Les énergies renouvelables en mer, on en entend de plus en plus parler. Faut dire que nos océans et nos mers sont d’incroyables réservoirs naturels d’énergie propre. Vagues, marées, vent, biomasse et même différences de températures entre profondeurs, tout est bon à prendre pour produire cette énergie marine. Et devant l'urgence climatique, on aurait tort de les ignorer.
Aujourd'hui, on fait face à une nécessité : trouver des solutions énergétiques durables sans polluer davantage. Alors forcément, les politiques maritimes se penchent sérieusement là-dessus. Entre les éoliennes offshore géantes qu’on installe en pleine mer du Nord, les turbines marémotrices qui captent les courants des marées, ou encore les dispositifs expérimentaux qui utilisent la houle sous forme d’énergie houlomotrice, on commence à avoir du choix.
Mais attention, tout n’est pas parfait non plus. Mettre des installations en mer, c’est technique, ça coûte cher, ça suscite parfois des oppositions locales, et c’est loin d’être neutre pour la vie marine locale. Mais les bénéfices climatiques et économiques sont si importants qu’on va devoir apprendre à surmonter ces difficultés.
Alors, comment on organise tout ça concrètement ? Avec quelles politiques et quelles règles exactement ? Quels potentiels économiques et industriels ça peut ouvrir ? C’est justement ce que cette page propose d’explorer, histoire de mieux comprendre comment nos politiques maritimes peuvent se saisir pleinement de ces nouvelles opportunités venues tout droit du grand large.
Investissement mondial dans l'énergie éolienne en mer en 2020
Puissance installée en énergie houlomotrice dans le monde en 2020.
Puissance totale installée en énergie marémotrice dans le monde en 2020.
Nombre d'emplois créés par l'industrie des énergies renouvelables en mer prévu d'ici 2050.
Aujourd’hui, la transition énergétique est devenue incontournable au niveau maritime. L’Union Européenne vise une part de 32% d’énergies renouvelables dans son mix énergétique d'ici 2030, et les zones côtières jouent un rôle décisif. La France n’est pas en reste avec sa Stratégie Nationale pour la Mer et le Littoral, qui pousse à exploiter les ressources énergétiques des océans de manière plus durable. L’objectif est aussi de booster l’autonomie énergétique du pays tout en réduisant l’impact environnemental.
Les réglementations européennes, grâce à la directive énergies renouvelables (RED II), accélèrent cette ambition maritime, incitant chaque État membre à développer des stratégies claires et évolutives. En pratique, ça se traduit par l’implantation d’installations renouvelables marines en harmonisant intérêts économiques et écologiques. Le plan national français table sur une puissance d'exploitation en énergie éolienne en mer de 5 à 6 GW d’ici 2028, signe sérieux de son investissement dans ce secteur.
Côté international, les grands sommets climatiques rendent obligatoire une implication renforcée des politiques maritimes dans le contexte énergétique. Et ça pousse forcément les autorités à prendre des décisions plus concrètes, ambitieuses et rapides sur l’utilisation durable de l’espace marin.
Énergie renouvelable | Capacité de production (MW) | Avantages | Défis |
---|---|---|---|
Énergie éolienne en mer | 25 000 | Pas d'émission de CO2 | Impact sur la faune marine |
Énergie houlomotrice | 3 500 | Ressource régulière | Coût initial élevé |
Énergie marémotrice | 800 | Prédictibilité des marées | Impact sur les écosystèmes locaux |
Les éoliennes fixes, c'est celles que tu plantes directement sur les fonds marins en eaux peu profondes. Typiquement, jusqu'à environ 50 mètres de profondeur maxi. Concrètement, en France, les premiers parcs offshore comme celui de Saint-Nazaire (mis en service en 2022 avec une capacité de 480 MW, soit environ 20 % des besoins électriques de la Loire-Atlantique !) reposent sur cette techno-là.
Pour l'installation, on utilise souvent des fondations monopieux (des grands pieux en acier plantés profondément) ou des fondations jackets (des structures métalliques en treillis). Les monopieux, ça reste le choix préféré car plus simple à mettre en place et souvent moins coûteux, mais avec des contraintes sur la dureté du sol marin.
Avantages évidents : une techno fiabilisée, éprouvée en Europe du Nord notamment au Danemark et au Royaume-Uni (ex : parc éolien de Hornsea One, au Royaume-Uni, qui la joue impressionnant niveau taille avec ses 174 éoliennes installées et ses 1,2 GW de capacité). Logiquement, c'est la solution privilégiée pour rentrer rapidement dans les objectifs nationaux de production renouvelable offshore sans partir dans des complications techniques démesurées.
Le hic ? Comme on est limité par la profondeur, on n'exploite qu'une petite partie du potentiel offshore disponible. Donc pas suffisant si tu veux aller vraiment loin dans les énergies marines. Mais pour amorcer clairement la transition et prendre des parts de marché rapidement, c'est sûr, ces éoliennes fixes, ça fait très bien le boulot.
Les éoliennes flottantes, c'est vraiment les stars montantes de l'énergie offshore. Le gros avantage : pouvoir s'installer là où le fond marin est très profond, à partir de 50-60 mètres et au-delà, contrairement aux modèles fixes limités par la profondeur du fond marin. Plutôt utile quand on sait que 80% des ressources éoliennes marines européennes sont situées dans des eaux trop profondes pour les installations fixes traditionnelles.
Un exemple concret ? Le projet Hywind Scotland, au large de l'Écosse, où Equinor a installé cinq éoliennes flottantes capables de supporter des conditions météo extrêmes. Résultat : une production électrique qui surpasse régulièrement la performance des éoliennes fixes classiques, avec un taux moyen d'efficacité de 57% sur ses deux premières années d'opération—vraiment énorme sachant que la moyenne tourne autour de 40 à 50 % pour une ferme éolienne offshore fixe classique.
Autre intérêt concret, elles peuvent être assemblées près des côtes dans les ports, puis remorquées au large, ce qui simplifie leur installation et réduit l'impact environnemental local pendant cette phase. Niveau coût, ça baisse aussi progressivement au fil des projets, avec la conception modulaire et la standardisation des composants qui accélèrent leur compétitivité économique.
Les côtes françaises comme en Bretagne ou en Méditerranée (au large de Fos-sur-Mer ou du côté de Port-la-Nouvelle) présentent un vrai potentiel exploitable pour développer ces éoliennes flottantes, ce qui pourrait générer localement de nombreux emplois dans la construction, la maintenance et l'ingénierie. Bref, côté opportunités, on peut définitivement miser dessus dans les années à venir.
Des dispositifs assez astucieux permettent de récupérer l'énergie des vagues : ça marche grâce à l'oscillation ou au mouvement des flotteurs, systèmes à colonne d'eau oscillante ou tubes immergés. On estime théoriquement que si on exploitait seulement 0,1 % de l'énergie disponible des vagues dans le monde, ça pourrait couvrir les besoins énergétiques de 500 millions de foyers chaque année. Les côtes européennes possèdent un énorme potentiel : les littoraux écossais, irlandais ou portugais figurent parmi ceux aux meilleures ressources, avec des hauteurs de vague dépassant souvent les 2 à 3 mètres en moyenne annuelle.
Des projets pilotes fonctionnent déjà, comme à Mutriku au Pays basque espagnol, équipé depuis plus de dix ans avec une centrale à colonne d'eau oscillante intégrée directement à une digue portuaire : bilan, environ 300 MWh produits par an. L'autre exemple connu, le projet Pelamis, en Écosse, a lui rencontré des difficultés financières malgré des résultats techniques prometteurs, preuve que la technologie marche mais que la rentabilité économique reste délicate.
Côté environnemental, les installations houlomotrices semblent avoir un impact assez faible sur l'environnement marin, mais attention, elles peuvent légèrement perturber les courants locaux et les écosystèmes voisins. Autre difficulté, et pas des moindres : la maintenance. En mer, la corrosion et les grosses tempêtes entraînent une fatigue rapide des matériaux, obligeant à trouver des solutions vraiment résistantes dans la durée.
C'est une source d'énergie marine qu'on obtient grâce aux marées, en exploitant la différence de hauteur d'eau entre marée haute et marée basse. On l'oublie souvent, mais la France détient depuis longtemps l'une des plus grosses usines marémotrices au monde, située dans l'estuaire de la Rance (en Bretagne, près de Saint-Malo). Mise en service en 1966, cette centrale produit environ 500 GWh par an, c'est assez pour alimenter environ 225 000 personnes chaque année.
Aujourd'hui, les projets plus modernes vont vers des fermes sous-marines de turbines appelées hydroliennes, placées directement dans des zones de forts courants marins. Des prototypes intéressants existent déjà en Écosse, comme le projet MeyGen, qui génère environ 6 MW actuellement et vise à atteindre à terme les 86 MW. Le potentiel mondial est estimé énorme, autour de 380 TWh par an, mais seulement une infime partie est aujourd'hui exploitée, car les contraintes techniques restent élevées : corrosion, résistance aux courants forts, entretien complexe... Ça reste quand même une piste prometteuse à suivre de près, surtout pour les régions près des côtes à forts courants.
L'énergie thermique des mers exploite la différence naturelle de température entre la surface chaude de l'océan et les profondeurs froides pour générer de l'électricité. Grosso modo, il faut une différence d'au moins 20°C pour une bonne efficacité, ce qui est principalement possible dans les régions tropicales, comme en Guadeloupe ou en Polynésie française.
En pratique, une installation pompe l'eau chaude en surface pour vaporiser un fluide spécial (avec un point d'ébullition bas) qui entraîne une turbine. Puis, l'eau froide des profondeurs refroidit ce fluide, qui se condense pour être réutilisé, formant un cycle continu. Facile sur le papier, mais en réalité, poser une conduite qui plonge à plus de 1000 mètres de profondeur, ça relève du défi technique.
Les avantages sont tentants : une ressource constante, inépuisable, qui ne dépend ni du soleil ni du vent. Ça tourne jour et nuit, sans interruption. Mais côté rendement, c'est pas la panacée : on tourne généralement autour de 3 à 5 % d'efficacité thermique seulement.
Quelques projets pilotes déjà réalisés, notamment à Hawaï (États-Unis), à Okinawa (Japon) ou aux îles Kerguelen, ont montré que c'était possible techniquement de produire de l'électricité, mais les coûts initiaux élevés limitent encore sa compétitivité. Pourtant, l'ETM peut aussi servir à d'autres trucs pratiques, comme produire de l'eau douce par dessalement ou contribuer à refroidir des bâtiments. On parle parfois même d'utiliser les nutriments des eaux profondes pompées pour favoriser l'aquaculture durable.
Bref, l'ETM, c'est encore expérimental, mais vu toutes les possibilités qu'elle offre au-delà de la simple production électrique, elle mérite vraiment l'intérêt des autorités maritimes.
On parle souvent des énergies marines avec le vent ou les marées, mais franchement, on oublie beaucoup trop la biomasse marine. Pourtant, c'est un réservoir hallucinant d'énergie, en particulier grâce aux algues et aux microorganismes marins. Prends les macroalgues par exemple : elles sont capables d'une croissance ultra-rapide. Certaines espèces de kelp prennent jusqu'à 60 cm par jour ! Ça veut dire qu'on peut obtenir un rendement énergétique énorme sur une toute petite zone d'exploitation.
Et puis surtout, on sait très bien transformer les algues en énergie : biogaz, éthanol, biodiesel... Même des chercheurs bretons développent des bioraffineries capables de valoriser à fond ces plantes marines, avec quasiment zéro déchet. Coté CO2, c'est d'ailleurs carrément top, ça pompe du dioxyde de carbone pendant la croissance avant d'être utilisé comme énergie renouvelable. D'autres pays comme le Japon ou la Corée du Sud misent sérieusement là-dessus.
Ensuite, ne sous-estime pas les microalgues, comme la spiruline : leur productivité par hectare peut être jusqu'à 30 fois plus élevée que des cultures terrestres comme le colza. Autre avantage génial : ces cultures n'utilisent pas d'eau douce, donc aucun conflit avec la production agricole classique. Les essais industriels montrent en pratique qu'on a là une vraie solution pour produire durablement des carburants ou des biomatériaux marins. Alors oui, clairement, la biomasse marine mérite vraiment qu'on se penche dessus sérieusement côté politiques énergétiques en mer.
Valeur estimée du marché mondial des énergies renouvelables en mer d'ici 2027.
Lancement en France de l'usine marémotrice de la Rance, première centrale marémotrice au monde entrée en exploitation commerciale à grande échelle.
Premier parc éolien offshore au monde, Vindeby, installé au Danemark.
Installation de la première éolienne offshore française démonstratrice au large du Croisic par EDF.
Lancement du projet Pelamis Wave Power au Portugal, première centrale houlomotrice connectée au réseau électrique en Europe.
Création du cadre réglementaire européen pour la planification spatiale maritime, visant à faciliter le développement des énergies marines renouvelables.
Entrée en vigueur de l'accord de Paris, stimulant l'engagement mondial vers les énergies renouvelables, dont les énergies marines.
Inauguration de Hywind Scotland, premier parc d’éoliennes flottantes au monde mis en exploitation commerciale par Equinor au large de l’Écosse.
Publication par la Commission européenne de la stratégie pour les énergies renouvelables en mer avec pour objectif de multiplier par cinq la capacité installée en 2030.
Mise en service du premier parc éolien offshore commercial français, au large de Saint-Nazaire.
Les océans sont de vraies usines à énergie. Par exemple, les côtes françaises présentent un potentiel éolien offshore techniquement exploitable estimé à 80 GW, soit plus que la totalité de la capacité électrique installée actuellement sur tout le territoire. Idem côté marées, la France détient un des meilleurs potentiels européens en énergie marémotrice : rien qu'en Manche et en Bretagne, les courants pourraient fournir jusqu'à 12 GW. Avec des vents en mer soufflant plus fort et de façon plus stable que sur la terre ferme, les éoliennes offshore produisent généralement à pleine capacité pendant près de 40 à 50 % du temps, contre environ 20 % pour celles installées à terre. Autre chiffre sympa à retenir : si l'énergie thermique des mers (ETM) n'est aujourd'hui exploitée qu'expérimentalement, elle représente à elle seule une ressource potentiellement énorme où les différences de températures entre les couches océaniques pourraient théoriquement couvrir plusieurs fois les besoins mondiaux d'électricité. Bonus utile : contrairement au solaire et à l'éolien terrestre, certaines ressources marines, comme les courants de marée, peuvent être prédites précisément des années à l'avance, rendant la gestion du réseau électrique beaucoup plus simple.
Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), remplacer une centrale au charbon de 500 MW par un parc éolien en mer peut éviter jusqu'à 1,5 million de tonnes de CO2 par an. Concrètement, c'est l'équivalent des émissions annuelles de près de 700 000 voitures thermiques. Un parc de taille moyenne (environ 100 turbines offshore) peut à lui seul alimenter plusieurs centaines de milliers de foyers, tout ça sans rejets de gaz à effet de serre pendant son fonctionnement.
Un autre avantage moins évident, c'est la réduction des émissions liées au transport. Contrairement aux installations terrestres qui nécessitent souvent de transporter d'énormes pièces sur routes (imagine le casse-tête logistique), les éoliennes offshore profitent directement des ports industriels pour fabrication et assemblage. Cela limite les distances de transport, et du coup, diminue les rejets de CO2 liés à la logistique.
Côté chiffres, selon une étude récente du GIEC, les énergies marines renouvelables ont un bilan carbone moyen inférieur à 20 grammes de CO2 par kWh, loin devant le gaz naturel qui dépasse souvent les 400 grammes. À long terme, elles deviennent même quasiment neutres une fois les infrastructures installées, entretenues de manière durable et correctement démantelées en fin de vie. Autrement dit, l'investissement initial en CO2 est largement rentabilisé sur la durée d'exploitation.
Petit bonus sympa aussi : en combinant énergies marines renouvelables et hydrogène vert (produit par électrolyse en mer grâce au surplus d'électricité), on crée une chaîne d'énergie complètement propre, idéale pour alimenter des secteurs difficiles à électrifier directement, comme les grands navires ou certains procédés industriels. C'est malin, efficace, et c'est vraiment dans cette direction-là qu'il faut aller pour réduire sérieusement nos émissions au niveau mondial.
Pouvoir produire de l'électricité loin des côtes, là où les contraintes terrestres ne s'imposent plus, c'est booster la résilience du réseau électrique. En pratique, en multipliant les sources en mer (éoliennes flottantes, houlomoteur, ETM), on réduit les risques que provoque une dépendance trop forte à un seul type d'énergie ou à une seule région géographique. Par exemple, quand une tempête frappe les installations terrestres dans une région, les sites offshore ailleurs peuvent continuer à fournir de façon régulière. Le projet Hywind Scotland, en mer du Nord, prouve déjà bien le point : ses éoliennes flottantes, implantées à 25 kilomètres de la côte, alimentent en électricité environ 20 000 foyers au Royaume-Uni, limitant clairement la dépendance aux approvisionnements traditionnels. Idem avec l’énergie thermique des mers (ETM), encore émergente mais prometteuse, dont le potentiel mondial pourrait couvrir, selon des études récentes, plus de deux fois la consommation électrique actuelle de la planète. Les énergies marines permettent aussi de réduire drastiquement les contraintes géopolitiques propres aux énergies fossiles, souvent liées à une poignée de pays producteurs. Produire localement, en mer, c’est reprendre un contrôle stratégique sur l'approvisionnement, tout en stimulant des filières industrielles maritimes locales au passage. Ça veut dire aussi moins d'importations, moins d'impacts des crises diplomatiques ou financières internationales. Bref, le maritime renouvelable agit comme une vraie soupape de sécurité pour nos politiques énergétiques.
Le saviez-vous ?
La force du vent en mer est en moyenne 30% supérieure à celle sur terre, ce qui rend les projets éoliens offshore particulièrement intéressants sur le plan énergétique et économique.
Une seule éolienne offshore de dernière génération peut alimenter en électricité jusqu'à 15 000 foyers. C'est presque sept fois plus qu'une éolienne terrestre classique.
La première usine marémotrice du monde, l'usine de la Rance en Bretagne, a été inaugurée en 1966. Aujourd'hui, elle continue à produire l'équivalent de la consommation électrique annuelle d'environ 225 000 habitants.
L'énergie thermique des mers (ETM) pourrait potentiellement fournir jusqu'à 4 fois les besoins énergétiques mondiaux actuels si elle était pleinement exploitée.
Quand on pose une éolienne en mer, le bruit sous-marin peut exploser jusqu'à plus de 200 décibels pendant l'installation des fondations, surtout pendant le battage des pieux. Pour te donner une idée, c'est à peu près le niveau sonore d'une fusée au décollage (mais sous l'eau !). Résultat, des espèces comme les marsouins ou les dauphins subissent un temps de stress intense, avec possibles pertes auditives temporaires ou permanentes.
Pour concrètement éviter ce massacre auditif, les techniques se développent vite : rideaux de bulles d'air autour du chantier pour absorber les vibrations, battage plus lent des pieux, ou même utiliser d'autres méthodes comme les fondations par aspiration ("suction buckets") beaucoup moins bruyantes. Autre astuce simple : éviter les périodes sensibles pour la faune, comme les saisons migratoires ou les périodes de reproduction. Des projets pilotes en mer du Nord ou en Baltique l'ont prouvé, ces solutions diminuent efficacement l'impact sonore et réduisent significativement le stress acoustique des animaux marins.
Les animaux marins, en particulier certains grands animaux très mobiles (comme les mammifères marins, les requins pèlerins ou certaines espèces protégées comme les tortues), peuvent se heurter accidentellement aux turbines sous-marines ou aux pales immergées, surtout autour des installations marémotrices ou hydroliennes. Des études menées autour du parc hydrolien de SeaGen en Irlande du Nord montrent notamment un risque réel pour les phoques communs, en raison de leur curiosité naturelle qui les pousse à explorer ces structures. Pour limiter ces collisions, une solution efficace a été de concevoir des pales à rotation lente et d'installer des systèmes de détection active (capteurs acoustiques sous-marins par exemple) capables d'avertir et stopper momentanément les turbines lorsque des animaux s'approchent trop près. Des dispositifs similaires ont été expérimentés en Écosse, réduisant significativement les accidents pour des espèces sensibles comme les marsouins communs. Une approche complémentaire consiste à identifier précisément, avant la mise en service des installations, les couloirs migratoires et zones à forte densité de faune marine afin d'éviter leur implantation dans ces secteurs sensibles dès le départ.
L’implantation de parcs éoliens offshore peut provoquer l'apparition de véritables récifs artificiels, attirant de nouvelles espèces ou modifiant la répartition habituelle des populations locales. En Belgique, par exemple, autour des fondations d’éoliennes en mer du Nord, une augmentation importante de la population de moules communes a été observée, attirant à leur tour des crabes et des poissons tels que le cabillaud. Le hic, c’est que ça peut aussi attirer des prédateurs inhabituels dans la zone, comme certaines espèces d'oiseaux marins, bouleversant l'équilibre écologique existant. Autre chose à prendre en compte : ces installations modifient parfois les courants marins locaux et entraînent une redistribution des sédiments sur le fond marin. Aux Pays-Bas, par exemple, près des sites d’éoliennes offshore, certains experts ont constaté des changements nets dans la dynamique et les caractéristiques des fonds sableux, modifiant ainsi les habitats naturels existants de poissons plats comme la sole commune. Une piste intéressante à explorer pour limiter cela serait d'intégrer dès la conception de ces infrastructures une analyse préalable détaillée et ciblée des habitats concernés et des espèces clés à préserver, afin d'adapter précisément l'emplacement et le design des installations.
Installer des infrastructures flottantes en pleine mer, c’est top, mais c’est pas gratuit. Pour te donner une idée, les plateformes flottantes des éoliennes offshore peuvent coûter entre 10 et 15 millions d’euros pièce, sans compter la turbine elle-même. Le truc à savoir, c’est que la maintenance est aussi plus compliquée qu'avec des structures fixes : les techniciens doivent gérer des déplacements marins fréquents et travailler en zone instable. Résultat : les interventions de maintenance coûtent parfois jusqu'à deux à trois fois plus cher que pour les installations fixes traditionnelles.
Les industriels misent maintenant sur des robots sous-marins télécommandés (ROV) et des drones autonomes pour inspecter régulièrement les chaînes d'ancrage et les câbles électriques sous-marins, évitant ainsi les interventions humaines à répétition, nettement plus coûteuses et risquées. Un bon exemple, c’est le projet Floatgen, au large du Croisic en France, qui utilise justement ces technologies pour diminuer ses coûts opérationnels.
Autre point concret : le choix réfléchi du site dès le départ permet d’économiser gros. Les zones où la houle est moins violente et les accès portuaires assez proches réduisent franchement les coûts annuels. Selon les experts, une bonne planification en amont peut faire économiser jusqu’à 30% du budget annuel de maintenance.
En mer, les installations doivent tenir tête aux tempêtes sévères, aux vagues extrêmes pouvant dépasser les 15 à 20 mètres, ainsi qu'au vent violent allant parfois au-delà de 150 km/h. Pour être solides dans ces conditions, les nouvelles plateformes flottantes misent aujourd'hui souvent sur des designs semi-submersibles ou à tension verticale qui stabilisent mieux les structures. Par exemple, le projet WindFloat au Portugal a choisi une structure semi-submersible capable d'affronter des vagues de 17 mètres sans broncher. Du côté de l'Écosse, le parc Hywind, exploité par Equinor, a résisté à des conditions hivernales extrêmes avec des vents frôlant 160 km/h, validant ainsi la robustesse réelle de ces concepts structuraux.
Concernant la résistance à la corrosion liée à l'eau de mer, les matériaux composites et des revêtements innovants à base de polyuréthane ou de polymères spécifiques gagnent du terrain, car ils augmentent considérablement la durée de vie des installations et réduisent les coûts de maintenance. Si tu veux du concret : certains tests de revêtements avancés réalisés en mer du Nord montrent désormais une durée de vie espérée supérieure à 25 ans, c'est pas mal du tout comparé aux 15 ans habituels.
Dans la pratique, la clé étant d'anticiper les situations critiques bien avant la construction : modélisations numériques poussées intégrant les scénarios extrêmes, surveillance temps réel avec des capteurs d'usure en continu pour réagir vite, et conception modulaire des éléments sensibles pour faciliter les réparations rapides sur place.
Les projets d'énergies renouvelables en mer ne font pas forcément l'unanimité auprès des communautés littorales. En Bretagne, par exemple, certains pêcheurs protestent contre l'installation d'éoliennes flottantes au large de Groix-Belle-Île, redoutant un impact négatif direct sur leurs zones traditionnelles de pêche. Même situation du côté de l'île d'Oléron, où une consultation publique en 2022 a révélé des avis très divisés concernant le parc éolien offshore envisagé à proximité de ce site touristique majeur.
Ce qui coince souvent, c'est la peur d'une éventuelle dégradation paysagère et, derrière, toute la problématique du tourisme. Personne ne souhaite voir ses vacances gâchées par une forêt d'éoliennes en plein horizon marin. Par exemple, sur la Côte d'Albâtre en Normandie, certaines associations locales craignent que la visibilité des éoliennes en mer affaiblisse l'attractivité touristique de sites emblématiques comme Étretat.
Mais tout n'est pas fermé, certains territoires ont réussi à dépasser ces résistances par un vrai processus participatif. Aux Pays-Bas, les responsables du parc éolien offshore de Borssele ont impliqué dès le début les associations locales, pêcheurs et citoyens dans les discussions sur l'implantation précise des turbines. Résultat : une acceptation bien supérieure à ce qu'on observe ailleurs, grâce à plus de transparence, de concertation et de concessions mutuelles.
Un des aspects essentiels reste donc la notion d'usage partagé de la mer. Pour limiter les conflits, la solution réside souvent dans une meilleure planification spatiale maritime, histoire d'intégrer pleinement les énergies renouvelables aux autres activités économiques et récréatives existantes, plutôt que de les imposer brutalement aux usagers déjà présents.
Réduction des émissions de CO2 par an grâce à l'utilisation de l'énergie éolienne en mer en Europe.
Nombre de personnes dont la vie est directement affectée par la montée du niveau de la mer.
Proportion des besoins mondiaux en électricité pouvant potentiellement être satisfaite par l'énergie des vagues.
Réduction potentielle des coûts de l'éolien en mer grâce aux progrès technologiques et à l'expérience accumulée.
Type d'énergie | Opportunités | Exemples de projets |
---|---|---|
Éolienne offshore |
- Création d'emplois - Réduction des émissions de CO2 - Diversification de la production énergétique |
Parc éolien offshore de Saint-Nazaire (France) |
Énergie marémotrice |
- Énergie prévisible et stable - Peu d'impact visuel et environnemental - Renforcement de l'indépendance énergétique |
Usine marémotrice de la Rance (France) |
Énergie houlomotrice |
- Potentiel énergétique important - Technologie en développement - Source d'énergie inépuisable |
Projet WaveRoller (Portugal) |
Les pays européens encadrent clairement les énergies renouvelables en mer avec quelques avancées intéressantes. En France par exemple, depuis 2018, la procédure pour lancer des projets éoliens offshore a été simplifiée grâce à la loi ESSOC (État au service d'une société de confiance). Ça a réduit les délais de procédures, qui passaient parfois de 7 à 10 ans avant d’obtenir le feu vert, à environ 5 ans aujourd’hui.
Côté Europe, c’est surtout la stratégie offshore de la Commission européenne en 2020 qui a boosté les choses. Elle prévoit un objectif clair : installer jusqu’à 60 GW d’éolien offshore d’ici 2030 et potentiellement 300 GW d’ici 2050. Pour info, c'est énorme si on compare au niveau actuel d'environ 30 GW installé en Europe.
Autre fait intéressant, l’Union Européenne pousse la coopération entre pays, comme dans la zone maritime de la mer du Nord. Grâce à la déclaration politique de 2016, neuf pays dont le Royaume-Uni, l'Allemagne, le Danemark ou encore les Pays-Bas, travaillent désormais ensemble pour harmoniser leurs réglementations, raccorder leurs réseaux électriques en mer et mutualiser leurs investissements. L'idée est simple : économiser du temps et de l’argent en évitant que chaque pays fasse les mêmes démarches séparément.
Enfin, la directive européenne sur les énergies renouvelables (appelée RED II) fixe des objectifs précis : atteindre au moins 32% d’énergies renouvelables dans la consommation européenne d’ici 2030. Ça oblige concrètement les États à être plus ambitieux dans leurs choix énergétiques, notamment en mer où le potentiel est énorme.
Actuellement, pour monter un parc éolien offshore, les démarches administratives peuvent prendre de 7 à 10 ans, entre les études, consultations publiques et autorisations diverses. Ce bazar administratif décourage pas mal les investisseurs potentiels. Des pays comme le Danemark ou l'Allemagne ont compris le truc et mis en place des guichets uniques, histoire de centraliser les démarches obligatoires en un seul point, réduisant ainsi les délais parfois jusqu’à 3 ou 4 ans. Ça fait une énorme différence pour les développeurs.
Une autre piste adoptée récemment, notamment en France avec la loi d'accélération des énergies renouvelables de mars 2023 : moins empiler les procédures d’autorisation et davantage travailler en parallèle. Résultat, les délais espérés pourraient être réduits quasiment de moitié. La Belgique, quant à elle, teste des procédures dites « fast-track » pour certains projets pilotes prometteurs.
Enfin, l’Union européenne bosse aussi sur le sujet : elle prépare un dispositif commun de partage d'expériences administratives entre pays membres, histoire que chaque nation arrête de réinventer la roue dans son coin. Objectif final : fluidifier le lancement de nouveaux projets renouvelables en mer et booster l’attractivité du secteur.
La PSM est un peu comme une carte stratégique pour la gestion des espaces marins. Concrètement, c'est un outil collaboratif entre États, entreprises et communautés locales qui permet d'identifier clairement où implanter des projets d'énergies renouvelables en mer, histoire de pas gêner la pêche, la navigation ou le tourisme. C'est aussi ce qui rend possibles des installations multiactivités à un même endroit : comme associer fermes éoliennes flottantes et cultures d'algues ou élevages piscicoles — pratique pour économiser de l'espace et rentabiliser l'infrastructure. Un exemple parlant, c'est le projet belge "Mer du Nord 2050" qui réserve clairement des espaces spécifiques pour chaque activité, qu’elle soit énergétique, écologique, commerciale ou récréative. Et cette réflexion par zone limite aussi les conflits d’intérêt et les embrouilles territoriales — autrement dit, ça évite d'avoir les pêcheurs ou les plaisanciers en colère devant les bureaux des politiques. Une PSM bien pensée permet aussi de préserver les habitats sensibles, comme les récifs coralliens et les frayères, en instaurant des zones protégées où tout projet industriel serait exclu. Dans un contexte où les surfaces en mer commencent à être disputées, la PSM c'est un peu la clé pour que tout le monde cohabite sereinement, chacun à sa place, et que les projets d'énergies renouvelables puissent vraiment se développer sans créer de cafouillage en mer.
Les énergies renouvelables en mer représentent un gros potentiel pour notre économie. Ça crée des emplois locaux directs et indirects, surtout dans les villes côtières où les chantiers navals retrouvent une seconde jeunesse grâce à l'installation et à la maintenance des équipements. Rien que pour l'éolien offshore en Europe, on compte déjà près de 77 000 emplois, et ça continue d'augmenter.
L'occasion aussi de renforcer toute une chaîne industrielle made in Europe : construction navale, ingénierie marine, câblage électrique sous-marin. Les entreprises gagnent en savoir-faire technique et peuvent exporter leurs services partout dans le monde ensuite. C'est bon pour la compétitivité économique.
Ce secteur ouvre aussi la voie à l'innovation technologique. Les contraintes posées par l'environnement marin — corrosion, vagues, tempêtes violentes — poussent les industriels à trouver toujours plus de solutions ingénieuses. Du coup, cette avancée technologique permet ensuite de nouvelles applications industrielles, pas seulement liées à l'énergie renouvelable.
Les régions côtières peuvent aussi saisir l'occasion de développer une économie circulaire : recyclage des matériaux, synergies avec des industries locales comme les ports ou la pêche. C'est du concret pour une croissance qui n'abîme pas la planète.
Oui, il existe certains impacts potentiels, tels que perturbations sonores durant l’installation, risque de collisions avec la faune marine, ou modification des écosystèmes locaux. Cependant, ceux-ci peuvent souvent être limités par des études préalables adéquates, une surveillance attentive et des mesures techniques appropriées.
Les éoliennes fixes reposent sur un fond marin peu profond (jusqu’à environ 50 mètres de profondeur), tandis que les éoliennes flottantes s’installent en mer plus profonde, grâce à une plateforme ancrée permettant d’utiliser des zones où les vents sont souvent plus forts et réguliers.
La filière des énergies marines renouvelables peut générer des emplois variés tels qu’ingénieurs, techniciens spécialisés dans l'installation et la maintenance, ouvriers qualifiés, biologistes marins, ainsi que de nombreux emplois indirects liés aux services logistiques, administratifs et économiques associés.
Les énergies renouvelables marines permettent une réduction significative des émissions de CO₂ et d'autres gaz à effet de serre, réduisent notre dépendance aux combustibles fossiles, et offrent une source de production énergétique plus régulière et prévisible que certaines sources terrestres.
L'énergie thermique des mers consiste à exploiter la différence de température entre les couches superficielles chaudes et les couches profondes froides des océans pour produire de l’électricité. Cette technologie est particulièrement viable dans les zones tropicales où ce gradient thermique est marqué.
Actuellement, le coût de l'énergie renouvelable marine peut être plus élevé que celui de certaines sources traditionnelles comme le solaire ou l'éolien terrestre, en raison des défis techniques et logistiques particuliers. Cependant, les coûts diminuent régulièrement avec l'innovation technologique et la massification des installations.
Oui, la France propose plusieurs aides, financements et cadres réglementaires incitatifs, tels que les contrats pour différence pour sécuriser les tarifs, des appels d'offres spécifiques à l'éolien marin, et un cadre facilitant la simplification administrative et juridique pour accélérer la mise en œuvre des projets.
Plusieurs critères sont pris en compte : intensité et constance des ressources énergétiques disponibles (vents, courants, vagues), profondeur d'eau, distance et interconnexion avec le réseau électrique terrestre, impacts environnementaux, coexistence avec d'autres usages (pêche, tourisme), et acceptabilité sociale locale.
Personne n'a encore répondu à ce quizz, soyez le premier ! :-)
Question 1/5