Réduire l'empreinte carbone des data centers grâce à la formation en éco-gestion des serveurs

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Réduire l'empreinte carbone des data centers grâce à la formation en éco-gestion des serveurs

Introduction

On entasse un nombre fou de données chaque jour : photos, vidéos, emails, séries Netflix... Bref, toute notre vie numérique se stocke quelque part. Et ce quelque part, c'est dans les fameux data centers. Ce sont ces gros bâtiments pleins de serveurs alignés où tournent en permanence nos applis préférées et tous nos services internet. Seulement voilà, tout ça consomme un max d'énergie, et forcément, fait grimper sévèrement leur empreinte carbone.

Pour avoir une idée du problème, le numérique représente entre 3 % et 4 % des émissions mondiales de CO2, autant (voire plus) que l'aviation civile. Un truc flippant, quand on sait que l'appétit pour les données numériques explose chaque année, et que les fameux data centers consomment déjà quasiment autant d'électricité que des villes moyennes toute entières. Alors oui, on aurait tort de zapper le sujet.

La bonne nouvelle ? Il existe des pistes sérieuses pour faire baisser ce chiffre. Parmi elles, une montée en puissance d'une pratique très intéressante : l'éco-gestion des serveurs. Concrètement, ça veut dire apprendre aux pros informatiques à gérer des serveurs de manière intelligente, sobre, en baissant la conso d'électricité, optimisant le refroidissement, ou en utilisant davantage d'énergies renouvelables.

Ça peut avoir l'air basique, voire évident, mais croyez-moi, former les équipes techniques à l'éco-gestion change sérieusement la donne. Certaines boîtes passent au vert petit à petit grâce à ça, en économisant gros sur leurs factures d'électricité au passage. Bref, on ne va peut-être pas fermer Netflix ou Instagram demain, mais en apprenant aux techniciens et IT managers à adapter leurs pratiques, on peut clairement limiter les dégâts sur notre bonne vieille planète. Voilà pourquoi la formation et la sensibilisation du secteur deviennent aujourd'hui une des clés essentielles pour réduire l'empreinte énergétique du numérique.

100 milliards de kilowattheures

La consommation annuelle en électricité des data centers dans le monde, soit environ 1% de la consommation mondiale d'électricité.

3 %

Part de l’empreinte carbone des data centers dans les émissions mondiales de gaz à effet de serre.

22 millions de serveurs

Le nombre de serveurs actifs dans le monde

200 terawatts-heure

La puissance électrique consommée par les data centers dans le monde en 2018.

Qu'est-ce qu'un data center et quelle est son empreinte carbone ?

Les chiffres clés de l'empreinte carbone des data centers

Aujourd'hui, les data centers, c'est presque 1 % des émissions mondiales de CO2. Ça paraît petit dit comme ça, mais c'est autant que l'ensemble du trafic aérien mondial avant la pandémie. Un gros data center consomme facilement l'équivalent d'une ville moyenne, autour de 100 mégawatts (MW) en permanence. Amazon affirme que ses installations mondiales auraient généré environ 15,3 millions de tonnes de CO2 en 2020, alors que Google annonçait avoir compensé ses 4,9 millions de tonnes la même année.

Autre chiffre intéressant : environ 40 % de l'énergie consommée dans un data center sert uniquement à refroidir les équipements, un véritable gouffre énergétique. On estime aussi qu'en moyenne, seulement 6 à 12 % des capacités réelles d'un data center classique sont utilisées activement au quotidien, le reste tourne "à vide" ou presque. Dernière info surprenante : selon Greenpeace, si internet était un pays, ce serait le 6e consommateur mondial d'énergie. De quoi réfléchir deux secondes avant de stocker inutilement le énième selfie ou mail dont plus personne ne se souviendra dans deux jours !

Les principales sources de consommation énergétique

Dans les data centers, le plus gourmand en énergie, c'est clairement le refroidissement. Ça peut représenter jusqu'à 40 % de la facture électrique totale. Refroidir les serveurs, c'est obligatoire pour éviter la surchauffe, mais pas mal de centres utilisent encore des solutions trop gourmandes comme la climatisation classique au lieu de techniques moins énergivores comme le refroidissement par air extérieur (free cooling).

Ensuite, viennent directement les serveurs eux-mêmes. À force de traiter des tonnes de données 24h/24, ces machines montent vite en consommation. Problème souvent aggravé par des serveurs sous-utilisés qui tournent inutilement à plein régime. Concrètement, un serveur qui tourne à vide utilise quand même environ 70 % à 80 % de l'énergie qu'il consomme en pleine activité.

Autre point qu'on oublie souvent : les systèmes d'alimentation électrique. Les UPS (onduleurs) et les équipements de conversion entraînent aussi des pertes d'énergie importantes, pouvant atteindre parfois jusqu'à 10-15 % de l'électricité consommée par un data center.

Enfin, il faut parler du stockage. L'explosion des données, notamment via le cloud et les sauvegardes permanentes, a considérablement amplifié les besoins en disques durs, SSD et autres systèmes de stockage ultra gourmands sur l'ensemble de leur cycle de vie : fabrication, utilisation, et gestion de fin de vie.

L'évolution récente de la consommation énergétique mondiale des centres de données

Depuis 2010, la consommation énergétique mondiale des data centers s'est stabilisée autour de 200 TWh par an, malgré la croissance rapide de la demande numérique. Pourquoi ça ne grimpe pas plus vite ? Principalement grâce aux progrès dans l'efficacité énergétique : les opérateurs ont appris à mieux gérer leur équipement. Tu vois, entre 2010 et 2020, le trafic internet mondial a explosé : multiplié par presque 15 ! Pourtant, la conso d'électricité des data centers n'a augmenté que de 6 % environ pendant la même période. Plutôt impressionnant, non ?

Les géants du numérique comme Google ou Facebook sont les bons élèves du secteur et jouent un vrai rôle dans cette évolution, en choisissant des technologies plus performantes et en optimisant leur consommation. Mais attention, ce n'est pas gagné partout : les petits data centers traditionnels sont souvent encore à la traîne côté performance énergétique. Résultat, même s'ils représentent seulement environ 40 % de la consommation énergétique globale des data centers, leur efficacité en général est clairement moins bonne que celle des gros acteurs hyperscale.

Ah, dernier truc intéressant : pendant la pandémie de Covid-19, le streaming et les visioconférences ont bondi, mais étonnamment la hausse d'énergie consommée par les data centers n'a été que marginale. La raison ? Encore une fois, l'amélioration constante de leur gestion énergétique. Bref, la croissance du numérique ne veut pas forcément dire explosion de la consommation d'énergie, si on garde le cap sur l'efficacité.

Pratique d'Éco-Gestion Bénéfices Potentiels Exemples de Data Centers
Refroidissement optimisé Réduction de la consommation d'énergie pour le refroidissement jusqu'à 40% Google Data Center, Hamina, Finlande
Utilisation d'énergies renouvelables Diminution de l'empreinte carbone et indépendance vis-à-vis des énergies fossiles Apple Data Center, Reno, Nevada, États-Unis
Virtualisation des serveurs Meilleure utilisation des ressources et réduction du nombre de serveurs physiques Amazon Web Services (AWS)

Les enjeux de l'éco-gestion des serveurs

Lien entre éco-gestion des serveurs et empreinte carbone

Un serveur, selon ses réglages et sa gestion, tu peux lui faire réduire sa consommation électrique jusqu'à 30 % ou même 40 %. Le lien est direct entre la consommation énergétique d'un data center et son empreinte carbone. Concrètement, si tu optimises l'utilisation des ressources matérielles (éviter les serveurs sous-utilisés par exemple), tu réduis directement les émissions de CO2 associées.

Par exemple, régler les serveurs pour un refroidissement plus précis, ça permet de baisser leur consommation électrique en moyenne de 15 % à 20 %. Un data center qui intègre une bonne éco-gestion peut voir son indicateur PUE (Power Usage Effectiveness, indicateur clé d'efficacité énergétique) passer facilement de 2,0 à 1,4. Ça paraît pas énorme, mais à l'échelle d'un centre de données assez gros, c'est vite fait des milliers de tonnes de CO2 économisées chaque année.

Une autre donnée intéressante : selon une étude du Lawrence Berkeley National Laboratory, en améliorant simplement la gestion énergétique des serveurs inactifs, les data centers pourraient économiser chaque année aux États-Unis environ 10 milliards de kWh. Ça équivaut à éviter la production électrique annuelle de plusieurs centrales thermiques au charbon.

Bref, entre serveurs bien réglés et planète préservée, la passerelle c'est clairement l'éco-gestion.

Exigences réglementaires et contextuelles en matière d'efficacité énergétique

En Europe, le truc concret à retenir c’est la directive UE 2018/2002 sur l'efficacité énergétique. Celle-ci pousse clairement les opérateurs à faire mieux, avec l'objectif précis d'accroître l'efficacité globale de 32,5 % d’ici 2030 par rapport à 2007. Résultat, les data centers importants doivent réaliser régulièrement des audits énergétiques obligatoires tous les quatre ans.

En France, la loi ELAN sortie en 2018 impose des règles spécifiques, notamment un reporting précis sur la consommation d'énergie des grands data centers. L'idée derrière, c’est d’inciter clairement à investir dans l'efficacité énergétique et le recyclage de la chaleur produite.

Certains pays comme les Pays-Bas deviennent vraiment stricts et conditionnent l’installation de nouveaux data centers à l’utilisation d’au moins 80 % d'énergie renouvelable dès leur lancement. Aux États-Unis, l'agence gouvernementale EPA publie régulièrement des standards assez précis d’efficacité énergétique, avec leur fameux programme Energy Star, référence majeure pour valider les nouvelles installations.

Finalement côté industrie, sous pression sociale et environnementale grandissante, plusieurs acteurs du numérique comme Google ou OVHcloud vont au-delà des règles et se fixent volontairement une neutralité carbone ambitieuse d’ici 2030 ou avant. Ce contexte tire tout le secteur vers le haut en matière de bonnes pratiques énergétiques.

Pollution : Technologies de Dépollution
Pollution

80 %

Taux de sous-utilisation des serveurs physiques dans les data centers.

Dates clés

  • 1992

    1992

    Création du label Energy Star par l'Agence de protection de l'environnement américaine, considéré comme la première initiative pour l'efficacité énergétique du matériel informatique.

  • 2004

    2004

    Fondation du Green Grid Consortium, axé sur l'amélioration de l'efficacité énergétique des data centers à l'échelle mondiale.

  • 2007

    2007

    Introduction de l'indicateur PUE (Power Usage Effectiveness), largement utilisé aujourd'hui pour mesurer l'efficacité énergétique des data centers.

  • 2015

    2015

    Engagement pris lors de l'accord de Paris durant la COP21 par plusieurs acteurs technologiques afin de réduire significativement leur empreinte carbone.

  • 2018

    2018

    Google annonce que ses data centers ont atteint la neutralité carbone grâce à une optimisation énergétique avancée et à l'utilisation d'énergies renouvelables.

  • 2020

    2020

    Lancement du Pacte européen pour le numérique vert destiné notamment à réduire l'empreinte carbone du secteur numérique au sein de l'UE.

  • 2021

    2021

    Publication du rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), démontrant que la consommation énergétique mondiale des data centers représentait environ 1 % de la consommation électrique mondiale annuelle.

Formation en éco-gestion des serveurs : un levier pour réduire l'empreinte carbone

Les bases de l'éco-gestion des serveurs

Principes fondamentaux et bonnes pratiques

Premier truc actionnable direct : l'optimisation des températures internes. Une erreur fréquente est de refroidir excessivement les salles serveurs à moins de 18°C. C’est inutile et très gourmand en énergie. Google conseille aujourd’hui une température cible comprise entre 24°C et 27°C. Ce petit ajustement suffit souvent à économiser plus de 10 % d'énergie sans le moindre impact négatif sur l’équipement.

Deuxième bon réflexe : traquer et éliminer les serveurs zombies. Ce sont des machines qui restent allumées et consomment de l'énergie alors qu’elles ne servent plus à rien. Selon une enquête menée par Anthesis Group, près de 30 % des serveurs en entreprise seraient concernés. Une formation régulière de vos équipes à une cartographie précise du parc serveur permet de les repérer et les désactiver rapidement.

Troisième levier intéressant : programmer intelligemment les cycles de mise en veille et d’extinction des serveurs peu sollicités. Certaines applications ou données sont rarement utilisées hors des horaires de travail. Chez EDF en France, la généralisation de cette bonne pratique a permis de réduire de près de 20 % la consommation électrique annuelle liée aux data centers internes.

Enfin, clairement indispensable : le choix de fournisseurs et configurations matérielles basse consommation. À performances comparables, les processeurs modernes dits "basse énergie" peuvent réduire la consommation électrique jusqu’à 30 %. Par exemple, les processeurs Intel Xeon série E à faible consommation chauffent moins, consomment sensiblement moins et nécessitent une clim moins énergivore. Être formé au moment de l'achat à sélectionner ces configurations est un geste hyper concret, économique et directement bénéfique pour l'empreinte carbone du datacenter.

Les compétences clés recherchées chez les techniciens responsables

La première compétence clé, c'est le monitoring énergétique pointu des serveurs. Concrètement, le technicien doit maîtriser les outils spécialisés comme DCIM (Data Center Infrastructure Management) pour suivre exactement la consommation électrique serveur par serveur. Ne se contenter que d'une vue globale, c'est rater les petites pertes d'énergie cumulées qui font grimper la facture.

Deuxième chose importante : savoir optimiser le refroidissement dynamique en adaptant au mieux la climatisation selon la charge IT réelle. Certains maîtrisent parfaitement les nouvelles techniques de refroidissement par zones ciblées ("hot-aisle containment") ou par refroidissement liquide directement appliqué sur les composants serveurs très énergivores.

Une compétence indispensable mais trop rare, c'est la maîtrise technique fine de la virtualisation des serveurs. Par exemple avec VMware ou Hyper-V, certains techniciens réduisent radicalement le nombre de machines physiques en faisant tourner intelligemment plusieurs serveurs virtuels sur une même machine, ce qui baisse directement la consommation électrique.

En plus technique encore, une compétence clé est la gestion proactive de la mise à jour des équipements. Dans les data centers un peu vieillissants, remplacer régulièrement les serveurs par des équipements nouvelle génération à haute efficacité réduit fortement la consommation d'énergie.

Les techniciens les plus recherchés savent aussi interpréter les données d'efficacité énergétique, par exemple l'indicateur classique qu'est le "PUE" (Power Usage Effectiveness), mais aussi d'autres plus spécifiques comme le "Carbon Usage Effectiveness" (CUE) qui reflète directement l'empreinte carbone.

Enfin, ils doivent pouvoir évaluer le potentiel d'intégration concrète des énergies renouvelables dans l'alimentation électrique du data center : un technicien capable d'analyser la faisabilité photovoltaïque ou éolienne à côté du site apporte une réelle valeur ajoutée en direct à son entreprise.

Les bénéfices environnementaux de l'éco-gestion des serveurs

Première info intéressante : une éco-gestion efficace peut réduire jusqu'à 40 à 50% la consommation énergétique d'un serveur classique. Une étude menée par le Berkeley Lab montre qu'un meilleur paramétrage et une gestion plus attentive des modes de veille permettent déjà une diminution importante.

Autre chose qui compte vraiment : en optimisant les processus, un serveur devient beaucoup moins chaud. C'est pas rien, car environ 30 à 40% de l'énergie consommée par les data centers sert uniquement à la climatisation. Donc, alléger la chaleur des serveurs, ça fait mécaniquement chuter la conso énergétique liée au refroidissement.

Le remplacement intelligent de certains composants fait aussi toute la différence. Par exemple : remplacer des disques durs classiques par des SSD réduit notablement la consommation — souvent 20 à 30% moins gourmands, tout en augmentant les performances. On gagne sur les deux tableaux : efficacité et écologie.

Petit bonus sympa : en réduisant sa consommation énergétique, évidemment, un serveur génère moins de CO₂. Selon l'ADEME, économiser seulement 1 kWh permet d'éviter l'émission d'environ 70 à 100 grammes de CO₂ en France (et beaucoup plus dans les pays utilisant majoritairement des énergies fossiles).

Enfin, la durée de vie du matos s'améliore aussi avec l'éco-gestion. Moins de chaleur, moins d'usure prématurée, donc on change moins souvent, et c'est moins de déchets électroniques. Sachant qu'un serveur moyen finit souvent sa vie après seulement 3 à 5 ans, une augmentation même minime de ce cycle réduit directement l'impact environnemental. Tout bénéf !

Les coûts et investissements liés à la formation en éco-gestion des serveurs

Une formation en éco-gestion des serveurs, ça peut représenter un vrai investissement mais les coûts sont vite récupérés par les économies d'énergie réalisées. En général, une formation complète pour un technicien coûte entre 800 et 2 500 euros, selon la profondeur des contenus et la réputation de l'organisme. L'engagement financier inclut généralement les frais pédagogiques, l'accès à une plateforme en ligne pour la pratique, et parfois même une certification reconnue du secteur IT comme Eco-IT ou Certified Data Center Sustainability Professional (CDCSP).

Pour une entreprise de taille moyenne, former une équipe entière de techniciens, disons une dizaine de collaborateurs, nécessite une enveloppe budgétaire d'environ 10 000 à 20 000 euros, en tenant compte des tarifs négociés. Mais concrètement, cet investissement se transforme assez vite en un retour financier : plusieurs études, dont un rapport réalisé par l'ADEME en 2020, indiquent que grâce à ces formations en gestion énergétique, les entreprises économisent en moyenne jusqu'à 15% sur la facture énergétique annuelle dédiée aux serveurs.

Autre avantage concret : pas besoin d'investir de lourdes sommes dans des équipements ultra sophistiqués dès le départ, puisque les formations enseignent souvent comment optimiser efficacement les infrastructures déjà en place. Évidemment, avec le temps et la volonté de progresser, certaines sociétés décident d'aller plus loin et consacrent un budget supplémentaire à l'acquisition d'outils de monitoring avancés (DCIM - Data Center Infrastructure Management) ou de logiciels de gestion intelligente de l'énergie (comme VMware ESXi pour la virtualisation). Mais c'est un second temps, une deuxième étape.

Bref, investir dans cette formation, c'est clairement bon pour la planète et également malin financièrement, surtout quand on réfléchit aux économies générées derrière. Le retour sur investissement (ROI) type pour une formation sérieuse en éco-gestion s'observe généralement en moins de 18 mois. Pas mal pour les finances et plutôt encourageant pour ceux qui hésitent encore.

Le saviez-vous ?

L'emploi de solutions basées sur l'intelligence artificielle (IA) permet aux gestionnaires de serveurs d'anticiper les pics de consommation, réduisant ainsi leur consommation d'énergie de plus de 30% dans certains cas.

D’après une étude réalisée par l'Union Européenne, améliorer la formation en éco-gestion pourrait réduire jusqu'à 25% la consommation énergétique des serveurs en entreprise.

En moyenne, jusqu’à 40% de l'énergie utilisée par un data center est uniquement destinée au refroidissement. Optimiser ce poste peut significativement réduire l’impact écologique de l’installation.

Si Internet était un pays, il ferait partie des cinq pays qui consomment le plus d'électricité au monde, avec une consommation estimée entre 1 500 et 2 000 TWh par an, soit presque la consommation annuelle de l’Allemagne (environ 500 TWh).

Pratiques et outils pour une éco-gestion efficace des serveurs

Virtualisation des serveurs

Passer d'une logique une appli, un serveur à une approche de virtualisation, ça change franchement la donne côté efficacité énergétique. En pratique, la virtualisation permet d'utiliser un serveur physique unique pour faire tourner plusieurs serveurs virtuels indépendants. Résultat concret ? On passe typiquement d'un taux d'utilisation moyen entre 10 % et 20 % sur un serveur traditionnel à un taux pouvant atteindre 70 à 80 % sur des serveurs virtualisés bien optimisés. Ça, c'est autant d'énergie consommée en moins par rapport au nombre d'applications hébergées.

Un chiffre intéressant : selon une étude du Data Center Knowledge, la virtualisation peut conduire à une réduction allant jusqu’à 50 % de la consommation énergétique du matériel et de l'infrastructure associée (refroidissement, notamment). Pas rien !

Avec une solution comme VMware vSphere, Microsoft Hyper-V ou encore KVM sous Linux, les techniciens formés sont capables de calibrer finement la répartition des ressources CPU et mémoire, histoire d'éviter de gaspiller inutilement l'énergie. Par exemple, avec l'ajustement dynamique automatique (DRS chez VMware), un serveur virtuel devient mobile, capable de migrer automatiquement vers un serveur physique moins chargé pour répartir intelligemment la consommation énergétique.

Côté impact tangible : le centre de données de la ville d'Amsterdam a annoncé dernièrement avoir réduit son empreinte carbone de 30 % en seulement trois ans simplement en intégrant sérieusement la virtualisation dans leur gestion des serveurs.

Attention par contre : pour vraiment profiter de ces gains potentiels, l'équipe technique doit être formée spécifiquement à la gestion fine des environnements virtualisés. Pas question de s'improviser expert : mal configuré, un serveur virtuel peut piocher plus de ressources qu'il n'en faudrait en réalité. D’où l’importance d’une formation bien ficelée en éco-gestion orientée virtualisation.

Gestion dynamique de l'énergie et optimisation du refroidissement

Une gestion dynamique de l'énergie consiste tôt ou tard à adapter automatiquement les ressources énergétiques d'un serveur à sa charge de travail réelle. Pas besoin de laisser tourner à fond tout le temps : on peut réduire ou couper certaines parties du serveur quand elles tournent à vide, ou presque. On parle notamment du Dynamic Voltage and Frequency Scaling (DVFS), une techno sympa qui ajuste fréquence et tension du processeur selon les besoins en temps réel, pour moins solliciter la machine et économiser de l'énergie sans perdre en performance.

Et comme les serveurs chauffent fort (pensez à votre ordi portable sur les genoux, mais en beaucoup pire), l'optimisation du refroidissement est incontournable. Aujourd'hui, privilégier le Free Cooling fait partie des stratégies hyper efficaces : ça consiste simplement à tirer profit de l'air frais extérieur plutôt que de recourir constamment à la clim artificielle. D'autres solutions concrètes comme le refroidissement liquide directement au niveau des serveurs (liquide immersif, refroidissement direct des puces avec de petits circuits d'eau) offrent aussi une réduction radicale de la consommation d'énergie : jusqu'à 25 à 40% d'économie selon certaines études récentes.

L'idée finale, c'est que combiner ces deux approches—gestion dynamique de l'énergie côté serveur et choix intelligents côté refroidissement—permet une baisse significative des factures énergétiques, donc un impact carbone réduit à l'arrivée pour les datacenters.

Utilisation de sources d'énergies renouvelables

Alimenter les serveurs avec des énergies renouvelables, ce n'est pas juste une question de mode verte. Ça marche concrètement. Par exemple, en Islande, des data centers utilisent carrément l'énergie géothermique, profitant des ressources naturelles locales. Résultat ? Leur empreinte carbone chute drastiquement.

Google, par exemple, se fournit directement en énergie éolienne : aux États-Unis, ils ont signé des contrats d'achat d'énergies renouvelables (appelés Power Purchase Agreements) à long terme, pour couvrir intégralement leurs besoins en électricité dans certains centres de données. En 2019, ils annonçaient même avoir matché à 100 % leur consommation électrique mondiale avec de l'énergie renouvelable.

Mieux encore, certaines entreprises comme OVHcloud en France investissent dans leur propre site de production renouvelable. À Roubaix, ils utilisent l'hydroélectricité et l'énergie éolienne pour alimenter leurs serveurs au quotidien. Pas mal pour réduire le bilan carbone.

La cerise sur le gâteau ? Lorsque les centres combinent renouvelables et batteries en mode stockage intelligent, ça leur permet de consommer de l'énergie solaire accumulée durant la journée plutôt que puiser sur le réseau électrique classique aux heures de pointe le soir. On appelle ça le stockage intelligent, et ça semble être le prochain grand truc dans la gestion énergétique des serveurs.

En gros, miser sur les renouvelables, c'est une stratégie concrète et déjà opérationnelle pour réduire la facture carbone, pas simplement un argument marketing.

Monitoring et suivi continu des consommations

Un suivi régulier des consommations énergétiques permet de voir en direct comment tes serveurs se comportent, et donc, d’agir vite si un truc cloche. Typiquement, certains outils comme le logiciel open-source Zabbix ou des solutions commerciales type Datadog mesurent précisément la conso électrique, la température ou encore l'utilisation processeur de chaque serveur. Le but ? Repérer rapidement des serveurs "gourmands" ou peu utilisés pour rééquilibrer la charge et optimiser ta gestion énergétique. Plus fin encore, certains logiciels peuvent prévoir des pics de consommation grâce à des algorithmes prédictifs, histoire de ne jamais être pris au dépourvu.

Prends l’exemple de Google qui utilise notamment une intelligence artificielle conçue par DeepMind pour surveiller en continu la conso de ses data centers. Résultat : ils ont réussi à réduire d'environ 30 % l'énergie utilisée pour le refroidissement rien qu'en adaptant en temps réel les réglages en fonction des données relevées.

Autre point intéressant : certains gestionnaires de data centers affichent les infos de suivi de la conso directement via des dashboards en temps réel, accessibles partout, jusque sur smartphone. Ça simplifie pas mal la vie des équipes techniques, et ça pousse chacun à adopter les bonnes pratiques d’éco-responsabilité au quotidien.

70 milliards de dollars

Le coût annuel estimé de l'électricité pour les data centers dans le monde.

25 millions de dollars

Les économies annuelles potentielles en électricité réalisables par la virtualisation des serveurs dans le monde entier.

40%

Proportion de l’énergie électrique consommée gaspillée sous forme de chaleur par les data centers, avec des progrès dans le refroidissement efficace.

45 %

Réduction possible des émissions de carbone des data centers grâce à l'utilisation de sources d'énergie renouvelable d'ici 2030.

10 tonnes de CO2

La quantité de CO2 émise annuellement par un serveur moyen, soit l’équivalent des émissions d’un véhicule automobile en une année.

Pratique d'éco-gestion Réduction estimée de l'empreinte carbone Exemple de mise en œuvre
Utilisation d'énergies renouvelables Jusqu'à 30% Data center en Islande fonctionnant à 100% sur l'énergie géothermique
Refroidissement efficace Jusqu'à 15% Utilisation du refroidissement par immersion dans un centre de données en France
Virtualisation des serveurs Jusqu'à 25% Consolidation des serveurs via la virtualisation chez un fournisseur en Norvège

Cas concrets d'entreprises ayant réduit leur empreinte carbone grâce à la formation en éco-gestion des serveurs

Étude de cas : Exemple européen

Direction Stockholm, chez Bahnhof, un important fournisseur d'accès internet suédois bien connu des fans de techniques éco-responsables. Là-bas, ils se sont installés dans un ancien bunker nucléaire converti en data center nommé Pionen. Au départ, c'est déjà cool niveau style, mais ce qui intéresse vraiment, c'est comment ils ont fait chuter leur empreinte carbone.

Ils ont formé leurs techniciens à fond à la gestion écologique des serveurs, notamment en utilisant l'air frais naturel extérieur pour refroidir les équipements (free cooling, pour les intimes). Grâce à ça, ils ont réduit leurs systèmes de clim artificielle, ce qui a permis de diminuer leur facture énergétique jusqu'à presque 70 % en hiver. Pas mal, non ?

Bahnhof a aussi optimisé la répartition des charges en formant ses équipes aux bonnes pratiques de virtualisation. Concrètement, au lieu de faire tourner cinq serveurs à moitié vides, ils ont regroupé plein d'applications sur un seul serveur virtuel bien géré. Résultat : moins d'équipements actifs, moins d'énergie consommée, et des techniciens beaucoup plus réactifs en cas de problème.

Ces efforts leur ont permis d'atteindre un indicateur d'efficacité énergétique ultra propre : un PUE (Power Usage Effectiveness) mesuré à 1,2 seulement, alors que la moyenne dans le secteur tourne autour de 1,58 en Europe d'après l'étude Green IT. En gros, pour chaque watt utilisé pour faire tourner les serveurs, ils ne consomment que 0,2 watt supplémentaire pour le refroidissement et tous les autres équipements annexes. Un record ou presque en Europe !

Encore mieux : Bahnhof n'utilise que de l'électricité verte issue d'énergies renouvelables fournies par des producteurs locaux, principalement via l'hydroélectricité suédoise. Du coup, leur data center atteint pratiquement le zéro émission carbone directe. Tout ça grâce à une équipe formée correctement à l'éco-gestion intelligente. Qui dit mieux ?

Étude de cas : Exemple nord-américain

En 2018, Google s'est engagé concrètement à améliorer l'éco-gestion de ses data centers avec un objectif clair : fonctionner avec 100 % d'énergies renouvelables. Mais attention, c'est pas juste du greenwashing : l'entreprise a investi massivement dans des formations spécialisées à destination de ses équipes techniques internes. Résultat, le gros changement s'est opéré grâce à l'optimisation poussée des systèmes de refroidissement et l'utilisation de l'intelligence artificielle. Google a carrément développé un système piloté par IA, développé par sa filiale DeepMind, capable de réduire jusqu'à 40 % la consommation électrique pour refroidir certains centres de données.

Autre exemple intéressant : Microsoft avec son projet Natick. C'est un drôle de pari : immerger les serveurs dans la mer au large des Îles Orcades en Écosse pour limiter les coûts énergétiques. Et ça marche vraiment. Le refroidissement naturel réduit drastiquement la consommation électrique. Après deux ans sous l'eau, le taux de pannes des serveurs immergés était presque huit fois inférieur à celui des data centers classiques sur terre. Moins de consommation, moins de maintenance, moins de carbone émis. L'entreprise s'en inspire maintenant pour former ses employés nord-américains à des approches innovantes d'éco-gestion.

Enfin, côté canadien, OVHcloud a installé un centre de données à Beauharnois, près de Montréal, en misant sur le naturel : il utilise la proximité avec un cours d'eau et l'accès à l'hydroélectricité verte québécoise comme colonne vertébrale énergétique. La société forme activement ses techniciens à l'exploitation durable de ce type d'infrastructures afin de pérenniser la performance énergétique du site. Cette démarche permet une empreinte carbone 50 fois inférieure à celle d'un data center traditionnel. Pas mal du tout pour un froid québécois !

Étude de cas : Exemple français

La startup girondine Qarnot Computing s'est lancée dans une approche créative pour réduire l'empreinte carbone des data centers : plutôt que de climatiser à fond, elle réutilise la chaleur des serveurs pour chauffer directement habitations et bureaux. Résultat : grâce à des techniciens spécialement formés en éco-gestion des serveurs, Qarnot revendique une réduction allant jusqu'à 75% de l'empreinte carbone liée à la gestion thermique habituelle d'un centre de données classique.

À Paris comme à Bordeaux, plusieurs bâtiments sociaux et entreprises profitent déjà de ce concept malin. Les employés formés en éco-gestion des serveurs contrôlent constamment les flux de traitement informatique en fonction des besoins réels en chauffage. Cette gestion fine permet non seulement de chauffer plus efficacement mais aussi d'optimiser au maximum l'usage énergétique des serveurs. Bonus : les coûts diminuent sensiblement à la clé, avec des économies allant jusqu'à 30% sur la facture d'électricité des bâtiments participants.

Concrètement ? En 2021, Qarnot a collaboré avec la Banque Société Générale pour réaliser ses calculs financiers lourds tout en chauffant gratuitement ses propres locaux informatiques à Val-de-Fontenay. Conséquence directe : réduction massive des émissions carbone (- 80 tonnes de CO2 par an) et consommation d'énergie optimisée grâce à la formation poussée des gestionnaires techniques internes en éco-gestion. Un exemple qui fait des émules ailleurs en France aujourd'hui.

Foire aux questions (FAQ)

Les formations en éco-gestion permettent aux techniciens et gestionnaires d'acquérir des compétences en optimisation énergétique des équipements, gestion intelligente du refroidissement, virtualisation des systèmes, intégration d'énergies renouvelables, et utilisation d'outils de monitoring continu de la consommation énergétique.

Les data centers consomment environ 1 à 2 % de l'électricité mondiale et ce chiffre continue d'augmenter avec la progression du numérique. Réduire leur empreinte carbone permet de limiter la consommation énergétique, diminuer les dépenses énergétiques, respecter les réglementations environnementales et surtout protéger notre planète du réchauffement climatique causé par les émissions de gaz à effet de serre liées à cette consommation d'énergie.

Un data center, ou centre de données, est une infrastructure physique qui accueille des équipements informatiques tels que des serveurs, des systèmes de stockage et des équipements réseau. Ces centres sont conçus pour stocker, traiter, gérer et diffuser de grandes quantités de données, assurant ainsi le bon fonctionnement des services internet, du cloud computing et d'autres systèmes numériques.

Oui, la virtualisation permet d'utiliser au maximum la capacité de chaque serveur en hébergeant plusieurs machines virtuelles sur une même machine physique, réduisant ainsi de manière significative le nombre de serveurs nécessaires, la consommation d'énergie et, par conséquent, les émissions carbone globales.

Les sources d'énergie renouvelable couramment utilisées incluent l'énergie solaire, l'énergie éolienne, l'hydroélectricité, voire la géothermie. Certaines entreprises investissent également dans des projets de compensation carbone pour réduire leur impact global et augmenter leur performance environnementale.

Bien qu'il existe un investissement initial en formation, ces coûts sont souvent rapidement compensés grâce à la réduction subséquente des dépenses énergétiques et l'amélioration de l'efficacité opérationnelle. À plus long terme, la formation constitue donc un choix rentable économiquement et bénéfique pour l'environnement.

Oui, plusieurs directives européennes visent à améliorer l'efficacité énergétique des data centers, notamment le Code de Conduite Européen sur les Data Centers, ainsi que des réglementations générales et sectorielles liées à l'efficacité énergétique, tel le Règlement sur l'éco-conception (directive ERP – Energy Related Products).

L'adoption d'une démarche éco-responsable entraîne une réduction tangible de la consommation énergétique (parfois jusqu'à 40%), la diminution des frais opérationnels, la conformité facilitée aux réglementations, une meilleure image auprès des clients et du public, ainsi qu'une contribution effective à la réduction globale des émissions carbone et aux objectifs environnementaux.

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Question 1/7