L'empreinte carbone de l'art numériqueEnjeux et solutions envisageables

19 minutes de lecture
L'empreinte carbone de l'art numérique : enjeux et solutions envisageables

Introduction

L'art numérique, tu connais probablement : des expos interactives, des animations 3D, des œuvres qu'on collectionne sous forme de NFT... bref, toute cette créativité dématérialisée qui fait vibrer les réseaux et les galeries digitales. Ce qu'on sait moins, en revanche, c'est que derrière ces pixels se cache souvent une sacrée empreinte carbone. Oui, électronique ne veut pas toujours dire écolo. Entre les data centers qui consomment à fond les watts, la blockchain gourmande en énergie et nos écrans qu'on renouvelle un peu trop souvent, l'addition environnementale grimpe vite. Alors forcément, ça pose question. Est-ce qu'on peut continuer à créer et apprécier l'art numérique sans plomber la planète ? Eh bien, c'est exactement ce qu'on va creuser ensemble : d'où vient exactement l'impact environnemental de ces œuvres digitales, quelles sont les responsabilités des artistes, et surtout, comment créer de manière plus responsable et durable. Prêt à découvrir les coulisses vertes de l'art numérique ? C'est parti !

4,6 tonnes

Émissions moyennes de CO2 par personne en France

300 kg de CO2

Émission de CO2 pour la fabrication d'un ordinateur portable

150 kg de CO2

Émission de CO2 pour la fabrication d'une tablette numérique

environ 10 %

Pourcentage de la consommation mondiale d'électricité attribuée à la technologie numérique

Introduction à l'art numérique et son lien avec l'environnement

L'art numérique, c'est tout simplement de la création artistique réalisée grâce à des technologies comme les ordinateurs, tablettes, logiciels, réalité virtuelle, et même la blockchain pour les NFT. Ça inclut des trucs super variés comme la peinture digitale, l'animation 3D, les installations interactives ou les expériences immersives.

Et puis il y a la production du matos lui-même : ordinateurs, tablettes graphiques, casques VR… Tout ça consomme énormément de ressources naturelles rares (bonjour les métaux précieux !) et génère des montagnes de déchets électroniques difficiles à traiter.

Mais attention, je ne dis pas que l'art numérique est forcément mauvais côté environnement. En réalité, il contient aussi un formidable potentiel pour nous sensibiliser et nous pousser à agir contre le réchauffement climatique. Beaucoup d'artistes utilisent justement ces mediums pour questionner nos comportements et imaginer un futur plus durable. Maintenant, il reste à voir comment limiter l'impact négatif de ce mode créatif pour réellement en tirer le meilleur.

L'impact environnemental de l'art numérique

Les émissions de gaz à effet de serre liées à l'art numérique

Le cas des NFT et de la blockchain

Les NFT (jetons non fongibles), popularisés surtout par l'art numérique, s'appuient souvent sur des blockchains comme Ethereum, connues pour leur énorme gourmandise énergétique. Aujourd'hui, créer un seul NFT sur une blockchain à preuve de travail (type Ethereum avant le passage à la preuve d'enjeu) pouvait générer jusqu'à 211 kg de CO2, soit l'équivalent d'un trajet d'environ 1 000 km en voiture essence classique. Forcément, ça refroidit un peu ceux qui cherchent à réduire leur empreinte carbone.

Depuis septembre 2022, Ethereum tourne sur une preuve d'enjeu (Proof of Stake), ce qui a permis une réduction radicale de sa consommation énergétique : près de 99,95 % de moins. Ça veut dire concrètement que minter des NFT aujourd'hui via Ethereum a un impact carbone carrément moindre. Mais attention, toutes les blockchains ne sont pas passées à cette méthode plus propre.

Des solutions pratiques existent déjà : choisir systématiquement des plateformes NFT basées sur des blockchains responsables (Tezos, Polygon, ou Solana, par exemple) ou bien privilégier des réseaux certifiés neutres en carbone. Exemple concret : l'artiste numérique Joanie Lemercier a pu baisser de 97 % l'empreinte de ses œuvres en switchant simplement vers Tezos.

Autre bonne pratique actionnable facilement : compenser volontairement les émissions carbone restants grâce à des programmes certifiés, comme la reforestation ou les énergies renouvelables. L'artiste Beeple, connu pour avoir vendu un NFT à plusieurs millions, a par exemple lancé des initiatives de compensation en collaboration directe avec ses collectionneurs.

Le streaming et ses conséquences sur l'environnement

Quand tu regardes une vidéo en streaming sur ton ordi ou ton smartphone, ce n'est pas aussi immatériel que ça en a l'air. Un streaming d'une heure sur Netflix en haute définition, ça représente environ 440 grammes de CO₂ produit selon le rapport "Carbon Trust" de 2021. C'est équivalent à conduire une voiture sur environ 2 kilomètres. Pourquoi ? Parce que chaque vidéo stockée est hébergée sur des serveurs qui consomment beaucoup d'énergie. Elle est ensuite transmise via des réseaux gourmands en puissance électrique.

Tu peux réduire cet impact facilement avec quelques changements concrets : baisser volontairement la résolution de ta vidéo à 720p ou 480p peut diviser quasiment par deux ses émissions ; privilégier une connexion filaire (Ethernet) plutôt qu'un réseau mobile 4G ou 5G pour économiser de l'énergie ; ou même simplement désactiver la lecture automatique si tu écoutes ta musique sur YouTube ou Spotify pendant des heures en arrière-plan. Ces petits gestes simples cumulés peuvent sérieusement alléger l’empreinte carbone collective du numérique.

L'empreinte carbone des infrastructures numériques

Les data centers et leur consommation énergétique

Tu sais, les data centers consomment un max d'énergie, et ce que peu de personnes réalisent, c'est que ça représente aujourd'hui près de 1 % à 2 % de la consommation électrique mondiale. C'est fou, non ? Concrètement, un data center de taille importante peut consommer autant d'électricité qu'une petite ville de province. Par exemple, le data center Interxion à Marseille, gros hub européen, a la même consommation énergétique annuelle que 80 000 foyers.

Le truc, c'est que toute cette énergie part surtout dans les systèmes de refroidissement. Du coup, une solution intéressante (et simple à comprendre) serait d'installer ces data centers dans des régions froides ou tempérées, histoire de profiter d'un refroidissement naturel gratuit. Facebook a d'ailleurs testé le truc en installant son immense data center à Luleå, en Suède, à quelques kilomètres seulement du cercle arctique. Grâce à cette localisation, ils réduisent sérieusement leurs besoins énergétiques pour maintenir les serveurs au frais.

Un autre effort concret et actionnable, c'est la récupération de la chaleur générée par les serveurs pour chauffer des bâtiments ou des serres agricoles. Ça existe déjà : Aux Pays-Bas, le centre de données d'Equinix chauffe les locaux voisins gratuitement. Double avantage : tu élimines du gaspillage d'énergie, et tu économises aussi côté chauffage classique. Pas mal hein ? Ces démarches sont malheureusement encore trop rares, mais clairement à encourager.

L'utilisation du cloud et sa contribution aux émissions mondiales

Lorsqu’on sauvegarde son travail artistique sur le cloud, on fait appel à des serveurs situés dans des data centers souvent éloignés et gourmands en électricité. Ce qu'on oublie facilement, c’est que multiplier les espaces de stockage virtuels augmente directement notre empreinte carbone : aujourd’hui, les services de cloud représentent environ 2 à 3 % des émissions mondiales de CO₂, soit à peu près autant que l’industrie aérienne avant la pandémie.

Prenons un exemple concret : une œuvre vidéo haute définition stockée sur plusieurs comptes ou plateformes génère beaucoup plus d'émissions de gaz à effet de serre qu'un simple fichier sauvegardé localement ou sur un seul serveur. En réduisant le nombre de copies inutiles qu’on garde en ligne, ou en choisissant des fournisseurs de cloud alimentés par des énergies renouvelables (comme par exemple Infomaniak en Suisse, ou Google Cloud qui a déjà compensé ses émissions et utilise massivement les renouvelables), on peut faire une différence concrète dans l’impact environnemental lié à notre activité artistique numérique.

L'exploitation des ressources naturelles pour la production de matériel numérique

La fabrication et l'obsolescence programmée des équipements

Quand on parle matos artistique numérique, la fabrication est souvent gourmande en ressources rares comme les terres rares, le lithium ou le cobalt. Pour te donner un exemple flagrant, fabriquer un seul ordinateur portable demande environ 240 kilos de combustibles fossiles, ce qui dépasse largement son propre poids.

Ce qui vaut le coup de savoir aussi, c’est que certains fabricants pratiquent toujours l’obsolescence programmée, c’est-à-dire qu'ils conçoivent volontairement du matériel difficile à réparer ou qui devient vite obsolète, poussant à la consommation régulière. Apple a été pointé du doigt à plusieurs reprises, accusé de ralentir intentionnellement certains de ses anciens modèles d'iPhone au fur et à mesure des mises à jour logicielles.

Côté concret et utile, tu peux privilégier des outils certifiés durables ou facilement réparables, comme les équipements dotés du label TCO Certified ou ceux recommandés par les plateformes type iFixit. En choisissant ce genre de matos, tu réduis directement les dégâts environnementaux liés à la production, tout en faisant des économies sur le long terme. Autre truc cool : privilégier le marché de l'occasion ou reconditionné, ce qui évite de soutenir une chaîne de production polluante et énergivore.

La gestion des déchets électroniques issus du secteur créatif

Le secteur créatif numérique produit pas mal de déchets électroniques que beaucoup ignorent : écrans, projecteurs, tablettes graphiques ou encore installations interactives, tout finit un jour à la casse. Seulement 20 % des e-déchets mondiaux sont officiellement recyclés, le reste est souvent incinéré ou jeté dans des décharges en Afrique ou en Asie, provoquant des pollutions graves.

Pour changer ça concrètement, certains collectifs artistiques mettent en place des démarches pratiques : par exemple, le collectif britannique Julie’s Bicycle aide les artistes à organiser la récupération systématique et responsable de leurs vieux équipements numériques. Autre exemple malin : des initiatives comme La Réserve des arts en France collectent le matériel usagé auprès des milieux créatifs pour lui trouver une nouvelle vie via le réemploi ou le recyclage dans d'autres projets.

À titre individuel et professionnel, plusieurs actions utiles peuvent être adoptées facilement : créer une station de tri spécifique au sein des ateliers d'artistes ou espaces de création, identifier précisément vers quelles filières de recyclage agréées orienter ces déchets ou encore privilégier l'achat d’équipements durables et évolutifs plutôt que jetables. Ces petites habitudes simples réduisent concrètement la quantité de déchets électroniques produits par la scène artistique numérique.

Émissions de gaz à effet de serre liées à l'art numérique
Plateforme numérique Émissions de CO2 par an (en tonnes) Proportion d'émissions par utilisateur Impact équivalent en vols transatlantiques
YouTube 10,000 1,9 kg CO2 par heure 12,8 millions de vols
Netflix 22,000 0,3 kg CO2 par heure 148,2 millions de vols
Facebook 16,000 0,16 kg CO2 par heure 107,8 millions de vols
Google 43,000 0,2 kg CO2 par heure 289,8 millions de vols

Les enjeux de durabilité

Sensibiliser aux enjeux environnementaux dans le domaine artistique

Le rôle pédagogique de l'art numérique

Certaines expériences montrent que l'art numérique aide vraiment à comprendre les enjeux climatiques. Par exemple, l'installation "Ice Watch" de l'artiste Olafur Eliasson place des blocs de glace du Groenland en pleine ville pour sensibiliser concrètement à la fonte des glaces. De son côté, la réalité virtuelle (VR) permet d'immerger complètement les spectateurs au cœur d'écosystèmes fragiles, comme dans le projet "Tree VR" qui te transforme brièvement en arbre dans une forêt menacée, histoire de te faire réaliser directement ce dont on parle depuis des années sur la déforestation.

Le numérique peut aussi servir d'accélérateur pédagogique : avec des outils comme des animations interactives ou des visualisations en temps réel, c'est plus simple de capter son impact carbone ou de comprendre comment notre comportement influe sur la planète. L'expérience interactive "This Climate Does Not Exist" (Ce climat n'existe pas) propose par exemple des scénarios futurs personnalisés liés à tes choix actuels—de quoi déclencher une prise de conscience directe.

Le point fort, c'est justement que l'art numérique ne se contente pas de te dire quoi penser : il mise sur l'interaction, l'émotion et surtout l'expérience personnelle. Un levier puissant pour encourager des changements réels dans nos comportements au quotidien.

Les limites de la sensibilisation par l'art numérique

Même si l'art numérique est souvent présenté comme un outil idéal pour sensibiliser aux enjeux environnementaux, il n'est pas non plus miraculeux. Concrètement, sa portée réelle reste limitée : le public attiré par ces œuvres virtuelles a souvent déjà une certaine sensibilité écologique, donc pas forcément besoin d'être convaincu davantage. Par exemple, certaines œuvres exposées uniquement en galerie virtuelle ou sur des plateformes comme SuperRare ou OpenSea ne touchent généralement que des initiés, déjà familiarisés avec les problématiques abordées. Résultat : l'art numérique tourne parfois en vase clos sans toucher un nouveau public moins averti.

Autre limite significative : lorsqu'une œuvre numérique utilise des technologies hyper gourmandes en énergie, comme certains NFT basés sur des blockchains énergivores (type Ethereum avant sa mise à jour "The Merge"), ça peut carrément devenir contradictoire avec le message éco-responsable envoyé. Un artiste peut avoir de très bonnes intentions mais, si la méthode employée est néfaste pour l'environnement, son impact sensibilisateur tombe à plat et prête même à la critique.

Dernier point concret : le côté abstrait ou très conceptuel de certaines œuvres numériques peut noyer complètement le message écologique recherché. Une installation compétitive sur Twitch ou une performance artistique sur Instagram Live peut paraître cool, mais si l'idée centrale est trop complexe ou conceptuelle, les internautes vont vite scroller vers autre chose. L'impact de sensibilisation réel reste donc souvent très mitigé.

La responsabilité des artistes face à leur empreinte carbone

Beaucoup d'artistes ne réalisent pas encore que leurs créations numériques participent à alourdir leur bilan carbone individuel. Pourtant, chaque action digitale a des conséquences concrètes. Quand un artiste choisit de publier une œuvre sous forme de NFT sur une blockchain gourmande en énergie (comme Ethereum fonctionnant en "Proof of Work", heureusement récemment passée à un modèle moins énergivore), il peut indirectement émettre autant de CO₂ qu'un vol court-courrier de plusieurs heures. Le célèbre cryptographe et artiste numérique Memo Akten avait calculé qu'une seule création NFT, avec ses transactions associées et sa mise aux enchères, pouvait produire l'équivalent des émissions annuelles en électricité d'un citoyen européen moyen.

Certains artistes numériques prennent conscience de leur impact et tentent des approches plus sobres. Joanie Lemercier, artiste français spécialisé dans les installations audiovisuelles numériques, a récemment pris position sur ce problème en renonçant publiquement à la vente de NFT sur la blockchain Ethereum précisément pour réduire son empreinte carbone. D'autres décident de privilégier des blockchains fonctionnant avec le mécanisme dit "Proof of Stake", généralement beaucoup moins polluantes. Tezos, Cardano ou encore Solana en sont de bons exemples.

La responsabilité des artistes, c'est aussi faire pression collectivement sur les galeries digitales et les plateformes de diffusion en ligne. Il s'agit notamment d'exiger une plus grande transparence sur les émissions générées, mais aussi d'encourager une migration massive vers des serveurs alimentés par des énergies renouvelables. Plusieurs collectifs artistiques se mobilisent déjà en ce sens comme Clean-NFTs, une initiative internationale qui regroupe des centaines d'artistes engagés vers un numérique plus responsable.

Finalement, les artistes numériques ne peuvent plus ignorer cette question environnementale, elle fait désormais partie du processus créatif en lui-même. Ils ont le choix entre être complices ou pionniers, et là-dessus, la balle est clairement dans leur camp.

Le rôle des plateformes numériques et des diffuseurs de contenus

Les plateformes numériques comme Netflix, Spotify ou YouTube hébergent une quantité astronomique de contenus numériques, mais derrière ce confort d'accès instantané se cache une immense consommation d'énergie. Quand on regarde 30 minutes de vidéo en haute définition sur une plateforme telle que Netflix, on produit environ 1,6 kg d'équivalent CO2 selon The Shift Project — à peu près autant qu'une voiture sur 6 km. Pourtant, ces diffuseurs ont un levier puissant pour diminuer leur impact. Certaines plateformes essaient de déployer des outils d'optimisation automatique de la qualité vidéo : réduire légèrement la résolution sans perte significative de confort visuel permet une grosse économie d'émissions. On l'a vu avec YouTube pendant le confinement : ils ont systématisé la lecture en définition standard, allégeant considérablement le trafic mondial d'Internet.

Autre chose intéressante : certaines plateformes commencent à jouer la transparence totale, affichant clairement l'empreinte carbone de chaque contenu pour influencer les choix des utilisateurs. Par exemple, la plateforme musicale Deezer va bientôt lancer un indicateur d'impact environnemental pour chaque album écouté. Côté diffuseurs de NFT, la prise de conscience évolue aussi : certaines plateformes à l'image de Tezos misent sur des blockchains beaucoup moins énergivores pour attirer les artistes sensibles à la préservation de la planète.

Bref, ces intermédiaires numériques détiennent concrètement un vrai pouvoir d'action dans la réduction de l'empreinte carbone de l'art digital, aussi bien en incitant les utilisateurs par la transparence et l'information, qu’en optimisant en coulisses l'infrastructure technique.

Science et Recherche
Science et Recherche : Science Citoyenne

environ 2
tonnes de CO2

Équivalent CO2 généré pour un vol New York-Paris pour la production d'une voiture électrique

Dates clés

  • 1965

    1965

    Première création artistique numérique majeure par l'artiste allemand Frieder Nake, pionnier reconnu de l'art assisté par ordinateur.

  • 1992

    1992

    Création par l'ONU du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, un évènement international clé qui souligne l'impact environnemental des technologies et des activités humaines.

  • 2007

    2007

    Publication du rapport Gartner soulignant que l'industrie informatique mondiale émet autant de gaz à effet de serre que l'industrie aéronautique, alertant pour la première fois l'opinion publique sur l'empreinte environnementale des technologies numériques.

  • 2008

    2008

    Inauguration du premier data center fonctionnant à l'énergie renouvelable par Google, marquant une étape clé vers l'efficacité énergétique des infrastructures numériques.

  • 2015

    2015

    Signature des Accords de Paris à la COP21, engageant les pays à réduire leurs émissions et attirant l'attention sur la nécessité d'aborder globalement l'empreinte carbone des technologies numériques.

  • 2017

    2017

    Essor des premiers NFT (Non Fungible Tokens) sur la blockchain Ethereum, entrainant des préoccupations croissantes quant à leur empreinte écologique importante due aux processus énergivores de validation de la blockchain.

  • 2019

    2019

    Une étude publiée par Shift Project indique que le streaming vidéo représenterait près de 1 % des émissions globales annuelles de CO2, clarifiant l'impact carbone significatif des médias numériques.

  • 2021

    2021

    Des artistes numériques de premier plan commencent à délaisser les plateformes NFT utilisant des méthodes énergivores au profit de plateformes écoresponsables à faible empreinte carbone.

Les solutions envisageables pour un art numérique plus écologique

L'optimisation des infrastructures numériques et leur efficacité énergétique

Le recours aux énergies renouvelables

La transition vers les énergies renouvelables est un moyen efficace pour diminuer l'impact écologique de l'art numérique. Quelques acteurs sont déjà passés à l'action concrètement : par exemple, Apple fait tourner ses data centers à 100% aux énergies vertes (principalement solaire et éolien), tandis que Google atteint environ 67% d'énergie renouvelable à travers ses infrastructures, et prévoit d'arriver à 100% en production directe dans les prochaines années.

À plus petite échelle, certaines galeries ou espaces artistiques misent sur l'autoproduction énergétique, notamment via des panneaux photovoltaïques pour couvrir une partie ou la totalité de leur consommation électrique liée aux expositions numériques.

Pour l'artiste indépendant ou les petits collectifs, souscrire à des prestataires de services cloud engagés dans une approche "verte", comme Infomaniak ou Scaleway en Europe qui se fournissent totalement ou majoritairement en énergie renouvelable, permet de diminuer directement leur contribution aux émissions carbone.

Bref, vérifier concrètement les engagements des hébergeurs et plateformes numériques côté énergie et choisir en conséquence, c'est une démarche simple et rapide à mettre en place pour diminuer instantanément son empreinte carbone.

Les avancées technologiques en matière d'économie d'énergie

Aujourd'hui, on a accès à des technos franchement novatrices pour économiser de l'énergie dans le numérique, et notamment côté infrastructures. Par exemple, le free cooling est une méthode super efficace utilisée dans certains data centers, qui capte l'air extérieur froid pour refroidir les serveurs, réduisant ainsi drastiquement l'utilisation de clim et donc la consommation électrique. Google utilise cette technique dans son centre en Finlande, permettant d'économiser jusqu'à 40% d'énergie par rapport aux systèmes classiques.

Autre solution intéressante : l'intelligence artificielle appliquée à l'optimisation de la consommation électrique dans les infrastructures numériques. DeepMind a développé un algorithme d'IA qui analyse en temps réel la consommation et gère automatiquement les ressources des data centers. Résultat : jusqu'à 30% d'énergie économisée rien qu'en adaptant automatiquement la gestion du refroidissement et des équipements.

Dernier truc à connaître absolument : les technos de virtualisation et de conteneurisation (comme Docker ou Kubernetes). Elles permettent de faire tourner plusieurs applications sur une seule machine, maximisant ainsi la charge de travail des serveurs et évitant la multiplication inutile de matériel physique. Spotify et Netflix, par exemple, exploitent cette approche à grande échelle, ce qui leur permet de réduire significativement leurs besoins en énergie.

Les bonnes pratiques pour réduire l'empreinte carbone individuelle et collective

Le choix des technologies à faible consommation énergétique

Déjà, oublie ton écran LCD classique : un écran OLED, ça consomme beaucoup moins tout en offrant des couleurs plus cool et des noirs parfaits. Certaines expos numériques choisissent même l'E-Ink, une techno d'encre électronique ultra faible conso, idéale pour afficher des visuels fixes ou peu animés.

Côté équipement, des ordinateurs comme le Raspberry Pi ou les mini-PC avec des processeurs ARM sont tes potes : puissance suffisante pour de nombreux projets, mais avec une conso électrique dérisoire comparée à un PC classique gonflé à bloc.

Pour des créations interactives ou lumineuses, les LED intelligentes (par exemple les WS2812 ou NeoPixels) sont le choix logique : basse conso, pilotables hyper précisément et adaptables facilement.

Si tu travailles avec l'intelligence artificielle, pense aux frameworks optimisés genre TensorFlow Lite ou PyTorch Mobile, qui limitent les ressources nécessaires et optimisent l’énergie utilisée par les appareils. Des services cloud spécialisés en IA, par exemple chez AWS (avec Inferentia) ou Google Cloud (avec Edge TPU), sont aussi clairement orientés économie d'énergie, parfait pour réduire l'impact carbone de projets gourmands en données.

Finalement, pour stocker tes créations ou tes données, SSD plutôt que disque dur mécanique : moins d'énergie, hyper rapide et beaucoup moins fragile.

La réutilisation et le recyclage des équipements artistiques numériques

Première chose à retenir : pour réduire son empreinte carbone, un artiste numérique peut utiliser du matos reconditionné. C'est une idée simple mais efficace. Par exemple, acheter un MacBook remis à neuf plutôt que neuf permet d'économiser jusqu'à 80 % des émissions carbone associées à sa fabrication initiale. Et côté performance, c'est généralement tout aussi solide.

Plutôt que de jeter son ancien matériel artistique numérique à la poubelle ou de le laisser prendre la poussière dans un coin, mieux vaut opter soit pour la revente, soit pour le don auprès d'associations ou de fablabs. Des structures comme Emmaüs Connect ou encore Les Ateliers du Bocage récupèrent, remettent en état et redistribuent ces équipements aux artistes, étudiants ou collectifs aménageant leurs projets à budget limité.

Quand le matériel est vraiment HS, il est essentiel de le déposer dans des points spécialisés pour le recyclage des déchets électroniques. Certains composants précieux, comme l'or ou le cuivre, sont ainsi récupérés efficacement. Un chiffre intéressant : recycler une tonne de déchets électroniques permet de récupérer plus d'or que d'extraire une tonne de minerai doré ! Recycler évite aussi que des produits super toxiques contenus dans nos écrans ou tablettes finissent dans la nature.

Enfin, petit geste malin : les artistes numériques peuvent se rassembler en collectifs locaux pour mutualiser leur matériel. Ça permet de partager les équipements coûteux comme du matériel audiovisuel pro et évite les achats inutiles chacun de son côté. Résultat : moins de déchets, économies garanties et collaboration renforcée.

Foire aux questions (FAQ)

Vous pouvez commencer par privilégier le streaming de contenus en qualité modérée plutôt qu'en très haute définition, prolonger la durée de vie de vos appareils numériques, privilégier des plateformes et des artistes engagés dans une démarche écoresponsable, et enfin penser au recyclage ou à la réparation de vos équipements.

La production d'œuvres d'art numérique nécessite souvent un matériel informatique sophistiqué, rapidement sujet à l'obsolescence programmée ou technologique. Cela génère d'importantes quantités de déchets électroniques, souvent toxiques, posant un réel problème environnemental qui nécessite une meilleure prise en charge et davantage de recyclage.

Absolument. De nombreux artistes numériques sensibilisent déjà à travers leurs œuvres sur les défis environnementaux actuels comme le changement climatique, la pollution et la perte de biodiversité. Cependant, il reste primordial d'allier sensibilisation artistique et pratique plus écologique dans la réalisation même de ces œuvres.

Oui, des data centers alimentés par des énergies renouvelables existent aujourd'hui. Certaines plateformes numériques privilégient des serveurs à très haute efficacité énergétique ou s'orientent vers un modèle de green hosting (hébergement vert), réduisant ainsi significativement les émissions associées à leur fonctionnement.

Les data centers stockent et gèrent les énormes quantités de données nécessaires à l'art numérique. Ils consomment donc énormément d'énergie électrique pour leur fonctionnement et leur refroidissement, contribuant ainsi à une part non négligeable des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Pour réduire votre empreinte carbone, privilégiez des plateformes utilisant des blockchains écoresponsables, diminuez l'utilisation de serveurs gourmands en énergie, choisissez un matériel numérique durable et recyclable, et pensez à optimiser la taille et le poids de vos fichiers.

L'art numérique désigne toute forme artistique créée, transformée ou diffusée au moyen des nouvelles technologies, incluant la modélisation 3D, les œuvres interactives, la réalité virtuelle ainsi que les créations liées à la blockchain comme les NFT.

Les NFT (jetons non fongibles) sont souvent hébergés sur des plateformes utilisant des blockchains gourmandes en énergie, comme Ethereum. Chaque transaction NFT nécessite beaucoup de calculs informatiques, ce qui entraîne une consommation énergétique significative et donc un impact environnemental préoccupant.

Art et Culture

Personne n'a encore répondu à ce quizz, soyez le premier ! :-)

Quizz

Question 1/5