Les bienfaits écologiques de la biodégradation des déchets organiques

18 minutes de lecture
Les bienfaits écologiques de la biodégradation des déchets organiques

Introduction

La biodégradation, ce processus qu'on connaît tous sans vraiment y penser, c'est quand la nature reprend ses droits et transforme les déchets organiques en matière utile. Tu vois tes épluchures de légumes, les feuilles mortes ou encore les restes d'assiette que tu jettes parfois à regret ? Tout ça peut redevenir une ressource super intéressante pour l'environnement.

L'idée derrière la biodégradation est simple : confier nos déchets naturels à plein de petits ouvriers invisibles, comme les bactéries, les champignons et les vers de terre, qui feront le boulot de décomposition à notre place. Résultat, au lieu que ces matières stagnent et libèrent des gaz à effet de serre nocifs en décharge, elles sont transformées efficacement en trucs carrément cools comme le compost ou même en énergie utilisable.

Niveau bénéfices écologiques, ça fait toute la différence : une réduction nette des gaz polluants, une meilleure qualité des sols et des eaux, une biodiversité renforcée et des sols nourris naturellement sans engrais chimiques. Et comme bonus, ça arrange carrément nos problèmes d'accumulation de déchets.

En clair, comprendre et favoriser la biodégradation, c’est pas seulement sympa pour la planète, c’est aussi malin pour nous tous. Aujourd'hui, la logique, elle est là : moins gaspiller, mieux transformer, et profiter pleinement de ce que la nature est capable d'accomplir toute seule.

30%

En moyenne, 30% du contenu des poubelles ménagères sont des déchets organiques biodégradables.

1,3 milliard de tonnes

Il est estimé que 1,3 milliard de tonnes de nourriture sont gaspillées chaque année dans le monde, pouvant être recyclées par biodégradation.

0,4 à 0,8 milliard de tonnes CO2

La biodégradation des déchets organiques permet de réduire les émissions de 0,4 à 0,8 milliard de tonnes de CO2 par an.

40% à 60%

La biodégradation des déchets organiques peut permettre de réduire de 40% à 60% du volume des déchets enfouis.

La biodégradation : Comprendre le processus naturel

Définition et mécanismes généraux

La biodégradation, c'est tout simplement la transformation naturelle de matières organiques en composés plus simples par des organismes vivants. Concrètement, des micro-organismes comme les bactéries et les champignons vont s'attaquer à tout un tas de substances complexes (sucres, protéines, lipides...) pour les découper en molécules beaucoup plus petites comme l'eau, le CO₂ ou encore les minéraux. Ce processus dépend beaucoup de l'environnement : température, humidité, oxygène disponible, pH... par exemple, une bonne aération (conditions aérobies) accélère nettement le travail de ces micro-organismes, qui du coup dégradent plus vite les déchets. À l'inverse, lorsqu'il manque d'oxygène (conditions anaérobies, comme dans le fond d'une décharge), la dégradation est plus lente et produit principalement du méthane, un puissant gaz à effet de serre. Un truc sympa à savoir, c'est que certains déchets dits "biodégradables" prennent quand même du temps : une peau de banane disparaît en général en quelques semaines, tandis qu'une pelure d'orange peut rester plusieurs mois, car les huiles essentielles présentes dedans ralentissent la dégradation. Chaque organisme intervient à des étapes précises : certains vont seulement fragmenter les matières organiques, d'autres les transformer en petits composés chimiques utilisables par les plantes. Bref, c'est tout un écosystème qui travaille de concert, efficacement et discrètement, assurant ainsi un recyclage naturel permanent.

Les acteurs biologiques impliqués : bactéries, champignons et vers

Le rôle des bactéries aérobies et anaérobies

Les bactéries aérobies aiment l'oxygène ; elles décomposent vite et bien la matière organique quand l'air circule librement. Elles transforment les déchets en CO₂, eau et biomasse, générant en prime de la chaleur durant le processus — pratique en compostage domestique pour accélérer la décomposition (par exemple les bactéries du genre Bacillus, championnes du compost rapide).

À l'inverse, les bactéries anaérobies bossent dans des milieux privés d'oxygène. Au lieu du CO₂, elles produisent souvent du méthane (CH₄), comme lorsqu'on enfouit des déchets alimentaires dans les décharges. Par exemple les bactéries du genre Methanobacterium, véritables usines à méthane, importantes pour la méthanisation industrielle, mais problématiques en décharge où elles renforcent l'effet de serre si le méthane n'est pas capté pour être valorisé.

Concrètement, pour les composts maison : aérer fréquemment permet de favoriser les aérobies (plus efficaces, rapides et sans mauvaises odeurs) et d'éviter le phénomène anaérobie qui donne une décomposition lente, gluante et malodorante à coup sûr.

Les champignons et leur action décomposante

Les champignons sont les pros de la décomposition rapide des matériaux les plus coriaces, notamment grâce à leurs enzymes très puissantes capables d'attaquer la lignine et la cellulose présentes dans les végétaux (y compris du bois dur). Prenons les champignons du genre Pleurotus (les fameux pleurotes) : ils peuvent sérieusement accélérer le compostage des déchets agricoles comme les pailles ou les fanes, facilitant leur transformation rapide en humus riche en nutriments. Ce processus porte même un nom sympa : la mycoremédiation. Concrètement, tu peux ajouter du mycélium de pleurotes à ton tas de compost à la maison pour accélérer la dégradation. Autre exemple : les champignons comme Trametes versicolor (appelé aussi "polypore versicolore") sont utilisés pour décomposer des déchets industriels organiques difficiles à traiter et aider à neutraliser certaines substances chimiques nocives présentes dans les sols contaminés. Bref, ces champignons agissent comme des petits nettoyeurs naturels hyper efficaces, qu'on peut facilement inclure au jardin ou dans des projets environnementaux concrets.

L'importance des vers de terre dans la fragmentation des déchets

Les vers de terre ne sont pas seulement de simples habitants du sol, ce sont de véritables experts du recyclage biologique. Pour te donner une idée précise : un seul lombric peut avaler et digérer chaque jour jusqu'à son propre poids en déchets organiques, transformant directement ces matières en substances facilement assimilables par les plantes. Ces petites usines écologiques broient, fragmentent, et surtout enrichissent le sol avec leurs déjections, appelées turricules. Ces fameux turricules possèdent jusqu’à 7 fois plus de nutriments disponibles pour les végétaux que le sol environnant. Concrètement, introduire des vers rouges californiens (par exemple Eisenia fetida) dans un composteur domestique peut doubler ta vitesse de compostage tout en améliorant nettement la qualité finale du compost obtenu. Et un bon à savoir pour jardiner malin : favoriser la présence naturelle des vers dans ton potager, par exemple en laissant une fine couche de paillis végétal en surface, améliore visiblement ta production sans recourir au moindre engrais chimique.

Tableau des bienfaits écologiques de la biodégradation des déchets organiques
Bienfait écologique Description Impact positif
Réduction des émissions de gaz à effet de serre La biodégradation des déchets organiques en conditions aérobies libère moins de méthane que leur décomposition en décharge. Diminution du réchauffement climatique
Création d'engrais naturel Le compost issu de la biodégradation enrichit les sols en nutriments et améliore leur structure. Renforcement de la fertilité des sols et réduction de l'utilisation d'engrais chimiques
Conservation de la biodiversité La biodégradation des déchets organiques soutient la vie microbienne et favorise la diversité des organismes du sol. Maintien des écosystèmes et des services écosystémiques
Économie d'énergie Le recyclage des matières organiques nécessite moins d'énergie que la gestion des déchets en décharge ou leur incinération. Réduction de la consommation d'énergies fossiles et des coûts associés

Types de déchets organiques concernés

Déchets alimentaires et de cuisine

Les déchets issus de nos cuisines, c'est beaucoup plus que le reste de ton repas du midi ou la pelure de ta pomme. En France, on balance environ 30 kg de nourriture par personne chaque année, ça grimpe facilement à plus de 7 millions de tonnes à l'échelle du pays ! Mais la bonne nouvelle, c'est que tout ça peut retrouver une seconde vie grâce aux processus naturels. Compostés correctement, ces restes peuvent produire du compost riche en éléments nutritifs, idéal pour revitaliser nos jardins sans utiliser d'engrais chimiques polluants. Un détail sympa peu connu : le marc de café contient de l'azote, du potassium et du phosphore, trois nutriments clés parfaits pour enrichir le sol. Quand on pense aussi à tous les déchets de cuisson biodégradables, comme les coquilles d'œufs broyées super utiles pour apporter du calcium à la terre, on réalise vite le potentiel de valorisation qui dort dans nos poubelles. Ces petits gestes simples, multipliés par des millions de foyers, feraient sacrément du bien à la planète, en diminuant nettement le volume total des déchets ménagers à traiter, et en limitant grandement la pollution engendrée par leur incinération ou leur stockage. Pas mal, non ?

Déchets verts et résidus de jardinage

Tontes de gazon, branches taillées ou feuilles mortes accumulées en automne, ces matières représentent jusqu'à 30% des déchets générés par une maison française moyenne. Mauvaise idée de les brûler au fond du jardin : ça libère des particules fines, du monoxyde de carbone et des hydrocarbures, mauvais pour les poumons et l'environnement. Au lieu de ça, les recycler biologiquement permet de fabriquer un compost équilibré, riche notamment en azote et en potassium, deux éléments très prisés en jardinerie pour améliorer la santé des plantes. Et puis, côté biodiversité, garder ces branches et feuillages en tas judicieusement placés attire naturellement hérissons, amphibiens et insectes auxiliaires, ces précieux alliés anti-nuisibles. Même les brindilles, broyées finement, deviennent rapidement une couverture protectrice — le paillage — qui aide à retenir l'humidité du sol et freine l'apparition de mauvaises herbes. Pas besoin d'être expert : une simple gestion intelligente des déchets verts contribue positivement et concrètement à l'écosystème du jardin.

Déjections animales et sous-produits de l'agriculture

Les déjections animales comme celles des bovins, cochons ou volailles, sont bourrées de nutriments utiles aux sols, notamment de l'azote, du phosphore et du potassium. Ce qui est cool, c'est qu'en biodégradant ces excréments, on obtient des engrais organiques capables de booster directement la fertilité agricole sans avoir recours aux produits chimiques. Exemple concret : le fumier de bovin bien composté contient environ 15 kg d'azote par tonne, ce qui en fait un vrai concentré de vitalité pour les sols agricoles.

Côté sous-produits agricoles, tout ce qui est paille, feuilles mortes, résidus de culture (comme les tiges de maïs et les fanes de légumes) se décompose très bien et produit un humus fertile. Par exemple, les résidus de culture de maïs représentent en France chaque année près de 7 millions de tonnes de matière sèche potentiellement utilisable pour améliorer les sols après compostage ou méthanisation. On récupère donc une énorme quantité de matière première naturelle habituellement mise de côté, ce qui permet d'alléger la dépendance vis-à-vis des engrais industriels et de diminuer la pollution chimique liée à leur fabrication.

Autre précision intéressante : intégrer ces matières organiques au sol améliore significativement sa structure, limite le phénomène d'érosion et retient mieux l'eau en cas de sécheresse. Une manière simple et efficace d'agir pour un environnement agricole plus résilient grâce à des ressources déjà disponibles.

Résidus industriels organiques biodégradables

Quand on pense déchets industriels, on imagine souvent des produits chimiques toxiques ou du plastique polluant. Sauf qu'en réalité, une bonne partie des résidus industriels est totalement biodégradable, et c'est une excellente nouvelle côté écologie.

Prenons par exemple les industries agroalimentaires : pulpe de fruits pressés, marc de café, déchets issus des brasseries ou encore des laiteries (comme le lactosérum). Tous ces résidus organiques qui semblent inutiles offrent en fait une mine d'opportunités. Chaque année, rien que pour les brasseries françaises, ce sont plusieurs centaines de milliers de tonnes de drêche (résidus de brassage du malt) qui attendent d'être valorisées biologiquement au lieu de finir incinérées ou jetées.

L'industrie du papier génère aussi des quantités impressionnantes de boues organiques issues de l'extraction de cellulose. Ces boues, souvent encombrantes, peuvent devenir une source prometteuse de compost de qualité ou d'énergie verte par méthanisation.

Même du côté du textile, la biodégradation gagne du terrain : coton naturel, chanvre ou fibres naturelles peuvent se composter, pour peu que le traitement chimique soit limité.

La clé du succès, c'est que l'intégration de programmes de gestion biologique de ces résidus peut générer des économies financières significatives, tout en réduisant la pression environnementale. C'est concrètement du gagnant-gagnant !

Pollution
Pollution

1,7 à 1,8 milliard de tonnes CO2

La décomposition anaérobie des déchets organiques à l'échelle mondiale pourrait produire entre 1,7 et 1,8 milliard de tonnes de CO2 équivalent par an.

Dates clés

  • 1881

    1881

    Charles Darwin publie son ouvrage 'La Formation de la Terre Végétale par l’action des vers de terre', soulignant pour la première fois l'importance écologique des vers dans le recyclage des nutriments et la fertilité du sol.

  • 1926

    1926

    Début officiel des premières expérimentations scientifiques poussées concernant le compostage contrôlé en Inde sous la conduite du botaniste britannique Sir Albert Howard, considéré comme le père moderne du compostage.

  • 1972

    1972

    Conférence des Nations Unies sur l'environnement à Stockholm, première grande conférence mondiale reconnaissant notamment l'importance de traiter correctement les déchets pour limiter les pollutions environnementales.

  • 1997

    1997

    Protocole de Kyoto, engageant les pays signataires à réduire les émissions de gaz à effet de serre, encourageant indirectement la biodégradation maîtrisée des déchets organiques pour réduire notamment les émissions de méthane.

  • 2002

    2002

    Sommet mondial du développement durable à Johannesburg (Rio+10), mettant en avant l'importance vitale d'une gestion durable des ressources naturelles, dont la biodégradation contrôlée des déchets organiques.

  • 2015

    2015

    Accord de Paris sur le climat signé lors de la COP21, renforçant les engagements envers la réduction des gaz à effet de serre et soulignant la nécessité d'une gestion améliorée des déchets organiques via des approches telles que la méthanisation.

  • 2016

    2016

    Entrée en vigueur en France de la loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte, qui promeut vivement le compostage individuel et collectif, ainsi que le développement massif de projets de méthanisation des déchets organiques.

Les principaux bénéfices environnementaux de la biodégradation

Réduction significative des émissions de gaz à effet de serre

Diminution du méthane en décharge

Quand tu jettes tes déchets organiques à la poubelle, ils finissent généralement en décharge où ils fermentent sans oxygène, ce qui libère énormément de méthane, un gaz à effet de serre 28 fois plus puissant que le CO₂ sur une durée de 100 ans. L'intérêt de la biodégradation contrôlée comme le compostage ou la méthanisation, c’est justement d'éviter cette production anarchique. Par exemple, en compostant simplement tes épluchures et restes alimentaires à la maison, tu empêches directement leur décomposition en condition anaérobie, cette ambiance privée d’oxygène typique des décharges, responsable de ces énormes quantités de méthane.

Des expériences concrètes, comme le plan zéro déchet mené à San Francisco, montrent qu’en séparant et compostant efficacement les déchets organiques, on a diminué de près de la moitié le méthane produit par les décharges en moins de 10 ans. C’est simple, accessible à chacun, et les bénéfices écologiques sont directs et immédiats.

Impact sur la réduction de CO₂ atmosphérique

Lorsque les déchets organiques se décomposent naturellement, le carbone retenu dans leur matière retourne progressivement dans le sol sous forme de matière organique stable appelée humus. Cet humus stocke efficacement le CO₂ retiré auparavant de l'atmosphère par les plantes pendant leur croissance.

Un exemple concret concerne l'épandage de compost dans les champs : une application régulière peut augmenter le stockage de carbone dans les sols de 200 à 500 kg par hectare chaque année. Cela équivaut environ aux émissions annuelles d'une voiture parcourant entre 1 500 à 3 500 kilomètres.

La recarbonation des sols via la biodégradation aide aussi à améliorer leur structure : l'humus nourrit les organismes vivants nécessaires à la fertilité, permettant ainsi de réduire les apports d’engrais chimiques qui eux génèrent beaucoup de CO₂ lors de leur fabrication. Cultiver des sols enrichis en matière organique plutôt que d’utiliser des produits synthétiques contribue concrètement à ralentir l'augmentation du taux de CO₂ atmosphérique.

Préservation de la qualité des sols et des eaux

Contrôle biochimique des contaminants dans les sols

Certains microorganismes présents naturellement dans les sols ont la capacité ultra utile de décomposer les contaminants toxiques, comme les métaux lourds (plomb, mercure, cadmium) ou les hydrocarbures issus de pollutions industrielles. Ça marche comment ? En gros, ils absorbent ces contaminants ou les transforment chimiquement en molécules moins dangereuses grâce à leurs enzymes spécifiques. Par exemple, certaines bactéries utilisent directement les hydrocarbures comme nourriture, les cassant en molécules plus simples et inoffensives.

Pour booster ce processus naturel et actionner concrètement un nettoyage biologique efficace, on peut pratiquer la bioaugmentation, c'est-à-dire introduire exprès dans le sol les souches de bactéries ciblées, notamment les genres Pseudomonas, Bacillus ou encore certains champignons comme Trichoderma. On peut aussi appliquer la biostimulation (ajout raisonné d'apports nutritifs) pour dynamiser l'action des bactéries déjà en place et accélérer le nettoyage.

Un exemple concret ? L'utilisation de champignons comme Pleurotus ostreatus (oui oui, le champignon huître qu'on mange !) pour nettoyer des sols contaminés par des hydrocarbures pétroliers. Ce champignon absorbe et décompose efficacement ces polluants tout en favorisant un retour à un sol équilibré et sain. Un autre exemple : les bactéries anaérobies qui transforment naturellement le chrome dangereux (Chrome VI) en Chrome III, beaucoup moins toxique. Résultat : sols assainis et biodiversité retrouvée sans utiliser un seul produit chimique agressif.

Diminution de la pollution des cours d'eau et nappes phréatiques

La biodégradation des déchets organiques permet d'éviter que des substances polluantes comme les nitrates ou le phosphore s'accumulent et dégoulinent tranquillement jusque dans les nappes phréatiques ou les cours d'eau. En gros, quand tu compostes ou méthanises tes déchets, t'empêches ces nutriments excédentaires d'aller nourrir les algues qui prolifèrent dans les plans d'eau (c'est ce qu'on appelle l'eutrophisation, l'invasion d'algues qui étouffe poissons, plantes aquatiques, tout le monde quoi).

Par exemple, la ville de Besançon, en France, a opté depuis quelques années pour le compostage communautaire à grande échelle, récupérant ainsi une tonne de biodéchets chaque semaine. Résultat : une réduction claire des polluants diffusés dans le Doubs tout proche. Concrètement, si tu adoptes une approche rigoureuse dans la gestion de tes déchets organiques, comme installer chez toi un compost domestique ou participer à des collectes organisées, t'as une action directe et facile pour réduire cette pollution qui contamine l'eau que tu bois ou dans laquelle tu pêches le dimanche.

Amélioration de la biodiversité locale

Création de niches écologiques propices aux organismes vivants

La biodégradation des déchets organiques est un véritable créateur de milieux de vie diversifiés pour énormément d'organismes. Par exemple, dans un tas de compost bien géré, tu vas retrouver des acariens, des cloportes, des mille-pattes, ou encore des collemboles. Ces petits arthropodes profitent de la décomposition pour trouver nourriture, humidité et abri, formant ainsi toute une chaîne alimentaire hyper efficace. Les oiseaux et amphibiens viennent ensuite se nourrir de ces espèces, attirant toujours plus de variété et renforçant la biodiversité locale.

Un exemple concret, c'est quand tu disposes quelques bûches en décomposition ou du bois mort dans un coin de ton jardin : super simple, mais ça va attirer des espèces comme la lucane cerf-volant ou différentes sortes de champignons décomposeurs spécialisés. Ce genre d'habitat très localisé, mais essentiel, soutient des espèces fragiles qui ont tendance à disparaître des jardins trop bien entretenus.

Autre astuce actionnable : laisser volontairement quelques fruits tombés au sol dans les jardins ou vergers est bénéfique pour attirer et nourrir certaines espèces d'insectes et même quelques mammifères ou oiseaux. Ces petits espaces biodégradables favorisent un maintien naturel de la faune locale.

Bref, quand tu joues la carte de la décomposition contrôlée dans ton environnement, tu transformes ton espace en refuge diversifié pour toute une petite faune précieuse, qui contribue au cycle écologique à un niveau hyper local et concret.

Le saviez-vous ?

La méthanisation (digestion anaérobie), en plus de produire de l'engrais naturel, peut fournir du biogaz qui permet d'alimenter en énergie l'équivalent de plusieurs centaines de foyers à partir des déchets agricoles et urbains.

Environ un tiers des déchets produits par un ménage moyen français est constitué de matières organiques compostables, comme les restes alimentaires ou les déchets verts.

Un seul ver de terre peut transformer près de son propre poids en déchets organiques chaque jour, contribuant ainsi à enrichir naturellement le sol en éléments nutritifs.

Certains champignons sont capables de biodégrader des produits très résistants comme le plastique et même contribuer à la décontamination des sols pollués par des hydrocarbures.

Valorisation des déchets organiques : production d'engrais naturels

Compostage traditionnel et domestique

Le compostage maison marche grâce aux micro-organismes aérobie qui bossent dur pour décomposer les déchets organiques. Entre l’oxygène, l’humidité, l’équilibre carbone-azote (idéalement autour de 30 parties de carbone pour 1 partie d'azote, autrement dit 30:1), pas mal de critères entrent en jeu pour avoir un compost au top. Les matières brunes, comme les feuilles mortes ou copeaux de bois, apportent surtout du carbone. Les matières vertes (restes alimentaires, tontes fraîches de gazon ou marc de café) donnent quant à elles de l’azote. Un bon mélange de ces deux types (en général, moitié-moitié en volume) permet d’obtenir un compost sain et sans odeur. Et surprise : une poignée de terre ajoutée au départ peut accélérer tout le processus en boostant la présence d'organismes décomposeurs. Niveau température, un tas de compost idéal monte facilement à 50-60°C (voire plus !) en quelques jours grâce à l'activité biologique. Ça élimine au passage une bonne partie des agents pathogènes et graines indésirables. Mais attention, au-delà de 70°C environ, ça peut freiner la décomposition car pas mal de microbes utiles souffrent du coup de chaud. Idéalement tu remues tout régulièrement (une à deux fois par semaine au début, puis moins souvent) pour oxygéner l'ensemble et maintenir une activité microbienne intéressante. En 3 mois environ de compostage actif, tu peux déjà obtenir un amendement utilisable au jardin, mais pour un compost bien mature et riche en stabilité nutritive, faut généralement compter entre 6 à 12 mois. Au final, non seulement ça te réduit jusqu'à 30% le poids de tes sacs poubelle hebdomadaires, mais en plus, chaque kilo de déchets compostés évite l'émission d'environ 0,2 kg de CO₂ en décharges ou par incinération.

Méthanisation à visée agricole et industrielle

La méthanisation utilise principalement des bactéries anaérobies pour digérer les déchets organiques et produire du biogaz. Concrètement, on met dans des grandes cuves étanches des résidus agricoles tels que lisier, fumier ou restes de culture, mais aussi des biodéchets industriels ou urbains. Les micro-organismes digèrent tout ça sans oxygène, en générant principalement du méthane (CH₄) et du dioxyde de carbone (CO₂). Le résultat, c'est un biogaz composé approximativement à 60% de méthane, directement exploitable pour produire de l'électricité, chauffer ou même alimenter des véhicules après raffinage.

Pourquoi c'est vraiment intéressant ? Parce que ça transforme des déchets problématiques en énergie renouvelable, tout en restituant derrière un « digestat » bourré de nutriments. Ce digestat peut être utilisé dans les champs comme fertilisant naturel riche en azote, en phosphore et en potassium, permettant de diminuer les intrants chimiques.

La méthanisation contribue aussi directement à limiter les émissions de gaz à effet de serre : d'une part parce qu'elle évite que les déchets se décomposent librement en libérant du méthane dans l'atmosphère, et d'autre part parce qu'elle réduit l'usage des énergies fossiles.

En France, la filière est en pleine croissance : environ 1 300 unités de méthanisation sont actuellement en fonctionnement, avec une majorité dans le secteur agricole, où des exploitations choisissent cette filière pour s'autonomiser énergétiquement. Certaines industries alimentaires développent aussi leurs propres installations afin de valoriser directement leurs déchets sur site, simplifiant ainsi la gestion logistique.

Foire aux questions (FAQ)

En moyenne, pour obtenir un compost utilisable à domicile, il faut compter environ 4 à 6 mois, selon les méthodes employées, les conditions climatiques, la fréquence d'aération du compost et le type de déchets organiques utilisés.

Il est préférable d'éviter les viandes, les poissons et produits laitiers dans un compost domestique traditionnel, car ils attirent des parasites et créent des mauvaises odeurs. Il est également conseillé d'éviter les plantes malades ou les mauvaises herbes en graines pour éviter leur propagation éventuelle.

Lorsque les déchets organiques se décomposent sans oxygène dans les décharges traditionnelles, ils libèrent de grandes quantités de méthane, un gaz à effet de serre très puissant. En séparant ces déchets pour une décomposition contrôlée ou valorisée, on limite fortement ces émissions nocives.

Le compostage est un processus aérobie, utilisant l'oxygène, pour transformer les déchets organiques en terreau riche en nutriments. La méthanisation, quant à elle, est anaérobie (sans oxygène) et permet de produire du biogaz, principalement du méthane, pouvant être utilisé comme source d'énergie renouvelable ainsi qu’un digestat utilisable comme fertilisant agricole.

Non, les vers ne sont pas obligatoires, mais ils facilitent grandement le processus de décomposition dans un lombricomposteur. Le lombricompostage, grâce aux vers, permet une accélération du processus et produit un compost particulièrement riche en nutriments.

Pour éviter les odeurs désagréables, il faut respecter un bon équilibre entre matières humides (épluchures de fruits/légumes) et matières sèches (feuilles mortes, sciure, carton). Il faut également veiller à remuer régulièrement le compost pour y apporter suffisamment d'oxygène et empêcher l'accumulation d'humidité.

Tout compost correctement équilibré et entretenu ne devrait pas attirer de nuisibles. Si des nuisibles comme des souris ou insectes apparaissent, c'est généralement signe d'un déséquilibre (trop de matières humides ou données inappropriées). Respectez un bon rapport matières sèches/humides afin d'éviter cela.

Pollution : Gestion des Déchets

Personne n'a encore répondu à ce quizz, soyez le premier ! :-)

Quizz

Question 1/5