Comment les substances chimiques dans les emballages alimentaires peuvent affecter notre santé?

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Comment les substances chimiques dans les emballages alimentaires peuvent affecter notre santé?

Introduction

Les retardateurs de flamme

Les retardateurs de flamme sont censés protéger des incendies en ralentissant ou stoppant leur propagation. Ça semble top sur le papier, mais en réalité, certaines substances utilisées posent un vrai souci sanitaire. Parmi les plus problématiques, on trouve les polybromodiphényléthers (PBDE), souvent utilisés dans les emballages alimentaires en plastique et en mousse.

Ces substances n'ont évidemment rien à faire dans ton assiette, mais le truc, c'est qu'elles peuvent migrer vers les aliments, notamment quand l'emballage est chauffé au micro-ondes ou quand il entre simplement en contact prolongé avec des aliments gras. Résultat : les PBDE finissent par s'accumuler dans ton organisme.

Pourquoi ça inquiète ? Parce que ces composés sont des perturbateurs endocriniens : pour faire simple, ils peuvent dérégler ton système hormonal. Des études réalisées sur des animaux montrent que les PBDE peuvent notamment affecter la thyroïde, entrainer des troubles du développement cérébral et impacter le système reproducteur. Chez l'humain, certains chercheurs font déjà le lien entre une exposition élevée aux PBDE et des troubles comme l'infertilité ou des altérations cognitives chez l'enfant.

Cerise sur le gâteau : ces retardateurs de flamme sont persistants, ils restent longtemps dans l'environnement et s'accumulent dans ta chaîne alimentaire. Même si certains PBDE sont désormais interdits en Europe, on en retrouve encore malheureusement fréquemment dans des produits importés ou anciens stocks, donc la prudence s'impose.

368 milliards de kilos

À l'échelle mondiale, environ 368 milliards de kilos de plastique sont produits chaque année.

93 %

Une étude de l'association Générations Futures a révélé la présence de résidus de pesticides dans 93% des emballages alimentaires testés.

17 %

Environ 17% des emballages alimentaires contiennent des substances chimiques susceptibles de migrer vers les aliments.

45 millions

Chaque jour, environ 45 millions de bouteilles en plastique sont consommées en France, générant une quantité importante de déchets potentiellement nuisibles pour la santé et l'environnement.

Les phtalates

Tu les trouves dans plein d'emballages alimentaires en plastique souple : ils rendent le plastique plus flexible et plus solide. Problème : ces petites molécules ne restent pas forcément dans l'emballage et peuvent migrer vers ta nourriture, surtout quand tu chauffes ton plat au micro-ondes ou quand l'emballage est gras (pizza, burger, sauces, par exemple).

Ce qu'on sait moins, c'est que certains phtalates comme le DEHP (di-2-éthylhexyle phtalate) ou le DBP (dibutyl phtalate) perturbent vraiment notre équilibre hormonal. Chez les hommes, des chercheurs ont constaté une baisse du nombre de spermatozoïdes liée à une exposition régulière à ces substances. Chez les femmes, ces mêmes phtalates peuvent influencer la régularité de leur cycle menstruel et même réduire leur fertilité.

Des études récentes montrent aussi que les enfants exposés très régulièrement pendant la grossesse à certains phtalates seraient plus à risque d'asthme ou de troubles de l'attention plus tard dans l'enfance (TDAH, notamment).

Du coup, l'Europe serre progressivement la vis sur ces produits : plusieurs types de phtalates sont interdits aujourd'hui dans les emballages en contact avec les aliments riches en matières grasses. Mais attention : tant que ce n'est pas interdit partout, mieux vaut choisir systématiquement des alternatives sans phtalates.

Le bisphénol A (BPA)

Le BPA fait partie des substances qu'on retrouve quasi partout : bouteilles en plastique, revêtements intérieurs des boîtes de conserve ou canettes, et même certains papiers thermiques de tickets de caisse. Ce plastique super pratique a pourtant son côté obscur : il agit comme un perturbateur endocrinien, c'est-à-dire qu'il chamboule nos hormones en imitant l'œstrogène. Même à faible dose, il est soupçonné d'affecter sérieusement la fertilité, le développement du cerveau chez les nourrissons, et d'augmenter les risques de maladies cardiovasculaires à long terme. Plusieurs pays, dont la France, l'ont interdit dans les contenants alimentaires destinés aux bébés depuis 2013, et depuis janvier 2015 il est également banni dans tous les emballages alimentaires destinés au grand public en France. Mais attention, certains fabricants ont remplacé le BPA par des cousins proches comme le bisphénol S ou le bisphénol F, qui peuvent présenter des risques similaires. Bonus conseil : privilégier les contenants marqués "sans BPA" ne suffit pas toujours, mieux vaut opter clairement pour du verre ou de l'acier inoxydable quand c'est possible.

Composés perfluorés (PFAS)

Les PFAS, ces fameux composés chimiques fluorés, sont partout autour de nous comme revêtements antiadhésifs dans les boîtes à pizza, les emballages à burger ou dans les moules à pâtisserie. On parle souvent de "produits chimiques éternels" car une fois dans l'environnement ou dans notre corps, ils y restent… longtemps !

Le souci avec ces composés, c'est leur capacité à s'accumuler dans le foie et les reins. Certains PFAS modifient la réponse immunitaire et augmentent la sensibilité aux infections. En 2020, une étude danoise a montré que les enfants ayant beaucoup de PFAS dans le sang développaient moins d'anticorps après leurs vaccins : pas génial pour le système immunitaire.

Et pour ceux qui surveillent leur ligne, mauvaise nouvelle : des recherches récentes montrent aussi que les PFAS pourraient favoriser le surpoids et perturber le métabolisme, même avec une alimentation équilibrée. Enfin grosse alerte côté cancer : l'acide perfluorooctanoïque (PFOA), un PFAS assez répandu dans certains emballages alimentaires, est officiellement classé comme cancérigène possible par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC).

Conséquence logique : aujourd'hui l'Union Européenne commence sérieusement à serrer la vis et prévoit d'interdire totalement les PFAS d'ici quelques années dans les emballages alimentaires. En attendant, préférence à donner aux emballages garantis sans PFAS, signalés par des labels spécifiques.

Nature et types des substances chimiques utilisées

Substances organiques

Phtalates

Les phtalates sont des composés chimiques ajoutés pour rendre les plastiques plus souples, plus élastiques. Ils entrent notamment dans la fabrication des films alimentaires flexibles, des emballages sous vide, et même parfois des opercules en contact alimentaire. Problème : ce ne sont pas des substances hyper stables et elles ont tendance à migrer facilement vers les aliments gras comme les fromages, le beurre ou la charcuterie.

Certains phtalates comme le DEHP (Di-2-EthylHexyl Phthalate) sont particulièrement problématiques, classés perturbateurs endocriniens. Concrètement, ils imitent certaines hormones (notamment les œstrogènes), perturbent l'équilibre naturel du corps, et augmentent par exemple le risque d'infertilité masculine ou de troubles du développement infantile.

Une étude réalisée par l'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSES) en 2013 révélait que près de 89% des Français avaient des taux détectables de phtalates dans leur organisme, provenant principalement de l'alimentation.

Quelques gestes simples pour limiter l'exposition : évite de réchauffer ta nourriture au micro-ondes dans des emballages plastiques souples, privilégie les contenants en verre ou inox pour conserver tes aliments gras, et checke bien les étiquettes des emballages ("sans phtalates", "PVC-free"). Pas difficile à appliquer et franchement efficace pour limiter ta dose quotidienne de ces substances indésirables.

Bisphénols

On connaît tous le BPA (bisphénol A), assez décrié pour son effet perturbateur hormonal, mais il a tout un tas de cousins moins célèbres qui traînent dans nos emballages alimentaires : BPS, BPF par exemple. Pas beaucoup mieux que le BPA en fait, ils viennent souvent le remplacer sans régler vraiment les problèmes de base. Ces bisphénols se cachent surtout dans les emballages plastiques rigides, les boîtes de conserve, les revêtements internes de canettes ou cartons et même certains gobelets de café soi-disant écologiques.

Des études montrent qu'ils interfèrent avec tes hormones même à petite dose, notamment chez les enfants et les femmes enceintes. Prenons le ticket de caisse thermique, celui qu'on reçoit à la caisse du magasin : souvent plein de BPS, qui passe à travers la peau très facilement. Du coup, éviter de s'en servir pour emballer une pâtisserie ou un sandwich est une bonne idée. Autre petite astuce simple mais efficace : limiter le chauffage au micro-ondes des aliments dans du plastique (même ceux estampillés "sans BPA"). Préfère toujours le verre, la céramique ou l'inox pour réchauffer et stocker tes repas.

Substances inorganiques

Métaux lourds

Le plomb et le cadmium sont deux métaux lourds potentiellement présents dans certains emballages alimentaires comme les boîtes de conserve, les revêtements ou les encres d'impression sur le carton. Ce n'est pas uniquement l'aliment en soi qu'il faut regarder, mais comment et où il est stocké. Par exemple, les boîtes de conserve anciennes ou abîmées peuvent libérer tranquillement du plomb dans ton repas. Même à très faibles doses, le plomb peut entraîner des troubles neurologiques et affecter le développement cérébral chez les enfants.

Le cadmium, lui, peut contaminer à travers les emballages métalliques ou les émaux colorés, parfois utilisés dans certaines céramiques alimentaires. À long terme, une exposition prolongée peut causer des lésions rénales ou affecter la densité osseuse— pas le genre de cadeau surprise que tu veux dans ton dîner.

Tu peux limiter l'exposition en évitant de conserver longtemps les aliments dans des boîtes ouvertes, en vérifiant l'état des contenants (pas de rouille, bosses ou rayures) et en privilégiant les emballages en verre, en inox ou avec la mention "sans métaux lourds".

Additifs minéraux

Certains emballages alimentaires contiennent des additifs minéraux pour améliorer leur résistance ou absorption d'humidité. Le talc, par exemple, est souvent utilisé pour empêcher les emballages plastiques de coller entre eux, mais il peut contenir naturellement de l'amiante, ce qui pose de vrais problèmes sanitaires s'il est mal contrôlé. Autre cas concret : la silice amorphe synthétique, un additif minéral utilisé pour ses propriétés anti-agglomérantes. Bien qu'elle soit généralement sans danger, une inhalation fréquente en milieu industriel peut provoquer des soucis respiratoires. Pour être concret : mieux vaut vraiment privilégier les emballages qui mentionnent clairement des contrôles stricts et la pureté de ces additifs minéraux. Pour les consommateurs, vérifier les certifications comme le label alimentaire contact garanti peut faire la différence.

Substance chimique Effets sur la santé Exemples d'aliments concernés
Plastifiants (Bisphénol A, phtalates) Effets perturbateurs endocriniens, risques pour le développement et la reproduction Emballages de plats cuisinés, cannettes de boissons, emballages en plastique
Retardateurs de flamme (Bromés, chlorés) Contribution aux risques de cancer, perturbateurs neurologiques Emballages de produits laitiers, boîtes de conserve
Pesticides et résidus de produits chimiques Effets toxiques sur la santé, risques de cancer Fruits et légumes emballés, produits céréaliers

Comment les substances chimiques peuvent migrer vers les aliments

Facteurs augmentant la migration

Chaleur et température

Une étude menée par l'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSES) a mis en évidence que chauffer les aliments directement dans leur emballage augmente nettement la migration des substances chimiques comme le bisphénol A (BPA) ou certains phtalates. Par exemple, lorsque tu passes au micro-ondes ta barquette plastique pour quelques minutes, la quantité de BPA libérée peut être jusqu'à 55 fois supérieure à celle observée à température ambiante. Concrètement, plus la température augmente, plus les liaisons chimiques qui retiennent ces molécules dans le plastique faiblissent, ce qui facilite leur passage dans ta nourriture. Pour limiter ce risque, évite de réchauffer tes repas dans leur emballage plastique ou carton-contrecollé : privilégie toujours des contenants en verre, en céramique ou en acier inoxydable, résistants à la chaleur. Même quand l'emballage mentionne "micro-ondable", cela ne garantit pas l'absence de migration chimique en cas de chauffe. Autre astuce facile à adopter : ne laisse pas de bouteilles plastiques contenant ta boisson sous forte chaleur (comme une voiture au soleil). Une étude réalisée par l'Université de Floride a montré qu'après seulement un jour exposées à des températures supérieures à 35°C, le taux d'antimoine — substance chimique potentiellement toxique présente dans certains plastiques — dans l'eau des bouteilles augmentait notablement.

Temps de stockage

La durée pendant laquelle tes aliments restent emballés joue énormément sur la migration chimique. Plus ça traîne longtemps, plus les substances chimiques comme le bisphénol A ou les phtalates ont l'occasion de passer du contenant vers ton plat. Par exemple, une bouteille en plastique d'eau stockée plusieurs mois perd progressivement du BPA dans l'eau qu’elle contient.

En concret : limite fortement les produits stockés longtemps, surtout s'ils sont conservés à température ambiante ou plus élevée. Alors opte plutôt pour du frais ou des aliments qui tournent rapidement dans tes placards. Et attention aussi aux produits soi-disant très pratiques, comme les plats préparés micro-ondables, qui restent parfois sur les rayons avant achat pendant des mois : là, c'est le combo gagnant durée + chaleur qui fait migrer un max de substances toxiques.

Propriétés physiques des aliments

Les aliments gras comme les sauces, les produits laitiers ou les plats en sauce accentuent fortement la migration des substances chimiques depuis les emballages. La raison est toute simple : de nombreuses substances chimiques (comme les phtalates ou les bisphénols) sont solubles dans les graisses, ce qui facilite leur passage dans la nourriture. Par exemple, une pizza grasse dans son carton risquera davantage d'absorber des perfluorés (PFAS), utilisés pour rendre l'emballage résistant aux graisses.

À l'inverse, les aliments secs (céréales, biscuits, pain) limiteront nettement ce phénomène. D'ailleurs, un biscuit sec rangé dans un emballage plastique sera beaucoup moins exposé à la contamination chimique qu'une part de gâteau moelleux avec de la crème.

Les aliments acides ou salés, comme les sauces tomate ou les aliments marinés, augmentent aussi les risques. Leur forte acidité ou salinité favorise l'érosion des matériaux d'emballage et libère plus facilement certains métaux lourds (comme l'aluminium) présents dans les contenants alimentaires.

Autre truc à retenir, les aliments chauffés au micro-ondes présentent un risque particulier. Réchauffer dans du plastique décuple la libération de composés chimiques à cause du contact direct avec la chaleur et de l'humidité qui se forme. Pour limiter l'exposition, mieux vaut transférer ta nourriture dans un récipient en verre ou en céramique avant de réchauffer.

Migration par contact direct et indirect

On imagine souvent la migration chimique comme une histoire de contact direct entre aliment et emballage. Et c'est vrai, c'est le scénario classique : une pizza posée sur un carton, une bouteille plastique qui relâche du BPA dans une boisson, ou encore les barquettes plastiques en polypropylène pour nos plats préparés.

Mais on oublie souvent la migration indirecte, plus subtile mais tout aussi réelle. Tu savais, par exemple, que certains composés chimiques volatils peuvent passer par la phase gazeuse à l'intérieur de l'emballage et ensuite être absorbés par l'aliment ? Ça peut arriver avec des composés comme les phtalates qui se libèrent depuis les encres ou les adhésifs présents sur l'extérieur de l'emballage. Typiquement : un paquet de céréales imprimé à l'extérieur peut transférer indirectement ses phtalates via l'air contenu dans la boîte jusqu'aux céréales elles-mêmes.

Un cas concret ? En 2011, une étude suisse a montré que les céréales stockées dans des emballages en carton recyclé contenaient jusqu'à 100 fois plus d'huiles minérales issues des encres d'impression recyclées que celles dans les emballages non recyclés.

Même sans contact évident, les composés chimiques savent donc migrer. On retrouve aussi des substances chimiques indésirables dans des aliments protégés par plusieurs couches d'emballage : par exemple, les composés perfluorés (PFAS), utilisés pour leurs propriétés anti-adhésives et résistantes à l'eau, arrivent parfois à traverser plusieurs matériaux par migration indirecte.

Bref, la migration chimique, c'est plus sournois qu'on ne le croit, et ça ne dépend pas uniquement d'un bête contact direct entre plastique et bouffe.

Pollution
Pollution : Polluants Chimiques

2
milliards

Chaque année, environ 2 milliards de tonnes de déchets alimentaires sont produits dans le monde, dont une partie se retrouve dans des emballages.

Dates clés

  • 1958

    1958

    La Food and Drug Administration (FDA, États-Unis) approuve officiellement l'utilisation du bisphénol A (BPA) dans les emballages alimentaires et boissons

  • 1976

    1976

    Adoption aux États-Unis du Toxic Substances Control Act (TSCA), établissant un cadre réglementaire initial de contrôle des substances chimiques, y compris celles utilisées dans les emballages alimentaires.

  • 1999

    1999

    Premières études scientifiques mettant clairement en évidence la migration du BPA des plastiques vers les aliments, déclenchant une prise de conscience internationale croissante du risque sanitaire potentiel.

  • 2006

    2006

    L'Union Européenne fixe une limite de migration spécifique pour certains phtalates dans les emballages alimentaires, soulignant leur potentiel effet perturbateur endocrinien.

  • 2011

    2011

    La France adopte l'interdiction de l'utilisation du BPA dans les contenants alimentaires destinés aux nourrissons et petits enfants, par mesure de précaution sanitaire.

  • 2015

    2015

    La France étend l'interdiction du Bisphénol A (BPA) à tous les emballages alimentaires destinés au marché français.

  • 2020

    2020

    L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) publie un avis scientifique actualisé qui réduit notablement les niveaux admissibles d'exposition aux composés perfluorés (PFAS).

Effets sur le développement et la reproduction

Impacts sur la fertilité

Certaines substances chimiques, comme les phtalates ou le bisphénol A (BPA), sont connues pour perturber le bon fonctionnement de nos hormones sexuelles. Des études réalisées sur des hommes exposés régulièrement aux phtalates montrent une qualité du sperme moins bonne, avec une quantité réduite de spermatozoïdes et une mobilité affaiblie. Une étude publiée en 2018 indiquait même une baisse pouvant atteindre 52% du nombre total de spermatozoïdes chez les hommes ayant un niveau élevé de BPA dans leur organisme. Chez les femmes, l'exposition à ces mêmes substances peut dérégler les cycles menstruels, réduire la réserve ovarienne et même perturber l'équilibre hormonal nécessaire à la réussite d'une grossesse. Les composés perfluorés (PFAS), très résistants et retrouvés notamment dans certains emballages alimentaires graissés ou imperméables, sont liés à des retards de conception plus fréquents selon une recherche récente. Bref, l'exposition prolongée à ces substances chimiques ne fait clairement pas bon ménage avec la fertilité.

Risques durant la grossesse

Durant la grossesse, certaines substances contenues dans les emballages alimentaires, comme le bisphénol A (BPA) ou les phtalates, peuvent carrément passer de la mère au bébé à travers le placenta. Par exemple, plusieurs études montrent que le BPA, un perturbateur endocrinien, peut altérer le bon développement du cerveau du bébé en formation, augmentant le risque futur de troubles du comportement ou d'apprentissage. Les phtalates, eux, sont liés à des complications durant la gestation, comme un risque accru d'accouchement prématuré ou de petit poids à la naissance. Même en petite quantité, une exposition régulière peut faire la différence, surtout au premier trimestre, au moment où les organes du fœtus se forment. Un autre groupe problématique est celui des composés perfluorés (PFAS), présents dans certains papiers alimentaires traités anti-gras. Leur présence chez la mère a été associée à une augmentation du risque d'hypertension gravidique et de pré-éclampsie. Autrement dit, pendant cette période sensible, ces substances ne sont clairement pas anodines et mieux vaut être prudent en évitant le micro-ondes avec des emballages plastiques ou en privilégiant le verre ou l'inox pour stocker les aliments.

Effets sur le développement infantile

Les substances chimiques présentes dans beaucoup d'emballages alimentaires, surtout celles qui jouent sur le système hormonal, peuvent perturber sérieusement la croissance des petits. Par exemple, le bisphénol A (BPA), souvent présent dans les plastiques, a été lié à des troubles du comportement chez les bambins tels que l'hyperactivité ou encore des difficultés d'apprentissage. Des études montrent même qu'une exposition précoce aux phtalates peut perturber le développement cérébral normal, influençant négativement la mémoire et la concentration. Plus surprenant : certains composés perfluorés PFAS peuvent affaiblir les réactions immunitaires chez les enfants, ce qui signifie concrètement qu'ils attrapent plus facilement des infections ou y réagissent moins bien. Ces perturbateurs agissent particulièrement aux moments clés du développement comme la petite enfance, lorsque le corps et le cerveau sont en pleine construction. La conséquence, c’est que ces petits changements peuvent avoir des effets importants qui durent dans le temps.

Le saviez-vous ?

Certaines poêles antiadhésives contiennent des composés perfluorés (PFAS), surnommés 'substances chimiques éternelles', car ils persistent très longtemps dans l'environnement et s'accumulent dans l'organisme.

Une étude de l'Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) indique que chauffer les aliments directement dans des contenants plastiques peut augmenter considérablement la migration des substances chimiques vers ces aliments.

Le chiffre 7 à l'intérieur du triangle de recyclage présent sur certains emballages plastiques indique souvent la présence de Bisphénol A (BPA), une substance chimique potentiellement préoccupante pour notre santé.

Selon les estimations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 800 composés chimiques différents peuvent migrer des emballages alimentaires vers les aliments que nous consommons quotidiennement.

Risques pour la santé humaine

perturbation endocrinienne

Les perturbateurs endocriniens présents dans les emballages alimentaires sont de vrais imitateurs d'hormones: ils viennent brouiller les messages envoyés dans notre corps. Le problème, c'est qu'ils agissent souvent à des doses très faibles, pas forcément prises en compte par les réglementations officielles.

Parmi ces substances, le plus courant reste le BPA (bisphénol A), bien connu pour imiter principalement les œstrogènes, mais aussi les hormones thyroïdiennes. C'est comme utiliser une clé presque identique pour ouvrir une serrure: le message hormonal s'emballe ou se perturbe complètement. Chez les jeunes enfants, l'exposition au BPA a été clairement reliée à des cas de puberté avancée et à des troubles du développement sexuel.

Les phtalates, eux, ne sont pas en reste et affectent principalement la production de testostérone. Des études montrent un lien précis entre l'exposition aux phtalates pendant la grossesse et le dérèglement hormonal des enfants, comme une distance anogénitale plus courte chez les garçons, signe certain de perturbation hormonale.

Le danger caché, ce sont aussi les fameux PFAS (substances perfluorées), les composés qu'on trouve souvent dans les papiers d'emballage anti-graisse. Ils ont la particularité de rester longtemps dans le corps — plusieurs années parfois — et de dérégler très subtilement l'équilibre thyroïdien, ce qui peut influencer tout le métabolisme et même la gestion du poids corporel.

Même si les autorités fixent des seuils de sécurité, le gros souci est que nos systèmes hormonaux fonctionnent selon une logique très fine: parfois, des doses infimes suffisent pour dérégler l'ensemble. Ce n'est donc pas seulement la quantité qui compte, mais aussi les fenêtres critiques d'exposition: grossesse, jeune enfance ou adolescence, moments où tout le système hormonal est particulièrement sensible.

Effets cancérogènes

Certains composés chimiques présents dans les emballages alimentaires sont classés comme cancérogènes probables ou avérés. Par exemple, les substances perfluoroalkylées (PFAS) utilisées pour imperméabiliser les emballages en cartons ou papiers (comme les boîtes de pizza ou certains emballages fast-food) sont particulièrement surveillées. Des études ont mis en évidence leur lien avec un risque accru de cancers du rein, du testicule, ou encore des troubles thyroïdiens.

Le bisphénol A (BPA), bien connu pour perturber notre système hormonal, peut aussi favoriser la croissance de certaines tumeurs hormono-dépendantes, particulièrement celles du sein ou de la prostate. Même à de faibles doses, sur une longue période, son effet ne doit pas être négligé.

Autre exemple concret : certains retardateurs de flamme bromés utilisés dans les emballages plastiques ont montré des signes inquiétants de favoriser des lésions précancéreuses du foie chez les animaux en laboratoire. Même si chez l'humain c'est encore discuté, ça reste préoccupant.

La migration des composés chimiques vers les aliments chauds ou gras est un vrai sujet de vigilance : plus la température ou le gras contenu dans l'aliment sont élevés, plus les substances cancérogènes présentes dans l'emballage migrent facilement vers la nourriture. Chauffe une barquette plastique trop longtemps au micro-ondes, ça peut vraiment augmenter ces risques.

La recherche continue, mais avec plus de 4 000 substances chimiques potentiellement en contact avec notre bouffe, la précaution s'impose clairement.

Effets neurologiques

Certaines substances comme le bisphénol A (BPA) ou les composés perfluorés (PFAS) ont la fâcheuse tendance à interférer avec notre cerveau. Par exemple, on sait aujourd'hui que le BPA peut perturber la production et l’activité des neurotransmetteurs, ces "petits coursiers chimiques" indispensables à la communication entre nos neurones. Résultat : problèmes d'attention, hyperactivité, anxiété ou troubles de l'humeur.

Des études récentes montrent aussi que l'exposition chronique à de faibles doses de phtalates pendant l'enfance est associée à des performances cognitives amoindries et à une mémoire moins efficace à l'âge adulte.

Quant aux PFAS, ces "produits chimiques éternels" extrêmement persistants, ils sont capables de traverser la barrière sang-cerveau. Une fois dans notre système nerveux, ils peuvent perturber le développement cérébral des jeunes, affectant directement la concentration et la mémoire.

Même à faible dose, l'exposition pendant une période critique — comme la grossesse ou les premières années de vie — peut décider de l'équilibre neurologique futur d'un individu. Pas évident à gérer quand ces produits chimiques invisibles font partie intégrante des emballages alimentaires du quotidien, comme les barquettes plastiques ou les papiers cuisson antiadhésifs.

Effets immunologiques

Certains composés chimiques dans nos emballages alimentaires comme les PFAS ou le bisphénol A (BPA) peuvent sacrément troubler notre système immunitaire. Concrètement, ces substances peuvent rendre nos défenses moins réactives face aux infections. Par exemple, plusieurs recherches indiquent qu'une exposition régulière aux PFAS diminue l'efficacité des vaccins, notamment chez les enfants qui reçoivent leurs premiers vaccins. Une étude menée par l'université d'Harvard en 2020 montre même que les enfants ayant les taux sanguins les plus élevés de PFAS produisent moins d'anticorps après la vaccination contre le tétanos et la diphtérie.

De leur côté, certains phtalates sont soupçonnés d'augmenter les réactions allergiques et asthmatiques. En fait, une étude européenne récente confirme que les gamins fortement exposés aux phtalates ont un risque accru de développer de l'asthme et des allergies respiratoires. Même si on ne comprend pas encore totalement les mécanismes précis derrière ça, les chercheurs penchent sur une perturbation de l'équilibre immunitaire (notamment une hausse des cellules inflammatoires).

Le BPA, quant à lui, n'est pas en reste : il peut carrément influencer notre immunité en altérant la régulation des cellules responsables des réponses inflammatoires et auto-immunes. Selon l'Inserm, l'exposition chronique au BPA pourrait accroître les risques de troubles auto-immuns, comme le lupus ou le diabète de type 1.

Bref, ces substances sont loin d'être anodines et leur impact sur notre immunité est bien plus concret que ce que l'on pourrait croire au premier abord.

3 %

Environ 3% des emballages alimentaires en contact avec les aliments sont susceptibles de libérer des substances chimiques.

7 années

La durée de vie moyenne d'une bouteille en plastique est d'environ 7 ans, pendant lesquels elle peut libérer des substances chimiques dans l'environnement.

30 %

Environ 30% des emballages alimentaires en France sont en plastique, ce qui représente un défi majeur en termes de gestion des déchets et d'exposition aux substances chimiques.

60 %

En moyenne, environ 60% des emballages alimentaires en Europe sont en papier ou en carton, ce qui soulève des préoccupations en termes de migration de substances chimiques dans les aliments.

Substance chimique Effets sur la santé Exemples d'emballages concernés
Résidus de plastiques (microplastiques) Effets sur le système digestif, transmission de substances toxiques Emballages souples, bouteilles en plastique, barquettes alimentaires
Phtalates Perturbateurs endocriniens, risques pour la santé reproductive Emballages en plastique, films alimentaires
Additifs alimentaires (BHA, BHT) Potentiels perturbateurs endocriniens, risques pour la santé cardiovasculaire Emballages de produits transformés, snacks, céréales
Substance chimique Effets sur la santé Exemples d'aliments concernés
Acrylamide Augmentation du risque de cancer, effet sur le système nerveux Produits de boulangerie, produits de pommes de terre
Styrène Risque de cancer, atteinte au système respiratoire Emballages en polystyrène, certains fromages
Formaldéhyde Risque de cancer, irritations des voies respiratoires Plats cuisinés, produits de charcuterie
Perchlorates Impact sur la fonction thyroïdienne, effets sur le développement Fruits et légumes emballés, emballages en carton

Populations à risque particulier

Enfants en bas âge et nourrissons

Les bébés et jeunes enfants ingèrent proportionnellement bien plus de substances chimiques contenues dans les emballages que les adultes. Leur petit corps absorbe aussi plus facilement certains contaminants, car leur système digestif immature est encore très perméable. Un exemple concret : les biberons en plastique qui contiennent du bisphénol A (BPA) ou même d'autres molécules moins connues comme le bisphénol S, toutes deux soupçonnées de perturber leur système hormonal. Même à très faibles doses, ces molécules peuvent impacter concrètement le développement cérébral et le système reproductif d'un bébé.

Chez les tout petits, les capacités à dégrader et éliminer ces substances chimiques ne sont pas totalement développées, ce qui signifie que ces composés persistent plus longtemps dans leur corps. Une étude de l’Anses révèle par exemple que leur exposition aux phtalates est 3 à 4 fois supérieure à celle d’un adulte si l'on considère leur poids corporel, notamment à cause du contact fréquent avec plastiques souples des boîtes et des emballages.

Les dégâts potentiels sur la santé à long terme sont réels, allant de troubles neurocomportementaux à des effets subtils mais durables sur leur fertilité future. Des composés persistants comme les PFAS peuvent même altérer la réponse immunitaire dès le plus jeune âge, rendant l'enfant plus vulnérable aux infections et susceptibles de développer des allergies.

Femmes enceintes

Les substances chimiques des emballages peuvent directement traverser le placenta et arriver jusqu'au bébé. Le fameux bisphénol A (BPA), par exemple, est capable de perturber le développement hormonal du fœtus même à faible dose. Pas rassurant. Et c'est pareil avec certains phtalates : des études ont montré qu'une exposition prénatale élevée augmente le risque de troubles du comportement ou d'allergies chez l'enfant. Les composés perfluorés (PFAS), très répandus dans les papiers anti-graisse, sont aussi problématiques : ils peuvent être associés à un faible poids à la naissance et à un développement retardé du cerveau. Il ne faut pas oublier que les femmes enceintes métabolisent différemment ces produits chimiques. Résultat, ils restent parfois plus longtemps dans leur organisme, augmentant les risques. Pour limiter tout ça, mieux vaut éviter de chauffer des aliments au micro-ondes dans des emballages plastiques et privilégier des contenants en verre ou en acier inoxydable, surtout pendant la grossesse.

Personnes âgées

Les personnes âgées possèdent souvent un métabolisme diminished, elles éliminent les substances chimiques plus lentement. Ça veut dire que leur corps garde plus longtemps les composés toxiques issus des emballages alimentaires. Des études montrent que certains composés comme le bisphénol A (BPA) persistent plus longtemps chez les plus âgés, avec une demi-vie plus longue dans l'organisme. Ils sont ainsi bien plus vulnérables aux effets de ces molécules, comme par exemple l'effet endocrine perturbateur ou les atteintes neurologiques.

Autre truc important, avec l'âge, la barrière protectrice du système immunitaire se dégrade : résultat, les seniors sont souvent plus sensibles aux effets irritants ou allergènes de certains additifs chimiques présents dans les emballages. Certaines recherches indiquent même que l'exposition chronique aux perturbateurs endocriniens pourrait accélérer le vieillissement cognitif, avec un risque accru de maladies neurodégénératives comme Alzheimer.

Les emballages prêts à chauffer au micro-ondes sont particulièrement problématiques. Lorsqu'ils sont chauffés, ils relâchent plus facilement des substances chimiques comme les phtalates ou les PFAS. Ces substances interagissent avec les traitements médicaux que prennent beaucoup de personnes âgées, entraînant parfois des effets secondaires imprévus. Au final, limiter les emballages alimentaires en plastique ou en matériaux douteux constitue donc une recommandation particulièrement pertinente dans cette tranche d'âge.

Foire aux questions (FAQ)

Les emballages en verre, en inox ou en céramique restent les options les plus sûres pour stocker ou chauffer vos aliments, car ils ne contiennent pas de substances chimiques potentiellement dangereuses et ne migrent pas vers les aliments même sous l'effet de la chaleur ou d'une utilisation prolongée.

Non, certains plastiques peuvent libérer progressivement des substances chimiques en cas d'utilisation répétée, d'exposition fréquente à la chaleur ou après une usure prolongée. Optez pour des produits libellés comme réutilisables et sans substances controversées, tels que les contenants en verre ou en acier inoxydable.

Pour identifier la présence de BPA dans le plastique, vérifiez le symbole de recyclage situé au bas de l'emballage. Le chiffre 7 indique généralement la présence possible de BPA. Pour plus de sûreté, privilégiez les emballages mentionnant explicitement 'sans BPA' ou ceux en verre ou acier inoxydable, reconnus comme étant plus sûrs.

Vous pouvez diminuer la migration de substances chimiques en évitant le chauffage direct d'aliments dans des contenants en plastique, en privilégiant l'utilisation d'emballages alimentaires portant la mention « sans BPA » et en limitant la durée de stockage prolongé dans les contenants plastiques.

Les emballages biodégradables peuvent réduire certains risques liés aux plastiques classiques, mais ils peuvent aussi contenir d'autres substances chimiques problématiques. Privilégiez des produits clairement certifiés compostables sans additifs controversés pour être certain de la sécurité associée.

Les enfants, en raison de leur métabolisme rapide et de leur organisme en plein développement, peuvent être particulièrement sensibles aux perturbateurs endocriniens présents dans certains emballages alimentaires. Ces substances peuvent affecter le développement physique et neurologique des enfants sur le long terme.

Les symptômes varient considérablement, mais les troubles hormonaux, les problèmes d'infertilité, les troubles neurocomportementaux, des réactions immunitaires faibles ou exacerbées, ou des risques accrus de cancers figurent parmi les soucis les plus cités en cas d'exposition prolongée à certaines substances chimiques néfastes.

Si vous suspectez une exposition prolongée à ces substances, consultez d'abord votre médecin ou un professionnel de santé pour une évaluation précise de votre situation. Parallèlement, il est judicieux d'adopter dès maintenant des habitudes alimentaires sûres en réduisant votre utilisation d'emballages plastiques et en privilégiant des alternatives saines et durables comme le verre ou l'inox.

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