Érosion et qualité de l'eauComprendre l'impact de la gestion des sols

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Érosion et qualité de l'eau : Comprendre l'impact de la gestion des sols

Introduction

Quand on pense à l'érosion des sols, on imagine souvent juste la terre qui glisse le long d'une pente, après un gros orage. Mais ça va bien plus loin que ça. Chaque année, des milliers de tonnes de terre filent avec les eaux de pluie, entraînant avec elles toute une série de problèmes qui impactent directement la qualité de l'eau. Du coup, rivières, lacs et nappes phréatiques se retrouvent pollués, étouffés par la boue ou saturés de produits chimiques agricoles. Pas terrible, hein ?

Et pourtant, on en parle peu : l'érosion, c'est souvent discret mais ça coûte cher. En France par exemple, selon certaines estimations, jusqu'à 1,5 tonne de sol par hectare peut disparaître chaque année à cause de mauvaises pratiques agricoles ou de constructions mal pensées. Résultat : moins de terres fertiles pour cultiver et une facture salée pour traiter l'eau potable et préserver les milieux aquatiques. Ça te concerne donc directement, que tu le veuilles ou non.

La bonne nouvelle, c'est qu'il y a des solutions. Une meilleure gestion des sols, avec des pratiques agricoles durables, des paysages aménagés intelligemment, ou encore une planification urbaine bien réfléchie, limite fortement l'érosion et améliore sacrément la qualité de ton eau. En clair, comprendre et maîtriser l'érosion des sols, c'est protéger la ressource la plus précieuse que l'on a. Pas besoin d'être ingénieur agronome pour piger ça.

Alors concrètement, comment l'érosion affecte-t-elle précisément l'eau que tu bois, l'environnement où tu vis ? Quelles sont les pratiques à éviter, et celles que tu devrais encourager ? Cette page est justement là pour répondre à ces questions, simplement et clairement.

24 milliards de tonnes par an

L'érosion des sols entraîne une perte annuelle de 24 milliards de tonnes de terres arables dans le monde.

30 %

Environ 30% des rivières et des lacs en Chine sont inutilisables pour l'approvisionnement en eau en raison de la pollution, dont une grande partie est due à l'érosion des sols.

30 milliards de dollars

La dégradation des terres agricoles due à l'érosion des sols coûte environ 30 milliards de dollars par an en pertes de revenus pour les agriculteurs dans le monde.

70 %

Environ 70% des terres agricoles dans le monde sont touchées par différents degrés d'érosion.

Définitions et principaux concepts

Érosion des sols

L'érosion, c'est le phénomène qui se produit quand la couche supérieure du sol, celle la plus fertile et riche en nutriments, est détachée puis déplacée par le vent, la pluie ou les ruissellements. En gros, tu perds ce qui fait toute la richesse de ton sol, particulièrement cette fine couche du dessus, souvent pas plus épaisse que quelques centimètres mais importante pour la fertilité.

Ce qui est intéressant, c'est qu'un sol laissé nu, sans couverture végétale, voit son risque d'érosion multiplié par plus de cent ! Une seule goutte d'eau impactant un sol nu peut projeter des particules de terre à près d'un mètre de distance. Imagine à l'échelle d'un champ entier par forte pluie. Certains sols, comme les limons très fins, y sont beaucoup plus vulnérables. À contrario, les sols argileux collants ou les terrains très caillouteux résistent davantage car les particules s'y agrègent mieux.

Chaque année en France, environ 1,5 tonne de sol fertile par hectare en moyenne s'envole « à cause » de l'érosion. Et malheureusement, ce bilan peut grimper bien plus haut sur terrains pentus ou fortement cultivés. Là où la végétation est absente ou détruite, on peut atteindre des pertes impressionnantes dépassant les 10 tonnes par hectare par an. L'érosion ne se contente pas de déplacer les particules de terre, elle entraîne aussi avec elle des résidus chimiques comme les pesticides, fertilisants, métaux lourds accumulés au fil du temps dans la couche supérieure du sol.

Autre chose étonnante à savoir : la vitesse compte énormément pour le pouvoir érosif de l'eau ! Un écoulement de surface qui double de vitesse accroît sa capacité à détacher et transporter les particules de terre par un facteur d'environ 60. C'est énorme. Voilà pourquoi, quand ça ruisselle rapidement lors d'une forte pluie, t'as plutôt intérêt à avoir une bonne couverture végétale protectrice ou un système de gestion de l'eau efficace en place pour éviter les dégâts sur tes sols… et sur la qualité de l'eau ensuite !

Qualité de l'eau

La qualité de l'eau ne se limite pas simplement à la transparence ou au goût. C'est un ensemble précis de critères chimiques, biologiques et physiques. Par exemple, on mesure souvent la présence de nitrates ou de phosphates pour détecter les pollutions agricoles. Plus surprenant peut-être, on évalue aussi la teneur en oxygène dissous. Quand elle chute sous 4 mg/L, les poissons ont vraiment du mal à survivre. La turbidité—qui correspond grosso modo à la quantité de particules fines suspendues—peut aussi être problématique au-delà de certains seuils (au-dessus de 10 NTU, par exemple, on commence à s'inquiéter sérieusement pour les écosystèmes aquatiques). Autre chose qui échappe souvent au grand public : les taux de micropolluants comme les pesticides ou les résidus pharmaceutiques. Certains composés, même à très faible concentration (quelques nanogrammes par litre), peuvent perturber tout l'équilibre hormonal des poissons. On surveille donc particulièrement certaines substances problématiques comme le fameux glyphosate ou encore les perturbateurs endocriniens issus d'activités industrielles et domestiques. Sans oublier les indicateurs biologiques : la présence ou l'absence de certaines espèces témoigne directement du niveau de santé écologique. Bref, parler qualité de l'eau, c'est entrer dans un univers bien plus précis et diversifié que l'on pourrait croire à première vue.

Gestion durable des sols

La gestion durable des sols, c'est tout simplement organiser et adapter nos pratiques pour protéger durablement les sols de l'érosion, maintenir leur fertilité et préserver leur biodiversité. Ça veut dire arrêter de considérer les sols uniquement comme un support inerte. Concrètement, on vise la réduction du labour pour éviter de détruire la structure et la vie des sols. On favorise aussi la couverture permanente avec des plantes ou des résidus végétaux pour empêcher que les pluies, même fortes, n'emportent la couche fertile à la moindre goutte d'eau.

Le but derrière tout ça, c'est de maintenir ou augmenter la quantité de matière organique dans les sols. Des études montrent clairement qu'en augmentant la matière organique, on améliore leur capacité à retenir l'eau et les nutriments, ce qui aide à l'agriculture même en cas de sécheresse. Une hausse de seulement 1 % du carbone organique peut stocker jusqu'à 144 000 litres d'eau supplémentaires par hectare. Pas mal quand même, tu ne trouves pas ?

D'ailleurs, la gestion durable passe souvent par le choix de pratiques agricoles spécifiques comme la rotation de cultures diversifiées ou l'association cultures-arbres (agroforesterie). Planter des lignes d'arbres dans les champs, ça peut sembler contre-intuitif, pourtant cette « cohabitation » permet de limiter fortement l'érosion éolienne et hydraulique, tout en fournissant abris et nourriture à plein d'espèces utiles à la biodiversité locale.

Ce qui est large oublié, mais super important : une bonne gestion des sols, ça réduit aussi fortement les coûts liés aux engrais et autres produits chimiques. Un sol en bonne santé peut fixer naturellement plus d'azote et mobiliser mieux les nutriments présents. Résultat : des agriculteurs qui économisent de l'argent en utilisant moins de produits coûteux. Une démarche gagnante à tous les niveaux, non seulement pour l'environnement mais aussi économiquement parlant.

Impact des pratiques agricoles sur l'érosion des sols et la qualité de l'eau
Pratique agricole Taux d'érosion (tonnes/ha/an) Impact sur la qualité de l'eau
Labour intensif 8,2 Augmentation de la turbidité et de la charge en sédiments dans les cours d'eau
Couverture végétale permanente 0,5 Meilleure filtration des polluants et réduction de l'érosion
Utilisation de haies végétales 1,3 Diminution des ruissellements et préservation de la biodiversité aquatique

Les causes de l'érosion des sols

Causes naturelles

Climat et précipitations intenses

Les épisodes de pluie intense, même brefs et localisés, accélèrent fortement la perte des sols. Une étude réalisée en 2020 en Normandie a montré qu'une simple tempête estivale, apportant jusqu'à 80 mm d'eau en deux heures, pouvait causer la perte d'une couche d'humus fertile épaisse de plusieurs centimètres sur des terrains en pente. Le truc à retenir : ce n'est pas juste la quantité totale de pluie qui compte, mais surtout à quel point elle tombe fort et vite. Pour agir concrètement et limiter ces impacts, installer des barrières végétales (style haies ou talus enherbés) perpendiculairement à la pente aide à casser le ruissellement, absorber l'eau plus efficacement et maintenir la terre en place pendant ces épisodes extrêmes. Ces pratiques simples diminuent par deux (voire plus !) les pertes de terre comparées à un champ nu.

Relief et topographie

Les sols sur des pentes prononcées sont particulièrement sensibles à l'érosion parce que l'eau s'y écoule plus vite et entraîne davantage de particules. Résultat : sur des terrains à forte inclinaison, l'érosion peut être jusqu'à 20 fois plus importante que sur des terrains plats. Par exemple, sur les coteaux viticoles de Bourgogne ou de Champagne, une seule pluie intense peut suffire à emporter plusieurs tonnes de terre fertile par hectare. Des solutions existent tout de même : aménager des terrasses agricoles avec des murets ou des talus végétalisés pour freiner le ruissellement et retenir les sols, ou replanter certaines parcelles avec une couverture végétale dense pour stabiliser naturellement les terrains pentus. Au contraire, en fond de vallée où l'eau stagne, les risques concernent plutôt l'accumulation de sédiments qui comblent les cours d'eau, d'où l'intérêt d'y aménager des zones tampons humides capables de capter ces excès.

Nature des sols

Tous les sols ne sont pas égaux face à l'érosion. Par exemple, les sols limoneux, super fins et doux au toucher, semblent géniaux pour cultiver parce qu'ils retiennent bien l'eau, mais ils s'érodent super facilement dès qu'une forte pluie arrive. À l'inverse, les sols plutôt argileux forment des structures compactes qui semblent bien résister au début, mais du coup l'eau s'y infiltre mal, ruisselle davantage en surface et finit par emporter le sol avec elle à la moindre pente.

Astuce concrète : Si tu travailles ou aménages des terrains avec des sols limoneux sensibles, essaie d'augmenter rapidement la couverture végétale permanente. Les racines stabilisent tout ça et empêchent la terre de filer droit dans le cours d'eau voisin. Autre piste efficace : incorporer régulièrement de la matière organique, genre compost ou paillis, pour améliorer la stabilité et renforcer les sols trop friables.

À savoir aussi : un faible taux de matière organique (au-dessous de 1 ou 2 %) augmente considérablement les pertes de sol par érosion. Donc l'idée, c’est de surveiller régulièrement ce taux sur ton terrain. Ces petites pratiques simples t'aideront vraiment à diminuer le ruissellement chargé en sédiments.

Causes anthropiques (activités humaines)

Agriculture intensive

L'agriculture intensive, quand elle est mal menée, accélère fortement l'érosion des sols. Le labour profond systématique détruit la structure naturelle du sol, favorisant sa dispersion sous l'effet de la pluie. Par exemple, une étude menée en Bretagne montre que les zones labourées intensivement subissent des pertes de terre pouvant atteindre 20 tonnes par hectare par an, contre à peine 1 à 2 tonnes pour des terres conduites avec des pratiques plus douces. L'utilisation massive d'engrais azotés et phosphorés laisse le sol moins stable, plus facile à éroder; en plus, ces molécules sont emportées par les eaux de ruissellement vers les rivières et nappes phréatiques, aggravant leur contamination chimique. Pour limiter l'impact, les agriculteurs devraient envisager une réduction du labour, la mise en place systématique de couverts végétaux entre deux cultures et opter pour des techniques comme le semis direct, qui permet de préserver davantage la structure du sol et de protéger efficacement la qualité de l'eau.

Déforestation et urbanisation

La déforestation et l'urbanisation accélèrent directement l'érosion en laissant les sols à nu, fragilisés et plus exposés à l'action du ruissellement. Concrètement, sans arbres ni végétation pour retenir le sol, les précipitations entraînent terre, nutriments et polluants vers les cours d'eau à proximité. Par exemple, en Amazonie brésilienne, on constate qu'après la coupe à blanc pour l'agriculture ou l'élevage, l'érosion augmente drastiquement, entraînant la perte de près de 25 tonnes de sol par hectare et par an, contre seulement 1 tonne en forêt intacte.

En milieu urbain, remplacer des sols naturels perméables par du béton imperméable amplifie nettement les problèmes de ruissellement. Des études indiquent qu'une urbanisation croissante peut multiplier jusqu'à quatre fois la quantité d'eau de ruissellement par rapport à un terrain naturel similaire.

Action concrète intéressante : préserver ou réintroduire systématiquement des espaces verts en ville, même petits, aide à retenir l'eau, limitant ainsi le ruissellement et l'érosion. À Munich, par exemple, la création ciblée de petits parcs urbains et plantations d'arbres de rue a permis de réduire jusqu'à 20% le volume des écoulements urbains vers les égouts pluviaux. Simple et efficace.

Activités minières et industrielles

Les mines à ciel ouvert, comme l'exploitation du charbon ou des minerais métalliques (cuivre, or,...), exposent directement les sols aux intempéries. Résultat : la pluie lessive les sols mis à nus, entraînant dans les cours d'eau avoisinants toute une panoplie de produits chimiques toxiques utilisés pendant le processus minier (cyanure, mercure, acides divers). Un exemple marquant : en Nouvelle-Calédonie, l'extraction de nickel a généré des tonnes de sédiments contenant des métaux lourds qui se sont retrouvés dans les rivières environnantes, affectant durablement la biodiversité aquatique.

Les industries lourdes, quant à elles, polluent directement et indirectement via leurs rejets liquides chargés en métaux lourds (plomb, zinc, cadmium), hydrocarbures, solvants industriels, entre autres. Même si les usines sont équipées de systèmes de filtrage, les fuites accidentelles ou ponctuelles restent courantes. Exemple concret : en 2020, la rupture d'un réservoir industriel en Sibérie a entraîné le déversement de plus de 20 000 tonnes de diesel dans une rivière, menaçant toute la région arctique.

Côté concret et actionnable, penser contrôle et récupération des eaux contaminées directement sur site change complètement la donne. La mise en place systématique de bassins tampons de décantation autour des sites miniers limite considérablement l'écoulement des particules fines chargées en métaux lourds. De même, généraliser les revêtements imperméables sur les aires industrielles sensibles limite efficacement le risque de contamination des nappes phréatiques. Pas besoin de solutions ultra-innovantes pour une meilleure gestion : de bonnes pratiques déjà testées font souvent une grosse partie du boulot.

Eau et Ressources Hydriques
Pollution

5 millions de tonnes

En France, environ 5 millions de tonnes de sols sont déplacés chaque année en raison de l'érosion hydrique.

Dates clés

  • 1930

    1930

    Début du Dust Bowl aux États-Unis, un épisode majeur d'érosion des sols provoqué par des pratiques agricoles intensives combinées à une sécheresse sévère.

  • 1955

    1955

    Adoption de la loi française sur l'eau, marquant le début d'une prise de conscience nationale concernant la protection et la gestion des ressources aquatiques.

  • 1972

    1972

    Première Conférence des Nations Unies sur l'environnement à Stockholm, moment clé pour la prise de conscience internationale sur les enjeux environnementaux liés aux sols et à l'eau.

  • 1991

    1991

    Directive nitrates adoptée par l'Union Européenne, visant à lutter contre la pollution des eaux par l'agriculture intensive.

  • 2000

    2000

    Adoption de la Directive-cadre européenne sur l'eau (DCE), fixant des objectifs ambitieux pour la protection et l'amélioration des ressources en eau au sein de l'UE.

  • 2002

    2002

    Lancement de la Journée mondiale des sols par l'Union Internationale des Sciences du Sol, sensibilisant globalement sur l'importance d'une gestion durable des sols.

  • 2015

    2015

    Année internationale des sols déclarée par l'ONU afin de sensibiliser sur l'importance cruciale des sols pour le développement durable et la protection de la qualité de l'eau.

Conséquences de l'érosion sur la qualité de l'eau

Envasement des cours d'eau et des lacs

L'envasement, c'est quand les sédiments issus de l'érosion finissent par s'accumuler dans le fond d'un lac ou d'une rivière, et franchement, c'est plus problématique que ça en a l'air. Ces dépôts, composés principalement de sables fins, limons et argiles, tapissent le fond et changent complètement les conditions écologiques des milieux aquatiques.

Quand ça s'accumule trop, ces sédiments bouchent carrément certains endroits clés pour la biodiversité, comme les aires de ponte pour les poissons. Par exemple, la truite fario, espèce sensible qu'on trouve en France, voit ses frayères (lieux où elle pond ses œufs) recouvertes uniformément de vase, empêchant ainsi l'éclosion des œufs qui ont absolument besoin de s'oxygéner suffisamment.

Et ce n'est pas tout : en Haute-Loire, une étude de 2021 a montré que certains cours d'eau avaient perdu jusqu'à 50 % de leur profondeur initiale en raison des dépôts de sédiments accumulés en seulement dix ans. C'est énorme ! Cela perturbe évidemment la navigation, mais c'est aussi catastrophique pour les centrales hydroélectriques qui voient leur capacité de rétention d'eau réduite au fil du temps, avec des coûts élevés de maintenance ou même de dragage réguliers.

Dernière chose importante à retenir, ces sédiments ne viennent pas seuls. Ils sont fréquemment accompagnés de particules polluantes, comme des phosphates, nitrates ou métaux lourds, liés aux activités agricoles et industrielles. Une fois déposés, ces polluants se libèrent lentement dans l'eau, amplifiant les dommages sur l'ensemble de l'écosystème aquatique.

Bref, l'envasement ce n'est pas juste quelques dépôts au fond d'une rivière, mais un véritable problème qu'il vaut mieux ne pas négliger.

Pollution et contamination chimique

Quand les sols s'érodent, ils entraînent avec eux un paquet de polluants chimiques issus des activités agricoles ou industrielles. Typiquement, tu retrouveras des résidus de pesticides, des engrais azotés ou phosphatés en excès, des métaux lourds comme le cadmium, le plomb ou le mercure, voire même des hydrocarbures issus de rejets industriels.

Par exemple, certains herbicides répandus dans les champs comme l'atrazine (bien que désormais interdite dans l'UE, mais avec persistance dans l'environnement) peuvent se fixer dans les particules de terre et finir leur course dans les rivières ou nappes phréatiques. Une fois là-bas, ces substances influencent directement la vie aquatique en perturbant le système endocrinien des poissons ou des amphibiens. À petite dose ça fait déjà des dégâts, imagine à plus grande échelle : tu peux avoir des effets sur toute la chaîne alimentaire et finalement sur la santé humaine.

Les nitrates et phosphates évacués par les terres agricoles augmentent vite la concentration en nutriments des étendues d'eau, entraînant une eutrophisation (on y reviendra plus loin précisément). Pour les métaux lourds c'est pas mieux : ils s'accumulent progressivement dans les organismes vivants, se retrouvent au fil du temps dans les poissons que tu manges, et là bonjour les risques pour la santé (atteintes neurologiques, troubles du système immunitaire ou rénal). Un exemple parlant : en France, dans certaines zones anciennement minières, l'érosion des sols contaminés au plomb menace encore aujourd'hui des cours d'eau pourtant protégés.

Côté chiffres, en Bretagne par exemple, plus de 30 % des captages d'eau potable ont présenté des niveaux de nitrates dépassant le seuil sanitaire à plusieurs reprises pendant ces dernières années, en grande partie en raison des pratiques agricoles locales.

Tu l'auras compris, maîtriser l'érosion c'est aussi empêcher ces polluants de se balader où bon leur semble. La prévention est vraiment essentielle ici parce qu'une fois ces substances dans l'eau, le nettoyage coûte cher, prend du temps et n'est jamais garanti à 100 %.

Eutrophisation des écosystèmes aquatiques

L'eutrophisation, c'est simple : trop de phosphore et d'azote rejetés dans les plans d'eau (lacs, étangs ou rivières) provoquent un boom excessif des algues. Ces nutriments viennent souvent directement du ruissellement des sols agricoles chargés en engrais chimiques ou en fumier. Plus sournoise que visible au départ, cette prolifération d'algues finit par étouffer les milieux aquatiques en bloquant la lumière et en réduisant l'oxygène disponible dans l'eau.

Résultat, des petits écosystèmes entiers sont déséquilibrés, voire complètement détruits. Certaines algues, du genre cyanobactéries, produisent même des toxines dangereuses pour les animaux et l'humain. Petite statistique intéressante : selon l'Agence Européenne de l'Environnement, environ 60 % des eaux européennes souffrent d'une eutrophisation plus ou moins sévère.

L'eutrophisation entraîne aussi une chute de la biodiversité locale assez impressionnante : poissons morts, végétation aquatique appauvrie, oiseaux migrateurs privés de nourriture. Et, détail pas négligeable pour nous, humains, il y a des coûts de dépollution assez élevés pour rendre l'eau à nouveau potable. Bref, l'eutrophisation des écosystèmes aquatiques, c'est plus sérieux qu'une simple marée verte pas jolie à voir.

Le saviez-vous ?

Le phénomène d'eutrophisation causé par le ruissellement agricole entraîne chaque année des dommages économiques évalués à plusieurs milliards d'euros à travers le monde en affectant la pêche, le tourisme et la qualité de l'eau potable.

Une simple haie vive bien entretenue peut réduire l'érosion des terres agricoles avoisinantes jusqu'à 80%, grâce à ses racines profondes et à son rôle de barrière contre le ruissellement.

Selon la FAO, chaque année, environ 24 milliards de tonnes de sol fertile sont perdues en raison de l'érosion, ce qui équivaut à perdre chaque année l'équivalent de la surface agricole de la Belgique.

Les vers de terre sont de précieux alliés contre l'érosion : leurs galeries souterraines favorisent la pénétration de l'eau dans le sol, réduisant ainsi considérablement le ruissellement lors d'événements pluvieux importants.

Méthodes de lutte contre l'érosion pour préserver l'eau

Pratiques agricoles durables

Rotation des cultures et cultures de couverture

Alterner les cultures sur une même parcelle, c'est un peu comme varier son alimentation : ça permet au sol de régénérer ses nutriments et d'éviter l'apparition de maladies ou parasites spécifiques à une plante. Par exemple, une rotation bien pensée entre des céréales et des plantes fixatrices d'azote (luzerne, trèfle, haricots ou lentilles) enrichit naturellement le sol en azote, réduisant ainsi l'utilisation des engrais chimiques.

Les cultures de couverture (aussi appelées engrais verts) sont des plantes qu'on sème temporairement, pas pour récolter, mais pour protéger le sol entre deux cultures principales. Prenons l'avoine, le seigle ou la moutarde blanche : ces plantes permettent au sol de garder en place ses nutriments en limitant le ruissellement, et leurs racines améliorent sa structure, facilitant ainsi l'infiltration de l'eau quand il pleut. Concrètement, un champ protégé par des cultures de couverture perd jusqu'à 80% moins de terre par érosion comparé à un sol à nu. Côté action, pour un agriculteur, l'idéal est d'implanter ces plantes juste après la récolte de la culture principale et avant les fortes pluies automnales afin d'avoir une couverture végétale efficace. Il suffit ensuite d'incorporer ces végétaux avant la plantation suivante, ce qui enrichit directement le sol en matière organique sans avoir besoin d'en rajouter artificiellement.

Pour aller plus loin, certains expérimentent aussi des mélanges diversifiés de plusieurs espèces en couverture (radis fourrager, phacélie, sarrasin…). Cela booste la diversité biologique du sol et attire des insectes bénéfiques, ce qui limite mécaniquement les ravageurs. Au-delà de la protection contre l'érosion, l'avantage majeur c'est une meilleure résilience des sols et une réduction significative des intrants chimiques, bon pour l'environnement et bon pour le portefeuille de l'agriculteur.

Agriculture de conservation et semis direct

L'idée derrière ces méthodes, c'est de perturber le moins possible le sol pour conserver son équilibre naturel. Concrètement, le semis direct permet de planter directement sur les résidus de la récolte précédente, sans labourer. Ça change tout, parce qu'en ne labourant pas, on conserve mieux la structure du sol et on protège son réseau biologique (vers de terre, micro-organismes, champignons mycorhiziens…). Résultat : un sol plus vivant, qui augmente la rétention d'eau, réduit les ruissellements et limite du coup l'érosion et le lessivage de nutriments vers les cours d'eau.

En chiffres, une étude de l’INRAE montre qu'avec le semis direct, la perte de terre par phénomène érosif diminue jusqu’à 90% comparé au labour classique. Pas mal, non ?

Mais attention, ça ne suffit pas simplement d'arrêter le labour : pour que ça marche, il faut aussi garder une couverture végétale continue au sol toute l’année, avec par exemple des mélanges spécifiques de légumineuses, graminées ou crucifères. Ces plantes de couverture jouent le rôle d'un bouclier contre l'impact direct de la pluie et les phénomènes d'érosion. En bonus, elles fixent l'azote de l'air et améliorent encore plus la fertilité naturelle du sol.

Un bel exemple, c’est l'exploitation pionnière de Frédéric Thomas, agriculteur dans la Sarthe, connu pour avoir relayé ces pratiques en France. Chez lui, grâce à l'agriculture de conservation, la qualité biologique du sol a explosé en une dizaine d'années à peine, avec un impact fort sur la qualité de l'eau, moins chargée en nitrates et pesticides.

En clair, moins de boulot, plus de biodiversité sous-terraine, moins d’intrants polluants et une eau mieux protégée. Une approche gagnant-gagnant.

Gestion des pâturages et agroforesterie

Pour limiter l'érosion par la pluie ou le piétinement excessif, mieux vaut adopter une gestion rotative des pâturages, en déplaçant régulièrement les animaux entre différentes parcelles afin de laisser la végétation se régénérer. L'idéal ? Prévoir un temps de repos d'environ 3 à 4 semaines entre deux périodes de pâturage. Ça permet aux racines des plantes de mieux se fixer au sol, réduisant ainsi les ruissellements chargés en sédiments qui polluent les cours d'eau voisins.

Autre astuce efficace : intégrer des arbres aux pâturages grâce à l'agroforesterie. Par exemple, planter des essences comme le frêne, l'aulne ou encore le peuplier dans les prairies présente un double avantage : leurs racines profondes stabilisent les sols et leurs feuillages fournissent de l'ombre aux bêtes. Un bonus sympa : certaines espèces d'arbres produisent des feuilles ou des fruits (exemple : mûrier blanc ou chêne) riches en protéines, complétant ainsi l'alimentation du bétail tout en atténuant l'impact de la pluie sur la terre à proximité.

Des études montrent par exemple que des fermes intégrant l'agroforesterie peuvent réduire jusqu'à 50 % les pertes de terre dues à l'érosion par rapport à des prairies sans arbres. Pour une action facile à mettre en place, tu peux démarrer progressivement en intégrant quelques bandes arborées dans tes parcelles ou utiliser des arbres comme barrières naturelles pour gérer le déplacement du troupeau tout en augmentant la biodiversité du coin.

Aménagement paysager et infrastructures vertes

Bandes enherbées et haies vives

Si tu veux une astuce efficace pour protéger tes sols tout en préservant la qualité de l'eau, pense à intégrer des bandes enherbées au bord de tes parcelles agricoles. Concrètement, ce sont des bandes de végétation dense composées souvent de graminées comme le ray-grass ou la fétuque, placées stratégiquement pour intercepter les sédiments et les polluants avant qu'ils atteignent les cours d'eau. Par exemple, installer une bande enherbée d'au moins 5 mètres de large peut retenir jusqu'à 70 % des nitrates ruisselant des champs lors des pluies intenses.

Pareil pour les haies vives, ces véritables barrières naturelles composées d'arbustes et d'arbres locaux comme le sureau noir, le charme ou l'aubépine. Ces haies protègent les sols des vents forts, limitent l'évaporation, et créent un habitat idéal pour les animaux utiles comme les oiseaux insectivores et les pollinisateurs. Une haie vive bien conçue de 3 mètres de haut peut retenir environ 50 à 80 % des poussières et particules en suspension générées par les engins agricoles.

Pour être vraiment efficace, associe ces deux techniques : plante des haies vives sur les contours des parcelles pour freiner érosion et vent, puis place des bandes enherbées en aval pour piéger ce qui pourrait encore s'échapper. Cette association complémentaire a fait ses preuves en Bretagne, où elle a permis de réduire significativement la pollution azotée des cours d'eau ces dernières années. Simple à mettre en place, bénéfique pour la biodiversité et performant contre l'érosion—que demander de plus ?

Bassins de rétention et zones humides artificielles

Installer un bassin de rétention dans une exploitation agricole ou une ville, c'est hyper efficace pour éviter que les sols et les polluants partent en balade avec les eaux de pluie. Le principe, c'est de stocker temporairement les eaux de ruissellement en période forte, histoire de ralentir le débit et de permettre aux particules de terre et aux polluants de se déposer tranquillement. Une fois l'eau décantée, elle peut être libérée lentement dans les nappes phréatiques ou les cours d'eau, déjà épurée d'une bonne partie de ses résidus gênants.

Encore mieux : créer des zones humides artificielles, des sortes de filtres naturels remplis de plantes aquatiques spécialisées comme les roseaux ou les massettes. Ces végétaux sont des as de la dépollution : leurs racines captent et piègent naturellement les polluants, notamment nitrates et phosphore, responsables de l'eutrophisation. Prends exemple sur la zone humide artificielle de Rampillon, en Seine-et-Marne : rien qu'en la traversant, l'eau chargée en nitrates perd environ 70 à 80 % de son azote en quelques jours. L'avantage en prime : ces espaces créent de vrais habitats pour les oiseaux et amphibiens, un joli bonus côté biodiversité.

Concrètement, pour réussir l'aménagement, choisis une zone en aval de l'écoulement naturel, dimensionne l'installation en fonction du volume d'eau à traiter, plante localement des espèces adaptées et surveille régulièrement leur développement. L'entretien régulier est indispensable : un débroussaillage manuel par an pour éviter l'envasement excessif et une vérification du bon fonctionnement hydraulique suffisent généralement à assurer l'efficacité à long terme.

25 millions de tonnes par an

Le transport de sédiments par érosion des sols augmente la turbidité de l'eau, perturbant ainsi la vie aquatique. Par exemple, le Yangtsé en Chine transporte environ 25 millions de tonnes de sédiments par seconde, principalement dus à l'érosion des sols.

1,8 milliards de personnes

Environ 1,8 milliard de personnes boivent une eau contaminée par des matières fécales, des pesticides et d'autres polluants résultant en partie de l'érosion des sols.

100 millions de tonnes

Chaque année, les activités agricoles entraînent le rejet d'environ 100 millions de tonnes de nutriments dans les eaux, ce qui contribue à l'eutrophisation résultant de l'érosion des sols.

40 %

Environ 40% des terres de la planète sont désertifiées en raison, en partie, de l'érosion des sols.

44 %

La qualité de l'eau en Europe est menacée, avec 44% des cours d'eau et lacs européens ne respectant pas les normes de qualité en raison des multiples pressions, dont l'érosion des sols.

Impact de l'érosion des sols sur la qualité de l'eau
Zone géographique Taux d'érosion moyen (tonnes/ha/an) Impact sur la qualité de l'eau Conséquences sur la biodiversité
Zone agricole intensive 15,6 Augmentation de l'eutrophisation des cours d'eau Diminution de la diversité des espèces aquatiques
Zone forestière 1,2 Moindre pollution des cours d'eau Préservation de la diversité des espèces aquatiques
Zone urbaine 25,3 Fortes concentrations de polluants dans les eaux de ruissellement Impact négatif sur la faune aquatique
Effets des pratiques d'aménagement du territoire sur l'érosion des sols et la qualité de l'eau
Pratique d'aménagement Réduction de l'érosion (% par an) Impact sur la qualité de l'eau
Création de zones tampons végétalisées 70% Réduction significative de la pollution des eaux de surface
Installation de bassins de rétention des eaux pluviales 60% Réduction des risques d'inondations et de transport de polluants vers les cours d'eau
Utilisation de revêtements perméables pour les voies urbaines 80% Réduction des ruissellements et des rejets polluants

Rôle de l'aménagement du territoire dans la prévention de l'érosion

Planification urbaine durable

Limiter l'érosion en ville passe déjà par une gestion ultra-concrète des eaux pluviales. Par exemple, multiplier les surfaces perméables dans des endroits ciblés empêche que les pluies soudaines provoquent des ruissellements destructeurs. Du béton drainant intégré directement dans les trottoirs ou les parkings permet à l'eau de se réinfiltrer en douceur dans le sol. Autre technique maligne : les noues paysagères. Ce sont de petits fossés végétalisés spécialement conçus pour récupérer le surplus d'eau. La végétation ralentit l'écoulement tout en filtrant naturellement les polluants chimiques avant qu'ils n'atteignent les nappes phréatiques et cours d'eau.

Plus créatif encore, certaines villes misent sur des jardins pluviaux urbains, comme c'est le cas à Nantes ou Strasbourg, où l'eau en excès alimente directement une végétation sélectionnée pour sa résistance. Ces espaces verts urbains coupent court à l'érosion tout en encourageant la biodiversité locale. Même topo pour les toitures végétalisées : en retenant jusqu'à 75 % des précipitations annuelles selon l'ADEME, elles réduisent le ruissellement urbain et les risques d'érosion liés aux averses violentes, tout en rafraîchissant l'air au passage.

Ensuite, côté projet urbain, les règles simples comme la limitation du défrichement de terrains en pente ou l’intégration obligatoire d’espaces végétalisés dans les nouvelles constructions jouent vraiment leur rôle de tampon contre l'érosion.

Lyon a par exemple introduit l'indice biotope dans son plan local d’urbanisme pour mesurer la part de surfaces perméables et végétalisées dans chaque projet immobilier : clair, efficace, ça réduit la pression érosive. D'autres collectivités misent sur le principe de « zéro rejet », demandant aux aménageurs de gérer intégralement leurs eaux de pluie sur le site. Ça incite clairement à des méthodes intelligentes de gestion des sols, utiles à la fois pour limiter l'érosion et préserver la ressource en eau.

Foire aux questions (FAQ)

Oui, plusieurs solutions accessibles existent, comme planter des arbres ou des haies pour stabiliser le sol, limiter les surfaces imperméabilisées, aménager des bandes enherbées ou encore mettre en place des jardins pluviaux afin d'absorber naturellement les eaux de ruissellement, ce qui limite le phénomène d'érosion.

L'agriculture intensive n'est pas forcément synonyme de mauvaise gestion, mais elle est souvent associée à des pratiques qui peuvent augmenter l'érosion, comme le labour fréquent ou l'utilisation excessive d'engrais chimiques. Cependant, de nombreuses exploitations mettent aujourd'hui en place des techniques agricoles plus durables (rotation des cultures, semis direct, cultures de couverture) qui limitent fortement ces impacts négatifs.

L'érosion favorise le ruissellement de particules du sol chargées de composés chimiques (engrais, pesticides, métaux lourds) vers les nappes phréatiques, les rivières et les lacs. Ainsi, la qualité de l'eau potable peut diminuer, nécessitant des traitements plus poussés et coûteux pour garantir une eau propre et saine à la consommation.

Un sol affecté par l'érosion présente souvent des signes visibles tels que des rigoles apparentes, une perte de la couche arable fertile, ou encore des phénomènes d'envasement autour des cours d'eau à proximité. Une diminution de la productivité agricole peut également être observée lorsque l'érosion du sol devient importante.

Contrairement au labour conventionnel, le semis direct consiste à semer directement au travers des résidus végétaux laissés au sol d'une récolte précédente, évitant ainsi de perturber la structure du sol. Cela améliore l'infiltration de l'eau, diminue fortement l'érosion, favorise la biodiversité du sol et réduit les émissions de gaz à effet de serre.

Les bandes enherbées permettent de ralentir efficacement le ruissellement superficiel et captent les particules de sol ainsi que l'essentiel des polluants chimiques contenus dans l'eau de ruissellement. Selon plusieurs études, elles peuvent réduire jusqu'à 80 % des sédiments et nutriments atteignant les cours d'eau adjacents.

L'eutrophisation est un phénomène d'enrichissement excessif des eaux en nutriments (comme l'azote et le phosphore) qui déclenche une prolifération d'algues, réduisant la quantité d'oxygène disponible dans l'eau. L'érosion est étroitement liée à l'eutrophisation car elle entraîne les engrais et matières organiques présents sur le sol directement dans les cours d'eau, accélérant ainsi cette pollution organique.

Planter des arbres constitue une excellente stratégie pour ralentir significativement l'érosion grâce à leurs racines stabilisatrices et au ralentissement de la pluie par leur couvert végétal. Cependant, cette mesure seule peut ne pas suffire à stopper complètement l'érosion, surtout sur des terrains fortement pentus ou fragilisés, et doit idéalement être intégrée dans une gestion globale et diversifiée des sols.

Agriculture Durable

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