Le stockage d'énergie par gravitéUne avancée révolutionnaire dans les infrastructures énergétiques

25 minutes de lecture
Le stockage d'énergie par gravité : une avancée révolutionnaire dans les infrastructures énergétiques

Introduction

Le besoin croissant en stockage d'énergie

La montée en flèche des énergies renouvelables comme l'éolien et le solaire, c'est top, mais y'a un hic : elles ne produisent pas l'électricité de façon régulière. Le vent ne souffle pas toujours, le soleil ne brille pas la nuit, bref, c'est pas fiable à 100%. Résultat, on a de plus en plus besoin de trouver des moyens efficaces pour stocker cette énergie quand elle est produite et la réutiliser en période creuse.

D'après l'Agence Internationale de l'Énergie (AIE), la capacité mondiale de stockage d'énergie devrait augmenter de 56 % d'ici 2026. Pour te donner une idée concrète, rien qu'en 2021, les nouvelles installations mondiales de stockage ont presque triplé par rapport à l'année précédente pour atteindre environ 10 GW. Ça montre bien l'urgence.

Autre chiffre parlant : rien qu'en France, selon RTE, c'est près de 30 à 40 GW de capacités de stockage qu'il nous faudra d'ici 2050 pour tenir la cadence des renouvelables et assurer l'équilibre du réseau. C'est énorme, surtout quand on sait qu'aujourd'hui, on tourne autour de 5 GW.

En pratique, sans solutions adaptées, on risque des coupures plus fréquentes et une surcharge du réseau électrique. Alors, trouver des solutions de stockage pratiques, fiables et écologiques devient une nécessité absolue plutôt qu'une simple option sympa.

38 GWh

La capacité de stockage de l'usine de stockage d'énergie par gravité à Vénétie, en Italie

90 %

L'efficacité énergétique moyenne des systèmes de stockage par gravité

300 mètres

La hauteur à laquelle un bloc de béton de 35 tonnes est élevé pour stocker de l'énergie dans les systèmes de stockage par descente de poids

50 %

Les économies potentielles d'espace en utilisant le stockage d'énergie par gravité par rapport aux batteries stationnaires

L'émergence du stockage d'énergie par gravité comme alternative

Face aux limites des batteries lithium-ion classiques (durée de vie restreinte, dépendance aux ressources rares), de nouvelles idées ont fait surface. Parmi elles, stocker l'énergie en exploitant simplement la gravité est devenue une solution sérieusement étudiée ces dernières années. Le stockage gravitaire, c'est tout bête : quand il y a un surplus d'électricité, on soulève des masses lourdes en hauteur, et quand le besoin s'en fait sentir, on les laisse redescendre en récupérant l'énergie de la descente.

Quelques boîtes se distinguent déjà dans ce domaine : par exemple, l'entreprise suisse Energy Vault construit d'immenses grues automatisées qui empilent puis relâchent des blocs de béton recyclés pour emmagasiner et restituer l'énergie. Leur première tour expérimentale de 35 mètres près de Lugano a attiré l'attention en atteignant un rendement énergétique de 85 %, proche de celui des systèmes traditionnels par pompage-turbinage.

Un autre exemple concret, c'est la start-up écossaise Gravitricity. Eux, ils travaillent sur une approche différente : utiliser des puits miniers abandonnés pour faire descendre de lourds poids. D'après leurs tests menés à Édimbourg, ils affirment pouvoir atteindre une puissance de 250 kW en moins d'une seconde après le déclenchement du système, ce qui est particulièrement réactif comparé à d'autres solutions de stockage.

Ce qui est particulièrement séduisant dans le stockage gravitaire, c'est l'aspect écolo : pas de produits chimiques agressifs, une durée de vie potentiellement très longue (plusieurs décennies) et des matériaux souvent recyclables ou issus de circuits courts. Bref, une alternative plutôt maligne et durable à suivre de près dans le monde énergétique de demain.

Principe de fonctionnement du stockage d'énergie par gravité

Le stockage d'énergie par gravité, c'est assez simple à comprendre : quand il y a une surproduction d'électricité (par exemple, quand des panneaux solaires ou des éoliennes produisent plus d'énergie que nécessaire), on l'utilise pour hisser un objet lourd sur une hauteur. Cette opération permet de convertir l'énergie électrique en énergie potentielle stockée grâce à la gravité.

Quand on a besoin de récupérer cette énergie, on laisse simplement l'objet redescendre de manière contrôlée. Pendant sa descente, il entraîne un système (parfois une turbine, parfois un générateur électrique mécanique) qui produit à nouveau de l'électricité. On reconvertit ainsi l'énergie potentielle en énergie électrique utile. Plus l'objet est lourd et plus la hauteur est importante, plus on stocke d'énergie.

Ce principe ressemble en gros au fonctionnement d'une pendule à poids ou d'un vieux coucou mécanique à l'ancienne. Sauf qu'au lieu d'afficher l'heure dans la cuisine, ici on alimente des maisons et carrément toute une ville. Un système simple dans l'idée, mais extrêmement pertinent dans notre contexte de transition énergétique.

Technologie de stockage Efficacité énergétique (%) Temps de réponse (en secondes)
Système de stockage par pompage-turbinage 75-80% 10-15
Système de stockage par descente de poids 85-90% 5-10
Batteries lithium-ion 90% 2-4

Les différentes technologies de stockage par gravité

Les systèmes de stockage par pompage-turbinage (STEP)

Conception et fonctionnement

Concrètement, un système STEP repose sur deux réservoirs d'eau situés à des altitudes différentes. Quand il y a surplus d'électricité disponible, par exemple en période de faible demande ou de forte production éolienne ou solaire, l'électricité est utilisée pour pomper l'eau du bassin du bas vers celui du haut. C'est le principe du stockage : transformer l'énergie électrique excédentaire en énergie potentielle gravitationnelle accumulée en hauteur.

Une fois qu'il y a un pic de consommation, souvent le soir lorsque tout le monde utilise chauffage, éclairage et appareils ménagers en rentrant chez soi, on relâche l'eau stockée dans le bassin supérieur vers le bassin inférieur à travers des turbines. Résultat immédiat : la force de gravité accélère l'eau, faisant tourner les turbines qui génèrent directement de l'électricité réinjectée sur le réseau.

Sur le plan technique, la conception des STEP exige deux conditions essentielles : un dénivelé important (de 200 à 1 000 mètres idéalement), et une géologie stable capable de supporter de gros volumes d'eau sans risque sismique ou d'érosion rapide. Par exemple, la centrale suisse de Linthal utilise un dénivelé impressionnant de presque 630 mètres pour atteindre une puissance supérieure à 1 GW.

Niveau efficacité, une STEP affiche souvent un rendement énergétique moyen autour de 75 à 80 %, ce qui veut dire que la majorité de l'énergie stockée peut être réutilisée ultérieurement. Ce chiffre la place bien devant d'autres solutions de stockage traditionnelles, comme les batteries au plomb, avec un rendement nettement plus faible et une longévité très inférieure.

Enfin, dimensionnement intéressant : la capacité effective d'une STEP dépend directement de deux critères principaux — la quantité d'eau disponible à déplacer entre les réservoirs et la hauteur entre ceux-ci. Grosso modo : plus vous avez de hauteur et de volume d'eau, plus vous stockez d'énergie.

Exemples notables dans le monde

La centrale de Bath County, aux États-Unis, en Virginie, est clairement un des exemples les plus impressionnants de stockage par pompage-turbinage (STEP). Elle envoie du lourd avec une capacité d'environ 3 GW, ce qui est juste énorme pour ce type de techno. Le site utilise deux bassins d'eau immenses, avec un dénivelé de presque 400 mètres. Une fois les turbines enclenchées, elle peut tenir un pic de demande d'énergie en quelques minutes seulement—le genre de réactivité dont ont besoin les grands réseaux électriques.

En Suisse, la centrale de Nant de Drance est aussi incontournable. Située au cœur des Alpes, ce système peut atteindre rapidement une capacité de stockage d'énergie avoisinant 20 GWh, avec une puissance de sortie quali de 900 MW. En gros, de quoi alimenter plus de 900 000 foyers en quelques instants si nécessaire. Ce projet ambitieux offre une grande flexibilité notamment pour compenser l'intermittence solaire et éolienne en Europe.

En Chine, la centrale STEP de Fengning dans la province du Hebei est carrément titanesque : une capacité d'environ 3,6 GW. Avec ses réservoirs massifs et une infrastructure impressionnante, Fengning est actuellement la plus grosse centrale STEP en termes de puissance installée au monde. Elle joue un rôle stratégique pour stabiliser le réseau chinois, notamment face à la montée des renouvelables intermittentes comme le solaire.

Les systèmes de stockage par descente de poids

Principes techniques

Le principe est simple : il s'agit de stocker de l'énergie potentielle en soulevant un poids massif pendant les périodes de surproduction d'électricité, puis de récupérer cette énergie en laissant redescendre le poids, qui entraîne un générateur en période de forte demande. Techniquement, une grue automatisée ou un système mécanique élève des blocs lourds, souvent faits de béton ou provenant de matériaux locaux, à une certaine hauteur pour accumuler l'énergie excédentaire. Quand le réseau a besoin d'électricité, on libère lentement ces blocs, dont la descente génère l'énergie électrique nécessaire, grâce à un alternateur couplé au système.

Le gros avantage, c'est qu'il n'y a pas de perte énergétique significative due à des réactions chimiques ou à des stockages prolongés—on est autour de 85-90% d'efficacité de restitution. En plus, ces systèmes sont faciles à intégrer dans des sites non utilisés, comme des mines désaffectées ou des tours spécialement conçues, ce qui permet une installation rapide sans gros impact environnemental.

Par exemple, le projet suisse Energy Vault utilise exactement ce principe : une tour-grue de 120 mètres avec des blocs de béton recyclé pesant chacun environ 35 tonnes. Un logiciel intelligent orchestre la montée et la descente de ces gigantesques blocs pour réguler l'énergie injectée sur le réseau. Un autre exemple concret, la startup Gravitricity au Royaume-Uni, utilise des puits miniers désaffectés et des poids massifs pour stocker et libérer de l'énergie selon ce même principe.

Un atout pratique : ces installations peuvent passer du repos à la pleine puissance en quelques secondes, idéal pour gérer les fluctuations rapides des énergies renouvelables. Au final, c'est simple, sans pollution directe et ultra-fiable comme système de stockage d'énergie.

Cas d'application concrets

La startup suisse Energy Vault représente clairement comment tout ça se concrétise aujourd'hui. Ils empilent des blocs de béton géants pour stocker l'énergie. Quand on a trop d'électricité (genre en période de fort vent ou de gros soleil), une grue électrique automatisée empile ces blocs en hauteur. Dès qu'on a à nouveau besoin d'énergie, on redescend les blocs doucement, ça recrée de l’électricité grâce à des générateurs. Un projet pilote a été mis en place à Tessin en Suisse, où une tour haute de 120 mètres a été construite avec ces blocs—capacité totale : environ 35 MWh.

Autre exemple cool : la société britannique Gravitricity. Eux, leur stratégie c'est plutôt vertical. Ils lâchent et remontent un poids ultra-lourd dans un puits de mine désaffecté, profonde d'environ 500 mètres. Ils ont testé leur système à Édimbourg avec succès et annoncent pouvoir passer de zéro à pleine puissance en moins d'une seconde. Capable de fournir une puissance jusqu'à 250 kW immédiatement disponible.

Ces exemples montrent comment recycler d'anciens sites industriels et des infrastructures existantes pour créer un stockage d'énergie efficace et super rapide à déployer.

Autres innovations en stockage gravitaire

Une innovation plutôt cool en stockage gravitaire, c'est le concept d'Energy Vault, une boîte suisse qui utilise des grues automatisées pour empiler d'énormes blocs en béton recyclé. Quand il y a trop d'électricité, les grues montent les blocs ; quand on a besoin d'énergie, ils descendent lentement et produisent de l'électricité en sens inverse. Concrètement, une tour d'Energy Vault peut stocker jusqu'à 80 mégawattheures (MWh), assez pour alimenter plusieurs milliers de maisons pendant une journée.

Une autre approche originale vient de Gravitricity, une entreprise écossaise qui stocke de l'énergie en descendant des poids géants dans des puits de mines abandonnées. Pratique, ça redonne une vie utile aux anciens sites industriels. Leur système peut libérer l'énergie très rapidement, en moins d'une seconde, idéal pour équilibrer les réseaux électriques.

Enfin, sur un autre registre, il existe aussi des projets proposant d'utiliser des wagons lourds sur des rails inclinés. Quand on a trop d'énergie, on remonte les wagons ; quand on en manque, on les laisse redescendre. Connu sous le nom d'ARES (Advanced Rail Energy Storage), un système déjà testé au Nevada affiche des rendements intéressants autour de 80 à 85 %, avec des coûts de maintenance plutôt raisonnables.

Science et Recherche : Science Citoyenne
Énergies Renouvelables : Stockage d'Énergie

8
milliards de dollars

Le montant estimé des investissements mondiaux dans les projets de stockage d'énergie par gravité d'ici 2030

Dates clés

  • 1907

    1907

    Mise en service du premier système connu de stockage d'énergie par pompage-turbinage à Engeweiher, en Suisse.

  • 1930

    1930

    Construction de la centrale de stockage hydraulique de pompage-turbinage de Niederwartha en Allemagne, une des premières installations majeures en Europe.

  • 1963

    1963

    Ouverture de la station de stockage d'énergie par pompage-turbinage de Bath County aux États-Unis, actuellement l'une des plus grandes installations mondiales en termes de capacité de stockage énergétique.

  • 2009

    2009

    Création de la startup Energy Vault, pionnière dans la conception et développement de solutions innovantes de stockage d'énergie par gravité avec blocs de béton.

  • 2018

    2018

    Premier déploiement pilote d'un système Energy Vault utilisant la descente de poids en Suisse pour la démonstration de stockage d'énergie à l'échelle industrielle.

  • 2020

    2020

    Annonce par Gravitricity au Royaume-Uni de tests concluants d'un prototype de stockage énergétique par gravité utilisant un poids suspendu dans un puits vertical.

  • 2021

    2021

    Lancement officiel du prototype commercial d'Energy Vault en partenariat avec des entreprises énergétiques mondiales, preuve de la faisabilité commerciale du stockage gravitaire à grande échelle.

Avantages et inconvénients du stockage d'énergie par gravité

Avantages

Faible impact environnemental

Par rapport à d'autres technologies, les systèmes de stockage d'énergie par gravité causent très peu de perturbations écologiques. Prenons l'exemple des installations de type STEP (pompage-turbinage) : elles utilisent principalement l'eau et la gravité, sans émissions directes ou déchets toxiques. En Suisse, l'usine de Linthal 2015 a été construite pour respecter strictement les écosystèmes locaux, limitant efficacement l'impact sur la biodiversité aquatique et la flore montagnarde.

Côté systèmes de descente de poids, comme ceux développés par la startup suisse Energy Vault, ils misent sur le recyclage des matériaux. Leurs énormes blocs de béton proviennent souvent de déchets industriels recyclés, et l'installation elle-même ne chamboule quasiment pas les sols, évitant les grands travaux de terrassement. Résultat : pas de contamination des nappes phréatiques, pas de gros déchets générés et un besoin minime en entretien lourd.

Et contrairement aux batteries chimiques classiques, où la fabrication et l'élimination génèrent des polluants dangereux comme le lithium, le cobalt et autres métaux lourds, le stockage gravitaire mise sur des matériaux simples et souvent recyclés, limitant naturellement son empreinte environnementale.

Durée de vie et fiabilité des systèmes

La majorité des systèmes de stockage par gravité tiennent facilement 40 à 60 ans, voire davantage avec une bonne maintenance. Un exemple frappant, ce sont les installations de type STEP comme la centrale suisse de Nant de Drance : pensée pour durer au minimum 80 ans avec des cycles quotidiens intensifs. Comparé à des batteries lithium-ion classique qui s'usent dès que tu dépasses les 5 à 10 ans de fonctionnement quotidien, ça fait une sacrée différence.

Le gros avantage vient de la simplicité mécanique de ces systèmes : tu montes ou descends un poids, il n'y a pas cinquante mille composants complexes ou fragiles dedans. Du coup, les pannes sont rares et les frais de maintenance restent bas. Attention tout de même, la fiabilité à long terme dépend énormément des matériaux choisis au départ, surtout pour les câblages et les mécanismes d'engrenages soumis à l'usure quotidienne. Pour limiter les risques, mieux vaut donc miser directement sur des matériaux robustes comme l'acier renforcé ou des composites conçus spécialement pour résister à l'usure mécanique.

Certains acteurs du marché, comme Energy Vault, s'appuient sur des blocs en béton recyclé empilés par grues automatisées : ils estiment leur durée de vie potentiellement supérieure à 50 ans, avec un entretien minimal et des contrôles réguliers. Ces contrôles périodiques permettent surtout de repérer les risques de corrosion, les déformations structurelles ou les soucis d'engrenage avant qu'ils deviennent coûteux à résoudre.

Efficacité et rendement énergétique

Un système de stockage par gravité bien pensé atteint généralement un rendement énergétique compris entre 75% et 90%, ce qui le place très près des batteries lithium-ion (environ 85 à 95%). Pour exemple, les installations de stockage par pompage-turbinage (STEP) affichent en moyenne un rendement autour de 80-85% grâce à une optimisation poussée des turbines et pompes modernes. Mais il y a aussi des systèmes plus récents, comme celui de la startup suisse Energy Vault, qui utilisent des blocs de béton empilés par grues pour stocker l'énergie : leur rendement est légèrement inférieur, autour de 70-80%, à cause des pertes d'énergie dues au frottement mécanique et à la manutention des blocs.

Pour tirer le meilleur de ces systèmes, il est concret et actionnable de placer ces installations près du lieu de consommation, histoire de réduire au maximum les pertes liées au transport énergétique. Piloter efficacement la charge et la décharge, en s'assurant par exemple de charger aux moments où l'énergie renouvelable est abondante et très bon marché (solaire à midi, éolien les jours venteux), ça augmente aussi directement le rendement économique et énergétique réel du stockage par gravité.

Inconvénients

Contraintes géographiques et spatiales

Les systèmes de stockage d'énergie par gravité, comme les STEP, exigent des conditions naturelles spécifiques. C'est simple : il faut du relief. Sans pentes suffisantes ou différences de hauteur significatives, impossible de profiter de la gravité pour générer efficacement l'énergie. Du coup, certains pays plats comme le Danemark ou les Pays-Bas galèrent pour généraliser ces systèmes, même s'ils aimeraient bien l'intégrer.

Prenons le cas concret de la centrale STEP de Bath County aux États-Unis, sa puissance énorme (environ 3 000 mégawatts) n'a été possible que grâce aux reliefs escarpés de la région montagneuse de Virginie.

Pour les technologies comme celles à poids suspendus (par exemple Gravitricity au Royaume-Uni), bien qu'elles soient moins gourmandes en espace vertical naturel, elles sont quand même limitées par la nécessité d'avoir des puits ou des infrastructures souterraines disponibles. Adapter des mines abandonnées ou des puits profonds déjà existants peut être malin et rentable, mais cela reste contraignant géographiquement.

Donc, quand tu envisages ces systèmes, vérifie bien d'abord que la géographie est au rendez-vous pour ne pas exploser ton budget en aménagement.

Coûts initiaux élevés

Les technologies de stockage d'énergie par gravité demandent souvent des investissements de départ assez costauds. Par exemple, construire une centrale de stockage par pompage-turbinage (STEP), ça chiffre vite : au minimum 500 euros par kilowatt installé, parfois même au-delà de 2 000 euros/kW selon les endroits et la complexité du chantier. Si on regarde du côté des systèmes plus récents comme ceux de stockage par descente de poids (genre Energy Vault), pareil, les coûts initiaux sont pas franchement donnés : ça tourne facilement autour de 200 à 300 dollars par kilowattheure de capacité au départ.

La principale dépense, ce sont les infrastructures : excavation de réservoirs souterrains, édification de grues et de tours, achat de matériaux lourds et robustes, histoire que ça tienne la route pendant un paquet d'années. Et puis faut compter toute l'intégration technique et logicielle dans le réseau électrique existant. Même chose pour les coûts liés aux études préalables d'impact environnemental, aux permis et autorisations administratives qui font grimper un peu plus l'addition.

Concrètement, la centrale STEP de Nant de Drance en Suisse, inaugurée en 2022, elle a coûté près de 2 milliards d'euros au total. Un autre exemple : la tour d'Energy Vault inaugurée en Suisse en 2020 (celle qui empile des blocs géants pour stocker l'énergie), a nécessité un investissement initial conséquent de plusieurs dizaines de millions de dollars.

Bref, avant d'obtenir les bénéfices sur le long terme de cette solution gravitaire, faut être prêt à sortir le chéquier au départ.

Limites en termes de capacité et de puissance

Le truc avec le stockage d'énergie par gravité, c'est que tu ne peux pas espérer rivaliser directement avec des énormes batteries côté capacité maximale ou densité de puissance. Par exemple, une installation typique basée sur la descente de poids aura en général une capacité limitée par le poids lui-même et la hauteur disponible : si ton poids est trop petit ou la hauteur trop faible, bah t'as vite fait le tour. Un projet concret comme Energy Vault (qui empile des blocs de béton pour stocker l'énergie) atteint environ 35 MWh par tour construite, ce qui peut paraître gros, mais face à une centrale hydroélectrique à réservoir d'eau (qui peut accumuler des GWh), c'est peanuts niveau capacité totale.

Côté puissance instantanée, c'est pareil : faut pas s'attendre à pouvoir libérer d'un coup la même intensité qu'une centrale thermique à gaz ou une grande batterie lithium-ion. Les systèmes gravitaires sont généralement calibrés pour être progressifs, donc moins réactifs si t'as besoin d'une grosse pointe immédiate. Résultat : bien pratique pour lisser ou accompagner des sources intermittentes comme l'éolien ou le solaire, mais plutôt limite si on vise à absorber brutalement une pointe critique sur le réseau électrique de plusieurs centaines de MW.

Le saviez-vous ?

Saviez-vous qu'en raison de leur fonctionnement mécanique simple et robuste, certaines installations de stockage par gravité peuvent atteindre une durée de vie opérationnelle dépassant aisément les 50 ans ?

Un projet innovant basé sur la gravité utilise d'anciens puits de mines désaffectés pour la descente contrôlée de poids massifs, permettant à ces infrastructures abandonnées de retrouver une seconde vie au service de la transition énergétique.

Le premier système de stockage d'énergie par pompage hydraulique a été mis en service dès les années 1930 en Suisse, illustrant ainsi la maturité historique de cette technologie encore très utilisée aujourd'hui.

Saviez-vous que les systèmes de stockage par pompage-turbinage (STEP) représentent actuellement plus de 90% de la capacité mondiale de stockage d'énergie à grande échelle ?

Applications actuelles et potentielles du stockage d'énergie par gravité

Intégration aux réseaux électriques nationaux

Connecter efficacement le stockage par gravité au réseau électrique national, c'est pas juste une histoire de câbles et de fils. Le défi technique numéro un, c'est surtout de piloter précisément la charge et la décharge d'énergie pour éviter de flinguer la stabilité du réseau. Concrètement, ça passe aujourd'hui par des systèmes de contrôle hyper réactifs qui ajustent la production en moins d'une seconde à la demande à travers ce qu'on appelle des services auxiliaires.

Par exemple en Suisse, la centrale hydraulique de Linthal utilise intelligemment cette réactivité en pompant l'eau en altitude lors des excédents de production solaire et éolienne européens (souvent en journée), et en débitant l'énergie stockée la nuit ou au pic de consommation. Ça équilibre le réseau en lissant les pics imprévisibles des renouvelables intermittentes, tout en fournissant une réserve rapide mobilisable en cas d'urgence. En Chine, même combat : la station de stockage par gravité de Fengning (Hebei) est intégrée pour compenser les fluctuations massives dues aux parcs éoliens du nord.

Et non, ce n'est pas réservé aux très grands réseaux. Les systèmes de gravité à poids suspendus commencent à s’installer à proximité directe de sous-réseaux locaux ou d’installations solaires, notamment dans des coins reculés ou sur des îles, histoire d'assurer une autonomie réelle en cas d'interruption ou de panne générale. Ça permet une gestion locale futée de l'énergie, sans mobiliser des lignes haute tension coûteuses sur des centaines de kilomètres.

Pour réussir cette intégration, un ingrédient technique essentiel c’est aussi les convertisseurs et les dispositifs électroniques de puissance modernes. Ça permet de transformer rapidement l'électricité stockée en courant alternatif de qualité constante, prêt à être injecté dans le réseau sans perturber la fréquence, essentielle à garder stable à 50 Hz en Europe. Donc au-delà du principe simplissime—monter et descendre des masses ou de l'eau—c'est surtout le pilotage électronique de pointe qui fait aujourd'hui de ces solutions un vrai joker pour les gestionnaires réseaux nationaux et locaux.

Soutien aux énergies renouvelables intermittentes

Le stockage par gravité est super pratique pour compenser l'intermittence typique des énergies renouvelables comme l'éolien et le solaire. Concrètement, quand il y a beaucoup de soleil ou de vent, l'énergie excédentaire est utilisée pour soulever des poids ou remplir des réservoirs d'eau placés en hauteur. Dès que le soleil disparaît ou que le vent tombe, ces ressources gravitaires libèrent leur énergie en descendant naturellement : c'est simple, efficace et instantané.

En Écosse, le projet Gravitricity réalise précisément ce scénario avec des poids massifs de plusieurs centaines de tonnes remontés dans des puits miniers désaffectés. En Suisse, Energy Vault empile des blocs de béton de 35 tonnes avec des grues géantes. On parle d'une réponse quasi-instantanée : quelques secondes suffisent pour fournir une puissance électrique stable au réseau.

Ce type de stockage accompagne très bien les réseaux électriques à forte proportion d'énergies intermittentes. Avec lui, plus besoin de recourir systématiquement au gaz ou aux centrales thermiques pour pallier les baisses ponctuelles de production. En Allemagne notamment, où le solaire et l'éolien représentent déjà autour de 40 % du mix électrique annuel, intégrer davantage de stockage gravitaire pourrait faciliter leur montée à plus de 70 % d'ici quelques années.

C'est du concret : en Californie, lors des canicules ou du pic de climatisation, l'énergie stockée par gravité aiderait efficacement à gérer la demande, sans allumer une centrale à charbon supplémentaire. Utile donc pour réellement décarboner les réseaux.

Applications industrielles et urbaines

Aujourd'hui, plusieurs entreprises commencent à intégrer concrètement le stockage d'énergie par gravité dans leurs usines ou installations urbaines. À Édimbourg par exemple, la société Gravitricity exploite des puits désaffectés de mines pour assurer un stockage ultra rapide d'énergie : ils font descendre un énorme poids dans une ancienne galerie souterraine, générant automatiquement de l'électricité dès que la demande augmente. Le processus prend à peine une seconde pour réagir, ce qui en fait une solution idéale pour les pics de consommation urbaine.

Les centres logistiques urbains peuvent aussi tirer leur épingle du jeu. Aux États-Unis, Energy Vault est en train de mettre en œuvre des grues automatisées, qui empilent et désempilent des blocs de béton pour accumuler ou libérer de l'énergie quand le réseau local en a besoin. Pratique et flexible.

Cette technologie trouve également son utilité concrète dans l'industrie lourde. Les cimenteries et les aciéries peuvent par exemple recycler les produits dérivés et résidus industriels en matériaux pour le stockage énergétique gravitaire, en réduisant au passage leur empreinte environnementale. Pas mal comme démarche circulaire.

Enfin, certaines villes envisagent sérieusement d'adopter de petits modules de stockage gravitaire sur les toits ou dans les sous-sols des bâtiments publics. Même pas besoin de gros espaces : de simples colonnes verticales intégrées dans l'architecture existante suffisent. Une manière intelligente et discrète de rendre les bâtiments plus autonomes énergétiquement.

150 pays

Le nombre de pays qui pourraient potentiellement bénéficier du stockage d'énergie par gravité en raison de leur topographie

50 MW

La capacité de stockage d'énergie par gravité du projet Advanced Rail Energy Storage (ARES) en Californie

1000 tonnes

Le poids approximatif des blocs de béton utilisés dans les systèmes de stockage par descente de poids

5 km

La distance maximale à laquelle un système de stockage par gravité peut être placé par rapport à une centrale électrique pour être efficace

Caractéristique Description Avantages Inconvénients
Principe de fonctionnement Utilisation de la gravité pour stocker l'énergie sous forme potentielle Renouvelable et propre Coût initial élevé
Exemples de technologies Tours de stockage gravitationnel, Ascenseurs de poids Longue durée de vie Limitations géographiques
Capacité de stockage Variable selon la hauteur et le poids Scalabilité Impact paysager
Avantages du stockage par gravité Inconvénients du stockage par gravité
Coût de maintenance faible Impact sur l'environnement en cas de rupture
Longue durée de vie Emprise au sol importante
Adapté pour de grandes capacités de stockage Nécessite un relief naturel ou une infrastructure artificielle
Peu de dégradation des matériaux dans le temps Difficulté à trouver des sites adaptés

Impact environnemental

Comparatif avec les autres méthodes de stockage énergétique

Les batteries lithium-ion, on le sait, dominent le marché du stockage énergétique. Mais elles posent quand même deux sacrés problèmes : l'extraction minière coûteuse et polluante de métaux rares, et une durée de vie limitée, souvent entre 10 et 15 ans max. Alors que les systèmes à gravité, eux, n'utilisent quasiment aucun matériau rare, juste de l'eau ou des masses solides. En plus, pas besoin de remplacer des composants chimiques usés tous les dix ans : une installation gravitaire tourne tranquille pendant plusieurs décennies, voire jusqu'à un siècle pour certains STEP.

Les installations hydrogène, autre concurrent sérieux, offrent une belle capacité à stocker de grosses quantités d'énergie sur de longues périodes. Mais niveau rendement, ça pêche un peu : autour de 35 à 40% seulement, contre parfois jusqu'à 80% pour les STEP. Autrement dit, l'énergie par gravité perd beaucoup moins au change.

Les volants d'inertie, rapides à répondre aux pics de demande, c'est top côté réactivité immédiate. Le hic, c'est leur limite : ils ne tiennent que quelques dizaines de minutes à quelques heures. Pour du stockage à long terme, clairement, la gravité fait largement mieux l'affaire.

Enfin, côté territoire occupé, les STEP demandent certes un sacré espace et des vallées adaptées, c'est vrai. Mais si on compare aux immenses champs de batteries ou de panneaux solaires nécessaires pour stocker des quantités équivalentes d'énergie, franchement, la balance s'équilibre. D'autant plus que les systèmes de descente de poids verticaux prennent beaucoup moins de surface au sol que ce qu'on imagine.

Bref, la gravité apporte du concret sur pas mal de critères où les autres solutions galèrent : moins polluant, plus durable et globalement bien plus efficace sur la durée. Pas forcément adapté à toutes les situations, mais clairement compétitive et trop intéressante pour être ignorée.

Impacts sur la biodiversité et l'écosystème

Une installation de stockage gravitaire peut modifier franchement l'habitat naturel local, surtout dans le cas des STEP, parce qu'elles nécessitent souvent la création de réservoirs artificiels. Ça veut dire qu'à certains endroits, on inonde carrément une vallée ou une zone naturelle, avec tous les risques que ça implique pour les espèces locales : perte d'habitat, déplacement forcé des animaux, modification du régime naturel des eaux.

Un exemple concret : la STEP de Bath County, aux États-Unis, a impacté environ 2 400 hectares, impliquant des changements radicaux dans la végétation locale et le déplacement d'espèces animales initialement présentes dans cette région précise des Appalaches.

Les systèmes par descente de poids sont souvent moins perturbants, parce qu'ils occupent généralement une espace réduit au sol. Niveau biodiversité, ils restent discrets, mais leur construction peut quand même nécessiter de bétonner ou de défricher certains terrains de manière permanente. Donc forcément, quelques espèces peuvent être impactées si elles se trouvent précisément là où l'installation est prévue.

Après, il faut pas négliger un impact indirect moins évident : la construction de routes d'accès, le bruit lié aux chantiers, et le dérangement humain général peuvent aussi affecter la faune sauvage locale. Certaines espèces sensibles pourraient éviter complètement ces zones, perturbant indirectement les écosystèmes voisins, même si l'installation elle-même reste limitée en taille.

Autre point pratique précis : il existe un risque de bloquer ou perturber le mouvement naturel de certaines espèces, comme les poissons dans les STEP, vu que les cours d'eau sont altérés. Ça nécessite souvent d'intégrer des aménagements spécifiques comme les passes migratoires, histoire d'éviter de couper court aux déplacements naturels de la faune aquatique.

Bref, le stockage gravitaire est intéressant niveau environnemental par rapport à certains procédés chimiques très polluants, mais la planification doit se faire intelligemment pour en minimiser concrètement les impacts terrain, sinon la biodiversité locale paiera quand même la facture.

Foire aux questions (FAQ)

Non, ce stockage impose certaines contraintes géographiques et spatiales. Les systèmes de type STEP nécessitent des reliefs spécifiques, comme des vallées ou des zones montagneuses. Les systèmes innovants de stockage par descente de poids peuvent être plus flexibles, mais restent toutefois soumis à des contraintes d'espace disponibles et réglementaires.

Le stockage d'énergie par gravité offre plusieurs avantages écologiques notables : faible empreinte carbone sur l'ensemble de sa durée de vie, aucun besoin d'utiliser des métaux rares ou toxiques, une très grande durabilité et une facilité relative de recyclage des infrastructures.

Les exemples les plus répandus sont les centrales de stockage par pompage-turbinage (STEP). La centrale de Bath County aux États-Unis ou encore la centrale de Grand'Maison en France sont des exemples emblématiques de ce procédé à grande échelle.

Le stockage d'énergie par gravité est une technologie qui stocke l'électricité en utilisant la force de gravité. Lorsque l'énergie est abondante, elle est utilisée pour soulever une masse (eau, blocs lourds...) à une certaine hauteur ; lorsque l'énergie est nécessaire, cette masse descend, libérant ainsi l'énergie stockée sous forme d'électricité via des turbines ou des générateurs.

En règle générale, les systèmes de stockage par gravité sont souvent destinés à des échelles importantes (industrielles ou territoriales). Toutefois, certaines innovations à petite échelle commencent à émerger pour alimenter des bâtiments individuels ou des quartiers urbains en stockage local d'énergie renouvelable.

Les systèmes traditionnels comme les installations STEP peuvent avoir des impacts modérés sur la biodiversité, à travers la modification de cours d'eau, des effets locaux sur la faune aquatique et des besoins en espace importants. Cependant, des solutions plus innovantes utilisant la descente de poids en milieu urbain ou industriel ont un impact limité sur les écosystèmes locaux.

Oui, cette technologie pourrait jouer un rôle clé en permettant le stockage à grande échelle et durable des surplus produits par les énergies renouvelables intermittentes, comme l'énergie solaire ou éolienne, contribuant ainsi activement à la stabilité des réseaux électriques et à la lutte contre le changement climatique.

Les coûts initiaux sont généralement assez élevés pour les infrastructures telles que les STEP, avec un retour sur investissement à moyen ou long terme. En revanche, la durée de vie de ces dispositifs est particulièrement longue, allant souvent de 50 à plus de 100 ans, ce qui rend leur coût global tout à fait compétitif sur la durée.

Science et Recherche : Science Citoyenne

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