutter contre le changement climatique, a promis 10,3 milliards de dollars de financement lors de sa dernière reconstitution en 2019.

Saviez-vous que seulement 100 entreprises mondiales sont responsables d'environ 71 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre depuis 1988 ? Un chiffre clé pour comprendre l'importance des négociations internationales climatiques.

Les océans absorbent près de 30 % du dioxyde de carbone produit par les activités humaines, jouant ainsi un rôle essentiel dans la régulation climatique mondiale, mais subissant en conséquence une acidification rapide et dangereuse pour la biodiversité marine.

Analyse des principaux accords internationaux

Évaluation des succès et des limites

La diplomatie environnementale a permis des avancées concrètes, notamment une prise de conscience mondiale indéniable des enjeux climatiques. Depuis le Protocole de Montréal en 1987 qui a réussi à éliminer presque totalement l'usage des substances destructrices de la couche d'ozone, on a vu que les accords internationaux peuvent vraiment fonctionner quand ils sont clairement définis et largement acceptés. Autre succès intéressant : grâce à l'Accord de Paris, aujourd'hui près de 90% des émissions mondiales de CO₂ proviennent de pays engagés dans un objectif de neutralité carbone, un chiffre encore inimaginable avant 2015.

Mais attention, tout n'est pas rose non plus. Même si 196 pays ont signé l'Accord de Paris, les engagements actuels conduiraient tout de même vers un réchauffement de près de 2,7°C, loin de l'objectif initial qui visait à rester bien en-dessous de 2°C. Pourquoi ça coince ? Eh bien, parce que les accords actuels reposent surtout sur un principe d'engagement volontaire. Pas vraiment de sanctions contraignantes si un pays décide de lever le pied. Résultat, des pays majeurs comme la Chine ou l'Inde prévoient encore d'augmenter leur consommation de charbon dans la décennie à venir.

Autre limite importante, c'est celle du financement. On avait annoncé un objectif clair dans l'Accord de Copenhague en 2009 : mobiliser 100 milliards de dollars annuels jusqu'en 2020 pour aider les pays en développement à réagir face au changement climatique. Mais à ce jour, cet objectif n'est toujours pas atteint complètement, suscitant frustrations et méfiance chez de nombreux pays vulnérables, notamment en Afrique ou dans les îles du Pacifique.

Enfin, le manque de transparence est souvent mis en avant. Certains pays publient des données parfois biaisées ou incomplètes sur leurs émissions réelles de gaz à effet de serre, compliquant les évaluations précises. C’est une sacrée épine dans le pied des négociations futures. Sans transparence, la confiance diminue et la coopération internationale devient fragile. Bref, malgré des avancées réelles, tant que ces points faibles ne seront pas réglés sérieusement, il sera difficile de tenir véritablement nos engagements climatiques.

État actuel du respect des engagements

On le sait, les engagements climatiques pris à Paris en 2015 peinent sérieusement à aboutir sur le terrain. Exemple simple : parmi les principaux émetteurs de CO₂, seule l'Union Européenne semble aujourd'hui sur une dynamique cohérente pour atteindre ses objectifs climatiques (moins 55 % d'émissions d'ici 2030). À côté, les États-Unis avancent en ordre dispersé : Biden pousse pour l'action climatique, mais au sein des États, l'engagement va de la Californie hyper-motivée au Texas franchement moins chaud sur l'idée. Résultat, en 2022, les USA ne sont pas encore tout à fait alignés avec leurs promesses, avec des émissions seulement en légère baisse par rapport à 2005 (environ 15% de réduction contre l'objectif de 50-52% à l'horizon 2030).

Chez les grands émergents comme la Chine, la situation est complexe. Pékin s’est engagé à atteindre un pic d’émissions avant 2030, mais actuellement les centrales à charbon continuent d'être construites chaque année— rien qu'en 2022, la Chine a autorisé la consruction de nouvelles centrales à charbon d'une capacité de 106 GW, l'équivalent de plusieurs dizaines de centrales électriques classiques. Clairement pas idéal pour atteindre rapidement la neutralité carbone promise pour 2060.

Et du côté des pays en développement, le défi est encore plus compliqué : c’est la course au financement climatique promis par le Nord. Problème : ce soutien financier international de 100 milliards de dollars annuels promis à partir de 2020 n’est toujours pas atteint à ce jour, tournant actuellement autour de 83 milliards (selon l'OCDE)— résultat, difficile d'attendre des pays en développement qu'ils respectent pleinement leurs engagements sans financements suffisants.

Un indicateur révélateur : selon le Climate Action Tracker, sur près de 35 pays analysés fin 2022, aucun grand pays industriel (à part l'UE qui décroche la mention passable) n’affichait encore un respect satisfaisant et complet des objectifs climatiques fixés officiellement. Clairement, la marge de progression reste énorme, et l’écart entre les promesses ambitieuses des sommets et la réalité sur le terrain est encore trop important.

4.2 millions

Le nombre de décès prématurés liés à la pollution de l'air en 2019.

359 millions de tonnes

Les émissions mondiales de plastique en 2019, soit une augmentation de 22% par rapport à 2010.

5 milliards

Le nombre de personnes dont les vies pourraient être touchées par des pénuries d'eau d'ici à 2050 en raison du changement climatique.

1,2 milliard d'hectares

La superficie de terres dégradées dans le monde, principalement en raison du changement climatique et de la déforestation.

15% des espèces végétales

Le pourcentage estimé d'espèces végétales menacées d'extinction en raison des changements climatiques.

Pays Émissions de CO2 Engagement climatique Contributions financières
États-Unis 6,263 Mt Retrait de l'Accord de Paris (2017) Contribution au Fonds vert pour le climat : 1 milliard de dollars
Chine 10,641 Mt Engagement à atteindre un pic d'émissions de CO2 avant 2030 Contributions au Fonds vert pour le climat : 3 milliards de dollars
Inde 2,654 Mt Investissements dans les énergies renouvelables Contribution au Fonds vert pour le climat : 2 milliards de dollars
Province Canadienne Émissions de CO2 (en Mt) Engagement climatique Contributions financières
Alberta 273 Mt Plan climatique de la province (2017) Investissements dans la capture du carbone
Québec 78.7 Mt Limite des émissions de GES par le WCI (Westen Climate Initiative) Participation aux marchés du carbone
Ontario 170 Mt Plan d'action sur le changement climatique (2016) Financement de projets de réduction des émissions

Positionnement des grandes puissances face aux enjeux climatiques

États-Unis et diplomatie climatique

Sous l'administration Trump, les États-Unis ont créé la surprise en quittant l'Accord de Paris en 2017, coup dur pour la diplomatie climatique mondiale. En novembre 2020, retour à la case départ avec Biden qui annonce dès le premier jour de son mandat que les USA reviendraient dans l'accord, ce qui est fait dès février 2021.

Mais au-delà de ce "jeu du yo-yo", le vrai truc intéressant c'est l'évolution interne des États-Unis sur cette question climatique : beaucoup d'États ou de grandes villes américaines n'ont jamais cessé leurs efforts environnementaux, malgré la politique fédérale. Par exemple, la Californie et New York ont maintenu leurs propres objectifs de réduction des émissions, certains même plus ambitieux que les accords internationaux.

Autre fait important : En août 2022, Biden fait adopter l'Inflation Reduction Act (IRA), un texte doté de 369 milliards de dollars (oui, milliards !) pour accélérer la transition énergétique, financer les énergies propres, réduire les émissions et renforcer la résilience des territoires. C'est tout simplement le plus gros budget jamais voté aux États-Unis pour gérer la question climatique.

Il ne faut pas oublier que les États-Unis restent le deuxième plus gros pollueur mondial après la Chine, avec environ 13 % des émissions mondiales de CO₂ en 2021, donc leur implication ou non est forcément importante pour l'efficacité des négociations climatiques globales. Leur diplomatie climatique pèse lourd, et chaque revirement politique américain impacte fortement les négociations internationales.

Finalement, même si la crédibilité américaine a été affaiblie par cette valse-hésitation des dernières années, ils reprennent peu à peu une posture dynamique dans les sommets climatiques, avec John Kerry qui multiplie les contacts et les partenariats internationaux pour retisser des liens en matière de coopération climatique.

Union Européenne : leadership climatique ?

L’Union Européenne se positionne clairement comme une des forces motrices sur la scène mondiale pour la lutte contre le changement climatique. Par exemple, elle s’engage à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 grâce à son pacte vert ("Green Deal"), présenté fin 2019. L'objectif est ambitieux : réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55 % à l’horizon 2030 par rapport aux niveaux de 1990.

Mais concrètement, ça donne quoi ? On voit des actions précises, comme la réforme du système communautaire d’échange de quotas d’émissions (EU-ETS), qui couvre environ 40 % des émissions en Europe. D’autres secteurs comme l'agriculture, les transports, l'énergie et le bâtiment font aussi l’objet de textes législatifs stricts et parfois contraignants pour les États membres.

Côté financier, l’UE se met aussi en avant. Elle prévoit d'injecter environ 1 000 milliards d’euros dans la transition écologique sur 10 ans, via le Plan d’investissement pour une Europe durable. Et elle pousse les banques et les investisseurs privés à colorer davantage leurs financements en "vert" grâce à l'introduction d'une taxonomie précise pour classifier quelles activités économiques sont durables ou non.

Sur le plan diplomatique, l’Union Européenne veut clairement faire figure d’exemple et exporter ses normes environnementales en négociant activement dans les grandes conférences internationales (COP, G7, G20…). Mais c’est loin d'être parfait : certains pays européens très dépendants du charbon, comme la Pologne ou la République tchèque, contestent parfois cette approche ambitieuse. Sans compter les hésitations et retard dans des secteurs clés comme celui des batteries électriques ou des technologies innovantes comme l’hydrogéne vert — domaines où la Chine ou les États-Unis avancent vite et efficacement.

Bref, si l’UE se donne les moyens et affiche des objectifs très volontaristes, elle doit aussi composer avec ses propres contradictions internes et éviter que ses belles promesses climatiques restent limitées au papier glacé des communiqués officiels.

Les pays émergents et leur rôle croissant

Pendant longtemps, c'étaient surtout les États-Unis ou l'UE qui menaient la danse dans les négociations climatiques. Mais ces dernières années, ça bouge dans les pays émergents, et pas seulement la Chine ou l'Inde. Prenons le Brésil, par exemple : malgré les controverses récentes sur la déforestation, certaines villes brésiliennes, comme Curitiba, restent des pionnières du transport durable avec leurs réseaux de bus rapides (Bus Rapid Transit), réduisant l'usage de la voiture individuelle depuis déjà plusieurs décennies.

La Chine, de son côté, a carrément changé la donne sur l'énergie solaire. En 2022, elle détenait environ 390 GW d'énergie solaire installée, loin devant les États-Unis qui en avaient autour de 135 GW. Cependant, soyons réalistes, malgré ses énormes efforts en énergies renouvelables, la Chine reste le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre. Elle garde une dépendance forte au charbon : la preuve, en 2021, elle a approuvé des nouvelles centrales à charbon représentant une capacité supplémentaire de 33 GW.

Quant à l'Inde, on entend souvent parler d'elle en négociations climatiques pour ses positions très tranchées sur la justice climatique et sur le financement des transitions énergétiques des pays en développement. Mais concrètement, elle avance aussi : Narendra Modi a fixé un objectif ambitieux de 500 GW de capacités renouvelables d'ici 2030. Pas mal pour un pays dont la consommation électrique doit encore doubler ou tripler dans les prochaines décennies.

Enfin, certains pays africains émergent eux aussi comme acteurs décisifs en matière de diplomatie climatique. Le Maroc, par exemple, est en pointe : sa centrale solaire Noor, située près de Ouarzazate, est l'une des plus grandes au monde, produisant de l'énergie propre et exportant même une partie vers l'Europe. Le Kenya a aussi son mot à dire, misant massivement sur le géothermique (860 MW installés, soit parmi les plus grandes capacités mondiales) pour réduire sa dépendance aux énergies fossiles.

Bref, maintenant, il est clair que sans les pays émergents, aucun progrès significatif n'est possible pour lutter efficacement contre le changement climatique. Ces pays ont désormais un vrai poids dans les négociations internationales : ils ne suivent plus passivement les pays riches, ils imposent leurs priorités et initiatives concrètes à l'agenda mondial.

Instruments et mécanismes de la diplomatie environnementale moderne

Mécanismes financiers internationaux

Fonds vert pour le climat

Le Fonds vert (GCF en anglais), c'est la grosse cagnotte internationale créée en 2010 sous l'égide de l'ONU pour financer concrètement les efforts climatiques des pays en développement. En gros : les pays les plus riches mettent au pot pour aider les pays du Sud à limiter leurs émissions et s'adapter aux impacts du changement climatique.

Actuellement, environ 12 milliards de dollars ont été promis pour la période 2020-2023. Parmi les donateurs principaux, tu retrouves l'Union Européenne, les États-Unis, la France, le Japon ou encore l'Allemagne. Les fonds servent à lancer des projets concrets d'énergies renouvelables sur le terrain, à financer l'agriculture résiliente face au climat, mais aussi à accompagner des villes entières vers une économie bas carbone.

Exemple parlant : au Sénégal, dès 2019, un programme financé à hauteur de 40 millions de dollars a permis de restaurer plus de 10 000 hectares de mangroves, protégeant les communautés locales d'inondations et aidant au stockage du carbone. Autre exemple sympa : au Bhoutan, 26 millions de dollars du Fonds vert servent actuellement à améliorer l'accès à l'eau potable face aux pénuries aggravées par le changement climatique.

Côté pratique, les pays concernés déposent des projets à valider auprès du Fonds vert. Le GCF les évalue ensuite selon leur impact concret, leur viabilité économique et leur capacité à réduire les émissions de gaz à effet de serre ou protéger les populations vulnérables. Une fois validés, ces projets reçoivent les financements sous forme de dons, prêts préférentiels ou garanties de crédits. Pas de chèque en blanc, par contre : suivi rigoureux des résultats exigé.

Le vrai enjeu, aujourd'hui, c'est que les montants restent insuffisants face aux besoins réels des pays du Sud. Certains experts estiment que ces besoins s'élèvent à plus de 300 milliards de dollars par an d'ici 2030, loin donc des sommes actuellement disponibles.

Marchés du carbone et échanges de quotas

Le principe des marchés carbone : chaque entreprise ou pays participant doit respecter un plafond d'émissions de CO2 fixé à l'avance. S'ils émettent moins que prévu, ils accumulent des quotas qu'ils peuvent revendre à ceux qui ont dépassé le seuil. Concrètement, c'est un système qui récompense ceux qui font mieux et pénalise indirectement ceux qui polluent davantage, en leur faisant payer ces quotas excédentaires.

Le Système d'Échange de Quotas d'Émission de l'Union Européenne (SEQE-UE, aussi appelé EU ETS), lancé en 2005, couvre aujourd'hui environ 40 % des émissions de gaz à effet de serre européennes. En pratique, il concerne surtout le secteur industriel, l'aviation européenne et la production énergétique.

Mais attention, au début il a été critiqué parce que certains quotas étaient trop généreux. Les entreprises récupéraient trop facilement des quotas gratuits, ce qui rendait le marché inefficace. Aujourd'hui les règles ont été durcies : d'ici 2030, plus de quotas seront distribués gratuitement, forçant réellement les acteurs à investir dans des technologies plus propres.

Bonne chose à savoir : la Californie a son propre marché carbone depuis 2013, et elle fait même équipe avec le Québec ! Ces deux-là permettent aux entreprises d'échanger leurs quotas entre le Canada et les États-Unis. Un bel exemple de coopération internationale à plus petite échelle, mais concrète, qui montre comment agir efficacement sans attendre forcément un immense accord mondial parfois compliqué à obtenir.

Technologies et coopération scientifique internationale

L'une des manières les plus concrètes dont la coopération scientifique s'exprime, c'est le réseau mondial de satellites destinés à observer l’environnement. On pense souvent à tort qu'un seul pays, comme les USA avec ses satellites NOAA, gère tout seul l'observation terrestre. En réalité, la NASA collabore régulièrement avec l’Agence Spatiale Européenne (ESA), le Japon (JAXA), ou encore l'Inde (ISRO). Par exemple, Sentinel-6, lancé en novembre 2020, est un projet commun entre l'Europe et les États-Unis pour mesurer précisément le niveau des océans avec une marge d’erreur impressionnante de seulement quelques millimètres.

Autre exemple précis, le projet Argo, méconnu du grand public : c'est tout simplement un réseau de près de 4 000 flotteurs répartis dans tous les océans. Il mesure chaque jour la température et la salinité de l'eau jusqu’à 2000 mètres de profondeur. C’est une mission internationale à laquelle contribuent près de 30 pays et qui permet de mieux comprendre comment les océans absorbent la chaleur excédentaire liée à nos émissions de gaz à effet de serre.

Côté technologies, la capture et le stockage du carbone (CSC) commencent aussi à décoller. Le projet Northern Lights, en Norvège, réunit plusieurs industriels et gouvernements européens autour d’une technologie concrète : capturer directement les émissions industrielles, les transporter par bateau et les stocker pour toujours sous le fond marin de la mer du Nord. L'objectif est ambitieux : atteindre un stockage annuel initial de 1,5 million de tonnes de CO₂ dès 2024.

Enfin, il faut souligner l'importance stratégique du partage mondial des données scientifiques. Des plateformes en open access, comme le projet Copernicus de l’Union Européenne, permettent à tous les chercheurs, ONG ou même pays avec peu de ressources d’avoir gratuitement accès à des données précises et actualisées sur le climat, les émissions polluantes ou encore la biodiversité. Ce genre d'initiatives donne un véritable coup de pouce à des nations n'ayant pas les moyens techniques suffisants pour produire elles-mêmes ces données essentielles.

Foire aux questions (FAQ)

Même si ces conférences sont souvent perçues comme lentes et parfois décevantes en matière de décisions immédiates, elles demeurent essentielles pour établir un cadre commun de coopération. Elles permettent aux dirigeants du monde de discuter, négocier et fixer des objectifs communs clairs, tout en gardant vivante l'attention politique et médiatique sur la lutte climatique internationale.

L'Accord de Paris, adopté en 2015, représente un engagement majeur grâce auquel les pays fixent eux-mêmes leurs objectifs nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Son objectif spécifique est de limiter l'augmentation des températures mondiales bien en dessous de 2°C. Même s'il reste critiqué en raison de son manque de contraintes juridiques fortes, il constitue une avancée diplomatique essentielle pour mobiliser les nations.

La météo correspond aux conditions atmosphériques à court terme (jours ou semaines) dans une région donnée (température, pluies, soleil...). Le climat quant à lui décrit la moyenne de ces conditions météorologiques sur une longue période (au minimum trente ans). Comprendre cette distinction aide à ne pas confondre des épisodes ponctuels et la tendance générale qu'est le changement climatique.

Actuellement, la Chine, les États-Unis, l'Inde, la Russie et l'Union Européenne figurent parmi les premiers émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre, selon les dernières données disponibles. Ces pays représentent à eux seuls plus de la moitié des émissions mondiales de CO₂.

En tant qu'individu, de nombreuses actions simples peuvent avoir un impact bénéfique : réduire sa consommation énergétique, choisir des transports plus durables, favoriser une alimentation locale et réduire sa consommation de viande, éviter le gaspillage alimentaire ou encore participer à des initiatives citoyennes comme le reboisement ou des nettoyages écologiques.

Un réfugié climatique est une personne forcée de quitter son foyer ou son pays à cause des conséquences du changement climatique (sécheresses prolongées, montée du niveau des océans ou catastrophes naturelles aggravées). Bien que leur statut ne soit pas encore reconnu officiellement par les traités internationaux, divers rapports indiquent que leur nombre pourrait atteindre plusieurs millions dans les prochaines décennies.

Les océans sont un régulateur majeur du climat mondial. Ils absorbent une grande partie des émissions de CO₂ et de la chaleur excédentaire produites par les activités humaines chaque année, ce qui ralentit le réchauffement atmosphérique. Cependant, cette absorption entraine acidification des océans et modifications profondes des écosystèmes marins dont les conséquences sont préoccupantes à long terme.

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