Impacts de la politique d'investissement dans les énergies renouvelables sur l'emploi vert

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Impacts de la politique d'investissement dans les énergies renouvelables sur l'emploi vert

Introduction

On ne va pas se mentir, la planète chauffe, les énergies fossiles s'épuisent, et il est clairement temps de passer à autre chose. Les gouvernements l'ont bien compris — du moins, dans la théorie — et s'activent pour investir massivement dans les énergies renouvelables. Mais concrètement, ces investissements, ça donne quoi sur le marché du travail ?

Notre société est en pleine transition vers ce qu'on appelle une économie bas-carbone. Ça veut dire mieux produire, mieux consommer, et forcément, créer des jobs plus "propres" au passage. Ça tombe bien, les énergies renouvelables, c'est tout un paquet d'emplois verts. De l'installation d’éoliennes offshore aux techniciens en panneaux solaires en passant par les ingénieurs en biomasse, c'est une palette complète de métiers qui émergent ou se renforcent rapidement.

Mais voilà, tout n'est pas aussi rose qu'un champ d’éoliennes un matin d’été. Si certains chiffres montrent clairement que les politiques en faveur des énergies renouvelables dynamisent l'emploi dans de nombreux pays, il y a des nuances à apporter. Des emplois, oui il y en a, mais où exactement ? En ville, à la campagne, dans quelles régions ? Et puis, sont-ils pérennes ou simplement liés à un effet de mode ou à une politique temporaire ?

Dans cette page, on va démêler tout ça. Histoire de comprendre comment les politiques publiques d'investissement dans les énergies renouvelables influencent réellement la création de ces fameuses "jobs verts" dont tout le monde parle. Entre les vraies avancées, les promesses pas toujours tenues, et les réalités régionales et internationales, autant dire qu’on a du pain sur la planche !

1,5 millions

Nombre d'emplois directs dans le secteur des énergies renouvelables dans l'Union Européenne en 2018.

134 000

Nombre d'emplois dans le secteur de l'énergie éolienne aux États-Unis en 2019, en incluant la fabrication, l'installation, et la maintenance.

30%

Pourcentage des emplois dans le secteur de l'énergie solaire qui concerne l'installation et la maintenance.

30 %

Pourcentage de femmes employées dans le secteur des énergies renouvelables au Bangladesh en 2019.

Contexte mondial et enjeux environnementaux

Urgence climatique et enjeux socio-économiques

L'objectif fixé par l'Accord de Paris, c'est de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius par rapport au niveau préindustriel. Problème : on est largement à la traîne sur le plan international. Selon le GIEC, on doit impérativement atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, c'est-à-dire supprimer entièrement les émissions nettes de gaz à effet de serre liées aux activités humaines pour empêcher un emballement climatique irréversible. Pourtant, en 2022, les émissions mondiales ont atteint un pic historique d'environ 36,8 milliards de tonnes de CO₂. Si on continue comme ça, on fonce droit vers un réchauffement d'environ 2,7 degrés Celsius, un scénario qui coûterait à l'économie globale des pertes évaluées à près de 23 000 milliards de dollars par an à partir de 2050 selon les estimations de l'assureur Swiss Re.

Concernant les impacts sociaux, le changement climatique n'est pas égoïste : tout le monde trinque, mais pas au même niveau. Les pays en développement, pourtant les moins responsables des émissions cumulées (seulement 3 % des émissions mondiales historiques pour l'Afrique entière depuis 1850), subissent déjà les impacts les plus forts. Vagues de chaleur extrêmes en Inde ayant franchi la barre des 49 degrés Celsius en 2022, accentuation des périodes sèches avec près de 160 millions de personnes confrontées à l'insécurité alimentaire aiguë en 2023 selon le Programme alimentaire mondial... les preuves socio-économiques d'une urgence bien réelle s'empilent.

Côté emplois, le changement climatique vient secouer tous les secteurs. L'Organisation Internationale du Travail (OIT) estime que près de 80 millions d'emplois seront détruits à l'échelle mondiale d'ici 2030 si aucune mesure sérieuse n'est prise. Mais bonne nouvelle quand même, les politiques énergiques de transition vers les renouvelables pourraient créer jusqu'à 24 millions de postes d'ici la fin de la décennie, à condition d'avoir une stratégie claire d'accompagnement des travailleurs en reconversion professionnelle. Quand on parle de la transition énergétique, c'est pas seulement sauver les pingouins ou les ours polaires, mais aussi sauvegarder des emplois, mieux répartir les richesses et assurer un avenir économique viable sur toute la planète.

Bilan énergétique mondial

Aujourd'hui, la consommation énergétique de notre planète dépend largement des énergies fossiles. En gros, pétrole, charbon et gaz représentent toujours environ 80% du mix énergétique mondial. Le charbon reste hyper populaire dans des pays comme la Chine et l'Inde, où il est la source numéro un pour produire de l'électricité. D'ailleurs, rien que la Chine consomme plus de la moitié du charbon sur Terre à elle seule.

Malgré les engagements climatiques, la consommation mondiale d'énergie continue de grimper (+2,3 % en 2022 selon l'Agence Internationale de l'Énergie). Clairement, c'est dur d'inverser la tendance. Mais les énergies renouvelables gagnent quand même du terrain chaque année, particulièrement le solaire photovoltaïque et l'éolien. En 2022, ces deux sources représentaient ensemble environ 12% de la production électrique mondiale.

Gros défi : l'efficacité énergétique avance trop lentement pour compenser ces augmentations de consommation. Autre souci que peu réalisent, environ 775 millions d'humains n'ont toujours pas accès fiable à l'électricité aujourd'hui, principalement en Afrique subsaharienne. À l'inverse, quelques grandes puissances industrielles suivent une boulimie énergétique qui fait exploser leur empreinte carbone, comme les États-Unis (environ 16 tonnes de CO₂ par habitant chaque année contre 4 tonnes pour la moyenne mondiale).

Au niveau regional, il y a quand même des différences importantes dans les priorités du mix énergétique. L'Europe mise fort sur le renouvelable (environ 37% d'électricité verte en 2022 dans l'UE), mais ailleurs, comme aux Émirats Arabes Unis, on investit massivement pour maintenir une domination des énergies fossiles.

Bref, même si les renouvelables avancent bien, il reste énormément de boulot avant de remédier à ce déséquilibre énergétique qui freine nos chances d'éviter une catastrophe climatique.

Impact de l'investissement dans les énergies renouvelables sur l'emploi
Secteur d'énergie renouvelable Emplois créés (mondial) Exemple de pays leader
Solaire photovoltaïque Environ 4 millions d'emplois (IRENA, 2020) Chine
Éolien Environ 1,2 million d'emplois (IRENA, 2020) États-Unis
Hydroélectricité Environ 2 millions d'emplois (IRENA, 2020) Brésil
Biomasse Environ 3,6 millions d'emplois (IRENA, 2020) Inde

La transition énergétique : état des lieux

Objectifs internationaux et nationaux

L'Union Européenne ambitionne une réduction nette des émissions de gaz à effet de serre d'au moins 55 % d'ici 2030 par rapport à 1990 ; c'est tout l'enjeu du fameux Pacte Vert (Green Deal). Ça pousse sévère : pour le renouvelable, ça veut dire au moins 45 % du mix énergétique dans l'UE à horizon 2030. Côté national, la France s'est fixé des objectifs concrets dans sa feuille de route énergie, la Programmation Pluriannuelle de l'Énergie (PPE). Avec ça, elle vise à doubler la capacité installée en énergies renouvelables électriques pour atteindre entre 102 et 113 GW d'ici 2028.

À l'échelle mondiale, l'Agence Internationale des Énergies Renouvelables (IRENA) pousse fort pour accélérer le rythme : selon eux, il faudrait atteindre près de 90 % d'énergie renouvelable dans la production d'électricité mondiale d'ici 2050, histoire de respecter les Accords de Paris. Avec des pays comme le Danemark ou l'Islande qui frôlent déjà les 70% de renouvelables dans leur mix énergétique, ça montre que ces objectifs ambitieux restent faisables. Pas simple, mais clairement atteignable avec les bonnes politiques et moyens techniques décrochant derrière.

Et les États-Unis ? Depuis l'arrivée de Biden, ils visent la neutralité carbone en 2050, avec une étape intermédiaire critique, atteindre un réseau électrique 100 % décarboné d'ici 2035. Chine, Inde ou Brésil ont eux aussi fixé des objectifs nationaux sérieux, et pour certains étonnamment costauds : la Chine, par exemple, veut arriver à son pic d’émissions avant 2030 et devenir elle aussi neutre en carbone d’ici 2060. Tout ça pour dire qu’il y a une vraie émulation planétaire autour des renouvelables et de l'urgence climatique, même si clairement, certains avancent plus vite que d’autres.

Place actuelle des énergies fossiles

Les énergies fossiles représentent encore aujourd’hui environ 80 % de l’énergie consommée sur la planète. Difficile à croire, mais le charbon reste dominant dans certains pays comme la Chine ou l’Inde, où il représente respectivement près de 56 % et 55 % de leur production totale d’électricité en 2022. Le pétrole, quant à lui, demeure incontournable dans le secteur des transports, représentant encore 91 % de l'énergie utilisée mondialement pour bouger nos marchandises ou nous déplacer au quotidien.

Face à cela, le gaz naturel est souvent considéré comme la moins polluante des énergies fossiles, affichant une empreinte carbone inférieure à celle du charbon et du pétrole. C'est pourquoi il est souvent mis en avant comme une solution intermédiaire dans la transition énergétique, notamment en Europe où il assure encore aujourd'hui autour de 20 % de l’approvisionnement énergétique global.

Pourtant, la dépendance aux énergies fossiles coûterait aux gouvernements mondiaux près de 5 900 milliards de dollars par an en coûts économiques indirects : pollution, maladies respiratoires dues aux particules fines, catastrophes naturelles liées au réchauffement, c'est colossal. Et puis, chaque année, plus de 30 milliards de tonnes de CO2 sont directement émises dans l’atmosphère à cause de notre addiction au pétrole, charbon et gaz. On est loin d'avoir tourné la page des fossiles, malgré l'urgence climatique et les engagements pris à chaque sommet international sur le sujet.

Perspectives d’évolution du mix énergétique

Dans les prochaines décennies, on s'attend à ce que le charbon et le pétrole reculent nettement dans les pays développés, mais leur part restera malheureusement importante dans certains pays en développement, notamment en Asie. Même si l'énergie solaire et éolienne explosent littéralement en ce moment (leur capacité a triplé ces dix dernières années), beaucoup d'experts pensent que sans une accélération massive des investissements en infrastructures et stockage (genre batteries à grande échelle ou hydrogène vert), on aura du mal à dépasser certaines limites. Et c'est là où ça coince : aujourd'hui, le stockage représente seulement 3% de la capacité mondiale installée en énergies renouvelables. Selon l'Agence Internationale de l'Énergie (AIE), pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, il faudra que plus de 90% de l'électricité mondiale provienne des renouvelables, dont au moins 70% uniquement du solaire et de l'éolien réunis. Ça suppose un rythme d'investissements deux fois plus rapide qu'actuellement.

Autre point clé, même avec une poussée majeure des renouvelables, la biomasse durable et l'hydroélectricité vont rester essentielles : elles permettront de stabiliser le réseau lorsque la production solaire ou éolienne chute. Le nucléaire est plus controversé, mais de nombreux scénarios (comme celui du GIEC ou de l'AIE) considèrent qu'il jouera encore un rôle complémentaire, au moins à moyen terme.

Bref, l'évolution du mix énergétique dépendra à fond des choix politiques, technologiques et financiers réalisés dans les 5 à 10 prochaines années. On est vraiment à un tournant, et sans changement radical, le scénario idéal restera difficile à atteindre.

Science et Recherche : Recherche Climatique
Énergies Renouvelables

87 %

Pourcentage des emplois dans le secteur photovoltaïque qui sont qualifiés en Europe.

Dates clés

  • 1997

    1997

    Signature du Protocole de Kyoto : premier accord international majeur visant la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

  • 2008

    2008

    Lancement officiel du Plan Climat-Énergie de l'Union Européenne, aussi appelé objectif des '3x20' d'ici 2020.

  • 2015

    2015

    Accord de Paris sur le climat, engagement mondial vers une limitation à +1,5°C des températures moyennes par rapport à l'ère préindustrielle.

  • 2017

    2017

    Création de l'Alliance solaire internationale (ASI) pour promouvoir l'énergie solaire dans les pays en voie de développement.

  • 2019

    2019

    Adoption par l'Union Européenne du Pacte Vert Européen (Green Deal), dont l'un des axes principaux est la promotion des emplois verts et durables.

  • 2020

    2020

    Annonce des plans de relance post-Covid-19, avec notamment d'importants financements dédiés aux énergies renouvelables dans plusieurs pays européens, dont la France.

  • 2021

    2021

    COP26 à Glasgow, où de nombreux pays renforcent leurs engagements climatiques et annoncent la création d'emplois supplémentaires dans les énergies renouvelables.

Les énergies renouvelables comme vecteur de changement

Avantages environnementaux

On le sait maintenant clairement : passer aux énergies renouvelables permet une sacrée baisse des émissions de gaz à effet de serre. Sur l'ensemble de leur cycle de vie, les panneaux photovoltaïques libèrent environ 20 fois moins de CO₂ par kilowattheure produit qu'une centrale à charbon classique. Et pour l'énergie éolienne, c'est encore mieux : elle émet jusqu'à 80 fois moins.

Mais les bénéfices vont au-delà du seul climat. Par exemple, les énergies renouvelables consomment beaucoup moins d'eau douce que les centrales thermiques traditionnelles. Une centrale à charbon peut utiliser autour de 2 000 litres d'eau pour produire un seul mégawattheure, alors qu'une ferme éolienne n'en demande quasiment pas. Même histoire pour le photovoltaïque : quelques litres à peine pour nettoyer les panneaux de temps en temps.

Côté pollution atmosphérique, miser sur les renouvelables améliore directement la qualité de l'air qu'on respire, en réduisant le rejet de micro-particules, du dioxyde de soufre (responsable des pluies acides) et des oxydes d'azote. En Allemagne, par exemple, remplacer le charbon par les renouvelables a permis d'éviter plusieurs milliers de morts prématurées chaque année depuis 2010 selon le European Environment Agency (EEA).

Autre avantage sympa, mais souvent oublié : les énergies renouvelables permettent de restaurer ou préserver les écosystèmes locaux. Prenons le cas précis d'anciens terrains miniers reconvertis en fermes solaires aux États-Unis, notamment en Virginie. Non seulement ces terres auparavant polluées sont désormais dépolluées grâce à la reconversion, mais elles accueillent même des espèces sauvages locales entre les panneaux, recréant ainsi des habitats naturels protégés.

Bref, au-delà de la simple réduction du CO₂, miser sur les renouvelables, c'est clairement gagnant pour toute la planète.

Diversification des sources énergétiques

Se focaliser uniquement sur quelques sources d'énergie renouvelables n'est pas la meilleure idée pour réussir une transition énergétique ambitieuse. Miser sur une approche variée permet d'éviter d'être dépendant d'une seule technologie, exposée aux risques de baisse de rendement ou d'imprévu climatique. L'expérience de l'Allemagne est symptomatique à ce niveau-là : malgré d'importants investissements dans l'éolien et le solaire, le pays a beaucoup développé la biomasse (environ 9 % de sa production électrique renouvelable en 2022) justement pour pallier l'intermittence du vent ou du soleil.

Le Costa Rica, lui, assure déjà près de 99 % de sa production électrique annuelle via une combinaison largement dominée par l'hydraulique mais complétée intelligemment par la géothermie, le solaire et l'éolien. Ça prouve bien que jouer la carte de la variété paie à terme.

Multiplier les sources d'énergie, ça veut aussi dire stabiliser globalement les prix sur le marché de l'énergie. Prenons l'exemple de l'Islande : elle utilise presque exclusivement la géothermie et l'hydroélectricité pour son électricité, ce qui fait qu'elle affiche un tarif moyen parmi les plus bas d'Europe, à environ 0,15 € par kWh.

La diversification est aussi un moyen efficace d'inclure des territoires isolés ou des régions mal desservies par le réseau électrique traditionnel. Plusieurs communautés isolées en Alaska, par exemple, ont mis en place des mini-réseaux hybrides associant éolien, solaire et stockage par batterie : résultat, moins de diesel importé et économies substantielles pour ces villages reculés (jusqu'à 50 % d'économie de carburant annuellement).

Enfin, miser sur différentes solutions technologiques, c'est en prime booster l'innovation et optimiser le potentiel d'emploi dans le secteur de l'énergie : on diversifie aussi les compétences, les formations, les métiers.
Il ne s'agit donc plus juste d'un choix technique ou financier, mais bien d'une véritable stratégie socio-économique à long terme.

Situation du marché des énergies renouvelables

Éolien

Le secteur de l'éolien offshore affiche une dynamique particulièrement solide, avec des emplois plus nombreux et mieux rémunérés que sur terre. Une étude récente indique qu'entre la fabrication, l'installation et la maintenance des turbines en mer, on compte en moyenne 2,5 fois plus d'emplois par MW installé comparé à l'éolien terrestre.

Autre chose intéressante, les grandes fermes éoliennes introduisent pas mal d'opportunités pour des métiers qu'on oublie souvent : techniciens spécialisés en maintenance, gestionnaires des tâches maritimes ou encore experts en télésurveillance des installations. Le Royaume-Uni a déjà créé environ 32 000 emplois grâce à l'éolien offshore, surtout dans des régions jusqu'alors en difficulté économique, comme la région de Humberside.

Chez nous en France, l'adoption d'une réelle stratégie industrielle pour l'éolien flottant pourrait générer plus de 15 000 emplois directs à l'horizon 2030, selon les estimations de France Énergie Éolienne. Ces emplois ne se situent d'ailleurs pas uniquement dans la phase d'installation : ils sont répartis tout au long du cycle de vie des parcs, notamment en maintenance et expertise technique, ce qui assure une certaine pérennité.

Enfin, détail à ne pas négliger, la formation. Plusieurs pays, tels que le Danemark, misent sur une formation pointue des jeunes ingénieurs et techniciens dès leur formation initiale. Cela leur permet d'avoir une longueur d'avance côté compétences et de positionner leur économie comme référence mondiale dans le secteur. Bref, pour tirer pleinement parti des emplois liés à l’éolien, investir dans la formation c’est indispensable.

Solaire photovoltaïque

Aujourd'hui le solaire coûte en moyenne 82 % moins cher qu'en 2010. Cela explique pourquoi les investissements explosent partout dans le monde. Le solaire est aujourd'hui la première source d'emplois verts dans les énergies renouvelables avec environ 4,3 millions d'emplois créés dans le monde en 2021. Un pays comme la Chine concentre à elle seule près de 40 % de ces emplois grâce à une politique industrielle claire et des contrats long terme avec des acteurs privés. Concrètement, en Europe, des entreprises comme Akuo Energy ou Neoen créent chaque année des milliers d'emplois directs dans l'installation, maintenance ou encore l'ingénierie solaire. Exemple parlant : la France a connu une hausse de plus de 20 % d'emplois dans le photovoltaïque rien qu'en 2021. Mieux encore, le secteur offre des opportunités variées, autant pour les techniciens que les ingénieurs ou même des spécialistes en financement participatif — un mécanisme de plus en plus populaire pour développer des centrales solaires locales financées par des citoyens. Du coup, avec les investissements massifs prévus d'ici 2030, on estime que les emplois liés directement au solaire pourraient doubler en Europe en moins de dix ans.

Hydraulique

L'hydroélectricité reste un poids lourd des renouvelables. Niveau impact emploi, ça pèse assez lourd aussi : la filière hydraulique génère environ 2 millions d’emplois directs à travers le monde selon l’IRENA. Les barrages géants, genre Itaipu au Brésil ou les Trois Gorges en Chine, emploient à eux seuls plusieurs dizaines de milliers de personnes sur toute leur durée de vie— ça comprend les phases de construction, la maintenance régulière et la modernisation des turbines et équipements.

Un truc intéressant, c'est que les investissements dans les mini centrales hydrauliques (inférieures à 10 MW de puissance), qui fleurissent un peu partout sur les cours d'eau secondaires, permettent souvent la création rapide d’emplois locaux sans chambouler l'environnement à la même échelle que les gros projets. Par exemple, en France, des centrales comme celle de Romanche-Gavet en Isère ont permis de créer pas loin de 250 boulots directs locaux durant les travaux, puis quelques dizaines supplémentaires pour l'entretien et l'exploitation à long terme. Pas négligeable pour revitaliser certaines régions rurales.

Autre chose concrète : les nouveaux investissements mettent aussi le paquet sur la digitalisation du secteur, notamment via des capteurs connectés et systèmes prédictifs pour améliorer la maintenance des centrales hydrauliques existantes. Cette approche génère des emplois spécialisés dans des métiers plus modernes : ingénieurs en data sciences, analystes des systèmes intelligents, techniciens spécialisés en monitoring numérique, des boulots plutôt sympas pour des jeunes qui veulent s'orienter vers le vert tout en restant hyper connectés.

Biomasse et biocarburants

La biomasse représente aujourd'hui environ 50% de l'énergie renouvelable consommée en France. Oui, moitié moins glamour que l'éolien ou le solaire, mais pourtant hyper efficace sur le terrain pour soutenir l'emploi local. Quelques exemples : la France compte près de 400 000 emplois liés directement ou indirectement à la filière biomasse (bois-énergie, méthanisation, gestion forestière...) selon l'Ademe. Pas mal, hein ?

L'avantage, c'est qu'il s'agit généralement d'emplois locaux non-délocalisables : forestiers, techniciens, agriculteurs reconvertis. Autre détail intéressant : le développement de filières comme la méthanisation agricole s'avère particulièrement utile en milieu rural, où elle permet à des exploitations agricoles de stabiliser leurs revenus tout en créant des emplois chez des artisans ou techniciens locaux. Un exemple concret ? Regarde du côté de la coopérative Biogaz du Grand Auch, dans le Gers, qui composte des déchets agricoles pour fournir de l'énergie à 9 000 habitants. Résultat : création d'une dizaine d'emplois locaux directs et indirects, sans compter la dynamique positive chez les commerçants alentours.

Pour les biocarburants, parlons vite-fait du bioéthanol français. En France, filière structurée autour du colza, des betteraves et du blé, ça fait vivre environ 9 000 agriculteurs directement impliqués, sans parler des centaines d'emplois en aval (raffinage, distribution, recherche). Un bon exemple à suivre est celui des Hauts-de-France, avec la bioraffinerie de Nesle, où non seulement tu produis un carburant "propre", mais tu valorises aussi des sous-produits en alimentation animale ou industrie alimentaire. Bonne recette pour l'emploi local, avec un vrai impact environnemental positif.

Géothermie

La géothermie est un peu la sœur discrète des renouvelables, mais elle a vraiment plus d'un tour dans son sac. C’est une source constante et stable, à la différence du soleil ou du vent qui viennent par intermittence. Un truc génial : en Islande, environ 90 % du chauffage domestique est assuré par de la géothermie, qu'ils récupèrent facilement grâce à l'activité volcanique du pays. Concrètement, une centrale géothermique de taille modeste peut fournir près de 3 fois plus d'emplois par mégawatt installé que les centrales au gaz. Ça génère des boulots à plusieurs niveaux : exploration du sous-sol (compétences en géologie), forage (travailleurs du bâtiment spécialisés), installation et maintenance des centrales (techniciens et ingénieurs qualifiés).

Niveau économie locale, la géothermie favorise aussi les régions où elle s'implante : aux Philippines par exemple, la centrale géothermique Makiling-Banahaw a créé des centaines d'emplois locaux directs dès sa mise en service. Et côté Europe, l'Allemagne mise pas mal sur les systèmes géothermiques pour alimenter ses nouveaux quartiers résidentiels : résultat, beaucoup d'artisans et d’entreprises locales trouvent là un marché intéressant pour se développer.

Seul hic : le démarrage peut coûter cher avec les forages, donc les politiques publiques (subventions, aides fiscales) sont importantes pour booster les investissements privés au début. Mais dès que ça marche, ça roule à merveille côté emplois et retombées économiques locales.

Le saviez-vous ?

Le solaire photovoltaïque est aujourd'hui le secteur des énergies renouvelables générant le plus d'emplois dans le monde, avec environ 4,3 millions de postes en 2022, suivi de près par le secteur des biocarburants et l'éolien.

Selon l'Agence internationale des énergies renouvelables (IRENA), le secteur des énergies renouvelables employait en 2022 plus de 12,7 millions de personnes à travers le monde, soit une augmentation de près de 700 000 postes par rapport à 2021.

Investir un million d'euros dans les énergies renouvelables génère en moyenne deux à trois fois plus d'emplois directs et indirects que la même somme investie dans les secteurs des énergies fossiles.

D'après une étude récente, 80 à 90 % des composants des éoliennes sont recyclables, favorisant ainsi une économie circulaire et une réduction significative des déchets industriels.

Politiques publiques et investissements dans les énergies renouvelables

Stratégies de financement nationales

Plans gouvernementaux récents

Ces dernières années, des pays comme la France, l'Allemagne ou les États-Unis ont lancé des programmes précis pour soutenir concrètement les énergies renouvelables.

Côté France, le gouvernement a mis sur la table 30 milliards d'euros avec son plan "France 2030". L'objectif c'est clairement de pousser la recherche et l'industrialisation dans l'hydrogène vert, les batteries et les renouvelables en général. Ils visent notamment à devenir leader européen en hydrogène décarboné (en clair : de l'hydrogène fabriqué grâce à du solaire ou de l'éolien).

Chez nos voisins allemands, on a vu apparaître l'an passé le paquet énergétique "Easter Package" (Osterpaket). Berlin prévoit d'investir près de 200 milliards d'euros d'ici 2026 dans des infrastructures renouvelables solides, des réseaux électriques intelligents et une simplification des procédures pour les entreprises qui veulent produire du renouvelable.

Aux États-Unis, Biden a fait adopter en août 2022 l'Inflation Reduction Act (IRA). Derrière ce nom un peu bizarre, c'est environ 369 milliards de dollars de subventions et d'aides fiscales à toute entreprise prête à s'engager concrètement vers les énergies propres et les technologies bas-carbone. Là-bas, depuis cette annonce, des projets majeurs de giga-usines de batteries, d'installations solaires et de parcs éoliens décollent à fond.

Ce qu'il faut retenir, c'est que ces programmes ne sont pas uniquement symboliques : ils ouvrent de vraies opportunités concrètes d'emploi pour des centaines de milliers de personnes dans ces pays. Rien que pour l'Europe, d'après les estimations de la Commission, les emplois verts devraient passer de 4 millions actuellement à environ 10 millions en 2030. Donc, clairement, les initiatives gouvernementales récentes ne font pas semblant, elles bougent franchement les lignes sur le terrain en matière d'énergies renouvelables et d'emplois associés.

Financement participatif et privé

Le financement participatif cartonne dans les énergies renouvelables. Rien qu'en France, en 2021, ça représentait environ 313 millions d'euros d'investissements citoyens. Concrètement, ça permet aux particuliers de filer un coup de pouce à des projets verts locaux comme des fermes solaires ou éoliennes, via des plateformes genre Enerfip, Lendosphere ou encore AkuoCoop. Par exemple, le parc éolien d'Avessac en Loire-Atlantique a réussi à lever 700 000 euros auprès des habitants du département, preuve que les citoyens s'impliquent direct dans la transition énergétique.

Côté privé, les fonds d’investissement durable comme Eiffel Investment ou Demeter Partners injectent sérieusement des fonds, ce qui accélère la mise en place de nouveaux projets. Rien qu'en 2020, Demeter avait déjà levé un fonds de 250 millions d'euros dédié uniquement aux énergies renouvelables en Europe. Pour aller chercher ces fonds privés, les porteurs de projet doivent prouver leur sérieux sur deux points clés : rentabilité financière à moyen terme et impact positif concret pour l'environnement et l'emploi local.

Pratique pour se lancer : ne pas hésiter à combiner sources privées et financement participatif pour diversifier ses moyens d’action et renforcer la crédibilité du projet auprès des banques pour débloquer des prêts complémentaires (ça marche souvent très bien).

Incitations fiscales et aides économiques

Côté fiscalité, certains pays jouent carrément la carte du crédit d'impôt pour booster les investissements privés dans les énergies renouvelables. Aux États-Unis, l'Investment Tax Credit (ITC) permet de déduire directement jusqu'à 30% des dépenses investies en panneaux solaires ou en petite éolienne. C’est concret, rapide et franchement incitatif. Pas étonnant que ça ait provoqué un véritable boom solaire chez l’oncle Sam ces dix dernières années.

En Allemagne aussi ça rigole pas : ils ont mis en place une tarification d’achat préférentielle pour ceux qui produisent leur propre électricité verte. En clair, vous générez votre courant éolien ou solaire, et l’État s’engage à vous l’acheter à un prix avantageux pendant 20 ans. Concrètement, ça sécurise vos revenus, c’est carrément rassurant et ça motive les citoyens et entreprises à se lancer dans l’autoconsommation verte.

Pareil au Royaume-Uni, sauf qu’eux ont aussi ajouté des exonérations spéciales sur l'impôt foncier pour les bâtiments équipés de panneaux solaires ou de systèmes éoliens domestiques. Le résultat sur le marché immobilier ? Ça augmente la demande pour des biens équipés d'énergies vertes parce que les économies fiscales se répercutent sur la poche de l’acheteur final.

À un autre niveau, les aides directes comme les fonds de solidarité européens apportent du cash frais pour financer les grands projets verts communautaires, par exemple les grosses centrales éoliennes en mer. Ces aides européennes sont souvent structurées en paiements directs ou même en prêts bonifiés, c’est-à-dire à taux très réduit, pour rendre les projets hyper compétitifs financièrement.

Côté français, on apprécie particulièrement le Fonds Chaleur, piloté par l’ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie). Ce fonds apporte un soutien direct aux projets de production de chaleur renouvelable (bois-énergie, géothermie, biogaz...), avec jusqu'à 45% de subvention selon les technologies choisies. Résultat, beaucoup plus d'industriels et collectivités locales sautent le pas et accueillent ces nouvelles technos chez eux.

Bref, ces leviers fiscaux et économiques accélèrent clairement le déploiement des solutions renouvelables, avec un gros effet domino sur la création locale d’emplois verts bien rémunérés.

Partenariats Public-Privé (PPP)

Les PPP permettent aux pouvoirs publics et aux entreprises privées de bosser ensemble sur les gros projets d’énergies renouvelables, en partageant risques et investissements. En clair, ça veut dire moins de pression sur les budgets nationaux tout en boostant la transition énergétique. Un exemple concret : le parc éolien offshore de Saint-Nazaire en France, développé par EDF Renouvelables (privé) et soutenu par l'État, est l’un des plus gros projets du genre. Autre cas parlant : au Maroc, la centrale solaire Noor Ouarzazate est née d’une joint-venture public-privé qui a permis de mobiliser environ 2,5 milliards de dollars. Côté pratique, ces partenariats entraînent souvent une baisse des coûts de production grâce à l’efficacité du secteur privé, tout en garantissant un cadrage politique clair via l’intervention publique. Ils permettent aussi de mobiliser rapidement des technologies de pointe venues du privé, difficiles d’accès pour les administrations seules. Attention cependant, les PPP ne réussissent vraiment que lorsque les contrats sont bien ficelés, transparents, et que les objectifs de chacun sont alignés avec ceux du bien commun. Le Canada a récemment revu ses contrats PPP dans les renouvelables pour clarifier impérativement ces engagements réciproques. Pour être efficaces, ces partenariats exigent un suivi régulier et un encadrement rigoureux, histoire que chacun respecte ses promesses.

Cas de succès internationaux

Le Costa Rica, franchement, c'est assez impressionnant côté renouvelables : depuis 2015, ils tournent à quasiment 99% d'électricité produite à partir des énergies vertes. L'hydraulique fait le gros du boulot (environ les trois-quarts), suivi par la géothermie, qui représente activement une bonne partie également. Cela montre qu'avec une géographie favorable et une vraie volonté politique, c'est totalement faisable de dire bye-bye aux fossiles.

Côté solaire, le Maroc est un bel exemple aussi. Leur énorme projet de centrale solaire Noor à Ouarzazate produit suffisamment d'électricité pour alimenter environ 2 millions de foyers. C'est le plus grand complexe solaire à concentration au monde, rien que ça. D'ailleurs, ça a créé des milliers d'emplois locaux pendant la construction, et ça en maintient toujours quelques centaines aujourd'hui.

Puis t'as le cas du Danemark, champion incontesté du vent en Europe. L'île de Samsø est carrément autosuffisante grâce à ses éoliennes terrestres et offshore. Ils ont même créé une économie verte locale sympa, avec formation, emplois à long terme et tourisme énergétique.

Enfin, en Asie, la Chine, même si on le sait moins, est devenue numéro un mondial des investissements renouvelables, avec près de 546 milliards de dollars investis entre 2010 et 2020. Rien qu'en 2020, ils ont installé environ 72 GW d'énergie éolienne supplémentaire et presque 49 GW de solaire photovoltaïque. Ça bouge vite là-bas, et leur capacité à faire passer à l'échelle industrielle est bluffante.

1 400 000

Nombre d'emplois dans le secteur des énergies renouvelables en Chine en 2019.

19 000

Nombre d'emplois dans le secteur de la géothermie aux États-Unis en 2020.

Secteur Investissement en 2022 (en millions d'euros) Emplois verts créés en 2023
Énergie solaire 1500 5 000
Énergie éolienne 2000 7 000
Biomasse 800 2 500

Impacts économiques des investissements renouvelables

Croissance économique et compétitivité

Investir massivement dans les énergies renouvelables booste directement la compétitivité des économies nationales. Ça secoue positivement tout l'écosystème industriel grâce à une augmentation substantielle des investissements privés. Ces investissements attirent les entreprises vertes innovantes, et créent des pôles locaux spécialisés bien dynamiques — comme c'est le cas en Allemagne avec la région de Hambourg devenue une référence pour l'éolien offshore.

Autre truc intéressant, les renouvelables sont souvent intensives en emploi, bien plus que les filières fossiles. Par exemple, 1 million d'euros investi dans le solaire photovoltaïque génère presque deux fois plus d'emplois locaux directs qu'un investissement similaire dans les énergies fossiles. Et ça, c’est bon pour booster fortement les territoires !

Sur le terrain purement économique aussi, les prix compétitifs de l'électricité renouvelable jouent un rôle majeur. Depuis dix ans, le coût de l'énergie solaire a chuté de plus de 80 % au niveau mondial. Cette baisse plonge les prix sur les marchés de gros, au bénéfice des consommateurs et des industries locales qui réduisent ainsi leurs factures énergétiques. Autrement dit, produire de la compétitivité industrielle passe aussi par une énergie propre peu chère.

Dernier point cool à noter, l'investissement dans les renouvelables améliore la balance commerciale d'un pays en réduisant les importations d'énergie. Par exemple, le Danemark économise chaque année des centaines de millions d’euros grâce à sa politique énergique en faveur de l’éolien. Cette économie renforce nettement les échanges commerciaux du pays et soutient la solidité de sa monnaie sur le long terme.

Création de chaînes de valeur nationales

Investir dans les énergies renouvelables permet souvent de relocaliser des pans entiers d'activités économiques sur le territoire national. Prenons par exemple la filière de l'éolien offshore : en France, l’implantation d’usines spécialisées au Havre et à Saint-Nazaire pour assembler les turbines permet un gros coup de boost à l’activité portuaire et industrielle locale. Du coup, plein de PME, sous-traitants ou équipementiers se retrouvent intégrés à une véritable chaîne de valeur locale.

Même chose pour le secteur du photovoltaïque, où clairement, la Chine domine largement avec plus de 70 % de la production mondiale. Investir dans des capacités nationales de production de panneaux solaires, comme le font actuellement l'Allemagne ou les États-Unis à travers des mesures protectionnistes et des aides ciblées, ça permet d'être moins dépendants, mais aussi de créer des emplois durables et qualifiés.

Autre exemple, dans la filière biomasse-énergie, les approvisionnements locaux en bois ou déchets organiques génèrent naturellement toute une économie circulaire territoriale. Ça bénéficie directement aux agriculteurs, collectivités et PME locales. Au total, chaque euro investi a des répercussions directes bien plus importantes sur l’économie locale que si on importait simplement du gaz ou du pétrole.

Et puis, la création de ces chaînes locales implique généralement des emplois non délocalisables : installation, entretien, services annexes, gestion des réseaux ou travaux de rénovation thermique. Typiquement, dans le secteur du bâtiment en France, la rénovation énergétique mobilise aujourd'hui près de 190 000 personnes sur les chantiers. Donc ce n’est pas que du discours : quand l'argent est investi intelligemment, l’impact se voit concrètement sur le terrain.

Réduction de la dépendance énergétique extérieure

Le truc avec les énergies renouvelables, c'est qu'elles jouent un rôle concret pour réduire la dose d'importations énergétiques. Prenons la France, par exemple : on importe encore du pétrole, du gaz et de l'uranium. Quand on produit davantage localement à partir du solaire, éolien ou biomasse, on dépend beaucoup moins des fournisseurs à l'étranger.

Un exemple concret ? L'Espagne. Grâce à ses investissements massifs en solaire et en éolien, les Espagnols économisent chaque année plusieurs milliards d'euros qu'ils auraient autrement dépensés en pétrole ou gaz importés. Ça veut dire une meilleure sécurité énergétique et beaucoup plus de marge de manœuvre en cas de crise internationale des carburants fossiles, comme celle provoquée récemment par la guerre en Ukraine.

Ça change aussi la dynamique économique locale : au lieu d'envoyer tes euros vers des pays exportateurs comme la Russie, l'Algérie ou le Qatar, l'argent circule et reste chez nous pour financer nos emplois locaux dans le secteur vert. L'Agence Internationale de l'Énergie estime d'ailleurs qu'avec une hausse significative de la production d'énergie renouvelable locale, l'Europe pourrait économiser jusqu'à 323 milliards d'euros par an à l'horizon 2050.

Puis être autonome, ce n'est pas seulement bon pour la tranquillité économique, mais ça renforce le poids politique aussi. Moins tu dépends énergétiquement de pays étrangers susceptibles d'utiliser leurs ressources comme un levier de négociation, plus tu es libre de prendre des décisions en phase avec tes priorités climatiques et sociales. C'est une manière intelligente de reprendre ton indépendance tout en agissant pour la planète.

Impacts sur l'emploi vert

Potentiel de création directe d'emplois verts

Investir sérieusement dans les énergies renouvelables, ça représente du concret pour l'emploi. L'AIE (l'Agence Internationale de l'Énergie) estime par exemple qu'un million d’euros investi dans le secteur solaire photovoltaïque génère entre 10 et 15 emplois directs. Un ratio supérieur à ce qu'offre l'industrie pétrolière traditionnelle, qui tourne autour de 5 emplois pour la même somme investie.

L'éolien offshore, lui, explose vraiment côté emplois : un seul parc de taille moyenne emploie jusqu'à 2 000 personnes directement pendant sa construction, et plusieurs centaines ensuite pour la maintenance sur le long terme. Au Royaume-Uni, la filière offshore a généré plus de 30 000 emplois directs ces dernières années grâce à des projets d'envergure comme Hornsea.

La rénovation énergétique des bâtiments compte aussi dans l'équation. Chaque million d'euros investi dans l'isolation ou les travaux énergétiques génère 14 à 18 emplois directs — artisans, installateurs, techniciens — car ce secteur est très intensif côté main-d’œuvre.

La biomasse solide et les biocarburants offrent également de grosses opportunités d'emplois locaux. En France, l'ADEME estime que développer davantage ce secteur pourrait créer près de 15 000 emplois directs supplémentaires d'ici quelques années, notamment dans les zones rurales en difficulté.

Enfin, contrairement à une idée répandue, ces nouveaux emplois verts ne sont pas uniquement réservés aux ingénieurs ultra qualifiés : la majorité des postes générés correspondent à des profils techniques intermédiaires facilement accessibles grâce à des formations courtes spécialisées.

Foire aux questions (FAQ)

En plus de la création directe d'emplois, une politique de soutien aux énergies renouvelables stimule indirectement l'économie locale en favorisant l'émergence de nouvelles filières industrielles, en réduisant la dépendance énergétique extérieure et en renforçant l'innovation technologique grâce à une compétitivité accrue.

La Chine, les États-Unis, l'Allemagne, le Brésil et l'Inde figurent parmi les leaders mondiaux en matière d'emplois verts créés par les énergies renouvelables, avec des industries éolienne, solaire ou encore hydraulique particulièrement dynamiques, favorisées par des politiques publiques ambitieuses et des investissements importants.

Généralement, oui, ces investissements entraînent une hausse significative d'emplois, directement liés à la fabrication, à l'installation et à l'exploitation des infrastructures renouvelables. Cependant, l'ampleur réelle de cet impact dépend fortement des politiques adoptées, des contextes économiques locaux et des capacités industrielles préexistantes des différents pays.

Les emplois verts regroupent un large éventail de professions allant des techniciens en maintenance d'éoliennes et de panneaux solaires, aux ingénieurs spécialisés en efficacité énergétique, en passant par les consultants en développement durable et les experts en certification environnementale. Tous ces métiers contribuent directement à la réduction de l'impact environnemental des activités économiques.

Il existe de nombreuses formations allant du CAP/Bac professionnel, en passant par les BTS/DUT spécialisés, jusqu'à des diplômes d'ingénieur ou Masters spécialisés dans les énergies renouvelables, la gestion de l'énergie, ou la transition écologique. Des formations complémentaires courtes peuvent également être suivies par les travailleurs en reconversion professionnelle.

Parmi les difficultés principales figurent le manque de compétences techniques spécialisées, les coûts initiaux élevés des infrastructures énergétiques, les hésitations politiques dans certains pays, ainsi que les résistances au changement provenant des secteurs traditionnels liés aux énergies fossiles.

Même si toute infrastructure énergétique a un impact environnemental, les énergies renouvelables ont un bilan considérablement plus positif que les énergies fossiles en termes d'émissions de gaz à effet de serre, de pollution de l'air ou de risque de marée noire. De plus, leur impact est essentiellement concentré dans la phase de fabrication et d'installation des équipements, alors qu'elles produisent ensuite de l'énergie propre pendant plusieurs décennies.

Les énergies renouvelables permettent d'accroître l’indépendance énergétique en exploitant des ressources locales, réduisant ainsi les importations coûteuses et la vulnérabilité aux fluctuations des marchés mondiaux des combustibles fossiles. Cette indépendance participe également au renforcement de la sécurité énergétique nationale.

Économie Verte : Emplois Verts

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