Déchets en merInitiatives internationales pour la dépollution des océans

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Déchets en mer : initiatives internationales pour la dépollution des océans

Introduction

Tu vois ces images dingues de tortues avec des sacs plastiques au cou ou des plages recouvertes de déchets ? Ça, c'est juste la partie visible du problème. Chaque année, environ 8 millions de tonnes de plastique finissent dans les océans. Ça équivaut quasiment à vider un camion poubelle rempli de plastique chaque minute dans la mer... chaud, non ?

Résultat, on a aujourd'hui des îles entières de déchets, comme le célèbre Great Pacific Garbage Patch, qui grandit sans s'arrêter. Pour te donner une idée, rien que celle-là, elle fait environ trois fois la taille de la France. Et ce n’est même pas le pire : il y a aussi tous les débris minuscules, les microplastiques, qu'on ne voit même pas mais qui se retrouvent dans notre chaîne alimentaire.

Parce que oui, le plastique, il a cet effet boule de neige désastreux sur tout : santé des poissons, des oiseaux marins, des baleines, et même la nôtre. Sans parler des impacts économiques sur le tourisme et la pêche qui prennent un sacré coup à cause des côtes polluées.

Heureusement, des assos, des entreprises, et même certains pays se sortent enfin les doigts pour lutter contre ça. On voit émerger des initiatives ambitieuses à l'international pour stopper l'hémorragie et nettoyer ce qu’on a salement laissé flotter depuis des décennies. De grosses initiatives comme The Ocean Cleanup, la Ghost Gear Initiative, ou encore 4Ocean, multiplient les projets de nettoyage avec des solutions super innovantes et des engins carrément futuristes comme les drones sous-marins autonomes et les bateaux collecteurs automatisés.

Bon, c'est cool, mais faut pas non plus croire que ce sera facile. La pollution marine, c'est un gigantesque défi mondial, avec plein d'obstacles pratiques et techniques à gérer au quotidien. Entre l’immensité des zones à nettoyer, la profondeur du problème (sérieusement, certains déchets traînent à plusieurs kilomètres sous l’eau !), et le coût astronomique des opérations, autant dire qu’on est loin d'en voir le bout.

Bref, nettoyer les océans, c’est clairement possible, mais c'est un sacré boulot où tout le monde doit participer—sinon, on va continuer à se noyer lentement mais sûrement sous nos propres déchets.

8 millions tonnes

Nombre estimé de déchets plastiques qui entrent dans les océans chaque année.

50 ans

Durée estimée de décomposition d'un chewing-gum dans l'environnement marin.

45% des déchets marins

Pourcentage de déchets provenant des industries de la pêche et du secteur maritime.

milliers d'espèces menacées

Nombre estimé d'espèces marines menacées par la pollution plastique.

Les conséquences des déchets en mer

Impact sur l'écosystème marin

Les déchets marins ne sont pas seulement moches à voir, ils sont surtout super nocifs pour la faune marine. Les plastiques, par exemple, peuvent se fragmenter en milliers de petits morceaux, appelés microplastiques, qui sont ingérés par toutes sortes d'espèces. Une étude récente montre que les tortues marines confondent les sacs plastiques avec leur proie préférée, les méduses, ce qui bloque ensuite leur système digestif. On retrouve aussi ces microparticules dans l'estomac des poissons profonds, à plus de 1 000 mètres de profondeur, là où l'on pensait que la pollution humaine n'arrivait que rarement.

Autre souci : les déchets abandonnés par les activités de pêche, les fameux engins fantômes, restent actifs longtemps après avoir été perdus en mer. Ces filets dérivants fantômes capturent inutilement poissons, dauphins, tortues ou requins. Selon des rapports récents, les déchets de pêche représenteraient environ 10 % des déchets plastiques retrouvés en mer, mais seraient responsables d'environ 70 % des animaux marins piégés.

Enfin, le phénomène des tapis de déchets flottants, comme le Great Pacific Garbage Patch, créé des zones immenses presque privées d'oxygène et de lumière solaire. Résultat : la vie marine de surface comme le plancton ou les petits poissons ne peuvent plus s'y développer correctement. C’est tout l’équilibre de la chaîne alimentaire locale qui s’en trouve chamboulé.

Conséquences pour la santé humaine

Les déchets marins, en particulier les microplastiques, sont de véritables aimants à polluants chimiques toxiques (PCB, pesticides, métaux lourds). Quand ces petites particules sont ingérées par les poissons et fruits de mer, ces substances nocives se concentrent dans les tissus qu'on finit par consommer. Résultat : exposition accrue aux contaminants qui perturbent notre système endocrinien, affectent la fertilité, le développement neurologique et augmentent même les risques de certains cancers. Par exemple, plusieurs études récentes ont montré des taux inquiétants de mercure et de bisphénol A (BPA) chez des personnes consommant régulièrement des produits de la mer contaminés. Autre truc à savoir : les pathogènes et bactéries peuvent aussi s'accrocher aux plastiques flottants et voyager sur de longues distances, entraînant des problèmes de santé dans des régions pourtant géographiquement éloignées des sources initiales. Et n'oublions pas les incidents fréquents de blessures dues à des déchets tranchants (verre cassé, métal corrodé) retrouvés sur les plages ou au large, pouvant occasionner des infections sérieuses nécessitant parfois une intervention médicale immédiate.

Répercussions socio-économiques

Les déchets en mer ne sont pas juste mauvais pour la planète, ils touchent directement le portefeuille des gens qui vivent du tourisme côtier. En Californie, par exemple, les communes dépensent 428 millions de dollars par an juste pour nettoyer les plages. Et c'est sans compter que personne n'a envie de bronzer sur des plages jonchées de déchets; moins de touristes signifie automatiquement moins de business pour les petits restos, les hôtels ou les boutiques autour.

Autre problème concret : la pêche. Les pêcheurs européens perdent autour de 61,7 millions d'euros chaque année simplement à cause des déchets marins qui endommagent leur équipement, empêchent la capture de poissons ou contaminent leur récolte. En Écosse, par exemple, les professionnels de la pêche consacrent en moyenne 41 heures par an à nettoyer les déchets coincés dans leurs filets. Ça fait pas mal de journées de boulot gâchées.

Plus inattendu peut-être : le transport maritime aussi trinque. Quand les déchets finissent dans les voies navigables et les ports, ça complique la navigation. Des pays comme le Royaume-Uni dépensent des millions d'euros chaque année à débloquer les hélices des navires et à nettoyer leurs ports.

Du côté immobilier, il y a aussi un effet direct : les maisons littorales voient leur valeur chuter dès que les plages à proximité deviennent envahies par les déchets. Certaines estimations indiquent une baisse pouvant atteindre 25 % de la valeur des propriétés exposées à ce type de pollution visible.

Les déchets marins, donc, ça coûte cher. Pas seulement pour l'environnement, mais aussi pour nos emplois, nos loisirs et le tissu économique tout entier qui dépend d'une mer propre et accueillante.

Initiative Pays impliqué Technologie utilisée
The Ocean Cleanup Pays-Bas Système de barrières flottantes
Plastic Bank Haïti, Philippines, Indonésie Système de recyclage des déchets plastiques
Operation Mer Propre France Navires équipés de filets géants
The Seabin Project Australie Poubelles marines automatisées

Les principales sources de pollution des océans

Pollution provenant des terres

Plastiques et microplastiques

On estime qu'environ 80% des plastiques qui polluent nos océans viennent directement des déchets terrestres. Parmi les coupables principaux : les emballages alimentaires jetables, les sacs plastiques à usage unique, les bouteilles ainsi que les produits cosmétiques qui contiennent des microbilles. Ces minuscules billes, bien présentes dans certains exfoliants ou gels douche, passent aisément les filtres des stations d'épuration et finissent en mer, où elles sont très difficiles à récupérer. On sait également que les textiles synthétiques en polyester rejettent à chaque lavage des milliers de microfibres plastiques dans l'eau : rien qu'une simple lessive libère jusqu'à 700 000 fibres microscopiques qui vont directement vers l'océan. Concrètement, adopter des gestes simples comme utiliser des filtres spéciaux pour lave-linge ou privilégier des produits cosmétiques sans microbilles permet déjà de réduire énormément cette pollution à la source. Certaines marques proposent désormais des sacs de lavage filtrants qui retiennent efficacement les microplastiques dans nos machines à laver—une solution simple qui fait vraiment la différence.

Produits chimiques et rejets industriels

Les polluants chimiques déversés par les industries font partie des pires ennemis silencieux des océans. Les perturbateurs endocriniens, présents dans de nombreux rejets industriels comme le bisphénol A, perturbent sévèrement la reproduction des espèces marines, provoquant des mutations génétiques inquiétantes ou des baisses brutales des populations de poissons et d'invertébrés. Un cas concret : la baie de Minamata au Japon dans les années 1950, victime d'une intoxication catastrophique due à des rejets massifs de mercure industriel. Des milliers de personnes et d'animaux marins ont subi des dommages neurologiques irréversibles. Aujourd'hui, des solutions existent pour réduire ces rejets industriels, comme le traitement biologique des eaux usées industrielles par phytoremédiation ou encore les charbons actifs capables d'éliminer les substances chimiques toxiques avant rejet dans les océans. Un gros pas en avant serait également de revoir les normes environnementales industrielles, en imposant des seuils stricts et des contrôles réguliers aux entreprises polluantes—et ça, aucune technologie ne remplace la responsabilité humaine.

Pollution provenant des activités maritimes

Pêche intensive

La pêche industrielle laisse souvent derrière elle des filets perdus ou abandonnés : on appelle ça le matériel fantôme. Ces filets continuent à piéger poissons, tortues, dauphins et oiseaux marins, parfois pendant des années. D'après la FAO, ces filets fantômes représenteraient jusqu'à 10 % de tous les déchets plastiques en mer, soit des centaines de milliers de tonnes chaque année. Une action simple mais efficace à appliquer, c'est le marquage et la géolocalisation obligatoires des équipements de pêche. La Norvège a déjà mis ça en place et ça marche plutôt bien : les pêcheurs récupèrent leurs filets perdus beaucoup plus facilement, plutôt que de simplement les abandonner. Certaines entreprises récupèrent même ces filets pour les recycler. Par exemple, l'organisation Healthy Seas envoie des plongeurs récupérer les filets perdus pour les transformer en fil nylon régénéré utilisé ensuite pour fabriquer vêtements et moquettes. Pratique non ?

Transport maritime

Les cargos géants, ces monstres des mers, sont responsables du rejet de quantités importantes de déchets solides directement en mer. Même si c'est interdit par la plupart des législations, des milliers de conteneurs tombent accidentellement des navires chaque année, laissant échapper leurs contenus dans l'océan (environ 1 680 conteneurs perdus chaque année entre 2008 et 2019 d'après le World Shipping Council). Et on ne parle même pas des huiles usagées, produits chimiques et peintures des coques qui finissent régulièrement dans l'eau. Un exemple concret ? Le navire MSC Zoe, en janvier 2019, a perdu à lui seul 342 conteneurs en mer du Nord, dispersant plastiques, produits électroniques et substances dangereuses tout le long des côtes locales. Certains ports internationaux, comme Rotterdam ou Singapour, ont mis en place des programmes de surveillance renforcée durant les opérations portuaires pour éviter ces accidents. Mais côté actions concrètes, il est urgent pour les entreprises du transport maritime de généraliser les systèmes de fixation intelligents et renforcer les protocoles de sécurité avant de prendre le large.

Pollution issue des catastrophes naturelles

Les catastrophes naturelles font aussi leur lot de dégâts en matière de déchets en mer, c'est une facette à laquelle on pense moins souvent. Par exemple, le tsunami de 2011 au Japon a généré près de 5 millions de tonnes de débris, qui se sont répandus à travers l'océan Pacifique, atteignant la côte ouest des États-Unis et jusqu'au Canada. Parmi ces déchets, on retrouvait des bateaux dérivants, des fragments de maisons et même des produits chimiques dangereux issus des usines détruites.

Autre phénomène, les ouragans comme Katrina en 2005 aux États-Unis transportent des quantités énormes de carburants, pesticides ou contaminants industriels vers la mer. Des études montrent que ces tempêtes peuvent créer des pics temporaires mais sévères de pollution marine locale, menaçant poissons, oiseaux et biodiversité locale.

Même les tremblements de terre ont leur rôle dans ce triste scénario : en Haïti en 2010 par exemple, des milliers de tonnes de débris divers provenant principalement de bâtiments détruits ont fini dans la mer, entraînant la libération accidentelle de matériaux lourds comme le plomb ou d'autres polluants dangereux.

Ces catastrophes naturelles, même ponctuelles, produisent à court terme des impacts environnementaux aiguës qui perturbent durablement la santé des écosystèmes côtiers.

Biodiversité
Consommation Responsable

5 000
dollars

Coût estimé par tonne pour le nettoyage des déchets plastiques en mer.

Dates clés

  • 1972

    1972

    Création du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), visant notamment la protection des océans.

  • 1982

    1982

    Adoption de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM), essentielle pour la gouvernance maritime internationale.

  • 1997

    1997

    Identification du 'Great Pacific Garbage Patch' par le navigateur Charles Moore, marquant une prise de conscience mondiale sur les déchets plastiques océaniques.

  • 2015

    2015

    Lancement officiel du projet 'The Ocean Cleanup' par Boyan Slat, visant à nettoyer le plastique accumulé dans les océans.

  • 2017

    2017

    Première conférence des Nations unies sur les océans pour renforcer l'engagement international vers la protection marine.

  • 2018

    2018

    Le Parlement européen valide l'interdiction des plastiques à usage unique dans l'Union européenne à partir de 2021.

  • 2019

    2019

    Publication d'un rapport WWF alertant sur la pollution plastique marine, estimant que plus de 600 000 tonnes de plastiques sont rejetées dans la mer Méditerranée chaque année.

  • 2020

    2020

    Le Japon annonce un plan global pour réduire de manière drastique son rejet plastique dans l'océan d'ici 2030.

Les initiatives internationales de dépollution

Exemples d'initiatives en cours

The Ocean Cleanup

Créée en 2013 par le jeune inventeur néerlandais Boyan Slat, cette association utilise principalement un long flotteur géant en forme de U pour collecter les déchets plastiques flottants dans l'océan, avec un système de filet en dessous pour capturer les objets tout en laissant passer les organismes marins sans problème. Le dispositif le plus récent et efficace, baptisé System 002 ou plus souvent "Jenny", a été mis à jour et testé en 2021 dans le Great Pacific Garbage Patch. Là-bas, en un peu plus de 12 semaines, il a réussi à récupérer environ 29 tonnes de déchets plastiques. The Ocean Cleanup cible surtout les grandes îles de déchets flottants, ce qui laisse penser que le projet peut devenir économiquement viable. Autre chose cool : ils utilisent la surveillance satellite et l'intelligence artificielle pour localiser précisément les accumulations de plastique et optimiser leurs interventions. Aujourd'hui, leur ambition affichée c'est de réduire de 90% la surface du vortex de plastique du Pacifique Nord d'ici à 2040.

4Ocean initiative

Fondée en 2017 par deux surfeurs passionnés, Alex Schulze et Andrew Cooper, 4Ocean a pour objectif concret de retirer les déchets plastique des océans et des côtes. Leur promesse est simple : chaque bracelet vendu permet de financer l'élimination effective d'environ 450 grammes de déchets en mer. Et jusqu'ici, ça marche plutôt bien : depuis leur création, ils ont collecté plus de 13 600 tonnes de débris marins. Leur particularité est de faire bosser directement des équipes locales dans des pays très impactés comme Bali, Haïti ou le Guatemala. Ce modèle permet non seulement un nettoyage concret, mais aussi d'apporter du taf aux communautés locales en difficulté économique. Cerise sur le gâteau : ils valorisent les déchets collectés en créant de nouveaux produits recyclés comme leurs bracelets ou divers accessoires.

Ghost Gear Initiative

Chaque année, plus de 640 000 tonnes d'engins de pêche abandonnés ou perdus finissent leur course dans les océans. Ça représente environ 10 % de tous les déchets marins, ce que beaucoup ignorent. La Ghost Gear Initiative (GGI) s'attaque directement à ça : l'objectif, clairement affiché, c'est de réduire les filets fantômes en renforçant la coopération entre pêcheurs, entreprises, ONG et gouvernements.

Concrètement, ils collectent les filets abandonnés et les recyclent en nouveaux produits, comme des tapis ou des vêtements. Au Chili, par exemple, la GGI collabore avec des communautés côtières pour récupérer chaque année des centaines de tonnes de filets perdus ou abandonnés. Autre exemple cool : en Indonésie, des plongeurs locaux sont formés pour retirer les filets échoués sur des récifs coralliens sensibles afin de les préserver.

Ce qui marche bien dans leur approche, c'est la collaboration directe avec les pêcheurs locaux pour empêcher les pertes accidentelles en proposant des pratiques améliorées et en mettant en place des systèmes de suivi des équipements. Moins glamour peut-être que le nettoyage spectaculaire des grandes îles de plastique, mais hyper efficace à long terme.

Technologies novatrices utilisées

Drones sous-marins

Les drones sous-marins se développent de plus en plus pour résoudre le problème des déchets marins. Concrètement, des appareils autonomes comme le WasteShark, développé par RanMarine Technology, peuvent engloutir jusqu'à 500 kg de déchets flottants en une journée. Un véritable aspirateur marin qui sillonne ports, baies ou côtes, et collecte plastiques, mégots, algues et autres nuisibles.

Même chose côté profondeurs : le drone SeaClear, financé par l'Union Européenne, utilise de l'intelligence artificielle pour repérer et ramasser les détritus au fond des océans. Grâce à leur sonar et leurs caméras embarquées, ces robots identifient précisément les zones polluées sans avoir besoin d'opérateurs humains en continu.

L'avantage de ces drones ? Ils vont là où c'est galère pour les plongeurs et coûtent souvent moins cher sur le long terme. En prime, ils collectent des données précieuses sur l'état des fonds marins, comme les endroits particulièrement touchés par les déchets plastiques, pour permettre ensuite des actions mieux ciblées.

Bateaux de collecte automatisés

Les prototypes de bateaux automatisés pour ramasser les déchets marins prennent de l'ampleur. Exemple concret, le WasteShark, développé par l'entreprise néerlandaise RanMarine Technology : ce petit drone marin autonome ressemble à un "aspirateur flottant". Il peut collecter jusqu'à 500 kg de déchets plastiques par jour, tout en mesurant en temps réel la qualité de l'eau. Alimenté par l'énergie solaire et totalement autonome, il quadrille automatiquement les zones ciblées grâce au GPS en évitant automatiquement les obstacles. Autre innovation prometteuse : l'Interceptor de la société The Ocean Cleanup, une embarcation autonome qui intercepte les déchets directement dans les rivières avant même qu'ils n'atteignent la mer. Chaque unité peut capter jusqu'à 50 000 kg de déchets par jour, le tout de façon autonome et silencieuse. Ce genre de solutions facilite largement le nettoyage des océans, surtout dans les endroits difficiles d'accès ou dangereux pour les équipes humaines.

Systèmes de filtrage des microplastiques

Pour traquer les fameux microplastiques, il existe des filtres innovants adaptés aux stations d'épuration des eaux usées. Une startup française appelée Ficha, par exemple, a développé un système capable d'intercepter jusqu'à 90 % de ces particules minuscules, avant qu'elles finissent leur route dans la mer. Même principe chez PlanetCare, une entreprise slovène qui propose à tout un chacun des filtres individuels à fixer sur sa machine à laver, réduisant les rejets domestiques de microplastiques jusqu'à 80 %. Simple et efficace. À plus grande échelle, certains ports ou estuaires équipent leurs sorties avec des systèmes spécifiques ultra-fins, retenant les fragments mesurant jusqu'à 0,1 millimètre. Ces dispositifs utilisent souvent des matériaux biologiques, par exemple des filtres à base d'algues ou de fibres naturelles, histoire de rester écolo jusqu'au bout. En adoptant ce genre de solutions concrètes dès aujourd'hui, tout le monde peut facilement agir contre l'une des pollutions marines les plus sournoises.

Collaborations internationales

Partenariats public-privé

Les collaborations entre public et privé donnent souvent les résultats les plus concrets en matière de nettoyage des océans, parce qu'elles associent l'efficacité de l'entrepreneuriat privé aux moyens et à la portée des institutions publiques. Un bon exemple : le projet Clean Seas lancé par l'ONU, associé à des grandes entreprises comme Dell et Volvo, qui intègrent des plastiques recyclés issus des océans dans leurs chaînes de production. Autre cas concret : l'alliance entre Adidas et l'ONG Parley for the Oceans, qui réutilise des déchets plastiques marins pour fabriquer des chaussures et vêtements de sport. Ça marche tellement bien que 15 millions de paires de chaussures ont déjà été produites à partir de plastique recyclé des océans depuis 2015. La clé de ces actions, c'est que chacun y trouve son intérêt : les entreprises boostent leur image en adoptant une démarche écoresponsable très populaire, tandis que les pouvoirs publics atteignent leurs objectifs écologiques sans supporter seuls l'intégralité des coûts et efforts. Des modèles à copier sans modération.

Programmes intergouvernementaux

On peut citer par exemple le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) qui pilote la campagne "Mers Propres", lancée en 2017. L'idée, c'est d'encourager les gouvernements du monde à signer des engagements concrets comme éliminer les plastiques à usage unique d'ici 2022 ou réduire drastiquement la production de déchets marins. Une cinquantaine de pays ont rejoint le mouvement, comme l'Indonésie qui s'est fixé l'objectif de réduire ses déchets plastiques marins de 70 % d'ici 2025.

Autre exemple concret : le projet MARPOL (Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires). Là, l'objectif est de réglementer sévèrement les rejets polluants des navires en haute mer, des pétroliers aux navires de croisière. Résultat, c'est devenu plus compliqué pour les entreprises de naviguer sans respecter des normes strictes—ce qui est plutôt une bonne chose côté océans. Ce type d'accord implique un suivi des pays pour s'assurer que les consignes sont bien respectées, avec des contrôles dans les ports internationaux et des sanctions concrètes en cas de violation.

Le saviez-vous ?

Une étude récente indique que d’ici 2050, il pourrait y avoir plus de plastique que de poissons en poids dans les océans si aucune mesure efficace n’est prise.

Saviez-vous que le Pacifique abrite un immense vortex de déchets appelé 'continent plastique', avec une surface estimée à près de trois fois celle de la France ?

On estime qu’environ 70% des déchets plastiques en mer finissent par couler au fond, rendant leur récupération particulièrement complexe.

Chaque année, environ 8 à 12 millions de tonnes de plastique terminent dans nos océans, soit l'équivalent d'un camion poubelle déversé chaque minute.

Les défis à relever

Problématique de l'ampleur du nettoyage

Étendue géographique à couvrir

Les océans couvrent plus de 70 % de la surface de notre planète, une superficie énorme d'environ 360 millions de km². Rien que le Pacifique, c'est grosso modo la moitié de cette surface à lui seul, avec des zones hyper isolées comme le Point Nemo—le point le plus éloigné de toute terre émergée, où les déchets plastiques s'accumulent pourtant à vitesse grand V. Autre exemple concret : la Grande zone d'ordures du Pacifique, une espèce de soupe plastique géante entre Hawaï et la Californie, mesure actuellement autour de 1,6 million de km², l'équivalent de presque trois fois la taille de la France. Même souci dans les îles reculées comme Henderson Island dans le Pacifique Sud, officiellement inhabitée, mais où l'on trouve quand même environ 38 millions de morceaux de plastique échoués provenant du monde entier. Difficile donc d'imaginer déployer des actions de nettoyage efficaces sur des territoires aussi immenses et éloignés, sans une logistique bien coordonnée à échelle mondiale. Pour être concrets, ça suppose clairement de coupler les efforts de nettoyage locaux avec le repérage satellite et l'utilisation de données GPS pour cibler précisément les zones d'accumulation critiques et ne pas s'éparpiller aux quatre coins de la planète pour rien.

Volume et profondeur des déchets marins

Tu imagines sûrement que les déchets dans les océans flottent gentiment à la surface, mais ce n'est franchement pas toute l'histoire. En réalité, près de 70 % des déchets marins coulent au fond des océans, certains atteignant même des profondeurs hallucinantes, genre 4 000 mètres ou plus, comme observé dans la célèbre fosse des Mariannes. Les scientifiques y ont retrouvé des canettes en aluminium, des bouteilles en plastique, et même des sacs plastiques totalement intacts dans un lieu aussi paumé que la fosse océanique la plus profonde du monde.

Et concrètement ça change quoi ? Eh bien, plus les déchets tombent profond, plus leur récupération devient coûteuse et techniquement compliquée. À titre illustratif, des plongeurs équippés peuvent ramasser des déchets jusqu'à une centaine de mètres de profondeur maximum. Au-delà, ce sont des robots sous-marins ultra sophistiqués qui s'en chargent, et ça coûte une petite fortune. Par exemple, des projets comme celui mené par l'institut allemand GEOMAR mobilisent des submersibles téléguidés capables de récupérer des filets de pêche perdus à plus de 800 mètres sous la surface.

Autant te dire qu'avec le volume astronomique estimé — on parle de près de 14 millions de tonnes de plastique qui entrent chaque année dans les océans — et les déchets éparpillés sur d'immenses étendues et profondeurs, la récupération devient un vrai casse-tête opérationnel, économique et technique. La clé : agir en prévention avant que tout ça coule trop bas, car au fond des abysses, tu peux me croire, ce n'est pas évident.

Impacts socio-économiques

Coût économique des opérations de nettoyage

Les opérations de dépollution marine, ça coûte une fortune : rien que le projet The Ocean Cleanup, par exemple, mobilise des millions d'euros chaque année. Pour donner une idée, leur barrière flottante première version leur a coûté environ 20 millions de dollars rien que pour la conception et les premières phases d'installation.

Côté bateaux automatisés, un navire comme SeaVax, qui collecte les déchets plastiques, demande autour de 3 millions d'euros par unité construite, sans compter les frais d'entretien (maintenance, carburant, équipage...). Si tu regardes à grande échelle, selon le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), nettoyer correctement les océans au niveau mondial nécessiterait plus de 13 milliards de dollars chaque année. Et encore, ça c'est juste une estimation basse.

Il faut savoir que pour le financement, ça repose beaucoup sur les partenariats public-privé, les dons associatifs, ou encore des startups tech qui se lancent sur des levées de fonds importantes. Mais à ce jour, pas de mécanisme financier solide et durable mis en place par la communauté internationale. Bref, l'argent reste clairement le nerf de la guerre dans ce combat contre la pollution marine.

Foire aux questions (FAQ)

Cela dépend beaucoup du type de plastique. Une bouteille plastique peut ainsi rester dans les océans pendant environ 450 ans avant de se décomposer complètement, tandis que les lignes de pêche en nylon peuvent subsister jusqu'à 600 ans.

Même si les études se poursuivent, on sait désormais que les microplastiques, ingérés indirectement via les fruits de mer notamment, peuvent contenir des substances chimiques potentiellement nocives pour l'organisme humain.

Oui absolument ! Vous pouvez participer à des événements locaux de nettoyage des plages, soutenir financièrement des initiatives de dépollution, et bien sûr réduire votre propre utilisation de plastique à usage unique.

Environ 80 % des déchets marins proviennent des plastiques tels que bouteilles, sacs à usage unique et mégots de cigarettes. Les équipements de pêche abandonnés, ou 'filets fantômes', constituent également une grande menace.

L'initiative The Ocean Cleanup utilise de grandes barrières flottantes en forme de U pour capturer les déchets plastiques accumulés en surface des océans, tandis que des drones sous-marins peuvent être utilisés pour localiser et collecter des déchets au fond de l'eau.

Les systèmes innovants, comme les filtres avancés installés sur les bateaux de nettoyage ou les stations de traitement des eaux, permettent aujourd'hui de retenir de très petites particules, dont les microplastiques.

Les réglementations internationales, telles que celles mises en œuvre par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) ou des accords comme MARPOL, influencent positivement la réduction des déchets marins mais nécessitent un suivi rigoureux et une coopération mondiale renforcée pour être totalement efficaces.

Bien que ces coûts soient variables selon les régions et les technologies utilisées, une étude du PNUE estime entre 6 et 19 milliards de dollars le coût annuel mondial de gestion des déchets plastiques en mer.

Consommation Responsable

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