Les synergies entre la faune marine et la lutte contre le changement climatique

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Les synergies entre la faune marine et la lutte contre le changement climatique

Introduction

Quand on parle du changement climatique, on pense souvent aux voitures, aux usines, ou aux forêts qui disparaissent. Mais on oublie un truc assez énorme : les mers et les océans. Pourtant, ils couvrent plus de 70% de notre planète et la faune marine joue un rôle de dingue pour réguler le climat. Baleines, dauphins, coraux, plancton... sans eux, la Terre serait déjà bien plus chaude.

Prenons le plancton par exemple. Lui, il est tout petit mais il fait un boulot géant ! Il capture une quantité énorme de CO₂. Et quand il se retrouve mangé par d'autres animaux marins ou qu'il coule au fond de l'océan, il emprisonne le carbone pour de bon. Gros coup de pouce climatique grâce à ce mini-organisme souvent négligé.

Les baleines aussi font rêver, mais sais-tu qu'elles aident réellement à stocker du carbone ? Et oui, leurs plongées et leurs allers-retours des profondeurs à la surface boostent la croissance du phytoplancton. Plus on les protège, mieux c'est pour nous tous.

Mais voilà, ça chauffe aussi pour la vie marine. Réchauffement des eaux, acidification, surpêche : il y a pas mal de menaces graves qui compliquent leur mission climatique. Si on continue comme ça, on pourrait carrément saboter ce super boulot naturel que l'océan fait pour nous. Et franchement, ce serait dommage.

La solution ? Protéger et restaurer ces écosystèmes. Récifs coralliens, herbiers marins et mangroves : autant de milieux qui captent du carbone à fond et servent de maisons à plein d'espèces. Des initiatives et programmes internationaux existent déjà et, bonne nouvelle, certains obtiennent des résultats impressionnants.

Cette page a pour but de te montrer clairement comment tout est lié. Comprendre ces liens, c'est important, car lorsqu’on protège les animaux marins, indirectement, on protège aussi le climat de la Terre entière. Alors ouvrez grand les yeux : la faune marine n’est pas juste belle, elle est indispensable !

30%

Environ 30% des émissions de CO2 produites par les activités humaines sont absorbées par les océans, contribuant ainsi à limiter le réchauffement climatique.

90%

Plus de 90% de la chaleur excédentaire causée par les gaz à effet de serre est absorbée par les océans, ce qui a un impact sur la faune marine.

100 millions

Chaque année, environ 100 millions de requins sont tués par l'homme, ce qui menace gravement l'équilibre des écosystèmes marins.

5,000 espèces

Il existe plus de 5,000 espèces de mammifères marins, jouant chacune un rôle crucial dans la régulation des océans et du climat.

Rôle de la faune marine dans la lutte contre le changement climatique

Importance des écosystèmes marins pour le climat

Cycle du carbone océanique

L'océan joue un rôle clé puisqu'il absorbe environ 25% du CO₂ qu'on balance dans l'atmosphère chaque année. Il fait ça avec deux mécanismes principaux : physique et biologique.

Le mécanisme physique, c'est simple : grâce aux mouvements marins et à la différence de température, le CO₂ atmosphérique se dissout dans les eaux froides des pôles, puis est transporté vers les profondeurs où il reste stocké pendant des siècles. Concrètement, l'Atlantique Nord est particulièrement actif sur ce point.

Encore plus intéressant, il y a la pompe biologique. Elle fonctionne grâce à des organismes marins comme le phytoplancton, capable de capter le carbone via la photosynthèse. Ils transforment le CO₂ en matière organique que les autres espèces viennent manger, et quand les organismes meurent ou produisent des excréments, ce carbone s'enfonce au fond de l'océan. Un exemple : le phytoplancton du Pacifique Sud est important, à lui seul il capture des tonnes impressionnantes de carbone chaque jour. Les baleines participent aussi activement à ce cycle—leur déjection, chargée en nutriments, stimule la croissance du phytoplancton.

Protéger ces mécanismes, c'est aussi prendre soin de l'équilibre climatique. Parmi les actions concrètes, il y a par exemple la réduction drastique de la pollution plastique et chimique, qui menace directement la santé du phyto. Autre piste : créer plus de réserves marines strictement protégées, ça permettrait aux écosystèmes marins de réguler naturellement leur capacité de stockage du carbone.

Services écologiques fournis par la faune marine

La faune marine rend chaque jour des services très concrets pour tempérer le climat et maintenir nos océans en bonne santé. Par exemple, les poissons herbivores, comme le poisson-perroquet, sont cruciaux pour préserver les récifs coralliens : en mangeant les algues envahissantes, ils évitent l'étouffement des coraux—et sachant que les récifs coralliens capturent efficacement du carbone, c'est une aide précieuse. Du côté des cétacés, les baleines, en libérant d'importantes quantités d'excréments riches en nutriments, boostent la croissance du phytoplancton, ce micro-organisme marin essentiel qui capte massivement le CO2. Un détail étonnant : une baleine, au cours de sa vie, permet indirectement de capter des tonnes de carbone grâce à cette chaîne écologique.

Même hors de l'eau, certains animaux sont précieux. Les oiseaux marins, comme les fous de Bassan ou les puffins, transportent les nutriments marins sur les îles où ils nichent. Ces apports azotés favorisent la croissance des plantes terrestres, créant ainsi de véritables petits puits de carbone terrestres. Autre exemple pratique : préserver les étoiles de mer permet de mieux contrôler certaines populations d'herbivores marins, comme les oursins, qui détruisent sinon les herbiers marins—de véritables champions en captation de carbone.

Bref, agir pour la préservation de ces animaux marins, ce n'est pas seulement une bonne action écologique vague. C'est un geste stratégique et concret pour le climat, à la portée des citoyens via des choix responsables de consommation (éviter la surpêche en privilégiant les poissons issus de filières responsables) et des efforts de conservation directs (soutenir les zones marines protégées locales).

Influence de la biodiversité marine sur la régulation climatique

Une biodiversité marine riche, ce n'est pas juste joli à regarder, ça régule concrètement le climat. Plus il y a d'espèces en bonne santé, plus l'océan séquestre efficacement le CO2. Par exemple, quand les gros prédateurs, comme les requins, restent présents en nombre suffisant, ils stabilisent toute la chaîne alimentaire. Ça permet aux herbivores marins tels que les poissons-perroquets de prospérer, lesquels entretiennent les récifs coralliens en broutant les algues indésirables. Ces mêmes récifs, on les appelle parfois les "forêts tropicales de la mer", parce qu'ils capturent et conservent une énorme quantité de carbone. Des recherches récentes ont montré qu'une réduction de seulement 20% de la biodiversité pourrait diminuer l'efficacité du stockage de carbone marin jusqu'à 40%. Quand les baleines viennent respirer à la surface, elles apportent en profondeur des nutriments essentiels comme le fer ou l'azote grâce à leurs excréments (« pompe biologique »). Ces nutriments favorisent la croissance du plancton, principal puits de carbone océanique : une seule baleine peut indirectement absorber jusqu'à 33 tonnes de CO2 sur toute sa vie ! Mieux préserver la variété des espèces marines, c'est donc clairement renforcer notre meilleure défense naturelle contre le changement climatique.

Espèce Rôle écologique Impact sur le climat Mesures de protection
Phytoplancton Base de la chaîne alimentaire marine Absorbe le CO2 lors de la photosynthèse Régulation des activités humaines nocives (pollution, surpêche)
Forêts de kelp Habitats pour de nombreuses espèces Séquestration efficace de carbone Création de réserves marines et lutte contre le réchauffement des océans
Baleines Ingénieurs de l'écosystème via leurs excréments Favorisent la croissance du phytoplancton et donc séquestration de CO2 Protection internationale et reconstitution des populations
Mangroves Protection contre l'érosion et habitats pour poissons Emmagasinent de grandes quantités de carbone Programmes de reforestation et de conservation

Effets du changement climatique sur les espèces marines

Impact de l'acidification des océans sur les organismes marins

L'acidification des océans, c'est plutôt direct : le CO2 qu'on balance dans l'atmosphère finit absorbé par la flotte, et ça rend les mers plus acides. Et ça, c'est clairement un problème pour plein d'organismes marins.

Les premiers à trinquer, ce sont les organismes calcaires comme les coraux, les moules ou les huîtres. Pour construire leur structure, ces bestioles utilisent du carbonate de calcium. Mais voilà, quand le pH diminue, le carbonate se fait rare. Du coup, ces coquillages et ces récifs galèrent sévèrement à pousser ou à maintenir leur peau calcaire. Par exemple, depuis le début de l'ère industrielle, le taux d'acidité a augmenté d'environ 30% dans les océans, et la croissance des récifs coralliens dans certaines régions a pris un vrai coup, chutant parfois de 15 à 20%.

D'autres petites créatures, comme certaines espèces de zooplancton — dont les ptéropodes (ces escargots marins hyper importants dans la chaîne alimentaire) — voient leurs coquilles se dissoudre littéralement dans des eaux trop acides. Au final, c'est tout le réseau alimentaire marin qui risque gros.

Certains poissons ne sont pas épargnés non plus : des études ont montré que l'acidification pourrait affecter non seulement leur sens de l'orientation, mais aussi leur capacité à détecter leurs prédateurs. En gros, les poissons deviennent un peu paumés : dans les eaux acides, leur comportement change, leur odorat déconne et ils finissent par se faire boulotter bien plus facilement.

Même les espèces végétales aquatiques comme les algues peuvent être bizarrement affectées. Alors oui, certaines algues profitent d'un surplus de CO2 pour leur photosynthèse, mais l'acidité trop forte perturbe aussi bien d'autres algues utiles, avec des conséquences sur tout l'équilibre marin.

Bref, l'acidification n'est pas juste une affaire d'huîtres ou de coraux fragiles : elle impacte tout un tas de relations complexes dans la flotte. Pas étonnant que les chercheurs tirent la sonnette d'alarme depuis un bon moment déjà.

Conséquences du réchauffement climatique sur les zones marines protégées

Les zones marines protégées (ZMP), même les mieux établies, prennent de plein fouet le réchauffement climatique. Exemple : la Grande Barrière de Corail australienne. Malgré les efforts massifs de conservation, 91 % des récifs coralliens protégés en Australie ont été affectés par le blanchissement dû à une hausse des températures autour de seulement 1 à 1,5°C. Même phénomène constaté en Méditerranée : les poissons indigènes laissent leur place à des espèces tropicales invasives qui profitent d'eaux plus chaudes, altérant toute la dynamique écologique protégée à l'origine.

Autre souci concret, les réserves qui accueillent la reproduction d'espèces sensibles comme les tortues marines subissent des bouleversements inattendus. Tu savais, par exemple, que la température du sable détermine le sexe des bébés tortues ? Plus il fait chaud, plus on se retrouve avec une majorité écrasante de femelles – jusqu'à 99 % dans certaines zones protégées comme Raine Island en Australie. Conséquence potentielle : des difficultés futures de reproduction pour ces populations protégées.

Même la taille et l'emplacement des ZMP peuvent devenir problématiques. Des espèces protégées se déplacent hors des frontières fixées pour suivre la migration des proies ou les conditions climatiques idéales. Les baleines grises, par exemple, modifient progressivement leur route migratoire vers l'Arctique, dépassant ainsi les limites des zones initialement protégées.

Enfin, la montée du niveau marin menace directement la viabilité de certaines réserves côtières, en particulier dans le Pacifique Sud. À Kiribati, aux Fidji ou encore aux îles Salomon, les mangroves protégées sont peu à peu submergées. Leur fonction naturelle de puits de carbone et leur rôle de rempart contre les tempêtes violentes sont donc compromis. Ces exemples montrent que même protégées, ces zones ne suffisent malheureusement plus face à l'ampleur des changements climatiques en cours.

Eau et Océans
Eau et Océans : Biodiversité Marine

2 milliards
tonnes

Chaque année, environ 3 milliards de tonnes de CO2 sont absorbées par les écosystèmes marins, contribuant à atténuer l'impact du changement climatique.

Dates clés

  • 1971

    1971

    Création de la Convention de Ramsar sur les zones humides, importante pour la protection des écosystèmes marins et côtiers essentiels à la régulation climatique.

  • 1992

    1992

    Sommet de la Terre à Rio de Janeiro : adoption de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et de la Convention sur la diversité biologique, marquant une reconnaissance internationale de l'importance de protéger les écosystèmes marins dans le contexte climatique.

  • 1997

    1997

    Adoption du Protocole de Kyoto soulignant la nécessité de préserver les écosystèmes marins en tant que puits de carbone naturels.

  • 2009

    2009

    Publication du rapport de l'UICN mettant en avant l'importance des écosystèmes marins dans la lutte contre les émissions de CO2 et l'urgence de leur protection.

  • 2015

    2015

    Accord de Paris sur le climat, avec une reconnaissance claire des écosystèmes marins et océaniques comme éléments essentiels dans la lutte contre le changement climatique.

  • 2019

    2019

    Rapport spécial du GIEC sur l'océan et la cryosphère soulignant l'urgence de préserver la biodiversité marine pour le climat.

  • 2021

    2021

    Début de la Décennie des Nations Unies pour les Sciences Océaniques au service du Développement Durable (2021–2030), encourageant des recherches et des initiatives pour protéger la faune marine en lien avec le climat.

Les espèces marines comme puits naturels de carbone

Le rôle des cétacés dans la séquestration du carbone

Les baleines et autres cétacés jouent un rôle essentiel mais méconnu dans le stockage du CO2. Chaque baleine stocke pendant sa vie plusieurs tonnes de carbone dans son corps, l'équivalent de centaines d'arbres. Quand elles meurent, leurs énormes carcasses coulent au fond des océans, emportant ainsi le carbone pour longtemps loin de l'atmosphère : on appelle ça la pompe à baleines. Une seule baleine bleue capte environ 33 tonnes de CO2 tout au long de sa vie, imagine la capacité avec une population de baleines en bonne santé.

Plus étonnant encore : les excréments des baleines participent activement à absorber le carbone atmosphérique. Remontant à la surface, les cétacés libèrent des matières fécales riches en nutriments comme le fer et l'azote. Cela stimule la croissance du phytoplancton, ces microscopiques algues marines capables d'absorber une énorme quantité de dioxyde de carbone. Et ces mini-usines à oxygène fournissent près de la moitié de l'oxygène sur Terre tout en absorbant environ 40 % du CO2 émis mondialement chaque année.

Des chercheurs ont calculé que restaurer les populations de baleines à leur niveau pré-chasse industrielle pourrait être aussi efficace que planter des milliards d'arbres. Pourtant, seulement 25 % de leur population initiale persiste aujourd'hui. Protéger sérieusement les cétacés, c’est donc renforcer considérablement cette pompe naturelle à carbone qu’offre notre océan.

Le plancton, moteur essentiel du captage de CO2

Le plancton marin, ce sont ces millions de micro-organismes invisibles à l'œil nu, mais sacrément efficaces pour capter du CO2. À lui seul, le phytoplancton, une catégorie végétale du plancton, fixe environ 50 milliards de tonnes de carbone chaque année par photosynthèse, soit presque autant que toutes les forêts terrestres réunies. Sacrée performance pour des organismes de quelques microns à peine !

Tout le truc se passe grâce à la pompe biologique à carbone. Les planctons captent le CO2 atmosphérique dissous dans l'eau, l'utilisent pour grandir, et quand ils meurent ou se font manger, une partie de ce carbone descend dans les profondeurs océaniques sous forme de débris organiques. Là-bas, difficile pour le CO2 de ressortir de sitôt : il peut y rester enfermé pour des centaines, voire des milliers d'années.

En bonus, le plancton influence aussi la formation des nuages. Certaines algues du phytoplancton produisent du diméthylsulfure (DMS), un composé qui stimule la condensation des gouttelettes d'eau atmosphérique. Résultat : davantage de nuages, qui réfléchissent mieux la lumière solaire, permettant de refroidir légèrement la planète. La perte de plancton à cause du changement climatique ou de la pollution peut donc avoir des conséquences directes sur le climat mondial, rendant encore plus important de surveiller et protéger ces minuscules bestioles sous-marines.

Le saviez-vous ?

Les mangroves offrent une protection naturelle exceptionnelle contre les phénomènes climatiques extrêmes : une bande côtière de mangroves de seulement 100 mètres peut réduire l'énergie des vagues jusqu'à 66%, limitant ainsi les dégâts causés aux communautés côtières.

Une seule baleine peut, tout au long de sa vie, contribuer à capter environ 33 tonnes de CO2. Lorsque ces majestueux mammifères meurent, leur corps en s'enfonçant au fond de l'océan, entraîne avec lui du carbone, contribuant ainsi naturellement à sa séquestration sur une longue période.

Les herbiers marins, malgré leur superficie limitée (environ 0,1% du fond océanique mondial), peuvent stocker jusqu'à 18% du carbone océanique mondial, ce qui en fait un allié précieux contre le changement climatique.

Le phytoplancton, cet organisme microscopique souvent invisible à l'œil nu, génère environ 50% de l'oxygène mondial, rivalisant ainsi avec les forêts tropicales humides pour le titre de 'poumon vert' de la planète.

Répercussions de la surpêche sur le changement climatique

Interaction entre surpêche et réduction du stockage de carbone

La surpêche c'est pas juste un problème de poissons en moins dans nos assiettes—ça joue aussi énormément sur le climat. Quand on retire à grande échelle certaines espèces, comme les gros poissons prédateurs style thons, requins ou saumons, on bouleverse toute la chaîne alimentaire marine. Derrière, ce déséquilibre menace la reproduction et la survie de petites espèces comme les poissons herbivores ou le zooplancton, pourtant essentiels pour réguler les populations d'algues microscopiques, les phytoplanctons.

Pourquoi c'est important ? Parce que le phytoplancton représente à lui tout seul près de 50 % du stockage mondial de carbone issu du CO2 absorbé par les océans. Moins de petits poissons et d'organismes marins signifie moins de régulation naturelle, et finalement un phytoplancton en mauvaise santé, donc moins de CO2 stocké. Autre exemple concret : avec la surpêche des poissons démersaux (qui se nourrissent au fond de l'eau), on remue excessivement les fonds marins et les sédiments qui contiennent un paquet de carbone. Résultat, une partie de ce carbone est relâchée directement dans l'eau puis dans l'atmosphère.

Selon une étude récente parue dans Nature (2021), la surpêche et notamment le chalutage intensif pourraient libérer chaque année plusieurs millions de tonnes de carbone qui auraient pu rester tranquillement emprisonnés dans les fonds océaniques pendant des décennies voire des siècles. Une vraie fuite massive de carbone cachée sous nos bateaux !

Donc en clair, quand on pêche trop, ça réduit la capacité de l'océan à nous aider contre le changement climatique—pas vraiment un bon plan à l'heure actuelle.

Solutions pour une pêche durable favorisant la régulation climatique

Déjà, fixer des quotas de pêche basés sur des données scientifiques rigoureuses, ça change clairement la donne. Ça permet à des espèces de poissons-clés, comme le thon rouge ou la morue, de se régénérer suffisamment pour continuer à jouer leur rôle dans l'écosystème marin – et de stocker du carbone efficacement.

Autre mesure bien concrète : les aires marines protégées sans pêche. Des zones sanctuarisées où les poissons et autres espèces peuvent vivre peinard, et leur biomasse peut augmenter de façon impressionnante. Par exemple, dans la réserve naturelle des îles Medes, en Espagne, la biomasse de certaines espèces a été multipliée presque par dix en quelques décennies.

Une pratique intéressante : privilégier les techniques de pêche plus sélectives – genre filets à mailles larges, lignes ou casiers. Ça diminue sérieusement les prises indésirables, laissant tranquilles les dauphins, les tortues, et certaines espèces non ciblées essentielles à la régulation climatique.

Simple et efficace aussi : arrêter de subventionner les techniques destructrices – type chalut de fond bien lourd. Plutôt rediriger ces aides vers les pêcheurs adoptant des pratiques respectueuses de la biodiversité marine, comme celles utilisées en pêche artisanale.

Enfin, l'écolabellisation crédible est une clé essentielle. Quand on choisit son poisson au supermarché, les labels fiables comme MSC (Marine Stewardship Council) incitent concrètement les consommateurs à favoriser une pêche réellement durable, en valorisant aussi économiquement ceux qui protègent l'océan.

À plus grande échelle, des pays comme la Norvège et l'Islande montrent comment coupler à la fois des mesures fortes de gestion durable des pêcheries et réussite économique. Moins pêcher mais mieux, c'est non seulement bon pour la planète mais rentable à long terme.

1,2 milliard

Environ 1,2 milliard de personnes dépendent directement des ressources marines pour leur alimentation et leurs moyens de subsistance.

22%

Les récifs coralliens protègent environ 22% des côtes mondiales contre l'érosion due aux tempêtes et contribuent à la lutte contre le changement climatique.

75%

Environ 75% des récifs coralliens du monde sont menacés par le changement climatique, la surpêche et la pollution.

16%

Les mangroves stockent jusqu'à 16% du carbone présent dans tous les écosystèmes côtiers, jouant un rôle crucial dans la régulation du climat.

1,8 million nombre d'espèces

Environ 1,8 million d'espèces ont été décrites dans les océans, mais on estime que des millions d'autres restent à découvrir.

Organisme Rôle dans l'écosystème Impact sur le climat Action contre le réchauffement
Phytoplancton Base de la chaîne alimentaire marine Absorption de CO2 lors de la photosynthèse Diminution de la concentration des gaz à effet de serre
Baleines Distributeurs de nutriments (fer, azote) grâce à leurs excréments Stimule la croissance du phytoplancton Augmentation de la séquestration de CO2
Mangroves Protection des côtes et habitat pour la faune marine Stockage du carbone dans les racines et le sol Réduction de l'érosion et absorption du CO2

Conservation et restauration des écosystèmes marins

Restauration et protection des récifs coralliens

Aujourd'hui, les projets de jardinage corallien sont de plus en plus utilisés pour sauver les récifs. L'idée ? Prélever des fragments de coraux résistants, les cultiver en nurserie et les replanter une fois développés sur le récif abîmé. Un projet concret a fait ses preuves dans l'archipel des Caraïbes avec le programme Coral Restoration Foundation en Floride. Résultat : plus de 25 000 coraux ont été transplantés sur les récifs locaux ces dernières années, avec un beau succès de repousse.

Autre approche : l'application du courant électrique doux via des structures métalliques placées sous l'eau. Ça booste carrément la croissance du corail et lui permet de mieux survivre à l'acidité et aux températures élevées. Le projet Biorock en Indonésie fait ça depuis les années 2000 : bilan, jusqu'à 3 fois plus vite en termes de pousse par rapport à la normale.

Des équipes scientifiques testent aussi la technique du croisement génétique. Objectif : créer des hybrides de coraux plus résistants à la chaleur et aux maladies. En Australie, à la Grande Barrière de Corail, certains hybrides montrent déjà des signes prometteurs d’adaptation. Pourtant, la méthode reste débattue, la sélection génétique posant des enjeux éthiques et environnementaux nouveaux.

Protéger les récifs exige aussi un travail en surface. Réduire la pollution liée à l'agriculture intensive, comme les ruissellements d'engrais chargés en nitrates et phosphate, est prioritaire. Concrètements, les solutions vont de l'amélioration des pratiques agricoles – cultures en terrasse, usage raisonné d'engrais – jusqu'à la restauration végétale des zones côtières pour filtrer les polluants avant leur arrivée en mer.

Enfin, l'interdiction des crèmes solaires toxiques pour les coraux, mises en place localement par des endroits comme Hawaï ou Palau, montre déjà son efficacité. Plusieurs produits chimiques courants dans les filtres UV, en particulier l'oxybenzone, tuent les coraux même à très faible concentration. Bonne nouvelle, depuis l'interdiction à Palau en janvier 2020, les analyses d'eau révèlent clairement une chute de ces substances et une amélioration significative de la qualité environnementale autour des sites coralliens.

Préservation des herbiers marins et leur potentiel climatique

Peu médiatisés et pourtant super-efficaces, les herbiers marins figurent parmi les champions cachés du climat. Ces prairies sous-marines absorbent le CO₂ jusqu'à 35 fois plus vite que les forêts tropicales terrestres. Un hectare d'herbier marin peut capturer jusqu'à 83 000 kg de carbone en seulement une année.

Malgré tout, leur déclin va vite : chaque année, c'est environ 1,5 % de la surface mondiale des herbiers marins qui disparaît, principalement à cause de l'ancrage des bateaux, de la pêche destructrice et du développement côtier. Garder ces prairies sous-marines intactes permet non seulement de stocker du carbone, mais aussi de protéger les côtes contre l'érosion grâce aux racines qui stabilisent le sol marin.

Aujourd'hui, certaines techniques innovantes se développent pour régénérer ces précieuses étendues. En Australie, par exemple, des chercheurs déposent des graines d'herbiers récoltées par drone pour replanter plus efficacement des hectares entiers. En Méditerranée, des opérations de balisage sont mises en place près des côtes pour empêcher l'ancrage sauvage et préserver les herbiers existants. Ces initiatives locales montrent déjà leurs bénéfices en matière de biodiversité, mais également dans leur capacité à capter encore plus de carbone.

Selon une étude récente, restaurer les herbiers marins dégradés représenterait à l'échelle mondiale un potentiel supplémentaire d'environ 299 millions de tonnes de CO₂ piégées par an. Autrement dit, protéger ces plantes sous-marines discrètes est une stratégie climatique peu coûteuse, concrète et immédiatement efficace.

Le rôle important des mangroves contre le réchauffement climatique

Les mangroves capturent 3 à 5 fois plus de carbone par hectare que les forêts tropicales classiques. Concrètement, leurs racines enchevêtrées piègent efficacement le CO2 et le stockent pendant des siècles dans la boue épaisse et pauvre en oxygène. Grâce à cette accumulation en profondeur, elles évitent qu'énormément de carbone reparte dans l'atmosphère. Lorsqu'on rase une mangrove, la quantité massive de CO2 jusque-là retenue s’échappe rapidement, aggravant directement l'effet de serre. À titre d’exemple, la destruction actuelle des mangroves relâche environ 240 millions de tonnes de CO2 chaque année, quasiment l'équivalent des émissions de gaz à effet de serre d’un pays comme le Vietnam sur une même période.

En plus, ces forêts côtières protègent activement les populations voisines en absorbant une bonne partie de l'énergie des tempêtes et des ouragans, réduisant parfois leur force de moitié. Certaines études ont montré que les côtes où les mangroves sont intactes subissent des dégâts beaucoup plus faibles lors des cyclones tropicaux. Les experts estiment par exemple que les mangroves ont permis d'éviter près de deux milliards de dollars américains de dommages en empêchant l'érosion et la submersion des terres lors des phénomènes extrêmes récents.

Donc, préserver et restaurer ces milieux, c’est vraiment gagnant-gagnant : réduction concrète des émissions de CO2 et protection renforcée des populations locales face aux impacts climatiques.

Programmes internationaux de protection des espèces marines

Exemples de succès internationaux en protection marine

Aux Philippines, l'aire marine protégée d'Apo Island est devenue un cas d'école. Après une sévère surpêche dans les années 80, les communautés locales ont établi une zone interdite à la pêche. Résultat concret : en quelques années, la biomasse des poissons y a été multipliée par près de 8. Les pêcheurs alentour bénéficient maintenant de captures plus abondantes à proximité immédiate de la réserve.

Dans l'archipel mexicain de Revillagigedo, on observe aussi une vraie réussite de protection marine. Cette réserve océanique, l'une des plus vastes des Amériques, interdite au tourisme intensif et à la pêche industrielle depuis 2017, a permis le retour spectaculaire de populations de requins-marteaux, raies manta et baleines à bosse. Un vrai sanctuaire, régulé grâce à une surveillance stricte par satellite.

Pareil en Nouvelle-Zélande, où le parc marin des îles Kermadec, établi par le gouvernement, protège à 100% une zone représentant deux fois la surface du pays. Préservation totale : pêche, exploration minière et forage interdits. Résultat immédiat, une vraie prouesse de biodiversité avec de nombreux poissons rares et des baleines qui reprennent leurs habitudes migratoires historiques.

La petite nation du Belize a aussi marqué les esprits grâce à une initiative concrète : en 2018, elle a élargi ses aires marines protégées à près de 10% de ses eaux territoriales. Des récifs coralliens en voie de disparition commencent à montrer des signes encourageants de régénération grâce à l'interdiction de la pêche destructrice notamment.

Enfin, en Antarctique, dans la mer de Ross, une aire marine protégée gigantesque a été créée grâce à un accord international pourtant difficile à obtenir. Elle couvre environ 1,5 million de kilomètres carrés et garantit un sanctuaire précieux aux nombreuses espèces emblématiques comme le manchot empereur, l'orque ou la baleine bleue. Une coopération scientifique exemplaire entre divers pays, prouvant qu'un consensus international efficace, c'est possible.

La sensibilisation du public à l'importance de la faune marine pour le climat

Initiatives éducatives sur les liens océan-climat

Plusieurs projets éducatifs ont misé sur l'interactivité et le concret pour illustrer la relation océan-climat. Par exemple, Ocean Literacy, lancé aux États-Unis en 2004, a créé un réseau mondial pour expliquer concrètement le lien entre santé des océans et changement climatique aux jeunes écoles et aux enseignants. En France, le projet Tara Expéditions a embarqué des centaines de jeunes à bord de sa goélette Tara, leur permettant de participer directement à la collecte d'échantillons de plancton et de comprendre son rôle dans l'absorption du CO2. Des programmes en ligne comme "World Ocean Observatory" mettent à disposition gratuitement vidéos, articles et ressources numériques pour que tout le monde comprenne facilement la capacité des océans à capturer le carbone. De même, l'initiative UNESCO "Blue Carbon" propose des cours accessibles et des ateliers destinés à former les communautés côtières aux méthodes concrètes pour protéger mangroves et herbiers marins, véritables puits de carbone naturels. Côté ludique, certains jeux vidéo pédagogiques existent aussi, comme le jeu "Bleu Océan", qui sensibilise les joueurs aux défis climatiques marins par des scénarios très réalistes. Ces approches variées et pratiques permettent de toucher un public large, souvent peu réceptif aux formats classiques, en montrant qu'agir pour les océans, c'est aussi agir directement contre le dérèglement climatique.

Foire aux questions (FAQ)

Les mangroves absorbent une grande quantité de carbone atmosphérique, stocké dans leurs sols et leurs racines, bien plus efficacement que les forêts terrestres traditionnelles. Elles servent ainsi de barrières naturelles efficaces contre le réchauffement climatique et la montée des eaux.

Oui, une pêche durable permet de maintenir des populations marines saines, ce qui contribue indirectement à la régulation climatique. Des populations saines de poissons et d'autres espèces permettent aux écosystèmes marins de conserver leur fonction essentielle de puits de carbone.

Le changement climatique entraîne une augmentation de la température de l'eau, provoquant un phénomène appelé blanchissement des coraux. Celui-ci conduit souvent à la mort du récif et à la perte de biodiversité marine associée.

Les baleines jouent un rôle essentiel dans la séquestration du carbone en stimulant le phytoplancton grâce à leurs déjections, riches en nutriments. Ce phytoplancton absorbe du CO2 atmosphérique pour la photosynthèse, réduisant ainsi les émissions de gaz à effet de serre.

L'acidification des océans est la diminution progressive du pH des eaux marines, principalement due à l'augmentation du CO2 atmosphérique absorbé par les océans. Elle altère la calcification des coquilles et des coraux, affaiblit la survie du plancton et perturbe l'équilibre de nombreux écosystèmes marins.

Les organismes marins tels que le phytoplancton, les algues, les forêts de varech et certains mammifères marins comme les baleines sont des acteurs majeurs dans la captation et le stockage du carbone atmosphérique dans les océans.

Oui, plusieurs programmes internationaux, tels que les réserves marines protégées par l'UNESCO, les conventions RAMSAR et la Convention sur la Diversité Biologique, ont démontré leur efficacité en préservant et en restaurant de nombreux écosystèmes marins sensibles à travers le monde.

À titre individuel, vous pouvez contribuer en réduisant votre usage des plastiques à usage unique, en consommant des produits marins provenant de sources durables certifiées, en limitant votre impact carbone global, et en soutenant financièrement ou par du bénévolat des associations de protection marine.

Eau et Océans

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