Le rôle crucial des micro-organismes dans la dégradation des plastiques en milieu marin

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Le rôle crucial des micro-organismes dans la dégradation des plastiques en milieu marin

Introduction

Le plastique, c’est le grand méchant de nos océans. On en croise partout : des bouteilles aux sacs, en passant par des microplastiques invisibles à l’œil nu. Ces déchets mettent des centaines d’années à se décomposer. Mais voilà, derrière l’horreur du plastique, il y a une petite armée de héros souvent ignorés : les micro-organismes.

Ces petits agents de la nature ont un rôle important. Ils s'attaquent directement aux plastiques, offrant un espoir contre cette pollution omniprésente. Certains d'entre eux, des bactéries et des champignons, sont de vrais spécialistes de la dégradation. Leur travail est essentiel pour diminuer la quantité de déchets qui s'accumulent dans les océans et affectent notre écosystème.

Les mécanismes utilisés par ces micro-organismes pour décomposer le plastique, c’est tout un art. Ils ne se contentent pas de le manger, ils ont développé des stratégies pour l'avaler et le décomposer en éléments beaucoup plus simples. Grâce à cette biodegradation, ils font de véritables miracles pour notre planète.

Mais cette dégradation, ça ne se fait pas n'importe comment. Les conditions environnementales, le type de plastique et même la présence d'autres contaminants jouent un rôle. Les micro-organismes sont capricieux, et leur activité dépend souvent de leur environnement immédiat.

Dans cette bataille contre le plastique, on commence à comprendre l'impact écologique de leur travail. Si ces micro-organismes parviennent à réduire les microplastiques, cela pourrait sauver nos écosystèmes marins. C’est un défi colossal, mais chaque petit geste compte. Et tout cela ouvre également la voie à des applications innovantes dans la gestion des déchets plastiques, comme la bioremédiation ou les bioplastiques. Un avenir sans plastique, c’est peut-être possible, grâce aux petits êtres qui grouillent autour de nous.

8 millions tonnes

Le poids des déchets plastiques déversés chaque année dans les océans, aggravant la pollution marine

20% des espèces marines

Estimation du pourcentage d'espèces marines affectées par l'ingestion de débris plastiques, mettant en péril ces écosystèmes

450 années

Durée de décomposition d'une bouteille en plastique dans l'océan, démontrant la persistance des déchets plastiques

500 années

Temps nécessaire pour qu'une seule bouteille plastique se décompose complètement, contribuant à la menace sur les écosystèmes marins

Les types de micro-organismes impliqués dans la dégradation des plastiques

Bactéries

Les bactéries jouent un rôle incontournable dans la dégradation des plastiques en milieu marin. Certaines espèces, comme Ideonella sakaiensis, ont démontré leur capacité à digérer le PET. Ce plastique, utilisé dans les bouteilles et les emballages, dure des centaines d'années dans l'environnement. Pourtant, ces petites créatures peuvent l'utiliser comme source de carbone, transformant ainsi un déchet en énergie. Cette découverte a éveillé beaucoup d'espoir dans le domaine du recyclage.

Un autre exemple fascinant est Pseudomonas, qui a été trouvé capable de dégrader divers types de plastiques, y compris les polyéthylènes. Ces bactéries possèdent une enzyme spéciale qui leur permet de briser les liaisons chimiques des plastiques. Ce processus peut être très rapide, réduisant le temps de décomposition à quelques mois, là où cela prendrait normalement des siècles.

Les conditions environnementales influencent également l’activité des bactéries. La température, le pH et la salinité jouent un rôle essentiel. Par exemple, dans des eaux plus chaudes, certaines souches augmentent leur activité, ce qui booste la dégradation. Toutefois, tous les plastiques ne réagissent pas de la même manière. Certains sont plus résistants et requièrent des bactéries spécifiques pour les décomposer, tandis que d'autres peuvent être plus facilement attaqués.

Enfin, le travail collectif des bactéries dans les biofilms est précieux. En se rassemblant, elles forment des communautés qui partagent des ressources et collaborent pour dégrader le plastique plus efficacement. Ce phénomène souligne l'importance de l'écosystème microbien pour lutter contre la pollution plastique. Ces mini-héros, souvent négligés, sont essentiels dans la bataille contre les déchets plastiques qui étouffent nos océans.

Champignons

Les champignons jouent un rôle fascinant dans la dégradation des plastiques, souvent oublié dans les discussions. Des études montrent qu'ils peuvent vraiment transformer certains types de plastiques résistants, comme le polyéthylène et le polypropylène. Parmi eux, des genres comme Aspergillus et Penicillium se distinguent. Ces champignons possèdent des enzymes spéciales, appelées enzymes lignocellulosiques. Elles les aident à décomposer les polymères complexes en morceaux plus simples.

Un exemple marquant est la découverte de Fusarium oxysporum, un champignon capable de dégrader le polystyrène. Ce processus peut sembler lent, mais il a été observé qu'il peut aboutir à la minéralisation du matériau, c'est-à-dire à sa conversion en matériaux non toxiques. Ce potentiel pourrait ouvrir la voie à de nouvelles méthodes de lutte contre la pollution plastique.

D'autre part, les champignons symbiotiques, comme certains Mycorhizes, établissent des relations avec les racines des plantes, favorisant indirectement la dégradation des plastiques en améliorant la santé du sol. En boostant la biodiversité microbienne et en stabilisant l'écosystème, ils créent un environnement propice à la dégradation des déchets plastiques.

Les recherches autour des champignons et leur capacité à digérer les plastiques ne cessent de croître. Il est encore tôt pour dire jusqu'où cela pourrait nous mener, mais leur potentiel est indéniable. Si ces petites merveilles biologiques continuent d'être explorées, nous pourrions un jour trouver des solutions innovantes et écologiques pour gérer la crise des plastiques en mer.

Types de micro-organismes Mécanismes de dégradation Impact écologique
Bactéries Biodegradation, excretion de substances chimiques Libération de microplastiques, perturbation des écosystèmes marins
Champignons Biodegradation, excretion de substances chimiques Libération de microplastiques, perturbation des écosystèmes marins
Conditions environnementales Température, pH, salinité Impact sur la vitesse de dégradation

Les mécanismes de dégradation des plastiques par les micro-organismes

Biodegradation

La biodegradation est un processus naturel par lequel les micro-organismes comme les bactéries et les champignons décomposent des matières organiques, y compris des plastiques. Ce phénomène ne se produit pas du jour au lendemain, ça peut prendre des mois, voire des années. Tout dépend du type de plastique et des conditions environnantes.

Les plastiques comme le polyéthylène ou le polypropylène sont parmi les plus résistants, mais certains micro-organismes, comme ceux du genre Pseudoalteromonas, montrent une capacité surprenante à dégrader ces matériaux. Ils peuvent littéralement "manger" certaines molécules plastiques. Une étude menée à l'Institut de recherche sur la biodiversité marine a mis en lumière des souches de bactéries capables de transformer le PET (polyéthylène téréphtalate) en produits non toxiques. Ces recherches ouvrent la voie à des solutions naturelles pour lutter contre la pollution plastique.

Mais ce n'est pas tout. Les conditions environnementales, comme la température et l'humidité, jouent un rôle important. Par exemple, dans des eaux chaudes, la dégradation peut être plus rapide, tandis que des températures plus froides ralentissent le processus. De même, plutôt que de simplement disparaître, les plastiques se fragmentent en microplastiques, qui, bien que moins visibles, restent tout aussi préoccupants pour l'écosystème.

Il existe également des facteurs limitants. La présence d'oxygène favorise souvent la dégradation, mais dans des milieux anoxiques, comme les fonds marins, le processus peut être considérablement limité. Les micro-organismes ont besoin d'une source d'énergie, et parfois, ils ne peuvent pas trouver les nutriments nécessaires dans un environnement saturé de contaminants, ce qui complique leur travail de décomposition.

En gros, la biodegradation des plastiques en milieu marin est à la fois fascinante et complexe. Les avancées dans ce domaine pourraient jouer un rôle clé dans la gestion des déchets plastiques, mais il reste encore beaucoup à apprendre sur les mécanismes et les conditions qui favorisent cette décomposition naturelle.

Excretion de substances chimiques

Les micro-organismes marins, tels que certaines bactéries et champignons, jouent un rôle intéressant dans la dégradation des plastiques, en partie grâce à leur capacité à excréter des substances chimiques spécifiques. Ces composés peuvent faciliter la fragmentation des plastiques en morceaux plus petits, rendant ainsi le matériau plus accessible à la décomposition.

Lorsqu'ils excrètent des enzymes, ces micro-organismes commencent à décomposer les macromolécules du plastique. Par exemple, des bactéries comme Ideonella sakaiensis produisent une enzyme appelée PETase, capable de décomposer le polyéthylène téréphtalate (PET), un plastique couramment utilisé dans les bouteilles. En sécrétant cette enzyme, elles transforment le PET en acides tout simples qui peuvent être ensuite assimilés et utilisés comme source de carbone.

De plus, d'autres substances chimiques excrétées peuvent agir comme des agents de solubilisation. Ces agents modifient les propriétés physiques du plastique, augmentant sa biodisponibilité pour d’autres micro-organismes. En d'autres termes, les plastiques deviennent plus faciles à traiter pour d'autres organismes, amplifiant progressivement la dégradation.

Ces processus ont aussi un intérêt environnemental, car ils contribuent à la réduction des déchets plastiques dans nos océans. Moins de plastiques, c'est aussi moins de microplastiques, ce qui est important pour la santé des écosystèmes marins. Cependant, il reste encore beaucoup à explorer, notamment en ce qui concerne les conditions optimales pour maximiser ces capacités d'excrétion dans un milieu marin.

Innovations et Technologies
Pollution

1000
espèces

Nombre d'espèces marines affectées par l’ingestion de débris plastiques, représentant une menace pour la biodiversité marine

Dates clés

  • 1950

    1950

    Début de la production à grande échelle de plastiques, augmentant ainsi leur présence dans les environnements marins.

  • 1997

    1997

    Découverte des premières bactéries capables de dégrader le plastique PET (polyéthylène téréphtalate), ouvrant la voie à la recherche sur la biodégradation des plastiques par les micro-organismes.

  • 2010

    2010

    Identification des premiers champignons capables de dégrader les plastiques, élargissant les possibilités de comprendre les mécanismes de dégradation des polymères dans les océans.

  • 2013

    2013

    Découverte de bactéries dégradant le plastique de type polyuréthane, renforçant les connaissances sur la diversité des micro-organismes impliqués dans la dégradation des plastiques.

  • 2018

    2018

    Annonce de la découverte de micro-organismes capables de dégrader les plastiques de polystyrène, révélant une avancée significative dans la compréhension des processus de dégradation des plastiques en milieu marin.

Les facteurs influençant l'activité des micro-organismes dans la dégradation des plastiques

Conditions environnementales

La dégradation des plastiques par les micro-organismes dépend fortement des conditions environnementales. La température, par exemple, joue un rôle clé. En général, une chaleur modérée favorise la croissance des bactéries et des champignons. Des études indiquent qu'une température autour de 30°C peut optimiser leur activité.

L'oxygène est un autre facteur, car de nombreux micro-organismes ont besoin d’air pour dégrader les plastiques. De ce fait, les zones marines peu oxygénées ralentissent souvent le processus. Une autre question est le pH de l’eau. Les micro-organismes se développent mieux dans des conditions neutres, mais certains peuvent s'adapter à des environnements acides ou basiques, élargissant ainsi le champ d'action.

La salinité est également importante. Les micro-organismes marins, souvent halophiles, prospèrent dans des eaux salées, mais une salinité extrême peut diminuer leur efficacité. L'effet des nutriments ne doit pas être sous-évalué : des niveaux élevés de nutriments comme l’azote ou le phosphore peuvent stimuler la décomposition en alimentant ces petites créatures.

Les interactions avec d'autres organismes et contaminants jouent un rôle dans la dynamique de dégradation. Parfois, des micro-organismes symbiotiques aident à la dégradation en partageant des ressources. D'autres fois, des polluants peuvent inhiber leur activité en perturbant leur habitat.

Enfin, la luminosité peut influencer l’activité des micro-organismes. Les lumières UV peuvent avoir des effets variés, en aidant parfois à altérer la structure des plastiques, rendant la dégradation par les micro-organismes plus efficace.

Types de plastiques

Il existe plusieurs types de plastiques qui ont chacun des caractéristiques et des résistances différentes. Le polyéthylène, par exemple, est l'un des plastiques les plus courants. On le retrouve dans les sacs, les bouteilles, et même certains jouets. Sa structure chimique simple le rend difficile à dégrader, mais certaines bactéries, comme Ideonella sakaiensis, ont montré des capacités étonnantes à l'attaquer.

Ensuite, il y a le polypropylène, souvent utilisé dans les emballages et les textiles. Bien qu'il soit légèrement plus biodégradable que le polyéthylène, il demeure un vrai défi dans la lutte contre la pollution plastique. Nos amis les micro-organismes ont encore du boulot pour le décomposer efficacement.

Un autre plastique en vogue est le polystyrène. Ce matériau, utilisé dans les gobelets jetables et les emballages, est particulièrement résistant à la dégradation. La lutte contre le polystyrène manque encore d'alliés microbiennes dans les océans.

Le polyéthylène téréphtalate (PET) est présent dans les bouteilles de soda et les contenants alimentaires. Bien qu'il soit largement recyclé, une grande quantité finit tout de même dans l'environnement marin. Des recherches montrent que certaines bactéries et champignons pourraient contribuer à sa dégradation, mais le chemin est encore long.

Pour couronner le tout, on a les bioplastiques. Ceux-là sont fabriqués à partir de matières organiques et sont souvent perçus comme une alternative plus verte. Bien qu'ils se dégradent plus facilement, certains bioplastiques sont encore problématiques dans l'environnement marin si les conditions ne sont pas idéales. Aussi, leur dégradation peut être influencée par leurs compositions additives.

Chacune de ces catégories de plastiques a son histoire et ses enjeux spécifiques, mais elles partagent toutes ce même point commun : elles nécessité des solutions novatrices pour vraiment contribuer à la santé de nos océans.

Présence d'autres contaminants

La présence d'autres contaminants dans les milieux marins joue un rôle essentiel dans l'efficacité des micro-organismes à dégrader les plastiques. Ces contaminants, qu'il s'agisse de métaux lourds, de produits chimiques ou de nutriments en excès, peuvent soit faciliter, soit inhiber cette dégradation.

Les substances toxiques peuvent perturber l'activité enzymatique des micro-organismes. Par exemple, des métaux lourds comme le plomb et le mercure affectent leur croissance et leur capacité à dégrader les plastiques. Ces éléments s'accumulent dans les organismes marins, rendant leur dégradation encore plus compliquée.

D'un autre côté, certains nutriments tels que l’azote et le phosphore peuvent stimuler la prolifération de micro-organismes. Une forte concentration de ces nutriments peut créer un environnement propice à la dégradation des plastiques, en favorisant la croissance des bactéries et des champignons capables de traiter ces matériaux.

Cependant, la complexité des interactions dans ces écosystèmes marins ne doit pas être sous-estimée. Par exemple, lorsque le plastique est contaminé par des pesticides ou des résidus pharmaceutiques, cela peut nuire à la dégradation par des micro-organismes spécifiques. Ces contaminants ajoutent une couche supplémentaire à la problématique sans solution simple.

Il est donc important de prendre en compte tous ces éléments pour bien comprendre comment les micro-organismes peuvent intervenir dans la dégradation des plastiques en milieu marin. Une approche holistique et intégrée est nécessaire pour maximiser leur efficacité et protéger nos écosystèmes.

Le saviez-vous ?

Les bactéries du genre Ideonella sakaiensis sont capables de dégrader le plastique de type PET, largement utilisé dans la fabrication de bouteilles et de vêtements, en se nourrissant de ce matériau.

Les micro-organismes, tels que les bactéries et les champignons, peuvent également coloniser les plastiques en milieu marin, formant ainsi un écosystème spécifique appelé le plastisphere.

La présence de certains additifs dans les plastiques peut influencer la capacité des micro-organismes à les dégrader, ce qui rend la dégradation des plastiques très variable en fonction de leur composition.

Impact écologique de la dégradation des plastiques par les micro-organismes

Microplastiques

Les microplastiques sont ces minuscules morceaux de plastique, souvent inférieurs à 5 millimètres, qui polluent nos océans. On les trouve partout, des plus récents reportages d'impact environnemental aux plages que l'on pense encore préservées. Un fait marquant, c'est qu'on estime qu'il y a jusqu'à 51 trillion de microplastiques dans les océans aujourd'hui. Ces petites particules proviennent des débris de plastiques plus gros qui se dégradent en milieu marin, mais aussi de produits courants comme les cosmétiques, les textiles et même les pneus de voitures.

Comment s'introduisent-ils dans la chaîne alimentaire marine ? Les organismes marins, des crustacés aux poissons, ingèrent ces microplastiques pensant qu'il s'agit de nourriture. Résultat : ces substances toxiques se retrouvent dans notre assiette. Certaines études montrent que près de 30% des poissons que nous consommons pourraient contenir des microplastiques. Pas vraiment appétissant, n’est-ce pas ?

Il y a aussi l’impact sur la biodiversité. Plusieurs espèces marines ne savent pas distinguer le plastique des aliments. Cela peut entraîner des malformations ou des comportements anormaux. Par exemple, des jeunes poissons affectés par des microplastiques montrent des déviations dans leurs comportements de fuite face aux prédateurs.

Enfin, le côté obscur, c'est que ces microplastiques ne se contentent pas d'affecter la faune marine. Ils absorbent également d'autres polluants chimiques présents dans l'eau, tels que les pesticides et les métaux lourds. Quand les créatures marines ingèrent ces microplastiques, elles consomment aussi une soupe chimique qui pourrait avoir des conséquences dramatiques sur l'écosystème marin. En clair, les microplastiques ne sont pas seulement une nuisance esthétique, ils sont également une menace sérieuse pour la santé de nos océans et, par ricochet, pour notre santé à nous aussi.

Écosystèmes marins

La dégradation des plastiques par les micro-organismes a un impact direct sur les écosystèmes marins. Ces environnements complexes abritent une multitude d'organismes, des plus grands baleines aux plus petits zooplanctons. Les plastiques, lorsqu’ils se fragmentent en microplastiques, deviennent très problématiques. Ce changement de taille permet à ces particules d'être ingérées par une variété d’espèces marines. Par exemple, des études montrent que près de 90 % des oiseaux marins ont ingéré des plastiques dans leur alimentation.

Les micro-organismes, notamment certaines espèces de bactéries et champignons, jouent un rôle clé dans la chaîne de dégradation, mais leur efficacité dépend de divers facteurs. La présence de plastiques dans le milieu marin peut libérer des substances chimiques toxiques qui perturbent la biodiversité. De plus, cette dégradation peut également entraîner des modifications dans les réseaux trophiques.

Les micro-organismes contribuent à restaurer la santé des écosystèmes marins en leur permettant de se développer dans des milieux contaminés. Toutefois, leur capacité à dégrader les plastiques pose aussi des défis. Certains de ces plastiques dégradés peuvent émettre des composés nocifs. L'interaction entre ces micro-organismes et les plastiques peut modifier la composition chimique de l'eau et affecter structurément les habitats des espèces marines.

Enfin, la recherche continue d'explorer des méthodes pour intégrer ces micro-organismes dans des solutions de bioremédiation pour lutter contre la pollution plastique. Mais attention, ce processus n'est pas une solution miracle. Des études sont nécessaires pour s'assurer que l'utilisation de ces micro-organismes n'engendre pas d'autres effets indésirables sur la biodiversité marine.

8 millions de tonnes de plastique

Quantité de plastiques rejetée dans les océans chaque année, nécessitant une action urgente

90%

Pourcentage des oiseaux marins qui ont ingéré des morceaux de plastique, impactant leur santé et leur survie

50%

Estimation du pourcentage de tortues de mer qui ont ingéré du plastique, compromettant leur santé et leur reproduction

11 000 fragments de plastique

Nombre de fragments de plastique que l’on retrouve en moyenne sur chaque kilomètre carré de fond marin

11 millions de tonnes

Quantité de plastique entrant dans les océans chaque année, menaçant la vie marine.

Types de plastiques Activité des micro-organismes Taux de dégradation
PET (Polytéréphtalate d'éthylène) Bactéries 20-30%
PEHD (Polyéthylène haute densité) Champignons 10-20%
PP (Polypropylène) Algues 5-15%
Micro-organismes Mécanismes de dégradation Facteur influençant l'activité
Bactéries Biodegradation, excretion de substances chimiques Niveau d'oxygène dissous dans l'eau
Champignons Biodegradation, excretion de substances chimiques Potentiel redox de l'environnement
Algue Adhésion, colonisation et biodegradation Présence de nutriments

Applications potentielles dans la gestion des déchets plastiques

Bioremédiation

La bioremédiation est un processus fascinant qui utilise des micro-organismes pour éliminer les contaminants, y compris les plastiques, de l'environnement. Concrètement, certains bactéries et champignons ont développé des enzymes qui leur permettent de décomposer divers types de plastiques, transformant ces matériaux indésirables en substances plus simples et moins nuisibles. Par exemple, des recherches ont démontré que des souches spécifiques de Pseudomonas peuvent dégrader le PET (polyéthylène téréphtalate) en moins de quelques semaines.

Un aspect vraiment intéressant de la bioremédiation, c'est qu'elle peut être appliquée à grande échelle. On envisage même de cultiver ces micro-organismes dans des zones maritimes polluées pour traiter les déchets plastiques accumulés. Cela pourrait transformer des sites de déchet en écosystèmes plus sains. L'idée est de rendre cette technologie accessible pour que les pays en développement puissent également l’adopter et ainsi baisser leurs niveaux de pollution plastique.

Il y a aussi un potentiel énorme pour intégrer la bioremédiation dans le processus de gestion des déchets. On pourrait, par exemple, développer des systèmes de traitement des eaux usées qui incorporent ces micro-organismes, supprimant ainsi les plastiques avant qu'ils ne se retrouvent dans nos océans.

Enfin, la bioremédiation n'est pas qu'une solution passagère. Elle pourrait devenir un élément clé d'une stratégie globale de gestion des déchets, combinant technologies traditionnelles et biologiques pour un impact environnemental réduit. En somme, réinventer notre façon de voir et d'utiliser les micro-organismes pourrait bien être la réponse à un des plus grands défis environnementaux de notre époque.

Bioplastiques

Le développement des bioplastiques pose une réponse innovante à la crise des déchets plastiques. Ces matériaux, issus de ressources renouvelables comme l'amidon, la cellulose ou même des algues, peuvent être plus facilement dégradés par les micro-organismes. Contrairement aux plastiques traditionnels, qui mettent des siècles à se décomposer, les bioplastiques ont un meilleur potentiel de biodégradation.

Cependant, tout n'est pas parfait. Tous les bioplastiques ne se dégradent pas de la même manière. Certains, comme le polyacide lactique (PLA), nécessitent des conditions spécifiques — chaleur et humidité — pour être vraiment efficaces. Voilà un point important : un trop grand nombre de ces matériaux finissent par se retrouver dans des environnements inadaptés pour leur décomposition.

Il y a également l'importance du cycle de vie à considérer. Toutefois, même si on utilise des ressources renouvelables pour créer des bioplastiques, il faut être conscient de leur impact environnemental. Par exemple, la culture intensive de certaines plantes pour en tirer des bioplastiques peut engendrer des problèmes comme l'utilisation excessive d'eau ou de pesticides.

Un autre aspect intéressant concerne la polyéconomie qui se développe autour des bioplastiques. Les entreprises s'efforcent d'innover, avec des initiatives visant à trouver des solutions pour intégrer ces matériaux dans des circuits de recyclage tout en cherchant à réduire leur empreinte carbone. De ce fait, les bioplastiques peuvent contribuer non seulement à diminuer la quantité de déchets plastique, mais également à créer une économie circulaire.

C'est un joli mélange d'innovation et de durabilité, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour que les bioplastiques s'imposent comme une vraie alternative au plastique conventionnel.

Foire aux questions (FAQ)

Les plastiques les plus dégradés par les micro-organismes en milieu marin sont le polyéthylène (PE) et le polypropylène (PP), qui sont parmi les plastiques les plus répandus dans l'environnement marin.

Non, tous les micro-organismes ne sont pas capables de dégrader les plastiques. Seules certaines bactéries et champignons possèdent les enzymes capables d'attaquer les liaisons chimiques présentes dans les plastiques.

La dégradation des plastiques par les micro-organismes génère des microplastiques qui peuvent être ingérés par la faune marine, entraînant des dommages pour la santé des organismes et pour les écosystèmes marins.

Oui, la bioremédiation, qui consiste à utiliser des micro-organismes pour dégrader les polluants, est une méthode potentielle pour gérer les déchets plastiques en milieu industriel.

Les conditions environnementales telles que la température, la salinité et la disponibilité des nutriments peuvent influencer l'activité des micro-organismes dans la dégradation des plastiques en milieu marin.

Pollution : Microplastiques

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