La quantité moyenne de CO2 émise par une éolienne en mer durant sa durée de vie, contre environ 888 tonnes de CO2 par an pour une centrale au charbon de taille moyenne.
Diminution estimée des émissions de CO2 avec le passage à l'énergie éolienne en mer.
Les émissions de CO2 que les éoliennes en mer ont permis d'éviter dans l'Union européenne en 2019.
La part des émissions de gaz à effet de serre évitée en remplaçant les énergies fossiles par l'éolien en mer, selon les études les plus récentes.
Quand on parle d'énergie offshore, les éoliennes en mer font souvent office de stars : grandes, élégantes, futuristes. Mais au-delà de leur image "verte", il faut se poser sérieusement la question de leur empreinte carbone réelle. Installer une turbine en pleine mer, ça demande forcément des bateaux spécialisés, pas mal de béton, de l'acier à foison, de la fibre de verre ou de carbone souvent issues de processus industriels énergivores. Et tout ça libère du CO2, bien sûr.
Alors, oui, les énergies renouvelables émettent moins de CO2 que le charbon ou le pétrole, ça, tout le monde le sait. Mais pour savoir exactement de combien on améliore la situation climatique avec ces gigantesques moulins offshore, il faut sortir la calculatrice. Le moyen le plus honnête de juger ça, c'est de regarder leur cycle de vie complet : depuis la conception, les matières premières, le transport, l'installation en haute mer, jusqu'à leur entretien courant, puis leur démolition finale après des décennies de production électrique.
C’est ça, en réalité, l'évaluation de l’empreinte carbone : mesurer toutes ces émissions, étape par étape. Et c’est seulement après avoir cet ensemble de chiffres bien en main qu'on pourra comparer ces jolies éoliennes offshore avec les anciennes énergies fossiles, pour voir ce qu'on gagne vraiment côté climat.
Le gros des émissions de CO2 dans le monde provient surtout d'une poignée de pays. La Chine arrive en tête, avec près d'un tiers (environ 30%) des émissions mondiales rien qu'en 2022. C'est largement dû au charbon, qui à lui seul représente plus de la moitié de leur production électrique. Ensuite, tu as bien sûr les États-Unis, avec environ 14% des émissions globales; chez eux, c'est majoritairement le pétrole et le gaz naturel qui sont impliqués, surtout à cause des transports et de l'industrie. Pas loin derrière, l'Inde est en troisième position, responsable d'à peu près 7% des émissions mondiales; le charbon y reste la principale énergie consommée, et le pays en dépend lourdement pour l'électricité. Derrière ce trio, la Russie, le Japon, et l'Allemagne suivent, chacun oscillant habituellement entre 2 à 5% des émissions.
C'est intéressant de remarquer qu'il faut distinguer entre les émissions totales et celles ramenées par habitant. Le Qatar et les Émirats Arabes Unis explosent les compteurs en termes d'émissions par tête (plus de 30 tonnes de CO2 par habitant chaque année), même s'ils représentent peu en volume global. À titre de comparaison, un Français moyen tourne autour de 5 tonnes par an, tandis qu'un Américain en produit environ 14 tonnes. En Afrique subsaharienne, comme au Mali ou au Burkina Faso, ils émettent à peine quelques centaines de kilos par personne et par an.
En gros, les émissions mondiales dépendent vraiment de quelques gros joueurs, qui conditionnent largement la trajectoire climatique future de la planète. Les politiques énergétiques de ces pays-là font donc clairement pencher la balance côté énergie verte ou côté fossile.
Pour calculer précisément les émissions de CO2 du secteur énergétique, la méthode la plus utilisée est l'Analyse du Cycle de Vie (ACV). En gros, ça consiste à comptabiliser chaque gramme de CO2 émis depuis la construction des infrastructures énergétiques jusqu’à leur mise au rebut finale. C’est comme dresser le "CV carbone" complet d’une source d’énergie.
Une des approches les plus concrètes, c’est celle définie par la norme internationale ISO 14040. Cette norme impose notamment de définir clairement les frontières du système étudié (du puit à la roue, ou bien seulement à partir du site de production, par exemple). Ça paraît basique, mais préciser ces frontières change considérablement les résultats obtenus.
Ensuite, des bases de données spécialisées sont mobilisées pour connaître précisément les facteurs d’émission de chaque étape. Parmi elles : la base Ecoinvent, réputée dans la communauté scientifique, fournit des milliers de données précises, à jour et validées pour des produits industriels, des processus ou des matières premières.
Autre point intéressant, la méthode d'allocation des émissions. Prenons une raffinerie : elle produit plein de dérivés pétroliers différents. L’allocation détermine quelle part d’émission est attribuée à chaque produit final, selon la valeur économique ou la masse produit. Pareil pour les centrales électriques en cogénération : en produisant à la fois chaleur et électricité, comment répartir précisément les émissions ? C’est fondamental, pourtant les résultats changent pas mal selon le choix d’allocation !
Certains organismes spécialisés réalisent également des ACV dynamiques. Contrairement aux ACV classiques qui compilent les émissions sans prendre en compte le moment où elles sortent, les ACV dynamiques tiennent compte du timing précis des émissions tout au long du process. Pourquoi c’est important ? Car une tonne de CO2 émise aujourd’hui ne produit pas le même impact climatique qu’une tonne émise dans 20 ans.
Enfin, côté quantification du carbone, même Google s’y est mis, avec son programme 24/7 Carbon-Free Energy, très précis, qui ne regarde pas seulement les moyennes annuelles, mais calcule les émissions heure par heure afin de privilégier une alimentation électrique exactement au bon moment et avec le moins de carbone possible. Ça montre bien comment les méthodologies d’analyse évoluent pour devenir super pointues et pertinentes pour la prise de décision.
Source d'Énergie | Émissions de CO2 (g/kWh) | Phase de Comparaison |
---|---|---|
Éoliennes en mer | 12 | Production d'électricité |
Centrale à gaz naturel | 450 | Production d'électricité |
Centrale à charbon | 900 | Production d'électricité |
La grosse partie de l'empreinte carbone des éoliennes offshore provient de leur fabrication, en particulier du choix des matériaux. Une éolienne marine classique, style 8 MW comme celles du parc de Saint-Nazaire, contient jusqu'à environ 80 % d'acier et 5 à 10 % de matériaux composites (surtout fibres de verre ou de carbone). Ces matériaux nécessitent pas mal d'énergie lors de leur transformation, ce qui génère forcément des émissions de CO2.
L'acier est responsable à lui seul d'une grande partie des émissions dans cette phase, notamment parce que sa production repose encore majoritairement sur des hauts fourneaux consommant du coke issu du charbon (processus particulièrement énergivore). Le béton des fondations, riche en ciment, est aussi une source significative : environ 800 kg de CO2 rejetés pour une tonne de ciment produite.
Certains fabricants commencent à bouger là-dessus : ils misent par exemple sur de l'acier issu du recyclage pour réduire l'empreinte globale, ou sur des matériaux composites bio-sourcés. Ericsson, Siemens ou Vestas expérimentent par exemple des pales entièrement recyclables conçues en résine thermoplastique, plus faciles à traiter en fin de vie, ou encore l'utilisation de fibres naturelles végétales pour remplacer en partie les fibres de verre.
Aujourd'hui, tu peux compter autour de 10 à 15 grammes de CO2 rejetés par kWh produit sur l'ensemble de la vie d'une éolienne offshore, la majeure partie venant justement de cette étape de fabrication initiale. Côté actions concrètes, l'optimisation des procédés industriels et l'intégration massive de matériaux recyclés ou biosourcés restent clairement deux leviers prioritaires pour rendre la production moins gourmande en émissions carbone.
L'installation en mer, c’est souvent la phase où on oublie que l’empreinte carbone grimpe vite si on fait pas gaffe. Le gros des émissions provient principalement des navires spécialisés qui transportent, assemblent et installent les turbines et leurs fondations. Ces bateaux, généralement alimentés au diesel marin, représentent entre 60 et 80 % des émissions totales de cette étape.
Rien qu’en adoptant ces bonnes pratiques, l’impact carbone de cette étape peut être réduit jusqu’à 40 %.
Cette étape dure en général entre 20 et 25 ans. Pendant ce temps, les techniciens utilisent des bateaux ou des hélicoptères pour inspecter et entretenir les éoliennes. Ces déplacements répétés représentent jusqu'à 25 % des émissions globales sur le cycle complet, donc ce n'est clairement pas négligeable.
Autre gros poste : le remplacement périodique des pièces d'usure des turbines comme les huiles et les pales. Par exemple, changer une pale nécessite souvent des bateaux-grues lourds qui ont une empreinte CO2 significative.
Une façon concrète de réduire les émissions lors de cette phase consiste à optimiser la fréquence d'entretien grâce à des systèmes de maintenance prédictive par intelligence artificielle. Tu mets des capteurs sur les fiches techniques des éoliennes, tu collectes un max de données opérationnelles en temps réel, et tu interviens uniquement au moment optimal, quand c'est vraiment nécessaire. Cette approche permettrait de réduire jusqu'à 10 à 15 % les émissions dues aux déplacements et interventions.
Tu peux aussi avoir recours à l'utilisation de navires de maintenance hybrides ou électriques, comme cela s'expérimente déjà en mer du Nord dans le parc éolien offshore Hornsea Project Two au Royaume-Uni. Des efforts concrets qui commencent à être mis en œuvre et qui pourraient rapidement changer la donne.
Quand une éolienne offshore arrive en fin de vie, généralement après 20 à 25 ans, on passe au démontage. Ça commence par retirer les pales, la nacelle puis le mât, pièce par pièce, à l'aide de navires spécialisés à grues géantes. Ensuite, les fondations fixées au fond marin sont démontées ou coupées sous la surface pour moins impacter la vie marine, en laissant parfois une partie enterrée sur place quand c'est possible.
Maintenant, côté recyclage, concrètement, on arrive à recycler jusqu'à environ 85 à 90 % d'une éolienne offshore. Ça signifie principalement l'acier des mâts, l'aluminium, les câbles électriques en cuivre ou aluminium et les métaux des fondations monopieux, tout ça est réinjecté dans l'industrie métallurgique. Un point moins cool, c'est les pales : elles sont souvent faites en matériaux composites (fibres de verre, carbone, résines), et du coup, leur recyclage est nettement plus galère. Récemment pourtant, des projets concrets existent pour traiter ces fameuses pales. Exemple intéressant : au Danemark, dans le parc éolien de Vindeby, des pales usées ont été découpées et transformées en matériaux pour revêtir des pistes cyclables ou comme support d'isolation pour bâtiments industriels. Aux Pays-Bas, une autre méthode développée par une boîte nommée Demacq Recycling International réussit maintenant à récupérer 70 % des composites grâce au broyage et à une techno thermique innovante.
Aujourd'hui, améliorer le recyclage des pales, c'est clairement un des défis pour rendre l'éolien offshore encore plus clean. Plusieurs grands acteurs du secteur comme Siemens Gamesa ou Vestas ont d'ailleurs pris engagement de produire d'ici 2040 des pales entièrement recyclables, une avancée qui pourrait changer complètement la donne sur l'impact déchets de cette industrie.
Lorsqu'on regarde précisément les chiffres d'une éolienne offshore typique, la fabrication est nettement la phase la plus impactante côté CO2 : autour de 80% des émissions sur tout le cycle de vie proviennent de cette étape. Cela comprend surtout la production d'acier pour les fondations et les tours, mais aussi les pales en composite qui sont gourmandes en énergie à produire.
L'installation maritime, c'est gros moyen logistique mais petite empreinte : compte environ 10-15% max des émissions totales. Pas énorme, mais pas négligeable non plus, car il faut amener en mer ces mastodontes avec des navires spécifiques qui carburent encore souvent au fioul lourd.
La phase d'exploitation-maintenance, elle, pèse très léger : environ 5 à 10% du total. Quelques aller-retours périodiques d'équipes techniques et pièces de rechange, mais globalement une fois installée, ça tourne tout seul, ou presque.
Enfin, le démantèlement reste faible, souvent sous la barre des 5%. Surtout qu'on commence aujourd'hui à mieux anticiper cette étape avec un recyclage efficace, notamment de l'acier (plus de 90% récupéré). Mais là où on galère encore, c'est sur le recyclage des pales composites, difficilement valorisables aujourd'hui.
Pour donner un ordre de grandeur précis : une éolienne offshore classique produit environ 12 g CO2eq/kWh sur toute sa durée de vie ; pour du charbon, on monte tranquillement à 800-1000 g CO2eq/kWh, et pour le gaz autour de 400-500 g CO2eq/kWh. Pas besoin d'être matheux pour saisir l'écart abyssal entre ces chiffres.
La part de l'électricité mondiale produite à partir de sources renouvelables, dont une part croissante provient de l'éolien en mer.
Installation du premier générateur éolien électrique de l'histoire par Charles F. Brush aux États-Unis.
Mise en service de Vindeby, le premier parc éolien offshore au monde, situé au Danemark.
Signature du protocole de Kyoto, marquant un tournant dans la prise de conscience mondiale de l'urgence climatique.
Mise en service de Horns Rev 1, considéré comme le premier parc éolien offshore à grande échelle dans le monde.
Accord de Paris sur le climat ratifié par 196 pays, visant à limiter à moins de 2°C la hausse globale des températures.
Inauguration du parc éolien offshore de Hywind Scotland, premier parc flottant commercial en mer au monde.
Publication du rapport spécial du GIEC sur les océans, soulignant le rôle stratégique des énergies marines renouvelables.
Dans le cas du charbon, l'extraction à ciel ouvert (mountaintop removal) explose littéralement des sommets entiers pour accéder aux couches de charbon enfouies. Rien qu'aux États-Unis, plus de 500 montagnes ont été ainsi rasées, avec derrière des paysages irrémédiablement modifiés et une perte massive de biodiversité locale. Sans parler des substances toxiques comme l'arsenic, le mercure et les métaux lourds qui s'infiltrent dans les cours d'eau voisins.
Pour le pétrole, impossible d'oublier les sables bitumineux canadiens de l'Alberta. Une extraction particulièrement énergivore : produire un seul baril de pétrole à partir des sables bitumineux émet en moyenne 80 kg de CO2, c’est environ trois fois plus qu’une extraction classique, avec en prime une consommation d'eau gigantesque (près de 3 barils d'eau douce par baril obtenu). Des photos aériennes montrent d'ailleurs clairement les bassins de résidus toxiques qui s’étendent sur des kilomètres carrés dans la région.
Quant au gaz naturel, l'exploitation par fracturation hydraulique (fracking) a permis de puiser dans des réserves jusque-là inaccessibles, mais au coût environnemental lourd. Chaque forage peut nécessiter jusqu’à 20 millions de litres d'eau mélangée à des produits chimiques dont certains sont reconnus cancérigènes. Aux USA, des régions entières, comme dans le bassin permien au Texas, ont été confrontées à la contamination des nappes phréatiques et à la dégradation de la qualité de l'air liées à cette méthode d'extraction.
Quand on parle des émissions liées aux fossiles, on pense souvent direct aux centrales et aux voitures, mais le transport des combustibles représente déjà une belle part du gâteau. Exemple concret : trimballer du pétrole brut d'Arabie Saoudite à Rotterdam par supertanker émet environ 5 à 15 grammes de CO2 par tonne-kilomètre, en fonction du type de bateau utilisé et de la vitesse (plus ça va vite, plus ça carbure). Idem pour le charbon : lorsqu'il est transporté depuis des mines australiennes jusqu'en Chine ou en Inde, les navires vraquiers pèsent lourd dans le bilan carbone global, avec des émissions pouvant tourner autour de 7 à 17 grammes de CO2 par tonne-kilomètre. Rajoute à ça les fuites et les pertes de méthane pendant la livraison par pipelines de gaz (surtout sur des longues distances comme Russie-Allemagne où les pertes peuvent atteindre près de 1 à 2% du volume acheminé), et ça grimpe vite niveau impact. Le transport, ce n'est donc pas un petit détail négligeable mais bien une étape clé, responsable à elle seule d’environ 5 à 10% des émissions globales du cycle de vie des combustibles fossiles. D'où l'intérêt immédiat d'optimiser les itinéraires, réduire la vitesse des navires (en passant par exemple à la "slow steaming"), ou investir dans des bateaux hybrides et au gaz naturel liquéfié (GNL), histoire de baisser cette empreinte carbone logistique.
La phase de combustion dans les centrales thermiques représente à elle seule en moyenne 80% à 90% des émissions totales de CO2 sur le cycle de vie des énergies fossiles. Rien d'étonnant quand on sait qu'une centrale au charbon produit typiquement près de 1000 grammes de CO2 par kilowattheure (gCO2/kWh), contre environ 350 à 500 gCO2/kWh pour le gaz naturel (type centrale à cycle combiné). Le pétrole se situe entre les deux, autour de 650 à 800 gCO2/kWh selon la performance technique des installations.
Un exemple bien concret : la centrale électrique de Belchatow en Pologne, l'une des plus grandes centrales à charbon du monde, émet à elle seule environ 30 millions de tonnes de CO2 chaque année, autant voire davantage que les émissions annuelles de pays entiers comme la Nouvelle-Zélande.
On pourrait penser qu'améliorer les technologies fait une grosse différence, mais même les centrales dites « à haute efficacité » ne gagnent que 10 à 15% maximum sur les émissions globales. Par contraste, la combustion en centrales à gaz naturel est plus flexible et présente de meilleures performances énergétiques, mais reste très émettrice si on prend en compte les fuites de méthane tout au long du cycle. Ces fuites peuvent annuler une grosse partie de l'avantage environnemental attendu du gaz par rapport au charbon.
Donc, retenir un truc simple : niveau combustion dans les centrales thermiques, la marge de progrès existe, mais elle reste franchement limitée. La vraie solution, elle repose plutôt sur un plus large basculement vers des sources moins carbonées dès le départ.
Le charbon, c'est le vrai problème. Niveau émissions, il tourne en général autour de 820 à 1050 grammes de CO2 par kWh produit, selon la qualité du charbon utilisé. Le lignite, par exemple, qui est hyper courant en Allemagne, est particulièrement mauvais sur ce point.
Le pétrole fait un peu mieux. Il se situe en moyenne entre 650 et 800 grammes de CO2 par kWh. Mais ça dépend aussi clairement du raffinage et de la qualité du brut initial. Et puis bon, concrètement, les centrales pétrolières sont surtout utilisées comme appoint, donc c'est souvent plus une solution ponctuelle qu'une production de masse en continu.
Le gaz naturel sort du lot avec une empreinte CO2 clairement moins élevée—en général entre 350 et 500 grammes de CO2 par kWh. Le gaz « conventionnel » (celui des champs gaziers classiques) affiche les meilleurs résultats, pendant que le gaz de schiste, avec son mode d'exploitation très critiqué, pousse souvent l'empreinte vers le haut.
Mais attends, c’est pas tout. Lorsqu'on parle du gaz naturel, il faut aussi prendre en compte les émissions de méthane. Le méthane fuit régulièrement pendant l'extraction, le transport ou la distribution. Et vu que ce gaz-là réchauffe la planète jusqu’à 28 fois plus intensément que le CO2 (sur 100 ans selon le GIEC), ça change clairement la donne si c’est mal maîtrisé.
Le tableau semble clair : gaz naturel, moins pire en termes de CO2 pur, mais gaffe tout de même aux fuites de méthane. Charbon, catastrophe climatique assurée. Pétrole, quelque part au milieu, mais pas franchement brillant non plus—et pas vraiment une solution viable à long terme si on tient aux objectifs climat actuels.
Le saviez-vous ?
Selon une étude de l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), le CO2 émis par kWh produit par l’éolien offshore est inférieur à 15g, contre environ 490 à 820g pour les centrales à gaz ou à charbon.
Le recyclage des éoliennes offshore progresse rapidement : aujourd'hui, il est possible de recycler jusqu'à 85 à 90 % des matériaux utilisés, notamment l'acier, le cuivre et les métaux rares.
Une éolienne offshore typique produit en moyenne environ 6 à 8 mégawatts (MW), assez d'électricité pour alimenter près de 6 000 foyers européens par an.
Installer une éolienne en mer plutôt que sur terre peut améliorer l’efficacité énergétique : les vents étant généralement plus constants et puissants, les turbines en mer produisent en moyenne 30 à 50 % d'électricité supplémentaire par an.
Quand on regarde combien de CO2 est dégagé par mégawatt-heure produit, l'éolien offshore marque vraiment des points face aux énergies fossiles. Concrètement, une éolienne en mer, ça tourne autour de 12 à 25 grammes de CO2 par MWh, en tenant compte de toutes les phases de son cycle de vie (fabrication, installation, entretien et démantèlement). Pour comparer, une centrale à gaz naturel émet environ 350 à 500 grammes de CO2 par MWh, tandis que les centrales à charbon grimpent jusqu'à 750 à 1100 grammes de CO2 par MWh.
Ce qui est chouette à savoir, c'est que les éoliennes offshore modernes produisent souvent davantage d'électricité pendant leur durée de vie que celles installées sur terre, grâce à des vents plus constants et puissants au large. Résultat : même si leur installation initiale demande plus de ressources (à cause des matériaux résistants à la corrosion, des câbles sous-marins, ou des plateformes), ce surplus de production compense rapidement et fait baisser leur empreinte carbone moyenne par mégawatt-heure produit.
Petit bonus : certaines nouvelles générations d'éoliennes offshore géantes, comme le modèle Haliade-X actuellement développé par General Electric, visent encore plus bas avec des émissions de l'ordre de 6 à 12 grammes de CO2 par MWh, grâce à leur capacité record (jusqu'à 14 MW par turbine). Sacré progrès par rapport aux premières générations lancées début 2000 qui plafonnaient autour de 20 à 40 grammes ! Pas mal, non ?
Si plusieurs pays augmentent significativement l'installation d'éoliennes offshore, les réductions annuelles de CO2 deviennent vraiment importantes. Par exemple, rien qu'en Europe, en atteignant les objectifs d'ici 2030 de 60 GW installés en mer, l'économie pourrait atteindre jusqu'à 126 millions de tonnes de CO2 chaque année, comparé à la production électrique fossile actuelle. Aux États-Unis, des recherches montrent que le développement massif de l'éolien offshore pourrait permettre d'éviter entre 78 à 130 millions de tonnes de CO2 par an en remplaçant la production des centrales à charbon et gaz. Autre chiffre parlant : en Chine, avec ses projets ambitieux d'éolien marin, c'est potentiellement plus de 200 millions de tonnes de CO2 évitées chaque année à horizon 2040.
À l'échelle mondiale, une étude récente de l'AIE estime que l'éolien offshore à lui seul pourrait éviter jusqu'à 5 milliards de tonnes de CO2 cumulées d'ici 2050 si le potentiel mondial est pleinement exploité. Autrement dit, c'est comme retirer de la route environ un milliard de véhicules thermiques pendant une année complète. Les régions aux réseaux très carbonés, comme l'Inde ou l'Afrique du Sud, gagneraient énormément en matière d'actions climatiques s'elles misaient davantage sur l'éolien maritime. Chaque gigawatt installé dans ces pays serait particulièrement efficace, remplaçant directement une production électrique basée sur le charbon, parfois la source d'énergie la plus émettrice de gaz à effet de serre utilisée localement.
En gros, miser sérieusement sur l'éolien offshore, c'est un levier concret de décarbonation rapide à grande échelle. Ça permettrait aussi d'aider de nombreux États à atteindre leurs objectifs de neutralité carbone d'ici 2050. Le potentiel est là, chiffré, mesuré, c'est surtout une question de volonté politique et d'investissements stratégiques.
La durée de vie moyenne d'une éolienne en mer, durée au cours de laquelle elle émettra peu de CO2 par rapport aux énergies fossiles.
La part de la consommation totale d'énergie mondiale actuelle provenant de l'éolien en mer, une part qui devrait augmenter significativement dans les décennies à venir.
Le montant des économies annuelles qui pourraient être réalisées d'ici 2050 en passant à 80% d'énergies renouvelables dans le mix énergétique mondial, incluant l'éolien en mer.
L'investissement record dans l'éolien en mer en 2020, reflétant la croissance rapide de ce secteur.
Type d'énergie | Émissions de CO2 (g/kWh) | Comparaison avec l'éolien marin |
---|---|---|
Éolien en mer | 12 | — |
Charbon | 820 | 68.3 fois plus élevé |
Gaz naturel | 490 | 40.8 fois plus élevé |
Pétrole | 650 | 54.2 fois plus élevé |
Les éoliennes offshore produisent de l'électricité sans émissions directes de polluants atmosphériques tels que les particules fines (PM2.5 et PM10), les oxydes d'azote (NOx) ou encore les dioxydes de soufre (SO2), contrairement aux centrales thermiques classiques. Par exemple, une centrale au charbon typique rejette environ 820 grammes de SO2 par MWh produit, alors qu'une éolienne offshore n'en émet tout simplement pas.
Le bénéfice immédiat, c'est une meilleure qualité de l'air dans les zones côtières et villes portuaires situées à proximité des centrales remplacées. La réduction de ces polluants diminue fortement les risques de maladies respiratoires et cardiovasculaires chez la population locale. Selon une étude menée aux Pays-Bas, remplacer une centrale thermique de taille moyenne par un parc éolien offshore pourrait éviter chaque année jusqu'à 25 décès prématurés et près de 400 cas d'asthme infantile liés à la pollution atmosphérique locale.
Autre point concret : moins d'émissions de NOx et de SO2 signifient aussi moins de formation de pluies acides, réduisant ainsi l'impact négatif sur les écosystèmes et les cultures agricoles voisines. Bref, au-delà du débat climat-Carbone, passer à l'éolien offshore permet d'améliorer directement et rapidement la santé publique et l'environnement local.
Un parc éolien offshore typique rejette environ 10 à 20 fois moins de CO2 que les centrales à gaz naturel par unité d'électricité produite, quand tu regardes toute sa durée de vie. Autrement dit : on divise direct les émissions carbone par 90% ou plus par rapport à une centrale à charbon typique. Un seul grand parc éolien offshore de capacité moyenne (disons autour de 1 GW) permet d'éviter chaque année l'émission de 2 à 3 millions de tonnes de dioxyde de carbone. C'est à peu près équivalent à l'émission annuelle moyenne de 500 000 à 750 000 voitures thermiques classiques. Sur une échelle globale, si on déploie à grande échelle ces installations en mer, on arriverait concrètement à éviter plusieurs centaines de millions de tonnes de CO2 chaque année. De quoi ralentir un peu le rythme de réchauffement climatique. Et plus on remplace tôt les centrales fossiles (charbon, gaz, pétrole) par ces éoliennes offshore, plus les bénéfices climatiques se font vite sentir. Un vrai coup d'accélérateur vers la neutralité carbone que vise notamment l'Europe à horizon 2050.
Les éoliennes offshore ne sont pas parfaites pour autant. Déjà, il y a l'impact sur la vie marine, qui n'est pas négligeable : les pieux et les câbles sous-marins peuvent déranger les animaux comme les baleines ou les dauphins au moment de leur installation. On note aussi des perturbations sonores pendant la construction, susceptibles de gêner pas mal d'espèces marines qui communiquent par ultrasons. Une fois en fonctionnement, ça génère des vibrations : certains organismes marins adorent coloniser les structures des éoliennes (moules, algues, crustacés), mais cette présence change l'écosystème local dans son ensemble.
Autre chose à garder à l’œil : les oiseaux migrateurs. Même si les pales tournent doucement à vue d'œil, elles atteignent des vitesses élevées vers leurs extrémités et peuvent causer des collisions mortelles pour certaines espèces volant à faible altitude. Ce risque varie beaucoup selon les trajectoires migratoires et l'emplacement précis des parcs éoliens.
Il faut aussi penser à l'effet visuel sur le paysage, en particulier lorsqu'ils sont installés près des zones côtières habitées ou des lieux touristiques. Certains trouvent ça joli et rassurant, d'autres pensent au contraire que cela gâche complètement la vue naturelle de la mer. La perception des paysages est très personnelle, mais une chose sûre : c'est rarement neutre.
Enfin, on n'oublie pas les matériaux requis pour la fabrication des turbines : acier, béton et métaux rares, il faut les extraire et les transporter. Tout ça entraîne forcément une empreinte environnementale initiale, même si le bilan carbone global reste très en leur faveur comparé aux combustibles fossiles.
La construction des fondations sous-marines peut perturber temporairement la faune marine locale. Cependant, une fois installées, ces structures tendent à créer des habitats artificiels bénéfiques pour plusieurs espèces marines. Ce phénomène d'enrichissement biologique local est appelé « effet récif ».
En général, l'éolien offshore a une empreinte carbone légèrement plus élevée que l'éolien terrestre, principalement en raison des phases d'installation maritime plus complexes et énergivores. Toutefois, grâce à des conditions de vent plus favorables en mer, les éoliennes offshore atteignent généralement une meilleure productivité énergétique sur leur durée de vie.
Une éolienne offshore compense généralement son bilan carbone initial en moins de deux ans. Cela signifie que toute l'électricité produite après cette période permet de produire de l'énergie renouvelable et décarbonée.
Les pales des éoliennes sont principalement constituées de matériaux composites en fibre de verre renforcée. Actuellement, leur recyclage reste un défi technique mais des avancées prometteuses sont en cours, notamment grâce à des méthodes innovantes comme la pyrolyse ou le broyage mécanique pour réutiliser ces matériaux ailleurs.
La durée de vie typique d'une éolienne en mer varie entre 20 et 25 ans. Au-delà, il est généralement nécessaire d'effectuer un démantèlement ou une rénovation complète pour continuer à l'exploiter efficacement.
Parmi les principaux défis figurent les coûts élevés d'installation et de maintenance, les difficultés techniques en milieu marin telles que la résistance au sel et aux tempêtes, les problèmes liés à l'interconnexion au réseau électrique terrestre, ainsi que les préoccupations environnementales concernant la préservation de la biodiversité et des écosystèmes marins.
En moyenne, remplacer une centrale au charbon par une éolienne offshore peut éviter environ 800 à 1000 tonnes d'émissions de CO₂ par GWh produit. À une échelle plus large, plusieurs fermes éoliennes offshore de capacité significative peuvent permettre de réduire annuellement de plusieurs millions de tonnes les émissions de CO₂.
Oui, mais la production d'énergie des éoliennes offshore dépend directement des conditions météorologiques, notamment du vent. Toutefois, grâce aux progrès effectués dans les prévisions météo et au bon dimensionnement du parc d'éoliennes, la production est aujourd'hui prévisible avec une bonne fiabilité. De plus, l'association avec d'autres systèmes complémentaires garantit un approvisionnement énergétique stable au niveau du réseau.
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Question 1/5