Économie circulaireComment réduire le gaspillage alimentaire grâce au compostage domestique

Le gaspillage alimentaire : un problème majeur

Les chiffres alarmants du gaspillage alimentaire

Chaque Français balance à la poubelle près de 30 kilos de nourriture consommable par an. Au total pour le pays, ça grimpe carrément à plus de 10 millions de tonnes de bouffe jetée chaque année. Le gaspillage alimentaire coûte gros : une étude de l'ADEME estime que ce gaspillage pèse environ 16 milliards d'euros annuels sur l'économie française. Pire encore, la production de ces aliments gaspillés représente 3 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre en France, soit à peu près l'équivalent annuel des émissions d'environ 15 millions de voitures. Et au niveau mondial, près d'un tiers des denrées alimentaires produites finit où ? Directement à la poubelle, sans passer par la case consommation. Côté ménages, les fruits et légumes se retrouvent particulièrement victimes du gâchis, représentant environ 40 % du gaspillage alimentaire domestique en France.

Les conséquences environnementales et économiques

Quand on jette de la nourriture, on ne jette pas que des restes à la poubelle, mais aussi l'eau, l’énergie, et le travail investis pour sa production et son acheminement. Par exemple, gaspiller une seule baguette de pain, c'est perdre l’équivalent d’une baignoire remplie d’eau, environ 150 litres. Eh oui, ça va vite !

Côté climat, les déchets alimentaires enfouis produisent du méthane, un gaz à effet de serre environ 25 fois plus puissant que le CO2. Autrement dit, jeter régulièrement des épluchures et restes de repas à la poubelle accentue directement le réchauffement climatique. Rien qu'en France, les déchets alimentaires représentent 16 % des émissions de gaz à effet de serre des ménages.

Il faut aussi penser au coût économique. En moyenne, une famille française perd environ 100 kg de nourriture par an, ce qui équivaut à 400 euros jetés directement à la poubelle chaque année. De l'argent gaspillé qu’on pourrait clairement utiliser ailleurs.

Enfin, traiter ces déchets coûte cher aux collectivités : collecter, transporter, incinérer ou enfouir les déchets alimentaires représente des frais importants, qui finissent évidemment par être répercutés sur nos impôts locaux.

Bref, gaspiller de la nourriture, c’est perdre bien plus qu’un reste de repas oublié au frigo.

Le compostage domestique : une solution efficace

Les principes de base du compostage domestique

Qu'est-ce que le compostage domestique ?

Le compostage domestique, c’est simplement recycler tes déchets organiques en un amendement naturel pour tes plantes ou ton jardin. En clair : tu laisses simplement des micro-organismes décomposer des restes alimentaires (épluchures de légumes, fruits abîmés, marc de café, coquilles d'œuf écrasées...) et des déchets verts (tonte, feuilles mortes, petites branches...) en un engrais 100 % naturel.

Concrètement, il suffit d’entasser ces déchets dans un composteur adapté (bac en plastique recyclé, bois, ou même fabrication maison façon récup’) installé dans le jardin ou même parfois sur un balcon. Sous l'action des petites bêtes comme les vers rouges (lombrics), bactéries et champignons, ça chauffe et occupe une vraie vie là-dedans : en quelques semaines ou mois selon les conditions, tes déchets deviennent un super amendement organique, appelé compost, idéal pour fertiliser tes plantes, ton potager, ou enrichir ton sol.

Par exemple, une famille moyenne en France produit environ 160 kilos de déchets alimentaires par an qui pourraient être compostés simplement à la maison. De quoi obtenir facilement autour de 50 kilos de compost gratuitement chaque année, bon pour tes plantes, bon pour ton porte-monnaie, et carrément bénéfique pour l'environnement car tu réduis la masse de déchets envoyée en décharge ou à l'incinérateur.

Pourquoi choisir le compostage domestique ?

Le compostage domestique permet de réduire jusqu'à 30% des déchets ménagers tout en produisant un fertilisant naturel gratuit pour le jardin. Un foyer pratiquant le compostage évite de générer jusqu'à 100 kg de déchets par an envoyés inutilement en incinération ou en décharge. Concrètement, plutôt que de jeter tes épluchures, coquilles d'œufs, marc de café ou sachets de thé, tu les transformes directement en ressource utile chez toi. Résultat : ta poubelle se remplit moins vite, tu utilises moins de sacs poubelle, et tu réduis la fréquence des sorties de déchets : ça fait des économies de temps, d'argent, et fournit un bon coup de pouce écologique. Certains composteurs permettent même de récupérer directement un jus, appelé "thé de compost", bourré de nutriments pour booster les plantes d'intérieur ou du potager. En adoptant le compostage domestique, tu participes à ton échelle à l'économie circulaire en réintroduisant directement la matière organique dans la chaîne naturelle. C'est un geste concret, simple d'application, qui montre qu'écologie et économies quotidiennes vont clairement ensemble.

Les avantages écologiques et économiques du compost

Composter chez soi peut réduire jusqu'à 30 % le poids des poubelles ménagères. Avec moins de déchets envoyés en décharge ou incinérés, ça signifie concrètement moins de pollution de l'air et du sol. Le compost agit comme un fertilisant naturel très efficace : il nourrit la terre, améliore sa structure et permet d'utiliser moins d'engrais chimiques. Résultat ? Des économies qui peuvent aller jusqu'à 40 euros par an par foyer sur les achats de terreau et engrais. Cerise sur le gâteau : un sol enrichi en compost retient mieux l'eau, ce qui aide à prévenir les sécheresses dans nos jardins et réduit la consommation globale en eau d'arrosage. Globalement, chaque foyer compostant ses déchets pourrait économiser quasiment 70 kilos de CO2 par an, soit autant qu'un trajet en voiture Paris-Lille. De quoi donner envie de s’y mettre sérieusement, non ?

3%

Seulement 3% des déchets alimentaires français sont compostés.

Dates clés

• 1905

  1905

  Premiers travaux sur la microbiologie du compostage par Sir Albert Howard, considéré comme un pionnier dans ce domaine.

• 1972

  1972

  Publication du rapport 'Halte à la croissance ?', aussi appelé Rapport Meadows, alertant le public sur les limites environnementales et introduisant l'idée d'économie circulaire et durable.

• 1987

  1987

  Publication du Rapport Brundtland par les Nations Unies qui popularise à grande échelle le développement durable et la gestion responsable des ressources.

• 2008

  2008

  Adoption de la directive-cadre européenne 2008/98/CE visant à promouvoir la gestion durable des ressources et réduire significativement la production de déchets organiques ménagers.

• 2013

  2013

  La France lance le Plan national de prévention des déchets, incluant des objectifs spécifiques pour réduire de moitié le gaspillage alimentaire d'ici 2025.

• 2015

  2015

  Adoption par l'ONU des Objectifs de Développement Durable (ODD) avec notamment l'objectif numéro 12 visant une consommation et une production responsables, intégrant la diminution du gaspillage alimentaire.

• 2016

  2016

  Entrée en vigueur en France de la Loi Garot qui prévoit des mesures concrètes contre le gaspillage alimentaire au niveau des restaurants, supermarchés et commerces alimentaires.

Mettre en place un système de compostage domestique

Choisir le bon équipement

Pour démarrer efficacement, il faut d'abord identifier le type de composteur qui correspond bien à ton mode de vie. Si tu as un jardin, un composteur extérieur classique en bois non traité, ouvert sur le sol, offre une aération optimale et favorise l'activité des vers et micro-organismes. À l'inverse, en appartement ou avec peu d'espace extérieur, tu iras plutôt vers un composteur d'intérieur, comme le lombricomposteur, compact et sans odeur, qui utilise les vers rouges du fumier pour digérer rapidement tes déchets organiques.

Pour les balcons ou petites terrasses, les modèles en plastique recyclé sont pratiques pour leur légèreté, résistance aux UV et facilité d'entretien. Vérifie qu'ils disposent d'ouvertures bien pensées pour un brassage facile, car l'aération régulière est importante pour éviter mauvaises odeurs et stagnation. Certains composteurs intègrent même un brassage rotatif, hyper pratique pour mélanger sans se fatiguer.

Autre option sympa mais encore peu connue : la technique du "bokashi", venue tout droit du Japon, utilise un seau hermétique et un activateur à base de micro-organismes pour accélérer la fermentation de tes restes alimentaires (oui, même viande, poisson ou produits laitiers !). C'est rapide, efficace, et idéal si tu veux valoriser presque tous tes déchets dans un petit espace.

Pense aussi à vérifier la capacité utile : un foyer de 4 personnes génère environ 500 kg de déchets organiques par an, ce qui représente un composteur domestique d'environ 400 à 600 litres. Adapter la taille à ton quotidien t'évitera bien des galères.

Enfin, assure-toi que ton équipement dispose d'un dispositif pratique pour récupérer le compost mûr facilement par le bas ou les côtés, histoire de profiter de ce bel amendement directement dans tes pots ou ton jardin, sans galérer.

Emplacement idéal pour un composteur domestique

L'endroit où tu poses ton composteur change tout ! Place-le directement sur la terre nue, ça facilite l'accès des vers et des microbes qui vont bosser dur pour toi. Si t'as que du béton ou une terrasse, pense au moins à mettre une petite couche de branches ou de carton pour bien drainer.

N'expose pas ton compost toute la journée en plein soleil, car ça risque de trop sécher ton mélange—un spot mi-ombre mi-soleil est beaucoup mieux, genre sous un arbre ou contre un mur exposé à l'est ou à l'ouest.

Pour éviter les mauvaises odeurs chez toi ou chez les voisins, trouve un endroit légèrement isolé ou laisse au moins dix mètres d'écart avec les fenêtres et terrasses. L'idéal, c'est aussi de choisir un emplacement à l'abri des vents dominants, pour ne pas tester la limite de gentillesse de tes voisins.

Enfin, facilite-toi la vie : installe-le assez près de ta cuisine, sinon tu vas vite perdre la motivation les soirs où il pleut ou quand tu es pressé. Un emplacement malin, c'est le secret pour que le compostage reste fun et pratique au quotidien !

Maintenance du composteur

Entretenir un composteur domestique, c’est pas compliqué mais il y a des réflexes à adopter sérieusement. Première chose, vérifier régulièrement le taux d'humidité. Ton compost doit ressembler à une éponge essorée : humide sans dégouliner. Trop sec, les déchets se dégradent lentement ; trop humide, bonjour les odeurs nauséabondes et l'effet compact indésirable !

Un truc pratique : tu peux planter un bâton au centre de ton tas. Si quand tu ressors ce bâton il est très sec, un petit arrosage léger s'impose. Au contraire, s’il ressort poisseux, rajoute vite des matières sèches : carton déchiré ou feuilles mortes, c’est idéal pour absorber l’excédent.

Deuxième chose essentielle, ne néglige jamais le brassage régulier du mélange. Une fois par semaine, prends 5 minutes pour retourner ton tas de compost avec une fourche ou une tige métallique. Ça va aérer le compost, favoriser l'oxygénation, stimuler l'activité des microorganismes et accélérer considérablement la décomposition.

De temps en temps, n’oublie pas un petit saupoudrage de matière brune (copeaux de bois non traités, paille, feuilles mortes broyées). Ça réduit les moucherons, les mauvaises odeurs et équilibre le rapport carbone-azote. Le résultat ? Un compost homogène, rapide et riche en nutriments.

Enfin, contrôle visuel régulier : surveille l'apparition éventuelle de moisissures épaisses ou insectes nuisibles. C’est le signe qu'il faut ajuster la composition ou la fréquence de brassage. Un compost sain et équilibré, c’est surtout une histoire d’observation attentive et régulière.

Le rôle de l'économie circulaire dans la lutte contre le gaspillage alimentaire

Définition et principes de l'économie circulaire

L'économie circulaire, c'est un modèle pratique où on fait tourner en boucle les ressources le plus longtemps possible, au lieu de les utiliser une fois et zou, poubelle ! Le principe central, c’est de viser le zéro déchet et de limiter au max les consommations de nouvelles matières premières. Ça passe par plein de stratégies concrètes comme l’écoconception (fabriquer des produits pensés pour durer et être facilement recyclés ou réparés), le réemploi (donner une seconde vie aux objets), et recycler à fond ce qui peut l’être. On réfléchit aussi à valoriser énergétiquement ce qu’on ne peut plus recycler, par exemple en produisant du biogaz à partir de résidus organiques. Le compostage domestique se place pile là-dedans : il permet que les déchets alimentaires retournent à la terre sous forme de compost. On prolonge ainsi le cycle naturel des matières organiques plutôt que de jeter à tout-va. Aujourd'hui, seulement 8,6% de l'économie mondiale fonctionne en mode circulaire selon le Rapport Circularity Gap de 2022, preuve qu'il reste clairement une énorme marge de progression. Certains pays comme les Pays-Bas ou le Danemark sont particulièrement en avance, grâce à des mesures politiques concrètes et une vraie implication collective. Bref, l'économie circulaire c'est vraiment du concret, un modèle pragmatique qui améliore à la fois l’environnement et le portefeuille.

Initiatives et politiques favorables au compostage domestique

Dans plusieurs régions françaises, des collectivités locales proposent des kits de compostage domestique gratuits ou à tarifs réduits afin de motiver les citoyens à se lancer. Certaines communes vont même jusqu'à offrir une formation rapide pour maîtriser les bases en compostage, histoire d'éviter les erreurs classiques chez les débutants.

La ville de Nantes, par exemple, distribue chaque année des centaines de composteurs individuels, accompagnés de conseils personnalisés sur leur entretien. À Strasbourg, il existe une prime financière appelée le "Bonus compost" accordée aux habitants qui installent un composteur individuel à leur domicile, à condition d'envoyer une photo prouvant sa mise en place.

Depuis 2024, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Loi AGEC) impose aux collectivités de proposer des solutions de valorisation des biodéchets à tous les foyers français, ce qui pousse forcément vers le compostage domestique ou de proximité.

Petit plus intéressant : à l'échelle européenne aussi, il existe pas mal d'incitations. Des villes comme Milan et Barcelone ont instauré depuis plusieurs années des programmes très réussis de collecte et de compostage domestique grâce à des subventions municipales ciblées.

Des assos comme Zero Waste France ou Compost Citoyen organisent régulièrement des ateliers gratuits ou à petits prix sur tout le territoire pour encourager la pratique. Leur objectif : démocratiser au maximum cette démarche à la fois simple, économique et vraiment efficace pour l'environnement.

60% des déchets alimentaires

Environ 60% des déchets alimentaires sont valorisables en compost.

Variable de CO2

Le compostage des déchets alimentaires contribue à la réduction des émissions de CO2, le pourcentage exact varie selon les méthodes et les conditions.

5% de la consommation d'énergie

Le compostage domestique représente seulement 5% de la consommation d'énergie issue des déchets ménagers.

30 kg par an

En moyenne, un foyer français jette 30 kg de déchets alimentaires par an.

120€ par an

Le coût du gaspillage alimentaire par personne est estimé à 120€ par an en France.

Avantages du Compostage	Déchets Compostables	Déchets Non Compostables	Conseils pour réussir son compost
Enrichit le sol en nutriments	Restes de fruits et légumes	Viandes et poissons	Maintenir un équilibre entre déchets verts et bruns
Réduit les déchets envoyés en décharge	Coquilles d'œufs écrasées	Plastiques et métaux	Aérer régulièrement le compost
Diminue les émissions de gaz à effet de serre	Marc de café et filtres en papier	Couches et lingettes	Assurer une bonne humidité, sans excès d’eau
Crée un amendement organique gratuit	Tontes de gazon et feuilles mortes	Verre et pierres	Ne pas incorporer de déchets malades ou porteurs de graines invasives

L'impact du compostage domestique sur l'économie circulaire

Réduction du gaspillage et valorisation des déchets domestiques

Chaque année, une famille française moyenne jette environ 30 kg d'aliments consommables à la poubelle. Ça représente pas loin de 100 euros gaspillés ! Avec un composteur domestique, on peut réduire drastiquement ces pertes. Le compost permet de valoriser jusqu'à 30 à 40 % des déchets ménagers en leur redonnant un sens au jardin. Tes épluchures, marc de café, coquilles d'œufs ou encore feuilles mortes passent de "déchet inutile" à ressource précieuse.

Grâce au compostage, ton sac poubelle perd vite du poids : une famille pratiquant le compost domestique peut gagner jusqu'à une poubelle en moins par semaine. Résultat, moins de collecte, moins de transport et donc moins d'émissions de gaz à effet de serre ! Un bon compost peut absorber jusqu'à 27 fois son poids en eau : excellent pour protéger ton jardin contre la sécheresse.

En clair, le compostage domestique n'est pas simplement une bonne résolution écologique : il te fait gagner de l'argent, du temps, et améliore concrètement la santé du sol de tes plantes ou légumes.

Réintégration des ressources organiques dans le circuit agricole

Le compost produit à partir des déchets de cuisine ou du jardin, riche en nutriments essentiels comme l'azote, le potassium ou le phosphore, devient un véritable engrais naturel pour les sols agricoles. Il améliore directement leur structure : les sols sablonneux retiennent mieux l'eau, tandis que les sols argileux deviennent moins compacts et plus faciles à travailler. L'utilisation de compost domestique dans l'agriculture contribue concrètement à lutter contre la perte de fertilité des sols, qui est un souci croissant dans plusieurs régions françaises. D’ailleurs, des maraîchers locaux commencent à s'associer à des réseaux citoyens de compostage collectif pour récupérer régulièrement ce compost maison, comme c’est le cas par exemple dans la métropole lyonnaise ou encore en Bretagne. C’est du gagnant-gagnant : les habitants réduisent leurs déchets, les agriculteurs disponibles localement récupèrent des amendements naturels de qualité, et la boucle de l’économie circulaire se ferme efficacement. Aujourd’hui, des initiatives régionales comme celle portée par l'association Compost In Situ, avec son réseau francilien de micro-plateformes de collecte, montrent clairement les bénéfices économiques et écologiques d’une redistribution locale des matières organiques.

Conseils pratiques pour un compostage domestique réussi

Identifier les déchets compostables et non compostables

Souvent, quand on commence son compostage maison, la grande question c'est quoi mettre dedans et ce qu'il vaut mieux éviter. Bon, pour être clair et précis :

Les déchets compostables, c'est surtout tout ce qui est naturel et biodégradable facilement. Épluchures de légumes et fruits, restes alimentaires végétaux (céréales, pâtes sans sauces grasses), marc de café, sachets de thé (attention, privilégie ceux sans agrafes métalliques ou matières synthétiques), coquilles d'œufs écrasées (riches en calcium, elles équilibrent l'acidité), coupes de gazon, feuilles mortes, fleurs fanées, ou encore rouleaux en carton sans impression d'encre colorée.

Tu as aussi ce qu'on appelle les activateurs naturels, qui accélèrent la décomposition : ortie et consoude fraîches (à petites doses), riches en azote. Quelques vers du compost (lombrics rouges) peuvent vraiment te donner un coup de pouce.

Côté non compostables — des déchets qu'on croit souvent compostables mais qui risquent surtout de poser des problèmes — évite à tout prix : viandes, poissons et produits laitiers (attirent des nuisibles, amènent mauvaises odeurs et maladies), huiles et graisses alimentaires (freinent complètement le processus naturelle du compostage), pain en grandes quantités (cela moisit au lieu de bien se décomposer), noyaux de fruits très durs (comme avocat, pêche : extrêmement lents à décomposer), plantes malades ou traitées chimiquement (contaminations garanties), mégots de cigarette, magazines en papier glacé, et évidemment tout plastique ou métal.

Petit conseil bonus : découpe un minimum tes déchets avant de les jeter au compost, cela accélère vraiment le processus. Et équilibre toujours à peu près moitié "matières brunes" sèches (carton déchiré, papier non imprimé, branchages, feuilles mortes) avec moitié "matières vertes" fraîches (épluchures, tontes d'herbe, marc de café). Ça garantit que ton compost respirera bien, ne collera pas et deviendra ce bel amendement fertile que recherche ton jardin.

Erreur courantes à éviter

Une erreur typique : noyer son composteur sous un seul type de déchet. Tu vois par exemple, si tu balances toutes tes épluchures d'orange chaque jour dedans, ça va être trop acide et ça flingue l'équilibre de ton compost. Mélange toujours matières humides et sèches : pour une poignée d'épluchures et restes de légumes, rajoute une poignée d'éléments secs (feuilles mortes, carton découpé fin, copeaux de bois). Ça garde ta mixture équilibrée et évite les mauvaises odeurs.

Autre piège classique : oublier de brasser. Un compost mal oxygéné devient vite compact et sent mauvais. Passe une fourche ou un simple bâton dedans régulièrement (par exemple, une fois toutes les deux semaines), pour apporter l’oxygène qui va booster la décomposition.

Faut pas non plus mettre n'importe quoi dans ton bac. Certains y vont franco en jetant des déchets de viande, poisson ou produits laitiers. Si tu veux inviter les rats à squatter ta cour ou ton balcon, c’est le meilleur moyen ! Alors sois vigilant là-dessus.

Et puis évite de laisser ton compost trop sec ou trop détrempé. Idéalement ça doit ressembler à une éponge humide pressée : suffisamment humide mais pas trempé jusqu'à ruisseler. Trop sec, ça ralentit le processus car les bactéries et champignons utiles ont besoin d'humidité. Trop humide et ça vire au marécage odorant.

Enfin, une dernière erreur trop souvent commise consiste à se décourager dès que ça sent un peu fort. L'odeur légère du compost est normale, mais si ça devient vraiment désagréable, ça veut juste dire que quelque chose coince. Un coup de brassage, un peu de matière sèche, et en quelques jours tout rentre dans l'ordre !

Astuces pratiques favorisant un compostage rapide et efficace

Commence par réduire en petits morceaux tes déchets végétaux, ça facilite la décomposition en augmentant la surface d'échange avec les organismes responsables.

Alterne fréquemment matières brunes sèches (feuilles mortes, papier broyé, carton non imprimé...) et matières vertes humides (épluchures, marc de café, restes de légumes). C'est cet équilibre carbone/azote (en ratio de 30/1 environ) qui permet aux micro-organismes de bien bosser.

Retourne régulièrement ton mélange avec une fourche ou une pelle, au moins une fois par semaine. Ça oxygène le tout, évite les mauvaises odeurs et accélère la décomposition.

Ajoute de temps en temps quelques poignées d'ortie ou de consoude fraîche finement hachées : riches en azote et minéraux, elles jouent le rôle d'accélérateurs naturels de compost.

Fais attention à l'humidité du mélange : trop sec, il devient lent et s'immobilise ; trop humide, il vire anaérobique et sent mauvais. Pour tester facilement, prends une poignée et serre-la légèrement dans ta main : tu dois sentir la matière humide mais sans qu'elle dégouline. Arrose un peu si nécessaire ou ajoute des matières sèches selon cas.

N'hésite pas à incorporer ponctuellement un peu de cendre de bois naturel (en petite quantité !) pour apporter minéraux et réguler l'acidité.

Pense aux vers rouges Eisenia (vers du compost) si tu souhaites vraiment booster le processus. Ils digèrent organic rapidement, et augmentent bien l'efficacité globale.

Dernier truc pratique : le lombrithé, ce jus issu du compost par écoulement naturel ou pressage léger, est un engrais organique très riche ! Dilue-le (un volume de lombrithé pour 10 d'eau claire environ) et utilise-le directement sur tes plantes. Efficacité garantie !

Témoignages et exemples inspirants

Portraits de familles ayant adopté le compostage domestique

Pascal et Camille, un couple avec deux enfants installé près de Nantes, compostent depuis deux ans leurs déchets alimentaires. Ils ont construit eux-mêmes leur composteur avec des palettes récupérées, dépensant à peine 20 euros en quincaillerie. Le résultat ? Une baisse de leurs déchets ménagers de près d'un tiers et du compost gratuit tout au long de l'année pour leur potager de 50 mètres carrés.

À Annecy, Quentin, trentenaire vivant en appartement, a opté pour un lombricomposteur placé sous son évier. Il nourrit les vers rouges avec ses épluchures de cuisine et fabrique chaque mois environ 5 litres de fertilisant naturel liquide ("lombrithé") très apprécié par ses plantes d'intérieur. Le dispositif lui a coûté à peine 70 euros, et selon lui les vers font le boulot tout seuls dans un espace réduit.

À Bordeaux, la famille Moreau, composée de cinq personnes, a convaincu six voisins de leur résidence de se joindre à l'aventure d'un composteur collectif en pied d'immeuble. Ensemble, en un an, ils ont détourné près de 600 kg de déchets alimentaires des poubelles. La mairie a même proposé une petite subvention pour promouvoir l'initiative collective dans d'autres résidences du quartier.

Enfin, Alexandra et Louis, retraités vivant en zone périurbaine à Strasbourg, combinent le compostage avec un poulailler domestique. Chaque année, leurs poules engloutissent environ 150 à 200 kg de restes alimentaires, tandis que les déchets végétaux restants partent au composteur. Résultat : réduction drastique des poubelles et œufs frais récoltés au quotidien.