Rôle des algues dans la séquestration du co2 et atténuation des effets climatiques

20 minutes de lecture
Rôle des algues dans la séquestration du co2 et atténuation des effets climatiques

Introduction

Quand on pense aux solutions contre le changement climatique, on s'imagine souvent des forêts immenses ou des voitures électriques. Mais on oublie souvent un allié discret, pourtant hyper efficace : les algues. Oui, les algues, ces petites plantes aquatiques parfois moquées sous forme de pâte verte visqueuse ou oubliées sur les plages, pourraient bien être nos meilleures amies pour capturer le fameux CO2 qui pose tant problème. Dans cet article, on va voir comment ces végétaux sous-marins absorbent efficacement le dioxyde de carbone grâce à la photosynthèse et pourquoi ils sont si bons pour transformer ce gaz à effet de serre en biomasse utile. On abordera aussi les différences entre microalgues et macroalgues, leurs utilisations industrielles comme les biocarburants ou les produits cosmétiques et alimentaires, et comment elles influencent indirectement l'agriculture durable. Enfin, les blooms d'algues, souvent vu comme des nuisances, pourraient même avoir leur rôle à jouer. Allez, plongeons ensemble pour découvrir pourquoi ces petites merveilles aquatiques méritent toute notre attention dans la lutte contre le réchauffement climatique.

50%

Environ 50% de tout l'oxygène de la Terre provient de la photosynthèse des algues marines.

26 tonnes par hectare

Les algues macroscopiques peuvent stocker jusqu'à 26 tonnes de CO2 par hectare et par an.

10 fois plus

Les microalgues se développent 10 fois plus rapidement que les plantes terrestres, absorbant efficacement le dioxyde de carbone.

5%

Approximativement 5% des émissions mondiales de CO2 pourraient être captées par les algues côtières chaque année.

Introduction au rôle des algues dans la lutte contre le changement climatique

Les algues sont devenues les stars discrètes de la lutte contre le changement climatique. Pourquoi les algues ? Simple, elles sont capables d'absorber du dioxyde de carbone (CO2) de l'atmosphère grâce à la photosynthèse, tout comme les arbres, mais avec une efficacité incroyable. Certaines algues peuvent même absorber jusqu'à cinq fois plus de CO2 que les plantes terrestres à surface équivalente. On parle ici de véritables championnes du stockage carbone.

En plus de capturer le carbone, les algues jouent un autre rôle sympa : celui de créer de la biomasse, c'est-à-dire une matière organique utilisable dans plein de domaines comme l'agriculture, l'alimentation, voire la cosmétique. Cette biomasse issue d'algues permet de garder du carbone fixé, l'empêchant ainsi de retourner directement dans l'atmosphère.

Les algues côtières et marines sont également ultra-importantes pour la biodiversité marine. Elles offrent nourriture et habitats adaptés à un grand nombre d'espèces marines, renforçant ainsi la résilience globale des océans au changement climatique.

Et ce n'est pas tout : ces végétaux aquatiques promettent plein d'applications pratiques dans des secteurs variés comme la fabrication de biocarburants, qui pourraient remplacer une partie des énergies fossiles responsables des émissions de gaz à effet de serre. Bref, miser sur les algues pourrait être un coup gagnant pour la planète.

Rôle des algues dans la réduction du CO2 atmosphérique

Photosynthèse des algues et absorption du CO2

Les algues, contrairement à bien des végétaux terrestres, possèdent une efficacité surprenante dans la capture du CO2. Certaines microalgues réussissent même à absorber jusqu'à dix fois plus de dioxyde de carbone par hectare cultivé que les forêts traditionnelles.

Elles le font grâce à leur pigment vedette, la chlorophylle, qui capte l'énergie solaire pour transformer le CO2 en sucres via la photosynthèse. À la différence des végétaux terrestres, les algues n'ont pas de racines ou de structures compliquées à entretenir : elles investissent toute leur énergie dans leur croissance rapide, d'où une captation accélérée du carbone atmosphérique.

Un autre atout des algues est leur capacité à fonctionner même dans des milieux aux ressources limitées (moins d'espace disponible, eau saumâtre ou même polluée). Certaines espèces prospèrent en consommant directement le CO2 rejeté par les activités industrielles, comme les émissions des installations industrielles, ce qui en fait des candidates parfaites pour des systèmes de captage à proximité des usines.

Autre point concret : les scientifiques estiment qu'un seul hectare de microalgues peut absorber annuellement entre 20 et 30 tonnes de CO2, comparativement à environ 2 à 4 tonnes pour les arbres les plus performants sous climats tempérés.

Côté macroalgues—comme les laminaires ou les sargasses—elles stockent efficacement le carbone dissous en l'intégrant dans leurs tissus, jouant ainsi un rôle précieux pour stabiliser le dioxyde de carbone en excès dans les eaux côtières. Avec leurs grandes surfaces exposées à la lumière et leur croissance rapide, leur potentiel de captation est impressionnant.

Bref, même si on en parle moins souvent que des forêts, les algues constituent une force tranquille majeure pour limiter naturellement le CO2 dans l'atmosphère.

Conversion du CO2 en biomasse

Les algues transforment directement le CO2 atmosphérique en biomasse, cellules riches en nutriments et en énergie. À ce petit jeu, certaines microalgues comme Chlorella et Spirulina battent tous les records : elles sont capables de convertir près de 2 kg de CO2 en 1 kg de biomasse sèche, ce qui dépasse largement les rendements obtenus par la plupart des plantes terrestres. Et ce n'est pas juste une curiosité scientifique : en contexte industriel, cette capacité unique est exploitée en injectant directement du dioxyde de carbone capté dans des bassins intensifs de culture d'algues. Résultat : on obtient rapidement une grande quantité de biomasse, utilisable ensuite pour fabriquer des aliments, des biocarburants ou même des produits cosmétiques.

Un avantage méconnu des algues est leur impressionnante vitesse de croissance : sous conditions optimales (nutriments, luminosité intense, température contrôlée), certaines cultures peuvent doubler leur masse en à peine 24 heures. C'est fou, non ? Un vrai turbo pour retirer rapidement des grosses quantités de CO2 de l'atmosphère. Cette croissance rapide permet aussi une rotation constante et efficace des cultures, évitant les longues attentes des cultures agricoles classiques.

Cerise sur le gâteau : une partie du carbone fixé par les algues peut être stockée durablement au fond des océans lorsque celles-ci meurent et coulent naturellement. On appelle cela la « neige marine », un mécanisme discret mais hyper important, responsable du stockage sous-marin à long terme du carbone capturé en surface. On évalue que chaque année, jusqu'à plusieurs gigatonnes de carbone algal finissent ainsi leur course dans les profondeurs océaniques. Pas mal pour des petites plantes microscopiques, hein ?

Processus Explication Impact
Photosynthèse des algues Les algues absorbent le CO2 de l'atmosphère pour produire de l'oxygène et de la matière organique par photosynthèse. Réduction directe de la concentration de CO2 atmosphérique.
Conversion du CO2 en biomasse Les algues transforment le CO2 en matière organique, qui peut être sédimentée et stockée dans les océans. Contribue à la séquestration du CO2 à long terme.

Les types d'algues impliquées dans la séquestration du CO2

Microalgues

Caractéristiques et efficacité en matière de capture du CO2

Les microalgues sont de véritables championnes en matière de séquestration du CO2. Par exemple, la spiruline, une cyanobactérie souvent classée avec les microalgues, peut absorber environ 1,8 kg de CO2 par kg de biomasse produite. Concrètement, dans de bonnes conditions (température idéale, lumière abondante et accès à du carbone), certaines espèces comme Chlorella ou Scenedesmus capturent du CO2 avec une efficacité bien supérieure aux forêts terrestres ou cultures agricoles classiques.

Ce qui est sympa, c'est qu'elles poussent vite—certaines espèces doublent leur biomasse en 24 heures ou même moins—donc, leur capacité à aspirer du dioxyde de carbone est incroyablement rapide par rapport aux végétaux terrestres. De plus, cette capture peut être boostée en injectant directement du CO2 issu de centrales industrielles dans leurs bassins de culture—ça permet de recycler en direct les émissions industrielles.

Autre avantage concret : leur culture nécessite beaucoup moins d'espace terrestre que les plantes traditionnelles—elles se développent dans des bassins, sous serre ou en photobioréacteurs verticaux, ce qui peut être super utile en zone urbaine ou industrielle, là où l'espace disponible est restreint. Pour obtenir les meilleurs résultats : température autour de 20-30°C, lumière entre 150 et 200 µmol photons/m²/sec, et agitation constante afin d'assurer une bonne répartition de la lumière et des nutriments sont recommandées. Dans ces conditions, des laboratoires ont observé une absorption pouvant atteindre 100 à 200 tonnes de CO2 par hectare et par an, bien au-dessus de ce que pourraient atteindre des arbres ou des plantes cultivées sur la même surface.

Bref, les microalgues sont une des options les plus efficaces et immédiates pour réduire significativement nos émissions de CO2, à condition d'optimiser leurs conditions de culture et d'intégrer cette démarche dans des procédés industriels déjà existants.

Utilisation industrielle

Les microalgues attirent de nombreux industriels qui voient leur potentiel en termes de capture du CO2. Par exemple, des projets comme celui de Fermentalg à Libourne utilisent les microalgues pour transformer le CO2 industriel capté en ingrédients destinés aux produits alimentaires ou à la cosmétique naturelle. Les bioplastiques à base de microalgues, développés notamment par Algopack en Bretagne, remplacent progressivement certains plastiques traditionnels dérivés du pétrole. Ces solutions concrètes permettent aux entreprises d’optimiser leur bilan carbone tout en créant de nouvelles filières économiques propres. Autre exemple sympa : la spiruline produite en photobioréacteurs chez Spiruline de Provence absorbe directement du CO2 industriel et est ensuite vendue comme complément alimentaire riche en protéines. Un concept gagnant-gagnant, à la fois pour le climat et pour l’entreprise.

Macroalgues

Espèces importantes et leur potentiel

Le varech géant (Macrocystis pyrifera) vaut vraiment le détour : c'est une macroalgue ultra performante qui peut pousser de 60 cm par jour, imagine ça ! Elle a une capacité dingue à absorber le CO2, grâce à sa croissance rapide et son énorme biomasse. Il suffit de voir les forêts sous-marines géantes qu'elle forme près des côtes de Californie ou du Chili : elles captent du carbone comme personne, stockant jusqu'à 1,5 kg de carbone par mètre carré par an.

Autre championne, la laminaire sucrée (Saccharina latissima) qui pousse dans les mers froides du Nord (mer du Nord, Norvège, par exemple) : son rendement en biomasse peut atteindre 20 tonnes à l'hectare par an. Elle est facile à cultiver industriellement, on la trouve même dans certaines fermes marines en Europe aujourd'hui. Ça en fait une cible idéale pour les projets à grande échelle de capture du carbone par l'aquaculture.

Enfin, jetons un œil à l'algue rouge (Asparagopsis taxiformis) : petite mais costaud, elle est très prometteuse grâce à une particularité super intéressante. Quand on l'ajoute en très faible quantité à la nourriture du bétail (juste environ 2 %), elle réduit jusqu'à 80 % du méthane émis par les vaches, un gaz encore pire que le CO2 niveau effet de serre. Double bénéfice donc : non seulement elle capte elle-même du CO2, mais elle aide aussi indirectement à limiter les émissions agricoles.

Exploitation commerciale

Ces macroalgues ne sont pas juste cultivées pour retenir le CO2 : elles finissent directement dans ton assiette sous forme d'aliments santé ou transformées en compléments alimentaires réputés pour leur teneur en micronutriments essentiels (spiruline, dulse, kombu royal). Mieux, certaines comme la saccharine japonaise sont même transformées en bioplastiques compostables pour remplacer le plastique classique dans l'emballage alimentaire. Si on avance vers une économie plus verte, ces algues pourraient vraiment devenir incontournables. Certains spécialistes parient même que d'ici 2030, rien qu'en Europe, le marché des produits dérivés des macroalgues pourrait générer jusqu'à 9 milliards d'euros. Pas mal pour de la salade marine, non ?

Eau et Ressources Hydriques
Changement Climatique : Science et Recherche

20 000
espèces

Il existe environ 20 000 espèces d'algues marines, offrant une grande variété de possibilités pour la capture du CO2.

Dates clés

  • 1974

    1974

    Découverte de la capacité significative des algues à capturer efficacement le dioxyde de carbone par photosynthèse (étude pionnière sur la productivité primaire océanique).

  • 1997

    1997

    Signature du protocole de Kyoto, accord majeur sur le climat intégrant la prise en compte des puits biologiques naturels comme les océans et les algues dans le bilan global du CO2.

  • 2008

    2008

    Premier vol expérimental d'avion alimenté par un biocarburant dérivé d'algues marines, marquant le potentiel des algues pour la réduction des émissions de CO2.

  • 2015

    2015

    Accord de Paris adopté lors de la COP21, suscitant un intérêt accru pour des solutions naturelles telles que la culture des algues afin d'atteindre les objectifs climatiques.

  • 2018

    2018

    Lancement du projet européen MacroFuels visant à industrialiser la production de biocarburants avancés à partir de macroalgues pour réduire l'empreinte carbone des transports.

  • 2020

    2020

    Publication majeure de la revue Nature estimant que le potentiel séquestrateur mondial des algues pourrait atteindre jusqu'à 1 gigatonne de CO2 par an si pleinement exploité.

Les eaux côtières et la capture du CO2 par les algues

Estimation de la capacité de séquestration du CO2 par les algues côtières

Mesurer précisément la quantité de CO2 captée par les algues côtières, c'est un vrai défi. En général, les algues marines absorbent le carbone super efficacement à travers leur photosynthèse. Certaines études récentes estiment qu'un hectare d'algues marines, comme le kelp, pourrait séquestrer jusqu'à 20 tonnes de CO2 par an, parfois même plus selon les conditions locales. Pas mal, hein ? Mais attention, la capacité exacte varie selon l'espèce, la profondeur de croissance, la température de l'eau et le niveau de lumière reçue.

Par exemple, les forêts de kelp géant (Macrocystis pyrifera), hyper présentes sur les côtes Pacifique des Amériques, capturent énormément de carbone. Elles grandissent vite, parfois plusieurs dizaines de centimètres par jour. Du coup, le stockage de carbone se fait rapidement, mais ce stockage n'est durable que si la biomasse morte parvient à rester définitivement enfouie dans les fonds marins ou exportée loin du littoral.

Selon certains chercheurs de l'Université de Californie, sur la totalité du CO2 capté par les algues côtières, environ 10 à 15 % seulement reste stocké durablement sous forme de sédiments. La majorité retourne vite dans l'atmosphère lors de la décomposition. Ce stock durable dépend donc beaucoup des courants marins, des organismes marins (qui consomment les algues) et des caractéristiques de chaque zone côtière.

Bref, la valorisation des côtes par les algues pour séquestrer du CO2, ça marche vraiment. Mais tout dépend précisément de l'espèce impliquée, de l'endroit, et de la façon dont on gère ces écosystèmes côtiers. Une gestion intelligente peut significativement augmenter la capacité annuelle de stockage de CO2 : ça vaut carrément le coup d'investir dans ces écosystèmes-là.

Les écosystèmes marins et leur capacité à atténuer les effets du changement climatique

Les écosystèmes marins, genre mangroves, herbiers marins ou marais salés, c'est un peu les pros méconnus du stockage de carbone, ce qu'on appelle d'ailleurs le carbone bleu. Par exemple, les mangroves emmagasinent jusqu'à 4 fois plus de CO2 par hectare que les forêts tropicales classiques, tout en protégeant les côtes de l'érosion. Ces zones accumulent de la matière organique dans leurs sols pendant des siècles, ce qui fait d'elles des lieux de stockage à très long terme.

Les herbiers marins, eux, sont capables de capturer chaque année environ 83 millions de tonnes de carbone au niveau mondial, avec une efficacité redoutable : ils couvrent moins de 0,2 % du fond des océans et pourtant leur influence est énorme. Ils contribuent aussi fortement à une qualité d'eau optimale pour les récifs et les poissons alentours en filtrant les particules et en absorbant les nutriments en excès.

Les marais salés sont moins célèbres, mais ils assurent aussi côté séquestration : jusqu'à 10 tonnes de CO2 absorbées par hectare chaque année, ça rigole pas. Ils font également office de tampons naturels face aux tempêtes, protégeant tout ce qui se planque derrière eux.

Protéger et restaurer tous ces habitats, c'est multiplier considérablement les leviers contre le changement climatique, tout en assurant services écolo et économiques essentiels. Et ça, c'est une stratégie payante sur tous les plans.

Le saviez-vous ?

En intégrant à peine 1 % d'extrait d'algues rouges dans l'alimentation bovine, il est possible de réduire les émissions de méthane produites par les troupeaux jusqu'à 50 %.

Certains types de microalgues croissent jusqu'à 10 fois plus vite que les plantes terrestres classiques, ce qui en fait une solution particulièrement efficace pour la capture rapide et continue du CO2 atmosphérique.

Les algues marines produisent environ 50 % de l'oxygène que nous respirons, surpassant même les forêts tropicales en termes de quantité d'oxygène émise annuellement.

Environ 90 % du carbone piégé par les algues marines finit par couler dans les profondeurs océaniques, où il peut rester immobilisé durablement pendant des siècles voire des millénaires.

Utilisation des algues pour la réduction des émissions de CO2

Biocarburants à base d'algues

Technologies actuelles et rendement énergétique

Aujourd'hui, on produit des biocarburants à base d'algues principalement à travers deux procédés pratiques : la culture en bassin ouvert et les photobioréacteurs fermés. Les bassins ouverts, style grandes piscines peu profondes, coûtent moins cher d'installation mais ont un rendement énergétique modéré à cause de l'évaporation d'eau et de la contamination par d'autres organismes. De leur côté, les photobioréacteurs sont plus coûteux mais clairement plus performants, avec certains modèles actuels qui dépassent les 70 tonnes par hectare et par an de biomasse algale.

Par exemple, la start-up américaine Algenol utilise des photobioréacteurs innovants capables de produire directement de l'éthanol, atteignant jusqu'à 36 000 litres par hectare par an. Impressionnant, quand tu sais que la canne à sucre offre environ 7 000 litres par hectare au mieux. En termes concrets, certaines souches de microalgues accumulent jusqu'à 50% de leur masse sèche en lipides, la matière première idéale pour fabriquer du biodiesel.

Mais attention : produire des biocarburants à partir d'algues reste pour l'instant énergivore, principalement à cause du besoin important de centrifugation et de séchage des algues avant conversion en carburant. La clé aujourd'hui, c'est d'améliorer encore plus ce rendement énergétique global en simplifiant notamment les étapes de récolte et de traitement, pour faire de ce carburant une vraie alternative rentable aux combustibles fossiles.

Bilan carbone des biocarburants d'algues

Les biocarburants issus d'algues ont un avantage clé sur les carburants fossiles : un bilan carbone potentiellement neutre, voire négatif si c'est bien géré. En gros, lorsque les algues poussent, elles absorbent du CO2 ; lorsqu'on brûle le carburant produit, ce CO2 repart dans l'atmosphère. Jusque-là, rien d'incroyable. Mais avec des procédés de culture intelligents—comme utiliser du CO2 récupéré directement depuis des industries lourdes par exemple—tu boucles la boucle, tu captes directement les émissions polluantes au lieu d'en ajouter de nouvelles.

Un exemple concret ? La réalisation faite par la société Algenol aux États-Unis est intéressante à étudier : elle capte directement les rejets industriels de CO2 pour alimenter ses bassins d'algues, et parvient à un bilan qui affiche une réduction d'environ 60 à 80 % des émissions par rapport aux carburants fossiles classiques. Là, ça commence à devenir pertinent.

Mais le vrai bénéfice vient aussi des coproduits : les résidus d'algues peuvent servir d'engrais ou d'alimentation animale, ce qui évite encore l'usage d'autres ressources génératrices d'émissions supplémentaires. Au final, pour atteindre un vrai bilan carbone négatif, il faut vraiment voir les algues comme une chaîne complète : culture écologique, production optimisée, utilisation multiple des résidus.

Côté pratique, le calcul exact du bilan carbone reste quand même dépendant de nombreux facteurs : le type d'algue, l'origine du CO2 capté, les technologies utilisées et l'énergie employée pour la culture et la transformation. Le top, c'est évidemment d'utiliser des énergies renouvelables durant tout le process, sinon, une partie des bénéfices est perdue en route. Les installations photovoltaïques ou éoliennes associées aux usines de production de biocarburants d'algues constituent donc un vrai levier d'action concret pour améliorer le bilan global.

Produits alimentaires et cosmétiques à base d'algues

Les algues débarquent de plus en plus dans nos assiettes avec des propriétés nutritionnelles assez bluffantes : elles contiennent jusqu'à 70% de protéines végétales de qualité. La spiruline et la chlorelle, champions des microalgues, offrent notamment des taux remarquablement élevés de fer biodisponible. Consommer régulièrement ce type d'algues peut donc être une bonne alternative pour limiter indirectement notre empreinte carbone alimentaire issue de la consommation de viande rouge.

Moins connu, l'extrait de certaines algues, comme la dunaliella salina, présente une richesse en caroténoïdes 20 fois supérieure à la carotte classique. Ça fait un excellent colorant naturel et antioxydant très prisé par l'industrie cosmétique.

Côté beauté justement, certaines molécules issues des algues brunes (par exemple : laminarine, fucoïdane) stimulent la production naturelle de collagène et retiennent incroyablement bien l'hydratation de la peau. On retrouve ces ingrédients naturels dans des marques haut de gamme comme Biotherm ou La Mer, réputées pour leurs soins anti-âge.

Autre curiosité sympa : l'alginate d'algue brune est utilisé pour fabriquer des emballages comestibles et biodégradables. On peut le trouver dans certaines capsules d'eau ou boissons, une alternative qui permet d'éviter complètement le plastique à usage unique. Pratique pour la planète, et pas dégueu côté goût.

Enfin, côté agriculture alimentaire, les algues entrent aussi dans la composition des aliments pour animaux de ferme. Ajouter des extraits d’algues comme l’ascophyllum nodosum dans la nourriture des vaches a montré des résultats impressionnants : jusqu’à 80% de réduction des émissions de méthane chez ces animaux. Ça veut dire concrètement moins de gaz à effet de serre dans l'atmosphère sans baisser la production laitière. Pas mal, non ?

900 kg de CO2

Une tonne de biomasse issue d'algues marines peut stocker jusqu'à 900 kg de CO2.

1,3 milliard de tonnes

La quantité de CO2 que les microalgues sont capables d'absorber chaque année est estimée à environ 1,3 milliard de tonnes.

30%

Environ 30% de la surface terrestre est occupée par des eaux côtières potentiellement propices à la croissance des algues.

20 fois

Les algues peuvent produire jusqu'à 20 fois plus d'oxygène par hectare que les forêts terrestres.

65%

Environ 65% du dioxyde de carbone atmosphérique dissous est absorbé par les océans, notamment par les algues marines.

Processus Effet sur la séquestration du CO2 Impact sur le climat Exemple concret
Photosynthèse des algues Absorption du CO2 atmosphérique Réduction directe de la concentration de CO2 atmosphérique La production d'oxygène par les algues contribue à la qualité de l'air et à l'équilibre des gaz à effet de serre.
Conversion du CO2 en biomasse Transformation du CO2 en matière organique Contribue à la séquestration du CO2 à long terme Les algues peuvent piéger le carbone dans les océans sous forme de matière organique, réduisant ainsi la quantité de CO2 dans l'atmosphère.
Les eaux côtières et la capture du CO2 par les algues Fixation du CO2 par les algues dans les eaux côtières Atténuation des effets du changement climatique au niveau local Les écosystèmes marins côtiers riches en algues contribuent à la régulation du climat au niveau local en capturant le CO2 et en maintenant l'équilibre écologique.
Type d'algue Taux de séquestration Applications Exemple
Microalgues Environ 2 tonnes de CO2 par tonne de biomasse produite Biocarburants, compléments alimentaires La culture de microalgues pour la production de biocarburants permet de séquestrer une quantité significative de CO2 tout en produisant une énergie renouvelable.
Macroalgues Jusqu'à 20 fois plus de CO2 par hectare qu'une forêt terrestre Alimentation, cosmétiques, agriculture La culture des macroalgues peut aider à la restauration des écosystèmes marins tout en constituant une source durable de produits utiles pour l'homme.
Algues rouges Contribue à l'équilibre de l'écosystème Pharmaceutique, cosmétique Les propriétés uniques des algues rouges leur permettent d'être utilisées dans une large gamme de produits pharmaceutiques et cosmétiques.

Algues et agriculture durable : potentiel de séquestration indirecte du CO2

Amendements agricoles à base d'algues

Eh oui, utiliser des algues pour booster ses sols, c'est du très concret. Les extraits d'algues comme le classique Ascophyllum nodosum, originaire des côtes bretonnes ou d'Irlande, sont devenus incontournables chez les producteurs bio. Ça marche super bien grâce à leurs composés actifs qui boostent la croissance, la résistance des plantes, et améliorent la qualité du sol. Un des secrets, c'est leur richesse en phytohormones naturelles comme les auxines et les cytokinines qui stimulent efficacement le développement racinaire et foliaire.

Ces amendements d'algues apportent aussi leur lot de micronutriments essentiels (comme bore, manganèse et zinc), ce dont nos sols appauvris raffolent particulièrement. Et en bonus ? Ils augmentent l'activité biologique dans le sol en dopant les microbes utiles, un véritable coup de pouce pour l'écosystème souterrain.

Un détail moins connu : les algues sont capables de fixer des métaux lourds contenus dans le sol, diminuant ainsi leur biodisponibilité pour les cultures. Une méthode bio intéressante pour dépolluer en douceur les parcelles contaminées.

Côté concret, on obtient souvent une réduction des besoins en engrais chimiques classiques (azote, phosphore) grâce à une meilleure assimilation des nutriments existants par les plantes. On parle parfois de baisses entre 20 et 30 % sur certaines exploitations. Moins d'engrais chimique, ça fait plaisir à la planète... et au portefeuille.

Enfin, parce que rien ne se perd, plusieurs startups agricoles utilisent aujourd'hui aussi des algues invasives ou issues de marées vertes, transformant des nuisances environnementales en potentiel agronomique. Un cycle vertueux qui mérite clairement d'être connu.

Impact sur la réduction des émissions agricoles

Les amendements agricoles à base d'algues peuvent réellement faire baisser les émissions agricoles. Comment ? Principalement en réduisant les quantités d'engrais chimiques utilisés. Ces derniers nécessitent beaucoup d'énergie fossile pour être produits, en particulier pour la fabrication de l'azote, responsable de fortes émissions de protoxyde d'azote (N₂O), un gaz à effet de serre autrement plus puissant que le CO₂. Intégrer des algues dans les sols, c'est une approche plus douce : elles enrichissent naturellement en nutriments faciles à assimiler et en matière organique, limitant ainsi la dépendance aux fertilisants chimiques énergivores.

Et ce n'est pas tout, certaines algues, notamment rouges comme l'Asparagopsis taxiformis, diminuent fortement les émissions de méthane lorsqu'elles sont introduites dans l'alimentation du bétail. Une étude australienne a même démontré une diminution potentielle pouvant atteindre jusqu’à 80 % des émissions de méthane chez les bovins grâce à l'intégration de petites quantités d'Asparagopsis. Sachant que l'élevage est responsable de près de 14.5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, intégrer de telles solutions pourrait représenter un vrai levier d'action pour l'agriculture durable.

Enfin, l'amélioration du sol par les algues profite indirectement à l'absorption du carbone: en augmentant la santé microbiologique des terres agricoles, les sols deviennent plus performants dans le stockage naturel du carbone sur le long terme. Dans des essais agricoles menés en Bretagne, l'épandage régulier d'extraits d'algues a montré une amélioration notable de la qualité biologique des sols, augmentant de manière sensible leur capacité à stocker le CO₂. Une petite révolution donc, qui va bien au-delà du simple engrais naturel, puisqu'elle participe directement à une agriculture non seulement moins polluante, mais laboratoire vivant du captage du carbone.

Impact des blooms d'algues sur la séquestration du CO2

Un bloom d'algues, c'est une prolifération rapide et massive des algues, souvent liée à des nutriments abondants et une augmentation de la température de l'eau. À priori, on pourrait croire que ces explosions de croissance aident à capturer plus vite le CO2 atmosphérique. Dans certaines conditions, ça peut même être vrai : plus il y a d'algues, plus la photosynthèse tourne à plein régime, absorbant ainsi davantage de dioxyde de carbone.

Mais attention : tout n'est pas rose. Quand ces masses d'algues meurent, leur décomposition utilise une grosse quantité d'oxygène, causant parfois la formation de zones mortes où la vie marine lutte pour survivre. Et pire encore, ce processus de décomposition libère souvent une grande partie du CO2 capturé auparavant, limitant ainsi l'impact positif initial des algues. Des fois oui, des fois non, le bénéfice à long terme reste donc incertain.

Ces blooms d'algues peuvent aussi déséquilibrer toute une chaîne alimentaire marine, parfois ravageant des zones de pêche importantes, sans pour autant garantir une séquestration durable du carbone absorbé. Tout dépend des espèces, du lieu et des conditions. En gros, les blooms d'algues ne sont pas la solution magique pour stocker durablement le CO2, et peuvent même parfois devenir problématiques pour les écosystèmes aquatiques.

Foire aux questions (FAQ)

Les amendements agricoles à base d'algues offrent une alternative prometteuse aux engrais chimiques. Ils favorisent la fertilité des sols, améliorent la résistance des cultures aux maladies et encouragent un meilleur développement racinaire tout en réduisant l'empreinte carbone liée aux engrais chimiques.

Les algues sont riches en vitamines, minéraux et antioxydants naturels bénéfiques à la peau. Elles servent à hydrater, nourrir, protéger et même régénérer les tissus. L'utilisation de cosmétiques à base d'algues permet également une production plus respectueuse de l'environnement et réduit la dépendance aux ingrédients synthétiques ou pétroliers.

Absolument ! Les microalgues sont particulièrement adaptées à la production de biocarburants, car elles peuvent être converties en biodiesel, en bioéthanol ou encore en biogaz. Cette méthode est prometteuse puisque leur culture requiert moins d'eau et d'espace que les cultures agricoles traditionnelles utilisées actuellement pour les biocarburants.

Les algues captent naturellement le CO2 atmosphérique grâce à leur processus de photosynthèse. Elles absorbent le gaz carbonique, l'eau et utilisent la lumière solaire pour produire de l'oxygène, du glucose ainsi que de la biomasse, capturant ainsi le carbone sous forme solide.

La plupart des algues jouent un rôle positif dans la séquestration du carbone, mais certains phénomènes tels que les blooms d'algues nocives peuvent poser des problèmes environnementaux en perturbant les écosystèmes aquatiques et en libérant parfois des gaz à effet de serre. Il est donc important de bien gérer ces écosystèmes biologiques pour maximiser leurs bénéfices climatiques.

Après avoir absorbé le CO2, les algues utilisent ce carbone pour leur croissance et la formation de biomasse végétale. Cette biomasse peut ensuite être utilisée dans divers secteurs tels que l'alimentation humaine et animale, les cosmétiques, la production énergétique ou encore comme amendement organique pour l'agriculture.

À l'échelle mondiale, les algues contribuent sensiblement à la capture du CO2, surtout lorsqu'elles poussent en grand nombre dans les forêts marines ou fermes de culture d'algues. Même si les forêts terrestres sont souvent mises en avant, le potentiel des algues (notamment en milieu côtier) à séquestrer le carbone est considérable et mérite davantage de reconnaissance et d'intégration dans les stratégies climatiques globales.

Eau et Ressources Hydriques : Eau et Changement Climatique

100%

Quantité d'internautes ayant eu 5/5 à ce Quizz !

Quizz

Question 1/5